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Madame Corentine

Chapter 10 No.10

Word Count: 4673    |    Released on: 04/12/2017

une larme. étendue sur le lit au fond de la chambre, les rideaux à demi tirés, elle avait l'air d'une morte

son malheur, est-ce un avenir? O enfants de marins, combien d'entre vous sont nés ainsi de mères désolées? Combien dont la venue en ce monde n'a été saluée que par des la

t ce qu'il y avait de plus joli. Elle essayait plusieurs bonnets, et, nouant la ruche de dentelle autour de la petite tête endormie, elle baisait l'enfant avec une douceur inattendue. Elle se sentait la vraie mère de la frêle créature, en ce moment, chargée de lui donner les premièr

tête. Les mères avaient des airs graves. Du fond du passé, des histoires remontaient à la mémoire de tous. Et c'était moins peut-être la sympa

le haut Perros, soit sur le chemin du bourg bas, regardaien

unes, qui n'étaient pas veuves encore, et dont plusieurs portaient un enfant sur le bras. Elles parlaient avec de grands gestes et peu de vo

il avait du mal à la quitter. Il ne se s

ale épinglé faisait comme une cuirasse plate. Il n'y a p

va peut-être r

Ah! la pauvre Marie-Anne

s pareils! La femme Yvon a eu son enfant de

nce. Mais, tenez, en septembre, je ne valais guère mieux que Marie-Anne Lageat à cette heure-ci. Tous ceux d'Islande étaient arrivés, et pas Louis. On n'avait pas de nouvelles. Personne n'avait

t, le même sourire qu'elle av

e fer, était assise sur une pierre, le long de la muraille. C'était la mère du mousse, accourue de Ploumanac'h. Pe

int pas. Pourtant, c'est tout ce qui me restait, à moi qui suis pauvre, mon enfant que la mer

n branlant la tête, pour mon

té tout habillé sur son lit. Et bient?t le sent

s, bien droit dans sa vareuse à

s'est endormie. Ne faites

elle demandait l'aum?ne. Elle voulait sa part de la nouvelle qu'il allait chercher, lu

c?tre anglais, au large de l'?le Thomé, ouvrant toutes

murmura Guen.

détourna rapidement, sans plus la regarder. Les gens de Perros, à présent, l'ob

che. ?a l'a déjà vi

uverte, il chercha une phrase de bienvenue, comme il faisait toujours, quand il avait affaire à quelqu'un. Il vit le fuchsia tout éclatant de pointes roses affleurant

rand mat du navire sombré appara?t à trois

et bien, Marie-Anne veuve, le nouveau-né orp

renait qu'il avait raisonné comme un enfant, malgré son age. Dès la veille, le malheur était certain. Le syndic n'avait pas caché son avis. Comment avait-on pu conserver de l'espoir? Allons, bonhomme, il faut revenir avec la n

re Le D?, répond

ait noyé son fils, et elle lui cria toute sa douleur sauvage, tout ce qu'elle savait d'offensant contre les riches et les

décidé à ne point parler. A quoi bon? Mieux valait, un peu de temps encor

uves si doux, qu'elle avait tenus fermés obstinément, s'ouvrirent. Ils étaient cer

-il, ils n

e-Anne le fixa un instant encore, sans répondre

crois pas. Ils

se baissa bien bas vers le petit, pour qu'o

surtout une disposition d'ame bien nouvelle, un besoin de pleurer avec d'autres, de se dévouer au service de son père et de sa s?ur éprouvés, et une sorte de contentement de se trouver là, dans le malheur qui frappait la famille, de n'être pas, comme d'ordinaire, très loin et très inutile. Sous les coups répétés de ces deux jours, elle revivait de la vie ancienne, et elle redevenait, pour un temps, la fille et la s?ur qu'elle au

'escalier. C'était une vieille femme, la Olier, connue et honorée dans le bourg. Elle avait perdu son mari en mer, il y avait longtemps, et cela lui serrait le c?ur de voir ces belles jeunes

ous s

e, tourna vers la nouvelle venue son r

le-ci

s pas pour te parler, mais seulement pour te di

e de tête qui disait

es de tes amies, Marie-Anne: la Guillo, la Betié Naget, la Caoullet, la Fanchen, la Mao

gnées, cependant, pour se joindre à la neuvaine. Ni Corentine ni Simone n'étaient plus de Perros. Leur place n'était plus au milieu d'honnêtes femmes et d'honnêtes filles de pêcheurs, qui allaient prier pou

regard échangé. La vieill

allons partir tout de suite.

le, les deux bords du capot qui encadrèrent p

Mais, dans la disposition d'esprit où elle se trouvait maintenant, l'humiliation ne souleva en elle aucune colère. Ce que pensait cette femme, ma

ne de ces ames qui ont l'instinct de toutes les consolations, et

le, il faut faire

ourd

ra le mieux. Tu

ma c

Toi, tu es la marraine. No

rononcer ce n

suis prête à aller. Merci, chérie. Je

e dit, fa

ne lui ressemble. Je n

sage-femme qui portait un gros paquet de mousseline blanche, Cor

lle est bordée de maisons. Et les gens, déjà mis en éveil par le passage des femmes qui s'en allaient prier pour les naufragés, n'avaient pas fini de causer entre eux de l'événement qui frappait le bourg en

disaient, sur son chemin, de ces mots qui remuent tout un passé triste, et qui résument douloureusement le jugement sommaire de la foule. ?Croyez-vous qu'il soit heureux, ce pauvre vieux, avec une fille veuve et une séparée? Ell

reste, et elle était trop fière pour pleurer, mais les l

gétations de l'ombre, les femmes de la neuvaine étaient agenouillées en demi-cercle autour d'un des premiers piliers, tout noir de l'encens et de la rouille de dix siècles. Sur le fond sombre du granit, une statuette de la Vierge de Lourdes s'enlevait, toute blanche, ayant une ceinture bleue flottante et deux roses d'or sous les pieds. Elle était posée sur l'épa

o a graces, an otro Doué so ganch beniguet...? Et elles reprenaient, les

rentine et le capitaine touchaient d'une main le petit, que portait l'autre femme. Ils répondaient à voix basse

tre de

ère tout-puissant, créate

épondait Guen

m da Doué, repren

s-Christ, son fils u

y c

arie, mam

lique, la communion des saints, la rémission des péc

y c

m da Doué, pédet

bien loin, à jamais séparés, à jamais inconnus. Le rosaire devenait une sorte de psalmodie grandissante, lourde de soupirs comme le bruit des lames qui déferle

e lame flamboyante, entrait

m da Doué, pédet

le baptême, le baptême du

s cérémonies avant que le

Corentine, ni la femme, toutes deux tournées vers ce groupe de

ant d

te basse, sans un geste, l'ame absente et demeurée sous les vo?tes où l'on

la pluie de lumière et de chaleur qui dilatait, jusqu'à en remplir

du désespoir muet de ce vieux dont elle entendait le pas derrière elle, du peu de joie qu'elle avait su lui donner, de l'impuissance où elle se sentait de lui refaire une vieillesse, ayant perdu le droit d'habiter le pays, de consoler, d'être la paix. Elle aurait voulu cependant. Une

ion. Et elle la trouva. Guen venait de s'éloigner vers la plage de Trestrao, où demeurait un ami. Il allait reparler

nt, fit-elle, c'es

on fardeau, défendue contre le sourire des gens par l'innocence qu'elle portait, elle descendit le bourg, parmi les femmes que la vue d'un nouveau-né émeut, et q

vres, mais avec son ame tout à coup agrandie et dilatée d'amour maternel, qui disait: ?J'aurais voulu d'autres enfants comme toi... que je les aurais aimés!... que je les aimerais!..... Avec quel bonheur ce sein que tu touches se déco

, et Corentine, qui veillait auprès, le dialogue continua, le conseil doux et persuasif de ces yeux clos, de ces lèvres tendues vers le sein rêvé, de ce visage derrièr

e s'était sentie si prompte à l

un mystère profond sa passait. Une ame s'accusait, oubliait, apercevait une v

uit ne venait du dehors, pas même celui de la mer. La respiration de Marie-

'était le père qui traversait la place! Il courait! Des gens couraient

ra. Le pauvre vieux tremblait de tous ses membres. Il était comme égaré.

urmura-t-il, m

e boug

le drap, la main rousselée

ie-A

t fixa sur lui son rega

lle le voyait incapable de parler. Une angoisse la prit. Elle ouvrit la bouche. Elle se redressa brusquem

es!

. à Bilbao... tout l'équipage... tout entie

rait, enveloppa sa

ma petit

it à chau

ns tendues, la jeune femme qui se renversait e

transfigurée. Toute la jeunesse, toute la joie, tout l'amour y étaient rentrés. Ses doux yeux couleur de jacinthe disaient le ravissement; les cils d'or, immobiles, étaien

, tout épanou

lle de la poste m'a remis le papier, j'ai tout de suite deviné à son air... elle avait l'air presque aussi content... Ah! mes filles, quelle bonne nouvelle! Le dindy est perdu, mais les

e détails. Elle croyait. Sullian vivait. Quelqu'un, dans l'angl

de Marie-Anne. ?Comme elle l'aime!? pensait-elle. Et, troublée par tant d'amour, elle n'o

vers elle. Son rega

oi mon fil

ans les bras, pressan

s'écria-t-elle, t

, et se pencha pour nou

rait seule avec Corentine immobile près du lit

retrouver Guillau

demi redressée, contemplait son

nt résolue, la grande s?ur l'écoutait docilement

rop... et puis être humble, tu comprends, ne pas te rebuter... Ils ne savent pas tout ce que tu vaux...

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