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Sur la pierre blanche

Chapter 2 GALLION

Word Count: 17075    |    Released on: 06/12/2017

énèque le Rhéteur et de la vertueuse Helvia, frère d'Annaeus Méla et de ce célèbre Lucius Annaeus, il portait le nom de son père adoptif, le rhéteur Gallion, exilé par Tibère. Sa mère était du sa

l écoutait des lectures en prenant son bain et qu'il portait sans cesse sur lui, même à la chasse, ses tablettes de cire et son stylet. Dans les loisirs qu'il s

ractère bienveillant. On n'avait jamais vu qu'il s'abandonnat à la colère. Il

anctifiées par les lois, il découvrait des excès détestables contre lesquels il s'élevait et qu'il aurait tenté de détruire si on ne lui e?t opposé de toutes parts l'intérêt de l'état et le salut commun. A cette époque les bon

sait, dans sa conduite envers elle, à la vigilance d'un tuteur la piété d'un fils. Il respectait l'indépendance des villes et les droits des personnes. Il honorait les hommes vraiment grecs de naissance et d'éducation, malheureu

dé dans le gouvernement de la province, s'élevait sur les dernières pentes occidentales de l'Acrocorinthe, dont le sommet chevelu portait le temple de Vénus et les bosquets des hiérodules. C'était u

on à la double cime, dormir la mer bleue des Alcyons. Au loin, vers le septentrion, brillaient les trois sommets neigeux du Parnasse. Gallion et Méla s'avancèrent jusqu'au bord de la haute terrasse. A leurs pieds s'étendait Corinthe sur un vaste plateau de sable pale, incliné doucement vers les bords écumeux du golfe. Les dalles du forum, les colonnes de la basilique, les gradins du cirque, les blancs degrés des propyl

ieilles femmes aveugles, portant sur la tête des urnes de cuivre, allaient, conduites par des enfants, puiser de l'eau à la fontaine Pirène. Sur les toits plats des maisons qui longeaient les jardins du proconsul, des Corinthiennes étendaient du linge pour le faire sécher, et l'u

le, pet

'ai tra

te pro

x en ê

onienne, opulente et joyeuse, jusqu'au jour où elle vit ses citoyens massacrés par les soldats de Mummius, ses femmes, les nobles filles d

d'affranchis. Sur cette plage, où les illustres Bacchiades avaient étalé leur fière indolence, des Latins pauvres et grossiers s'établirent et Corinthe commen?a de rena?tre. Elle s'accrut rapidement et sut tirer avantage de sa posit

l'océan brumeux au golfe Permulique, de Gadès à l'Euphrate, le commerce des marchandises se fait avec une sécurité que rien ne trouble. La loi protège la vie et les biens de tous. Les dr

ambitieux à sa manière et jaloux, à l'exemple de Mécène, d'égaler, simple chevalier romain, le crédit des consulaires. Enfin certains esprits malveillants croyaient discerner en lui l'avidité des Sénèques pour ces richesses qu'ils affectaient de mépriser, et ils s'expliquaient de cette manière que Méla e?t longtemps vécu obscur en Bétique, tout occupé de l'administration de ses vastes domaines, et qu'appelé ensuite à Rome par son frère le phil

lui dans les affaires publiques, il avait eu suje

eval à un arbre peu éloigné de la route et m'étendis sous un buisson d'arbouses. Je m'y reposais depuis quelques instants quand je vis passer un maigre vieillard chargé de ramée et fléchissant sous le faix. A bout de forces, il chancela et, près de tomber, s'écria: ?César!? En entendant cette invocation monter de la bouche d'un pauvre b?cheron dans un désert de rochers, mon coeur s'emplit de v

sous le regard des victimes de Ca?us. Je me suis tu, ne désespérant pas de voir des jours meilleurs. Je crois que les bons

décorée, originaire de Rome. L'autre, Marcus Lollius, fils et petit-fils de consulaires et toutefois d'une famille équestre, sortie du municipe de Terracine. Ils avaient tous

n ornement à sa magistrature. Un peu en arrière, vêtu du manteau court des philosophes, le front chauve et le menton garni d'

us trois un accu

soleil commence à darder ses flèches acérées. Ven

ge. Ils s'assirent sur un banc de marbre qui s'étendait en demi-cercle, soutenu par des griffons. Les lauriers et les myrtes y mariaient leurs ombres. Tout autour de l'enceinte arrondie s'élevaient des statues. Une Amazone blessée entourait mollement sa tête de son bras replié. Sur son beau visage la douleur paraissait belle.

arcus Lollius. On dirait qu'un s

excellaient autrefois à faire ces bagatelles. Plusieurs de leurs ouvrages en ce genre sont justement célèbres. On ne peut le nier: ils ont su donner aux dieux un vi

sait l'immense héritage de ses pères à faire venir de Grèce et d'Asie les

pas faites pour manier le ciseau du sculpteur ou le cestre du peintre et que nul citoyen romain n

oeurs antiques et vantait à tout

Ils ne connaissaient de statue que le Priape taillé dans un coeur de buis qui, dressant au mi

es annales de Rome, objecta l

res si estimées, que leur perte récente, dans l'incendie du temple, a été considérée comme un malheur public. Et l'on rapporte qu'il ne quittait pas la toge pour peindr

ius répliqu

?eux fussent sans cesse présentes aux yeux des Romains, il donna l'exemple aux artisans. Mais de même qu'un pontife ou un édile pose la première pierre d'un édifice et ne fait pas po

approuva ce discours et dit en c

r gouverner le monde. Tout au

ce qu'il les craignait. Mais, au dedans de lui-même, il ne sentait que mépris

, à modeler des figures, c'est par nécessité. Ulysse construisit de ses mains son lit et son navire. Toutefois les Grecs professent qu'il est indigne d'un sage de s'appliquer à des arts futiles et grossiers. Socrate, en sa jeunesse, exer?a le métier de sculpteur et il fit une image des Kharites qu'on voit encore sur l'acropole d'Athènes. Son habileté certes n'était pas médiocre et, s'il avait voulu, il aurait su, comme les artistes les plus renommés, représenter un athlète lan?ant un disque ou nouant un bandeau sur son front. Mais il laissa ces ouvrages pour se consacrer à l

onnons pas de louanges aux sculpteurs alors

x, et ne crains-tu pas, ? Gallion, qu'une nuit un rustre, caché dans tes jardins, ne lui fasse subir le même outrage qu'un jeune impie infligea, dit-on, à la Vénus des Cnidiens? Les prêtresses du temple trouvèren

. Le sacrilège se jeta dans la mer ou se bri

tes jardins, ? Gallion, savait amollir le marbre. Vois ce Faune; il rit, la salive mouille ses dents et ses lèvres;

eva la main

que ce Faune, car le corps de la femme a moins de perfection que celui de l'homme et la copie d'une chose moins parfaite ne saurait égaler en beauté la copie d'une chose plus parfaite. Et l'on ne peut douter, ? Lollius, que le corps de la femm

randes sur les autels. Bien plus! les dieux ont choisi parfois des vierges pour rendre leurs oracles ou révéler l'avenir aux hommes. Cassandre a ceint son fron

raison et les rendent furieuses. Au reste, je t'accorde, ? Gallion, que certaines femmes sont meilleures que certains hommes et que certains hommes sont moins bons que certaines femmes. Cela tient à ce que les deux se

es corps aussi bien males que féminins. Il fit autant de poumons, de foies, de coeurs, de cerveaux, de vessies, de rates, d'intestins, de matrices, de vulves et de pénis qu'il était nécessaire et fabriqua enfin avec un art subtil et en quantité suffisante tous les organes au moyen desquels les humains pussent parfaitement respirer, se nourrir et se reproduire. Il n'oublia ni les muscles, ni les tendons, ni les os, ni le sang, ni les humeurs. Enfin il tailla des peaux, se réservant de mettre dans chacune, comme dans un sac, les choses nécessaires. Toutes ces pièces d'hommes et de femmes étaient achevées

duisirent des êtres incohérents comme eux. C'est ainsi que, par la faute du Titan, nous voyons tant de femmes viriles et d'hommes efféminés. C'est ce qui explique également les cont

seignait pas à l'homme à se vaincre lui-même et q

s philosophes retra?aient diversement l'o

aissent incertains si la terre fut produite par l'eau, par l'air, ou, comme il est plus croyable, par le feu subtil. Mais les Grecs veulent tout savoir et forgent d'ingénieux mensonges. Qu'il est meilleur d'avouer notre ignorance! Le passé nous est caché comme l'a

faire ce qui n'est pas permis, interrogent les divinateurs de Chaldée ou tentent les sorts babyloniens. Curiosité impie et vaine! Car de quoi nous servirait la connaissance des choses futures, puisqu'elles sont inévitables? Pourtant les sages, plus encore que le vulgaire, éprouvent le désir de percer l'avenir et de s'y jeter po

qu'à manger des hu?tres du Lucrin et des oiseaux du Phase, et n'eussent plus de go?t que pour des mimes, des cochers et des gladiateurs. Il senta

pas la liberté, dont le souvenir était mêlé pour eux à celui des proscriptions et des guerres civiles. Ils honoraient Caton comme le héros d'un autre age, sans désirer de revoir une si haute vertu se dresser sur de nouvelles ruines. Ils considéraient l'époque d'Auguste et les premières années de Tibère comme le temps le plus heureux que le monde e?t jamais connu, puisque l'age d'or n'avait existé que dans l'imagination des poètes. Et ils s'étonnaient douloureusement que ce nouvel ordre de choses, qui promettait au genre humain une longue félicité, e?t si vite apporté à Rome des hontes inou?es et des tristesses inconnues même aux contemporains de Marius et de Sylla. Ils avaient vu, durant la folie de Ca?us, les meilleurs citoyens marqués au fer rouge, condamnés aux mines

de Corse. Il est vrai qu'il l'avait ensuite rappelé à Rome et revêtu des ornements de la préture. Mais ils ne lui étaient point reconnaissants d'avoir exécuté de la sorte un ordre d'Agrippine, ignorant lui-même ce qu'il ordonnait. Indignés mais patients, ils s'en reposaient sur l'impératrice de la fin du vieillard et du choix du nouveau prince. Mille bruits couraient à la honte de la fille impudique et cruelle de Germanicus. Ils n'y prêtaient pas l'oreille, et célébraient les vertus

pli de sa toge un

ar des lettres de Rome que notre jeune prin

rable accueilli

rmais l'égal de Britannicus. Mon frère Sénèque ne cesse de me vanter dans ses lettres l'éloquence et la douceur de son élève, qui illustre sa jeunesse en plaidant au

sius, il n'a pas hérité l'humeu

Gallion. C'est Germa

u fils d'Agrippine. Elles paraissaient touchantes et sincères, parce qu'il

nsemble à composer des poèmes. Jamais, dans ces luttes ingénieuses, Néron ne donna le moindre signe d'envie. Il se plaisait au contraire à vanter les vers de son rival, où, malgré la faiblesse de l'age, paraissait, ?a et là, une ardente

la jeunesse, une ame douce et pleine de pitié. Ce son

, en donnant Octavie à Néron, d'assurer l'avènement d'un jeune César qui fera les délices de Rome. Fils respectueux d'une mère honorée, disciple zélé d'un philosophe, Néron, dont l'adol

Lollius. Puisse une ère de bonh

annoncer la fin des guerres détestées des mères. Qui pourrait désormais troubler la paix romaine? Nos aigles ont touché les bornes de l'univers. Tous les peuples ont éprouvé notre force et notre clémence. L'Arabe, le Sabéen, l'habitant de l'Haemus, le Sarmate qui se désaltère dans le sang de son cheval, le Sicambre à la chevelure bouclée, l'éthiopien crépu, viennent en foule adorer Rome protectrice

paroles, hors Cassiu

à sa naissance, et la gloire des armes, tant vantée par

ire, je ne le souhaite pas. Si la guerre cessait, que deviendraient la force des caractères, la grandeu

us noble emploi de leur courage et de leur magnanimité. Oui, la mère auguste dont nous adorons les rides et les cheveux blanchis par les siècles, Rome, établira la paix universelle. Alors il fera

ombe vint se poser sur l'épaule de la Vénus dont

l'oiseau d'Aphrodite se pla?t à tes disc

lèrent des dieux. Apollodore pensait qu'il n'était pas facile

l dépend du philosophe que ce soit

tes de leur providence, il affirmait qu'ils existaient, ne consentant pas à se séparer du genre humain sur un point

ne peut concevoir une image sans réalité. Comment verrait-on Minerve,

et le ventre formidable. Il la terrassa, la troussa par-dessus les oreilles, la frappa en cadence de coups retentissants et la laissa demi-morte, inondée d'une urine prodigieusement infec

ssius. Et je pense qu'ils ont la forme humaine, puisque c'est sous cette forme qu'ils s

de dire que les hommes ont la forme divin

apparence d'une pierre brute. Cybèle est représentée non pas avec deux seins comme une femme, mais avec plusieurs mamelles comme une

vec indulgence ces r

acchus. Mais où trouverait-on un homme assez fou pour croire qu'il boit et mange un dieu? Connaissons mieux la nature div

on frère et, prenant un grave langage,

s ames sont des parcelles de ce feu divin dans lequel elles doivent s'absorber un jour. Par conséquent Dieu est en nous et il habite particulièrement dans l'homme vertueux dont l'ame n'est pas obstruée par l'épaisse matière. Ce sage en qui Dieu réside est l'égal de Dieu. Il doit, non l'implorer, mais le contenir. Et quelle folie de prier Dieu! Quelle impiété que de lui adresser nos voeux! C'est croire qu'il est possible d'éclairer son intelligence, de changer

irent. Mais Apollodore demanda lic

ite et les chastes Amazones. En y songeant, ? Gallion, je pense que si ton dieu fut moins heureux que les potiers d'Athènes, c'est qu'il manqua de sagesse et ne fut point un bon artisan. La matière qu'il trouva n'était pas excellente. Elle n'était pas dénuée pourtant de toutes propriétés utiles, tu l'as reconnu toi-même. Il n'y a pas de choses absolument bonnes ni de choses absolument mauvaises. Une chose est mauvaise pour un usage; elle est bonne pour un autre. On perdrait son temps et sa peine à planter des oliviers dans l'argile qui sert à fa?onner les amphores. L'arbre de Pallas ne cro?trait pas dans cette terre fine et pure, dont on fait les beaux vases que nos athlètes vainqueurs re?oivent en rougissant de pudeur et d'orgueil. A ce qu'il me semble, lorsqu'il forma le monde d'une matière qui n'y était pas toute propre, ton dieu,

i du moins de te dire que tu n'as pas raison de croire que le dieu dirige et conserve le monde, puisque, de ton propre aveu, il s'est privé d'intelligence après avoir tout compris, de volonté après avoir tout voulu, de puissance après avoir pu tout faire. Et ce fut là encore, de sa part, une faute très grave. Car il s'?ta de la sorte les moye

ntradictions que le Grec lui reprochait. Mais il ne réfuta pas victorieusement les raisons de son adversaire, parce qu'il n'avait pas l'esprit très

les deux noms d'un seul être, comme Novatus et Gallion désignent un même homme. Dieu, si tu préfères, c'est la raison divine mêlée

ent fermement posséder la vérité et si, par impossible, ils s'entendaient sur cette vérité. Une piété trop étroite, chez les Athéniens, pourtant pleins de sagesse et d'incertitude, a causé l'exil d'Anaxagore et la mort de Socrate. Que serait-ce si des millions d'hommes étaient asservis à une idée unique sur la nature des dieux? Le génie des Grecs et la prudence de nos ancêtres ont fait une part au doute et permis d'adorer Jupiter sous divers noms. Que dans l'univers malade une secte puissante vienne à proclamer que Jupiter n'a qu'un seul nom, aussit?t le sang coulera par toute la terre et ce ne sera pas un seul Ca?us alors dont la folie menacera de mort le genre humain. Tous les hommes de cette secte seront des Ca?us. Ils mourront pour un nom. Ils tueront pour un nom. Car il est plus naturel encore aux hommes de tuer qu

ouffer toutes les doctrines au profit d'une seule. Et quant au vulgaire, qui

nt et plus grave

Il n'importe guère, en somme, que tes raisons soient meilleures ou pires que celles d'Apollodore. Mais il faut songe

elle tous les dieux comme l'humanité contient tous les hommes. Les dieux dont le culte a été institué par la sagesse de nos a?eux, Jupiter, Junon, Mars, Minerve, Quirinus, Hercule, sont les parties les pl

ces idées. Et Lollius, ramenant la

Quels sont, selon vous, amis, les

promit l'immortalité aux héros et aux sage

ages, et l'affranchi, plus riche que Crésus, qui n'eut d'autres soins au monde que de vérifier les comptes de ses intendants. Pourquoi, dieux bons! seraient-ils pourvus d'une ame? Quelle figure feraient-ils parmi les héros et les sages, dans les prairies élyséennes? Ces malheureux, semblables à tant d'autres sur la terre, ne sont pas capables d

éros et les destins ne t'entra?neront point dans le fleuve cruel de l

s. L'homme d'une vertu éclatante n'échappe au sort commun qu'en devenant

n'existe pas un barbare qui ne sache qu'Auguste est un dieu. Mais Auguste ne le sait pas. Aussi nos Césars s'acheminen

secoua

e Euripi

e à nous sur la terre parce que no

née par les dieux. De quel droit les dieux immortels abaisseraient-ils un homme vertueux jusqu'à le récompenser? Le véritable salaire du bien est de l'avoir fait et il n'y a hors de la vertu aucun prix digne d'elle. Laissons aux ames vulgaires, pour soutenir leurs vils courages, la c

les dieux donneraient-ils aux hommes l'imm

ieux fussent immortels ou du moins que leur em

nna ses

poser qu'une chose limitée par un c?té peut être d'un autre c?té illimitée. Il faudrait alors la dire tout ensemble finie et infinie, ce qui serait absurde. Tout ce qui présente un point extrême est mesurable à partir de ce point et ne saurait cesser d'être mesurable sur

Nécessité. Il ne peut éc

our des raisons tirées de

ainsi que la terre sont sujets à la corruption, et les palais divins, ruineux comme les demeures des hommes, s'écroulent sous le poids des siècles. J'ai vu des

ympe, ensemencent les flancs des déesses et des mortelles, c'est donc qu'ils ne sont pas eux-mêmes immortels, bien que leur vie passe de beaucoup en longu

ants à la manière des hommes et des animaux, ni même qu'ils possèdent des organe

es, que le règne de Jupiter finirait un jour. Et il

nt de Jupiter, et il jouit dans l'Olympe de la félicité due à sa prévoya

dore d

i, ? Gallion, héritera la

te question, je crois pouvoir le faire, répond

e, chargé d'appeler les causes, se présenta devant lui e

si l'affaire était

devant ton tribunal. Ils sont tous deux Juifs et d'humble condition. Ils se querellent au sujet de quelque coutume barbare ou de quelque gr

la loi juive. ?C'est un scandale et une abomination, que tu feras cesser?, dit le plaignant. Et il réclame l'intégrité des privilèges appartenant aux enfants d'Isra?l. Le défendeur revendique pour tous ceux qui croient à ce qu'il enseigne leur adoption et leur inc

illèrent de ne point se dérange

importe que je juge moi-même; mais aussi les petites quand la jurisprudence n'en est pas fixée. Certaines affaires minimes reviennent tous les jours et

ta sagesse, je doute qu'il te soit agréable de rendre la justice. Ce que les hommes décorent de ce nom n'est, en réali

l ne reconnaissait pas aux lois humaines

ajoutent est inégale et superflue. Mais enfin puisque, par la faute

il se rendrait dans quelques instants au

a par eux. Ce port, où viennent mouiller tous les navires de l'Orient, cache dans un amas confus de magasins et d'auberges une foule innombrable de voleurs, d'eunuques, de devins, de sorciers, de lépreux, de violateurs de sépulcres et d'homicides. C'est le repaire de toutes les infamies et d

deries et les pourrissoirs, dans ces faubourgs où afflue tout ce qu'il y a d'infamies et d'horreurs dans le monde, ils vivent des métiers les plus vils, déchargent les chalans venus d'Ostie, vendent des loques et des rogatons, échangent des allumettes contre des verres cassés. Leurs femmes vont dire l'avenir dans les maisons des riches; leurs enfants tendent la main aux passants dan

vivent encore et y exercent quelque humble métier. Ils tissent, je crois, les grossières étoffes de Cilicie. Je n'ai rien app

êtres vils ne parviennent pas même à la célébrité du crime. D'ailleurs, il y a tant d'e

eur présence dans les assemblées populaires, et ce n'est pas d'aujourd'hui que les orateurs évitent de parler contre le sentiment de ces misérables, de peur des outrages. Entêtés à se soumettre à leur loi barbare, ils veulent y soumettre les autres, et ils trouvent des adeptes parmi les Asiatiques et même parmi les Grecs. Et, chose à peine croyable, pourtant certaine, ils imposent leurs usages aux Latins eux-mêmes.

le monde romain, fit sentir à ses amis l

ains animaux. ?J'ai rencontré à Alexandrie un vieillard juif qui ne manquait pas d'intelligence et qui même était versé dans les lettres grecques. Il se réjouissait du progrès de sa religion dans l'Empire. ?A mesure que les étrangers connaissent nos lois, m'a-t-il dit, ils les trouvent aimables et s'y s

vec vivacité qu'

nds et des vagabonds. Il se peut toutefois que les sectateurs du Bègue aient séduit quelques Grecs ignorants, en leur faisant croire qu'on

périssables, se fabriquent un dieu à la ressemblance de l'homme. Que ce dieu ne puisse être exprimé par le marbre ni l'airain, on en donne diverses raisons dont quelques-unes, je l'avoue, sont bonnes et conformes à l'idée que nous nous faisons de la divine providence. Mais que penser, ? cher Apollodore, d'un dieu assez ennemi de la république pour ne point admettre dans son sanctuaire les statues du Prince? Qu

s se rejoignent dans le sein de Dieu. Seule, cette religion qui ne souffre qu'elle, ne saurait être tolérée. Si on la laissait cro?tre, elle dévorerait toutes les autres. Que dis-je? une religion si farouche n'est pas une religion, mais plut?t une abligion et non plus un lien qui unit les hommes

hyacinthe, descend nue sur ses épaules; et je me croirais encore adorateur de Jupiter, impie que je serais! Non! non! l'homme religieux, lié aux dieux immortels,

également ridicule à un homme de se faire orgueil ou honte de ce qu'il a de commun avec tous les hommes. Ce n'est pas sans raison que nous redoutons, chers amis, le progrès des usages judéens dans l'Empire. Il n'est pas à craindre toutefois que les Romains et les Grecs

laves aux thermes, elle les oblige à mettre un cale?on, enviant à tout le monde jusqu'à la vue de ce qui lui est

s reprit d'un

res de la terre, qui nous l'ont soumise, nous ne les servons plus. Qui pense encore aux aruspices? Qui respecte les augures? Qui révère Mavors et les Jumeaux divins? 0 triste abandon des devoirs religieux! L'Italie a répudié ses dieux indigètes et ses génies tutélaires. Elle est désormais ouverte de toutes parts aux superstitions étrangères et livrée sans défense à la foule impure des prêtres orientaux. Hélas! Rome n'a-t-elle conquis le monde que pour être conquise par les Juifs! Certes, les avertissements ne nous auront p

clairement au lieu de s'exprimer par le tonnerre, les nuages, les corneilles, les boeufs, les statues d'airain et les enfants à deux têtes. Reconnais aussi, Lucius,

lait touché des d

on avis, a rétabli les aruspices. Mais ce ne sont pas seulement les cérémonies du culte, ce sont les coeurs des hommes qu'il faudrait rétablir dans leur pureté première. Romains, vous redemandez vos dieux. Le vrai séjour des

ière qui, depuis quelques instants, l'attendait prè

n double portique, disposé de manière à ce qu'on y trouvat de l'ombre à toute heure du jour,

plaignait à Méla de l'oubli où étai

ant la main sur l'é

ent de manger du porc. Ce n'est pas en vain que les destins envoyèrent au pieux énée une laie blanche en présage. Si les dieux n'avaient pas couvert de chênes les royaumes sauvages d'évandre et de Turnus, Rome ne serait pas aujourd'hui la ma?tresse du monde. Les glands du Latium engraissèrent les cochons dont la chair a

ant l'ombre douce, ils parvinrent à l'extrémité du porti

out dans une vasque. Sous les pieds du dieu, un dauphin vomissait de l'eau. Le Forum était de toutes parts environné de monuments dont les hautes colonnes et les vo?tes révélaient l'architecture romaine. En face du portique par lequel Méla et ses amis étaient venus, les Propylées, que surmontaient deux chars dorés, bornai

quels s'appliquaient des demi-colonnes doriques portant sur une base carrée. On y reconnaissait le style romain qui imprimait son c

ts de querelles et des odeurs fortes. Sur les degrés de marbre, partout où l'ombre bleuissait les dalles, des oisifs jouaient aux dés ou aux osselets, des plaideurs se promenaient de long en large avec un air anxieux, des matelots cherchaient gravement les plaisirs auxquels ils dussent consacrer leur argent et des curieux lisaient des nouvelles de Rome rédigées par des Grecs futiles. A cette foule

par terre son petit frère qui ne savait pas encore marcher, mit près de lui u

ge et tais-toi, de p

issons qui dressait derrière des corbeilles tapissées d'herbe

ses pattes dans les cheveux de l'enfant. Et pleurant et appelant

sa! I

quoi charmer la sécheresse de son pain. Elle ne prit ni une grive de mer, ni une smaride, dont la chair est délicate, mais

e grande ouverte et buvant se

sa! I

tit Comatas dans le ciel radieux. Il le laissa à terre, emportant dans s

ées de poussière, pressant dans ses petits poings sa cui

la basilique. Indifférent au bruit et au mouvement de la multitud

stres heurteront les astres; toutes les matières qui composent le sol, l'air et les eaux, br?leront d'une seule flamme. Et les

e. C'était un vieillard qui avait assemblé avec art sur son corps poudreux les

vers les hommes de la plus humble condition, se serait e

d, brute, lui cria-t-il, et donne

fit le Romain en souriant. Je n

osocharès une pièce d'argent,

n'est pas un philosophe,

, seul de tous les animaux, l'homme fait ces deux choses. Et ne vois-tu pas que, pour un denier, je m'as

débauchés et les renvoyant aux prostitués et aux jongleurs qui passaient autour d'eux en balan?ant les hanches. Après quoi, découvr

ses compagnons, d'entendre les Juifs exposer

ls préféraient se promener sous le portique, en attendant

is, répliqua Lollius. Nous n'

laideurs ne sont pas tous dans la basilique. En voici un, reconnaissable, mes

tranger maigre, pauvrement vêtu, qui sous le por

aveuglément les préceptes de vos philosophes, qui vous enseignent la mort et non la vie. Vous

des curieux, reconnut cet homme, ca

te encore quelque nouvelle extraordinaire du séjo

s enseignai

a miséricorde de Dieu, qui a envoyé son fils unique prendre une chair de péché pour détruire l

oeuvres. Mais c'est la foi qui sauve, et non les oeuvres. Que l

foi et vous serez incorporé

s. Mais le Juif, d'une voix creuse, prophétisait. Il annon?ait u

re est venue de nous réveiller du sommeil. La nuit est passée, le jour approche. Les

corps, il invoqua Anastasis, au mil

Sénat de Corinthe, qui depuis quelques instants écoutait le Juif avec i

r la foi de tes songes, débiter tant de sottises, laissant tout ce qui est beau et ne te plaisant qu'à ce qui est mal, sans même tirer profit de ta haine? Renonce à tes fant?mes

plaudirent aux

n'ont qu'un dessein: ils veulent affaiblir

es caroubes, d'autres ramassèrent des coquilles d'huitres

m, criant sous les huées, l'injure et les cou

t, nous sommes les

xultait

virent sur la route de

sis! An

e chienne la carapace d'une épine de mer. Le cynique l'appela et fit briller la pièce d'argent qu'il venait de recevoir. Puis, ayant rajusté ses haillons, il se leva, chaussa ses sandales, ramassa son baton,

eu de supplices, marqué de loin par les nuées de corbeaux qui volaient au-dessus des croix. Le philos

ore, tirant Méla pa

s plus t?t re?u ton aum?ne, qu'il emm

donné de l'argent à une sorte d'homme

e chaude et su?ant ses pouces, riait d

ur n'est pas de toutes la moins philosophique. Ce chien est plus sage assurément que nos jeunes débauc

leva dans le prétoire et vint étourdir l

ient comme des portefaix et il me semble qu'avec leurs grognements vi

la Vénus des carrefours, il fuirait la race entière des femmes et s'attacherait uniquement à un jeune gar?on dont i

desseins généreux et tire les pensées les plus hautes aux soins les plus vils. Il

i écartaient la foule, le proconsul sortit

usait d'impiété un autre Juif, celui-là fort laid, bancroche et chassieux, nommé Paul ou Saul, originaire de Tarse, qui exerce depuis quelque temps à Corinthe son métier de tapissier et s'est associé à des Juifs expulsés de Rome pour fabriquer des toiles de tente et ces vêtements ciliciens de poil de chèvre. Ils parlaient tous à la fois, en bien mauvais grec. Je saisis pourtant que ce Sosthène faisait un crime à ce Paul d'être venu dans la maison où les Juifs de Corinthe ont coutume de s'assembler chaque samedi, et d'y avoir pris la parole pour séduire ses coreligionnaires et leur persuader de servir leur di

us. Se sont-ils soumis, Gallion,

laissés criant et se débattant au pied du tribunal. A ce que j'ai cru voir, c'est le plaignant qui re?ut le plus de coups. Si mes licteurs n'y mettent ordre, il restera sur le carreau. Ces Juifs du po

mme ils prenaient avantage sur le chef de la synagogue en l'accablant d'une grêle de coups et en l'écrasant sous leurs talons! D'ailleurs, j

cita le p

e, de renvoyer dos à dos

hène sent le poisson salé et parce que Paul s'est usé les doigts et l'esprit à tisser des tapis et des toiles de tente. Non! Philémon et Baucis étaient pauvres et ils étaient dignes des plus grands honneurs. Les dieux ne refusèrent point de s'asseoir à leur table frugale. La sagesse

Marcus Lol

re les Syriens qui vivent dans les ports parm

dieux. Je ne sais si ce Paul, que les Syriens nomment également Saul, est aussi superstitieux que les autres et aussi obstiné dans ses erreurs; je ne sais quelle obscure idée il se fait des dieux immortels et, à vrai dire, je ne suis pas curieux de le savoir. Que peut-on apprendre de ceux qui ne savent rien? C'est, à proprement parler, s'instruire dans l'ignorance. D'après quelques propos confus qu'il a tenus devant moi, en réponse à son accusateur, j'ai cru comprendre qu'il se sépare des prêtres de sa nation, qu

ux femmes honnêtes. Nos matrones ne rougissent pas de célébrer en secret leurs mystères. Ma Julie, si prudente et si réservée, m'a plusieurs fois demandé ce qu'il fallait en croire. ?Quel dieu, lui ai-je ré

tête d'ane est en honneur dans une certaine secte juive. Ce dieu ne peut être que Typhon et je ne serais pas surpris que les tisserands de Kenk

de ceux-là. Mais qu'importé l'Adonis, le Mercure, l'Orphée ou le Typhon de ce Juif! Il ne régnera jamais que sur ces diseuses de bonne aventure, ces usuriers et ces march

!) escaladait l'Olympe et en chassait les dieux de l'Empire, que ferait-il à son tour? Comment exercerait-il sa puissance sur le monde étonné? Je serais curieux de le voir à l'ouvrage. Sans doute il prolongerait les Saturnale

ngtemps encore ce badinage,

les séduire avec son mauvais grec et ses contes d'un Orphée syrien. Le dieu des esclaves ne pourrait que fomenter des révoltes et des guerres serviles, qui seraient vite

ons de conna?tre l'avenir que les dieux nous réservent, non à vous, mes chers amis, et à moi en particulier (car nous sommes disposés à souffrir tout ce qui sera), mais à la patrie et au genr

dier les licteurs qui se tenaient rangés im

ntaine Pirène. Nous trouverons à mi-chemin un antique figuier sous lequel Médée trahie médita, dit-on, sa vengeance cruelle. Les Corinthiens vénèrent cet arbre en mémoire de cette reine jalouse et y suspendent des tablettes v

t de Kenkhrées pour savoir le jugement du proconsul touchant la synagogue. C'étaient des amis de Sosthène. Ils étaient fort irrités contre le Juif de Tarse et ses compagnons qui voulaient changer la loi

dit avec

oyez ce

oulé aux pieds. Les Juifs ram

asphémateur!

es Romains, et s'effor?aient de la lancer. Les pierres tombaient

des supplices! ? rafra?chissem

murmure d'une source, pressait dans ses bras les flancs polis d'Ioessa. Import

et ne troublez pas les

route déserte releva Stéphanas, lui fit boire une gorgé

is avec ses amis sous l

sseur du ma?tre des hommes et des

nfantera un fils plus

ue le gouvernement de l'univers doit passer à Hercule. Cette opinion est depuis longtemps établie dans mon esprit sur des raisons tirées non seulement des poètes, mais encore des

Regarde la terre, et, si quelque monstre d'une forme nouvelle épouvante les homme

utes pensées. Il terrassa les monstres. Quand la foudre armera son bras, il ne laissera pas un nouveau Ca?us gouverner imp

t levé, congédia s

us bien et

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