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Ariadne

Chapter 3 No.3

Word Count: 3577    |    Released on: 06/12/2017

lle avait go?té de toutes et ne s'en était pas trouvée beaucoup plus mal, à tout prendre. Quelques travaux de plus, des réprimandes, quelques récréations de moins, tout cel

ses compagnes de rang plus humble qui travaillaient pour apprendre. De tout l'institut, Ariadne était la plus pauvre et la plus obscure; il n'est donc pas ét

si partiale que f?t la ma?tresse de chant, elle ne pouvait s'empêcher de rendre justice à la voix magnifique, au go?t inné de mademoiselle Ranine. C

chantez cela comme si vous jouiez

chant à quatre parties dont les paroles, certes, ne justifiaient pas

ndit une belle jeune fille qui chantait irrép

is, répliqua la ma?tresse de chant, de sa voix la plus sèche. Allons, mesdem

ant de passion. Elle apaisa les vocalises, diminua l'ampleur des tenues, modéra l'expression des plates et insignifiantes paroles qu'il lui était permis de chanter, en un mot

x, aux images de saints proprement encadrées dans l'iconostase de bois très-bien doré, pleine d'ouvrages en tapisserie, en broderie sur soie, en perles de verr

tache était aisée: l'admission au ch?ur étant une faveur accordée seulement sur une demande expresse, on était bien s?r de n'y voir que des élèves de bonne volonté. Seule, Ariadne

eilleur. Les cordes les plus graves de sa voix veloutée soutenaient le quatuor harmonique qui répétait à chaque verset: ?Seigneur, ayez pitié de nous!? Lorsqu'une de ces modulations étrangement douces qui font relever la tête aux p

nts de prière toutes les aspirations étouffées durant la longue semaine. Dans les hymnes qui font partie des offices, elle chantait avec ame les paroles slavonnes presque dénuées de sens; elle y mettait

re dans ses études, elle avait fini cependant par arriver à la première classe, celle qui p

vait hébergée par charité; puis l'institut lui avait ouvert ses portes, en rechignant, si l'on en croyait les visages divers, mais tous semblables d'expression, qui avaient accueilli l'entrée d'Ariadne. La tant

lle avait mis sur sa bouche pour étouffer ses pleurs avait été seul à le savoir. Elle sortirait de l'institut, on l'adresserait sans doute à quelque dame charitable, avec u

e sentait un chatouillement à la gorge, et les notes prisonnières demandaient à s'écouler à flots pressés. La contrainte horrible que s'imposait Ariadne pour retenir les vocalises, l'effort surhumain qu'elle devait faire pour clore ses lèvres entr'ouvertes malgré elle, devint

adne un peu de la liberté sans laquelle elle e?t fait une maladie. Presque toujours seule, elle allait et ven

le murmurait les mélodies que lui inspirait son imagination d'écolière ignorante et recluse. Elle filait les sons les plus ténus, ménageait son haleine et sa voix pour porter le

pluvieuse, on supprimait celle du matin. Les oppressions et les angoisses recommencèrent pour Ariadne et allèrent si loin qu'un jour, après

ans un état d'indifférence qui lui

t de sa voix retentissante, juste dans l'oreille d

regarda sa persécutrice d'un

e fai

oujours à rien faire? Si vous aviez un peu de s

Sérof. Je le voudrais, mademoiselle, mais je n'ai pas d'argent pour acheter les pantoufles, et vous ne m'aimez pas assez pour me permet

chercha une réponse acérée et, ne la t

filles profitaient de leur dernière récréation, la dame de c

la plus per?ante, vous êtes ma

leva tranquillement, déposa le livre d'étude qu'elle lisait, et pr

r, murmura une vo

u'elle mérite, répliqua

nte à l'oreille d'une autre; est-elle assez méchan

pondit l'autre. Viens-tu da

dépendante, qui

tour d'elle et

nuit, mais

retournèrent du c?té

s, il y a bien longtemps que je n'y ai fait une petite rangée!

rop tard; mais demain si vous voulez, répondit mad

couvre-pieds, elle l'avait commencé pour sa noce avec le prince Miravanti-Fioravanti, cet ambassadeur ital

utres à la porte du dortoir, où, par une malice ordinaire et quotidienne, sous prétexte de

te tenue, se leva devant elle et ouvrit la porte d'un salon d'attente. Là, une femme de charge, confidente de sa ma?tresse, se tenait constamment, refusant ou livrant le passage. Elle fit signe d'entrer à Ariadne, restée muette sur le seuil. La jeune

? demanda l

épondit la

ce d'une voix moins sévère

e lampe couverte d'un abat-jour, qui éclairait imparfai

se retrouvait partout; là où elle était commandée, c'était l'uniforme; là où elle ne l'était pas, c'était une galanterie, une pensée gracieuse, offerte à qui? Au règlement, selon toute probabilité, car nul ne sait à qui cel

ande-duchesse protectrice de l'établissement, situé au-dessus du canapé où tr?nait toujours madame Batourof. Les mauvaises langues se demandaient en cachette si les fleurs placées sous le portrait et sans cesse renouvelées s'adres

ur les genoux, une dame d'environ cinquante ans fixait sur la jeune fille un regard scrutateur, mais dépourvu de malveillance. Celui que jetaient sur el

anté pendant la classe?

supérieure, ré

ux directrices de ces établissements, bien q

ce scandale? demanda madame Batourof

aconter ses angoisses, le besoin irrésistible qui la poussait à chanter... c

t la supérieu

d je dois me taire, répondit, bien malgr

uffrez

indiqua

, en ce moment

inclina affirma

ant

e regarda le visage impassible de la directrice. Elle ne plaisantait pas; la jeune fille voulut faire une question, mais elle ne trouva pas les mots et

emanda la dame qui n'avait jus

it?t à l'aise par la voix douce et bienve

l'hymne à

tie, répondit doucemen

a, fit la

ifférentes babioles de cristal placées sur des étagères, les bobèches des candélabres et les cristaux du lustre vibrèrent d'une trépidation h

e expression de fixité étrange; on e?t dit qu'elle regardait en dedans d'elle-même quelque objet m

nt ouverte pour laisser sortir les sons, la tête un peu renversée

ymne, elle se tut, bais

raillerie; la supérieure échangea un regard avec la visiteuse, et, dans ce r

se que la liturgie? d

ocalises de l'

t tout à coup la dame aux cheveux gris. Très-

le une source d'émotions cachée? Elle vocalisa la gamme demandée avec un tel accent de prière, d'invocation passionnée que, lorsque sa v

présent! dit

plus sombre désespoir, descendit encore et s'arrêta

se laissant retomber dans son fauteuil, d

la directrice; mais ce n'est pas une raison pour tro

notre professeur, répondit mademoiselle Ranine. Je

ais avec tant de dignité, que

ien à la directrice, faites-lui grace.

soit! répondit madame

e prétexte pour une clémence à la

alle de musique, et vous chanterez seule, proféra la supérieure

la directrice indiquait la sévérité. La visiteuse av

, elle prit la main de l'autre dame et la porta à ses lèvres. Puis, enfin, revenant au sentiment des convenances, elle fit une ré

z une v

vocalises de solfége. Toute sa joie y passa; les trilles et les arpéges se succédaient pressés e

ercie, madam

ide jusqu'au dortoir, où elle se hata d'enfouir ses rires et ses la

amie, de vexer un peu mademoiselle Grabinof. Depuis quelque temp

isé le souhait de la

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