C'Etait ainsi…
ranquille. C'était une tr?s belle journée d'automne, avec de l'or dans les feuillages et des vapeurs bleuatres dans les lointains; l'air immobi
ient occupés derri?re le comptoir ? rincer des verres et les essuyer avec un torchon ? carreaux blancs et rouges. La vieille horloge flamande, dans son coin obscur, marquait trois heures moins dix. Le disque du balancier allait et venait avec son tic-tac régulier d
fen?tres. Ce n'étaient pas des gens du village. Ils avaient l'air d'artisans endimanchés et leur paleur dénotait des citadi
n, nou
répondit calmement le patron en
e table et quelques chai
i?re ou une goutte de geni?vre c
oyons? Vous savez que nous venons ici pou
posta, sur un ton calme,
irent-ils tous l
l n'y a pas moyen, répéta l
us aviez prom
changé
de M. le curé?... ricana
e pas, riposta l'h
, mais leurs gestes devenaient saccadés et presque col?res. Au dehors, sur la petite place devant les tilleuls, montait un murm
ez? demanda une de
répéta le patron
st beau; nous ferons l
brusque, ils quit
tous, appartenaient ? la classe populaire: artisans de village et ouvriers agricoles, avec par ci par l? un petit métayer. A premi?re vue il e?t été difficile de dire si cette foule était hostile ou favorablement disposée. On y remarquait quelques figures déplaisantes: ces m?mes mouch
l s'interrompit, parce qu'un de ses amis lui apportait une chaise trouvée on ne sait o?;
. Sans doute il aura re?u la visite du curé ou du baron, qui lui aura interdit de nous pr?ter sa salle. Il nous a mis dehors. Mais qu'? cela ne tienne; nous allons faire notr
visait l'acte du mastroquet ou les paroles de l'orateur. Sur bien des visages se lisait une attention religieuse et presque émue. Le tour jovial du tribun semblait plaire ? beaucoup; tandis que d'autres gard
autour de moi? De pauvres gens, des ouvriers qui, du matin au soir, d'un bout de l'année ? l'autre, doivent trimer comme des esclaves, afin de gagner une misérable cro?te pour eux-m?mes et leur malheureuse famille! Vous n'ave
z. Sa voix cassante scandait, martelait les mots et le mouvement de son bras droit, au poing fermé brandi vers le ciel, soulevai
de pareil dans leur village! Par-ci par-l? s'élevait bien, de temps en temps, une vague rumeur de protestation, mais tout de suite on imposait silence. Et d'ailleurs le tribun était entouré de ses camarades,
rr?ter quelques minutes vraiment, sans se voir accusé plus tard d'y avoir participé délibérément. Cette affluence inespérée fouettait le tribun; il s'échauffait
, qu'il voulait aller ? La Belle Promenade boire une goutte et que personne au monde n'avait le droit de l'en emp?cher. C'était Berzeel; et, quand on l'eut reconnu, un éclat de rire formidable secoua la foule. C'était Berzeel qui, au lieu de se saouler co
ue vous voul
ule se creusa, bousculée; comme un tigre, Pierken
ne! Tu n'es pas honteux
it Berzeel, bran
tit, de toute sa force,
le-corps, le maintint avec rage. L'orateur sur sa chaise voci
eur, gémissait Pierken.
n d'une voix mordante. Et lachez cet homme, ordonna-
nte, et l'orateur, a
it l?. Vous ?tes sous l'influence de la boisson
oire une goutte, si je la paie! r
eur agita les bras avec vio
ise pour cet homme; il
ent; une chaise fut apportée, passée de mai
ous l?, di
bien! béga
Berzeel prit la chaise en maugréant, s'y laissa cho
e goutte, n
se laisser le moins du monde déconcerter, se planta dev
orte, vous entendrez de moi ce que c'est que le geni?vre et q
s fermés il en ponctuait la force, vibrant et mena?ant, devant Berzeel affaissé comme une brute. Tout l'auditoire était subjugué, entra?né par sa rageuse éloquenc
-l?! F
chemise blanche bouffant ? la ceinture de sa culotte tombante, s'arr?ta net, se pench
que vous di
z cesser! répéta le garde
toire. Certains protestaient avec force; d'au
rdre? demanda, toujours
le bourgmestre, répondit
t ordre par é
champ?tre ne s'attenda
'orateur, bouche bée,
sée; les mouchards crach
tribun, qui sentait
Mais ?a ne fait rien; Monsieu
monsieur le baron qu'il écrive sur un bout de papier ce qu'il v
rent, m?lés ? des huées. Pierken, Leo et Feelken battaient des mains furieusement. Berzeel, la canne brandie
-Fikandouss! hurla Fee
réclama de nouveau le silence; et, dans l'atten
'incident est clos. En attendant que le garde-champ?tre revienne avec l'ordre du bourgmestre, je vais vous parler de vos d
leur force, d'?tre la masse, et de ce qu'ils pourraient réaliser le jour o? cette puissance, organisée et coordonnée, serait capable de traduire en faits accomplis ce qui n'était encore qu'une conscience obscure de leurs droits. Un roi, ?a ne faisait qu'un homme; des ministres, ce n'étaient que quelques-uns. Comme force réelle et intégrale, ils se réduisaient ? néant en regard des masses profondes du peuple. Et, néanmoins, c'était leur volonté seule, la volonté de ces quelques-uns, qui prédominait et dictait les lois. Ici, dans ce village, il n'y avait qu'un bourgmestre et
uées de coups de pieds assourdis, tandis que s'élevait une clameur sauvage. Berzeel s'était redressé et faisait tournoyer son baton; l'orateur dut interrompre son discours et sa garde du corps se serra au
ssez! cria-
la garde du corps se serra encore plus étroitement autour du tribun qui, sans de
our votre serv
nd et lourd, avec de grosses moustaches tombantes et des cheveux teints. Il semblait en proie ? la plus vive indignati
parler ici. Si vous continuez, je vous fais
yeux noirs dans des visages pales. Ils regardaient fixement le trio, surtout
é aurait quelque chose ? voir ici? demanda brusqueme
arde pas, répondi
nsolents jetaient des flammes. Un s
derni?re fois de cesser
ourgmestre, je venais précisém
ntit, vite réprimé. Indigné
chaise! ordonna le
ouge lui monta aux joues, ses yeux étincel?rent et il cria av
eur le bourgmestre. Vous pouvez ... peut-?tre ... me défendre de parler. Quant ? me faire
és, tandis que sa garde s'avan
s dans le vide. Le bourgmestre agita sa canne, comme s'il allait donner un ordre et le garde-champ?tre avait tiré son bout de sabre. Les mouchards se faufilaient tra?treusement vers la chaise. La
coup, avec un violent haussement d'épaules le bourgmestre. Je
partit, accompagné du curé, lan?ant des regards furibonds, et suivi du
meetings! conclut le tribun triomphan
ls avaient l'air bouffis de venin. Alors, un homme traversa la cohue, marcha droit ver
ooooo
ueux et comme enduits de gélatine, se raidissant pour ne pas tomber ? la renverse.
foule s'esclaffait de rire et Justin-la-Cra
... pee ...
demanda l'orateur en
i ... Pepita, Pepit
e sous l'énorme
usser et expliqu?rent ? l'orateur quelle était cette esp?ce de louf
eaucoup ? faire ici. Il no
nez! jubil
vert Berzeel, alla se planter devant lui pour offrir ? son camarade une séance d'O Pepit