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Le Tour du Monde; d'Alexandrette au coude de l'Euphrate

Le Tour du Monde; d'Alexandrette au coude de l'Euphrate

Author: Various
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Chapter 1 — Alexandrette et la montée de Be lan. — Antioche et l'Oronte; excursions à Daphné et à Soueidieh. — La route d'Alep par le Kasr-el-Benat et Dana. — Premier aper u d'Alep.

Word Count: 7012    |    Released on: 06/12/2017

EST, PAR ENDROITS,

'a dicté le choix de la saison, et en même temps l'itinéraire: il me fallait les longues journées d'un printemps déjà avancé; je devais laisser les routes des caravanes, quand elles s'écartent des points jadis occupés. Ce plan m'a bien servi, éloigné souvent des sentiers battus; j'ai pu voir des localités dont les noms sont moins familiers, les

ète la première impression, plut?t pénible. Presque au bord de l'eau, qui est couleur d'ardoise, une montagne haute et abrupte, dont on devine le sommet, mais barrée en travers par une tra?née d'épais nuages noirs, qu'on sent de loin chargés d'humidité, j'allais dire de fièvre. Sous eux, comme écrasée, la ville minuscule: aux extrémités, deux grandes usines, qui rapetissent les autres maisons. L'ensemble est misérable et rebutant. En un c

naires, manches en loques, tarbouches crasseux, regards hébétés, pourtant scrutateurs. Mes malles sont retournées dans la poussière; on explore mes souliers et mes chaussettes; ma caisse de plaques photographiques fait faire à chacun un pas en arrière, et l'agent principal me regarde fixement: ?Dynamite?? Je proteste vainement: l'objet suspect est mis à part, délicatement, sans heurts. Avec les appareils, nouvel émoi; ce gros ?il rond de l'objectif, serait-ce le canon d'un énorme revolver? Et les cartes, papiers imprimés, lettres particulières! au

,-rapiécés avec art; les tuniques noires, à brandebourgs jaunes, alternent avec les vestons bleus ou blancs, les hautes bottes avec les pantoufles. Au commandement, fusils à pierre, fusils de chasse, fusils innomés, s'enlèvent avec assez d'ensemble, pour re

PENSéE DE RELEVER LES TRACES DE

sentant de la France. J'ai eu la bonne fortune de trouver aussit?t notre vice-consul, M. Merc

èchement sans précipitation, alla tourca, comme on dit là-bas, et sans méthode; aujourd'hui même, il doit rester beaucoup à faire. Encore ce coin malsain est-il sans grace; on est mal chez soi et peu tenté d'en sortir; il n'y a qu'une seule promenade, la route d'Alep, et, au bout d

ANTIOCHE IL NE RESTE QUE L'ENCEINT

st le restaurant; il ne ressemble pas à ceux que j'ai vus ailleurs, où l'Européen était à part, traité en ma?tre. Ici, il n'y a qu'une vaste salle enfumée; que de monde! et je ne parle pas des mouches. Au beau milieu, le fourneau et le cuisinier; celui-ci veille sur des marmites monumentales, où cuisent des débris multicolores. Inhabile au turc comme à l'arabe, dépourv

étrangères flottent sur tous les consulats: il y en a d'Espagne, de Suède, de Norvège, et... pour

es mandolines. Le lendemain, les Grecs catholiques ont leur tour; leur chapelle aussi est étroite, mais le pappas a grand air, en dalmatique brodée, et il chante juste. Cette fois, un orchestre entier nous accueille; ne me demandez pas de nommer les instruments..., du moins,

mbourine à ma porte: c'est lui. Je lui fais comprendre qu'il est beaucoup trop t?t; peu d'instants après, le tapage recommence, et une nouvelle invitation à partir, chaque fois mal re?ue, se reproduit

urs reprises, les constructeurs de voies ferrées: aucun détour n'est possible, et comment creuser,-entretenir surtout,-un tunnel dans ce massif aux roches friables, inclinées et gliss

uragan a emporté presque tous les ponts; heureusement qu'on sait s'en passer en Turquie, et même, d'habitude, bêtes et gens ne s'y fient guère; ils n'ont pas tort. Mou landau va de cahot en cahot, au milieu des flaques, des tas de pierres, des touffes de roseaux; il quitte souvent le chemin, quand les ornières sont trop profondes. Distraction, après tout; sans ces menues difficultés, le voyage serait monotone: 25 kilomètres en ligne droite, sans accident de

ORTUEUSES; PARFOIS, AU MILIEU, SE CREU

courte est trop clairsemée; peu à peu tout se précise, maisons et jardins; ma voiture franchit l'Oronte, et, après deux ou trois ruelle

me à nouveau autour de moi, sympathique et empressé, mais ignorant de mes désirs. Un petit gar?on me crie enfin: ?Kawas franci?-Evett, Evett.? Oui et Non, c'est tout ce que je sais

nison, qu'un ministre en voyage, et il répond de la main et du sourire, sans montrer ni fatigue, ni orgueil; il a, dans la grand rue, son bureau ouvert à tous, o

, et bien peu s'entr'ouvrent. Il y a pourtant des bruits dans l'air, et de telle nature que j'en viens à me demander: ?Suis-je bien en Orient?? Un grincement continu fait croire au voisinage d'une grande manufacture, et je remarque, de distance en distance, une noria à grande roue, qui élève l'eau de l'Oronte et la déve

DE LES PROMENADES.-D'

donnent où s'accrocher pour ralentir sa course. L'unique fléau, mais presque périodique, ce sont les tremblements de terre; les habitants le savent terrible et construisent leurs maisons en t

pographie se laisse tout juste deviner, et notre temps ne trouve plus debout que la solide enceinte de Justinien, encore cramponnée aux flancs du vieux Silpios. Pour l'Antioche d'aujourd'hui, les guides des voyageurs ont trop peu de louanges; j'ai admiré plus qu'eux la cité et son cadre, les méandres du fleuve, les grands vergers, les coins de rues bruyants ou discrets, où les bêtes conduisent les hommes, et jusqu'aux ci

nsidération générales. Deux communautés chrétiennes, un médecin grec, un ingénieur civil, M. Toselli et sa famille, forment la colonie; la plupart de ces personnes ne demandent qu'à rester dans le pays, c'est tout dire. M.

t de conversation, et en même temps, l'air pur qui y souffle encore maintenant, les eaux vives qui continuent d'y couler, formant des nuées de ruisseaux et de cascatelles. C'est un ensemble de jardins, de frais omb

vie libre et insouciante; ils ont l'art de tout simplifier; en ces lieux-mêmes, il y a quinze cents ans, on célébrait des festins à triple service, à raffinements multipliés; aujourd'hui, chaque enfant nosa?ré cache dans s

mes lettres vizirielles, sauf-conduit et recommandation. L'excellent Chakir m'accompagne à la porte du konak et d

s'étale un banc chargé de coussins, où je m'assieds et où les autres s'accroupissent, laissant à terre leurs pantoufles. Le ka?makam arrive en longs vêtements blancs; on dirait un prêtre de Bacchus; mais il faut croire qu'il est en chemise, car il s'excuse de ce négligé qui m'a charmé. On apporte les ?noirs?, et chacun boit gravement sa petite tasse avec de longs sifflements que je croirais rituels. Lecture est fa

SONT COURONNES DE CHAP

es, à l'écart des hommes; de nombreuses épaisseurs d'étoffes les enveloppent, celle de dessus est retroussée et sert de capuchon. L'absence de voile sur le visage distingue seule les chrétiennes; elles ont d'ordinaire un beau type, mais de trop grands yeux noirs, trop immobiles, d'une expression trop invariablement tranquille, qui paraissent encore assombris par artifice; du

MILITAIRE.-D'APRè

ement vallonné, où les lits des torrents s'appellent des chemins; un zaptié ou gendarme est préposé à ma garde. C'est un grand diable d'Arabe au teint cuivré, aux mains larges, aux talents multiples; soldat de profession, au bes

S QUARTIERS QUI L'AVOISINENT (pag

m'orienter sans mon guide qui connaissait la région pierre à pierre. Séleucie, son nom l'indique, est une création d'un Séleucide; il fallait un port à Antioche; on l'a creusé sur le rivage, de main d'homme, et j'en ai pu voir les contours, malgré l'envahissement des sables. La ville partait de là; les maisons, les tombeaux s'étageaient au flanc du Kasios, et l'enceinte, encore partout marquée, enfermait un imposant espace. La haute ville de jadis est remplacée par le village arménien

bre, au premier étage d'une maison de la plaine, ouverte à tous les vents. Enfouis dans l

CIE S'éLèVENT JUSQU'à 40 MèT

tte race qu'a chantée La Fontaine. Pour occuper l'agitation que me causait la leur, j'avais cette précieuse ressource de fredonner deux airs célèbres de la Damnation de Faust et l'émerveillement de consta

mps protégé le petit port contre les alluvions des torrents; c'est tour à tour un tunnel creusé dans le roc et une tranchée à ciel ouvert, dont les parois verticales se dressent jusqu'à une hauteur de 40

lantureux où l'habileté des agriculteurs fait merveille; il en faut attribuer l'honneur à des populations chrétiennes; le village de Koderbeg, vers le milieu de l

'éTAGEAIENT SUR LE KASIOS.

ésentait, muni de toute une batterie, avec quatre couteaux énormes, à manches rutilants, plantés dans la ceinture; j'ai vu depuis que c'étaient des armes de parade, comme les ba?onnettes et les fusils hors de service de mes soldats d'escorte. Il n'aurait même pas su ouvrir nos bo?tes de conserves; mais sa paresse dépassait encore son ignorance, et il se grisait sans honte aux heures de liberté. Néanmoins, comme tout Oriental a quelque tour dans son sac, il m'a quelquefois été utile par sa connaissance du kurde; j'ai stationné dans des villages où cette seule langue était parlée, et nul autre que lui ne l'entendait parmi nous. Sa canaillerie même m'est devenue profitable: Kurde au besoin par le langage, il était Turc avec les Turcs, Arménien chez les Arméniens, Arabe devant une tribu de Bédou

oukre adjoint a sur le dos une casaque indescriptible; le cuisinier est juché très haut sur un amoncellement de sacs et de paniers qui multiplient sur sa personne les réactions de sa monture. Nos chevaux ont pauvre mine: petits, très ensellés, le cou plongeant, la lèvre pendante, l'?il résigné, ils ont pour bride une corde et sont ferrés avec trois clous, aux têtes énormes. Mais je connais leurs pareils pour résistants, insensibles au froid et à la chaleur, capables de fourni

llage toutes les trois heures à peine. La vallée de l'Amouk, où je m'engage d'abord, a précisément ce caractère; à midi, nous atteignons le pont jeté sur l'Oronte, qui, près de là, dévie du nord vers l'ouest; pour la première fois, nous voyons quelques

lleries misérables, le confort de la tente; on y est bien chez soi; elle est spacieuse, gaie à voir du dehors avec son élégante forme blanche, luxueuse au-dedans par sa décoration multicolore qui fait l'ébahissement des indigènes. Ils viennent toucher du doigt, constater ces réalités inconnues; les femmes surtout, plus éprises d'élégance, même au désert; et elles secouent la tête, manifestent, d'un cla

PRESQUE PASSER POUR UNE ?UVRE

ps étudiées. Ces collines déshéritées ont été choisies à dessein par de grandes communautés, et aussi par des solitaires, les Stylites. Mais de quoi y vivaient-ils? Il n'y a plus trace que de leur existence contemplative, dans d'élégantes petites chapelles aux fines moulures, entourées de portiques branlants qui marquent la place des monastères. Le plus souvent, ces constructions se profilent sur les crêtes, et cela seul les fait apercevoir, car leur ton s'harmonise avec celui des rochers qui ont fourni les matériaux. Néanmoins, au point le plus étranglé du passage, les ruines s'accumulent; puis,

st impuissante: elle traduit bien l'opposition entre l'architecture laborieuse et l'entourage nu, l'isolement qui grandit l'?uvre humaine; mais elle ne donne pas toute sa couleur à ce décor magnifique de majestueuse solitude, à c

CAMPAGNE EST DéSERTE.-

ur mon lit de camp, regardant tomber goutte à goutte, dans une bouteille, l'eau du réservoir d'à c?té que mon filtre transforme en eau pure. Encore un faux besoin dont mes gens se divertissent! Pour eux, la mare rencontrée est suffisante, pourvu qu'on puisse s'étendre à plat ventre sur le bord et approcher les lèvres de la surface. Il

onteux d'être seul à émerger. Enfin, au sommet d'une colline, nouveau point de vue: Alep appara?t, fouillis grisatre qui va se précisant; mes hommes signalent d'abord une large tour; puis les minarets deviennent plus distincts; la citadelle centrale se détache des quartiers qui l'avoisinent; le détail des constructions s'accentue; au

l'ancienne ville commence à quelques pas. Une vieille porte y donne entrée et souligne le défaut de transition: le large boulevard extérieur se continue par une rue étroite, qui est pourtant la voie principale, où prennent fa?ade les administrations, la régie des tabacs, la banque ottomane, les grands comptoirs, et qui traverse le bazar fum

un peu partout dans les ruelles. La ville d'Alep est plus froide, plus grise, plus sévère; dans le quartier animé des affaires, on ne le remarque pas instantanément; mais si l'on se glisse dans les voies parallèles, on est frappé de l'élévation des murailles, rarement

ve, aux repas, toute une petite colonie européenne, vrai cercle de famille où je suis vite admis cordialement. La torpeur orientale n'a pas eu prise sur lui; on y plaisante, on taquine le propriétaire, le Baron (?Monsieur? en arménien); on se plaint de sa lenteur à exécuter les ordres, et on s'égaie de la réponse: ?Oui, m'chieu, ?a va

e grande étendue, et une partie de la garnison du chef-lieu est souvent appelée au dehors, car le sultan ne jouit pas dans toute la province d'une autorité incontestée. Il y place généralement comme gouverneur un homme énergique; le vali de 1901 n'avait pas son pareil pour la ?poigne?, comme on le vit à Trébizonde lors du massacre des Arméniens. Il arrivait à Alep précédé d'une telle réputati

beaux jours pour

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