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Nouveaux souvenirs entomologiques - Livre II

Chapter 2 L'AMMOPHILE HéRISSéE

Word Count: 3820    |    Released on: 06/12/2017

ratoire de l'harmas. Favier n'était pas loin, occupé au travail du jardin potager. Qu'est-ce

des champs se termine vers quatre heures et que les soirées sont si longues, le rateau, la fourche et la brouette rentrés, il vient s'asseoir sur la haute pierre du foyer de la cuisine où flambent les rondins de chêne vert. La pipe est tirée, méthodiquement b

si sa parole est fortement imagée, elle est toujours décente. Ce serait, pour nous tous, vif désappointement s'il ne venait, le travail fini, faire sa halte au coin du feu. Que nous dit-il donc pour se faire désirer ainsi? Il nous raconte ce qu'il a vu du coup d'état qui nous a

mber à c?té de lui ce qu'il appelle un pot à fleurs. Cela flambait, fusait, rayonnait, illuminait les alentours. D'une seconde à l'autre, l'infernale machine allait éclater; notr

lle, les comiques misères du bloc. Et comme le répertoire ne s'épuise jamais, assaisonné d'expressions à l'emporte

cupés à restaurer la masure abandonnée. à la vue de ces étranges bêtes, étoilées de dards autour de la carapace, et hissées sur de longues pattes, qui leur donnent quelque ressemblance avec une monstrueuse araignée, ce fut parmi les assistants un cri de surprise, presque d'ef

a sonnait, preuve des graines contenues. C'était rond, avec des épines. à un bout se montrait comme le bouton fermé d'une fleurette blanche; à l'autre bout, une légère dépression était percée de quelques trous. La voisine accourut chez Favier lui soumettre sa trouvaille, l'enga

trompait, jaloux que des graines aussi précieuses m'arrivassent par une autre voie que la sienne. Le litige me fut soumis. ?Vaqui la flou, vaqui lou pécou?, répétait la bonne femme. Je lui dis que la flou était le groupe des cinq de

'un renard; il est expert sur le morceau préférable d'une anguille des buissons, la couleuvre; il a fait rissoler dans l'huile le lézard ocellé, la mal f

j'ai publié sur les Sphériacées de Vaucluse, dans la mauvaise saison, lorsque l'insecte ch?me, je reprends la patiente herborisation à la loupe. Si la gelée a durci la terre, si la pluie l'a réduite en bouillie, je détourne Favier du travail du jardin pour l'amener à travers bois; et là, dans le fouillis de quelque roncier, nous cherchons de concert ces microscopiques végétaux qui mouchettent de points noirs les brin

ssaisonnée de malice, ses questions sous-entendent la raillerie. Ce qu'il ne comprend pas, il le tourne en dérision. Et quoi de plus risible qu'un monsieur regarda

de la montagne, haches en serpentine, tessons de poterie noire, pointes de flèche et de lance en silex, éclats, racloirs, nucléus.-?Que fait ton ma?tre d

rouvaille. Il soup?onne une affaire d'argent, un commerce insensé. Tout, pour l'homme de la campagne, doit se traduire par le gros sou. à ses yeux, je me fais de grosses rentes avec ces crottes de lapin.-?Que fait ton ma?tre de ces p

sentiers. Toutes appartenaient à la même espèce, l'Ammophile hérissée, Ammophila hirsuta Kirb. J'ai fait conna?tre, dans le premier volume de ces Souvenirs, l'hibernation de cette Ammophile et ses chasses printanières, à une époque où les autres hyménoptères giboyeurs sont encore renfermés dans leurs cocons; j'ai décrit sa manière d'opérer la chenille destinée à la larve; j'ai raconté ses coups d'aiguillon multiples, distribués aux divers

de les surprendre en chasse si mon assiduité ne se relachait pas. La fin de mars et avril se passèrent en vaines attentes, soit que le moment de

phile se met en recherche de sa capture. Aisément elle la trouve. C'est un ver gris qui g?t à terre et que les fourmis ont déjà envahi. Cette pièce, que les fourmis lui disputent, est dédaignée par le chasseur. Beaucoup d'hyménoptères déprédateurs, qui momentanément abandonnent leur capture pour aller perfectionner le terrier ou même le commencer, déposent leur gibier en haut lieu, sur une touffe de verdure, pour le mettre à l'abri des rapi

terrain. Le sol dénudé, les points caillouteux, les endroits gazonnés sont indistinctement visitées. Pendant près de trois heures, au plus fort du soleil, par un temps lourd, qui sera suivi le lendemain d'une plui

e chair inerte mais non morte. J'enlève au prédateur son gibier et lui donne en échange une proie vivante, pareille à la sienne. Je combinais semblable man?uvre à l'égard de l'Ammophile pou

Il fouille au pied des laitues, il gratte dans les touffes de fraisiers, il visite les bordures d'iris. Sa perspicacité, son adresse me sont connues; j'ai confiance. Cependant le temps se passe. ?Eh bien! Favier, ce ver gris?-Je n'en trouve pas, monsieur.-Diable! alors, à la rescousse, Claire, Aglaé, les autres, tant que vous êtes, arrivez, cher

à dire que l'Ammophile soit affligée de la même maladresse. Où l'homme est impuissant, l'insecte souvent triomphe. L'exquise finesse du sens qui le guide ne peut le laisser dérouté des heures entières. Peut-être que le ver gris, pressentant la pluie qui s'apprête, s'est enfoui plus profondément. Le chasseur sait très bien où il g?t, mais il ne peut l'extraire de sa profonde cachette. S'il abando

outeau. Je ne trouve rien non plus et me retire. L'insecte revient et se remet à gratter en un certain point de mes déblais. Je comprends: ??te-toi de là, maladroit, semble me dire l'hyménoptère; je vais te montr

puis un troisième, un quatrième. L'exhumation se fait toujours en des points dénudés, remués par la fourche quelques mois avant. Rien absolument n'indique au dehors la présence de la chenille. Eh bien! Favier, Cl

s. Je développe par paragraphes numérotés les divers actes du magnifique drame qui se passe sous mes yeux. L'observation se f

ère ne s'en émeut: en se tenant de c?té, il évite les chocs. L'aiguillon atteint l'articulation qui sépare le premier anneau de la tête, sur la ligne médiane et ventrale, en un point o

'ait, dans la lutte, re?u un mauvais coup. L'émoi me gagne de voir ainsi piteusement finir le vaillant hyménoptère, et se terminer par un échec une expérience qui m'avait co?té de si longues heures d'attente. Mais voici que l'Ammophile se calme, se brosse les aile

on dans l'anneau suivant. Ce recul de l'insecte et cet enlacement du dos par degrés, un peu plus en arrière à chaque reprise, se font avec une précision méthodique, comme si le chasseur aunait son gibier. à chaque recul, le dard pique l'anneau suivant. Ainsi sont blessés les trois anneaux thoraciques, à pattes vraies; les deux anneaux suiva

avec une lenteur étudiée; l'insecte para?t chercher à se rendre compte chaque fois de l'effet produit; il s'arrête, attend, puis reprend. Pour atteindre le but désiré, cette manipulation sur le cerveau do

la suis. Elle s'y livre à des retouches en vue de l'emmagasinement. Un gravier qui fait saillie à la vo?te pourrait entraver la mise en caveau de l'encombrante pièce. Le bloc est arraché. Un grincement d'ailes fr?lées accompagne le rude labeur. La chambre du fond n'est pas assez spacieuse; elle est agrandie. Les travaux se prolongent, e

e ciel s'est obscurci, il tombe même quelques gouttes de pluie. En de pareilles circonstances, il est inutile de compter sur une reprise de chasse. Tout finit donc san

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