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Un Pélerin d'Angkor

Chapter 9 No.9

Word Count: 3073    |    Released on: 06/12/2017

30 novem

n et, bien que le chaume du toit nous ait fidèlement garantis, l'air est

n. Je fais donc atteler nos sautillantes petites charrettes, pour retourner dans la forêt et vi

rés pleins de fougères, de cycas, d'orchidées, les arbres s'élancent gigantesques. Il en est de meurtris par les hommes--pourtant bien rares par ici et bien furtifs--qui les ont entaillés afin de recueillir, dans des pots en terre, je ne sais quelle essence précieuse, à la manière dont les Landais chez nous recueillent la rés

corps à reflets de métal jettent des feux. Les moustiques, porteurs de la fièvre, tourbillonnent partout, en nuages de fine poussière. Des papillons, au corps trop léger pour leurs longues ailes de soie, volent à la dérive, comme s'ils étaient le jouet d

, sans que la vo?te des arbres en soit interrompue, et nous mettons pied à terre, toujours dans la nuit verte,

rs plus vagues, à travers la brousse plus é

masse dans l'herbe représentent un masque humain. Et puis nous voici en présence d'un informe amas de rochers, d'une sorte de montagne sur laquelle les figuiers des ruines déploient supe

ours qui semblent avoir glissé d'un seul bloc; tout d'une pièce, elles sont descendues de leurs soubassements. Et les lourdes terrasses ont f

res et les racines. Elles sont bien plus nombreuses que je croyais; jusque sur les tours les plus lointaines, j'en aper?ois toujours, coiffées de couronnes et le cou ceint de colliers. Mais, en plein jour, combien elles ont perdu de leu

at, ce sanctuaire, plus énorme et plus rude, était dans toute sa gloire. Pour essayer de se représenter ce que fut sa magnificence terrible, il faut d'abord, par la pensée, le déblayer de la forêt, supprimer l'inextricable enlacement de ces racines, et de ces branchages verdatres aux mouchetures blanches qui sont pour ainsi dire les tentacules du figuier des ruines; non plus dans cette éternelle nuit verte, mais à air libre, en plein ciel, il faut redresser les tours

plus géante, de soixante ou soixante-dix mètres, qui les dominait, la tête fleurie d'un lotus d'or. Et, du haut de l'air, ces quatre visages, qu'elles avaient chacune, regardaient aux quatre points cardinaux, regardaient partout, entre les pareilles paupières baissées, avec la même expression d'ironique pitié, le même sourire; ils affirmaient, ils répétaient d'une fa?on obsédante l'omniprésence du dieu d'Angkor. Des différents points de l'immense ville, on ne cessait de voir ces fi

minables d'éléphants, ou des groupes d'Apsaras, de Tévadas aux pompeuses couronnes; sous la mousse, tout cela s'efface et meurt. La facture en est plus enfantine, plus sauvage qu'à Angkor-Vat, mais l'inspiration s'y révèle plus violente,

n est là sous la forêt--puisque la forêt couvre même les tours--sous le réseau multiple et innombrable des racines. Il y fait presque noir; une eau tiède y suinte de toutes les parois, sur quelques dieux fant?mes qui n'ont plus de bras ou qui n'ont plus de tête; on y entend glisser des serpents, fuir d'imprécises bêtes rampantes, et les chauves-souris s'éveillent, protestent en vous fouettant de leurs membranes rapides que

de piscines où se baignaient des hommes et des éléphants; ils attestent encore la splendeur de cet empire des Khmers, qui brilla pendant mille cinq cents ans, igno

e planète sans communication avec la n?tre, m'accueillent avec des regards par trop étranges, avec des rictus jamais vus même dans les vieux sanctuaires chinois d'où j'arrive: ?Nous ne te connaissons pas, me disent-ils. Nous sommes des conceptions à jamais inassimilables pour toi. Que viens-tu faire chez nous? Va-t'en!? Du reste, à mesure que le soleil monte et flamboie davantage au-dessus de la vo?te épaisse des branches,

eau sous ce toit des pèlerins, où s'entend du matin au soir,

qui me séparent des premières galeries du temple: dans l'ombre et l'humidité perpétuelles des plafonds de pierre je trouverai peut-être un semblant de fra?cheur; que l'on étende là pour moi une natte, après avoir balayé u

, choc de l'armée des Géants contre celle du Roi des Singes, chars de guerre écrasant des blessés par centaines... Dans l'ombre du lieu, tout cela qui est noiratre et comme verni d'humidité, s'éclaire par endroits de demi-lueurs frisantes, et ainsi les reliefs s'accentuent, un peu de vie revient aux rictus effacés, aux contorsions mortes. J'ai perdu la notion de l'énorme masse archite

. Des noms fran?ais!... Oui, il faut les faire entrer,--et ici même, dans ma salle de réception s

de moi, sous un abri de chaume, dans le saint enclos3. Ils sont érudits et aimables. D'ailleurs, après des jours de s

célèbre sculpteur fran?ais, n'a pas t

tout le monde vient, on trouve un peu partout, au bord des rivières ou des marécages, quantité de monuments en

'ai pris rendez-vous pour après-demain à Kampong-Luong. Et puis, surtout, comment oublierais-je que je ne suis en somme qu'un modeste

, pendant que l'on attelle mes charrettes à b?ufs, pendant qu

, qui depuis des siècles ont l'habitude d'être ainsi br?lées de rayons, me sourient pour l'adieu, sans se départir de leur aisance ni de leur gracieuse ironie coutumière.--En prenant congé d'elles, je ne m'imaginais pas que bient?t, par le fastueux caprice du roi de Pnom-Penh, j'allais les revoir, une nuit,

t les grands serpents à sept têtes gardiens du seuil, voici le sentier du départ qui se présente à nous: il plonge sous des arbres, prêts à nous cacher aussit?t le mystérieux temple. Je me retourne alors pour jeter derrière moi un regard d'adieu. Ce pèlerinage, que depuis mon enfance j'avais souhaité faire, est donc maintenan

ui circulent demi-nus sous les vo?tes d'arbres, s'éclairent en agitant des brandons enflammés, comme il est aussi d'usage aux Indes, à la c?te du Malabar. Ils s'empressent

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