Gertrude et Veronique
olentes de cette race ardente et chevaleresque dont les types étranges tranchent si vivement sur le fond vulgaire et effacé des popu
encement de mars 1603, et le roi se rendait à Metz avec Marie de Médicis; comme on descendait la c?te des Chalaides, au sortir de Sainte-Menehould, plusieurs gentilshommes débouchèrent de la lisière du bois et coururent au-devant de la voiture. ?Qui sont ces gens-là? demanda le roi.-Sire, répondit le postillon, ce sont des souffleurs de bouteilles...? Le Béarnais se mit à rire; les mauvaises langue
Dès 1530, Nicolas Volcyr, historiographe de Lorraine, vantait ?les belles voirrières des boys d'Argonne.? Le dix-septième siècle fut leur age d'or. Colbert avait augmenté leurs privilèges et assuré leur monopole. Ils inondaient de leurs bouteilles la Lorraine, la Champagne et la Bourgogne, gagnaient gros et dépensaient d'autant, faisant chère lie, menant grand train et ayant nombreuse lignée. Les a?nés succédaient au chef de famille dans la direction de la verrerie, les cadets ne rougissaient pas de leur servir d'ouvriers; quel
ils appellent des sacrés-matins; ils ne se marient guère qu'entre eux, et la fille d'un gentilhomme verrier ferait plut?t d'un bourgeois son amant que son mari. La plupart vivent très pa
e avait si énergiquement cherché à sortir. Comme on l'a vu plus haut, la veuve de Mauprié, qui vivait maigrement d'une rente viagère de deux mille francs, avait accueilli sa nièce sans enthousiasme, et la vie que l'orpheline menait à Lachalade était des plus pénibles. Sa na
dans les ordres; mais la vocation ne venant pas, Xavier s'en retourna à Lachalade sans avoir une idée arrêtée au sujet d'une carrière quelconque. La famille était trop pauvre pour le pousser dans un emploi public, sa mère n'e?t jamais consenti à faire de lui un commer?ant; d'ajournements en ajournements, il resta à Lachalade, menant une
onfuses; mais une fois en face de Gertrude, les mots ne venaient plus. Il commen?ait une phrase, balbutiait en voyant les grand yeux de la jeune fille se fixer sur les siens, puis brusquement il s'arrêtait et redevenait silencieux. Plus Gertrude croissait en age et plus Xavier se repliai
uyères roses ou des fougères dorées par l'automne; le monde toujours bruissant, gazouillant ou bondissant des insectes, des oiseaux et des fauves, tout cela le charmait et le passionnait. La fée des bois l'avait touché de sa baguette de coudrier; elle l'avait ramené, séduit et asservi sous les vo?tes verdoyantes de la forêt enchantée. Il y passait des journées entières à dessiner. Il avait fait connaissance avec les charbonniers et les sab
serrer de plus près la réalité, tout en l'accommodant à certaines combinaisons idéales. La rustique industrie du sabotier Trinquesse fut pour lui comme une révélation. Il essaya à son tour de tailler le bois à sa fantaisie, et pria Trinquesse de lui apprendre son métier. Il y fit bient?t des progrès surprenant
occupé toute la nuit; il allait et venait dans l'atelier d'un air impatient, et son inquiétude se peignait sur sa physionomie aux traits mobiles. C'était, à cette époque, un gar?on maigre et brun, de taille moyenne et de mine rêveuse. Ses beaux yeux noirs, enfoncés dans l'orbite, avaient parfois l'air de regarder en dedans. Il ne por
upe et un léger bruit de pas annon?aient l'arrivée de Gertrude. Il courut ouvrir à s
t un morceau de bois avec son ciseau, il la regardait d'un air embarrassé, Gertrude était restée debout près de l'établi.
s pale! s'é
j'ai pensé toute la nuit à une ch
Gertrude, et qu'y
er, je ne le puis plus!... Je sens chaque jour dava
rrompit Xavier en la rega
er, et tu sais qu'il m'a prise en aversion... Mes cousines sont méchantes avec moi et ma tante ne m'aime pas. Je fais pourtant ce que je puis pour qu'o
ins étaient toutes tremblantes. Pour lui, Gertrude était la seule joie de la maison, le seul point lumineux dans la
ti est pris. Je suis courageuse, je travaillerai. Voilà un an que je vais coudre chez la modiste du village; c'e
ée? demanda-t-i
e matin avant que tu ne partes pour les Islettes... Voic
'angoisse passionnée. Il contemplait tristement Gertrude, qui s'était appro
a complaisance de passer de nouveau au bureau de poste. La ma?tresse du magasin où je dési
rant profondément; mais songes-y bien encore,
.. Puis comme elle craignait de l'avoir b
avier! Garde-moi le sec
, et lui, se sentait le c?ur s
écria-t-il, n
faut, m
ar pitié, ne t'en va pas, sois patiente et appuie-toi sur mon bras!...? Mais les yeux se contentaient de lancer des regards navrants, et Xavier n'osait pas révéler tout ce qu'il avait dans le c?ur. D'ailleurs son propre avenir était si obscur! Le sec
lui les mots p
voix étranglée, je
les plates bandes herbeuses. Elle avait disparu depuis longtemps déjà, qu'il était encore, à la même place, la main appuyée sur son front, roulant des
Islettes aper?ut, au soleil couchant, Gert
ivacité. Tandis qu'elle la lisait, Xavier, appuyé contre la porte, considérait le fin profil de la jeune
les Pêche consentent à me prendre comme apprentie, et je dois être rendue à B...
l s'était déjà enfoncé dans l'ombre du couloir,
rude alla s'asseoir près de madame de Mauprié et déplia silencieusement sa lettre. Au bruit
Gertrude, et q
lie chez vous, et depuis cinq ans vous avez été pour moi une parente dévouée; je v
iqua une aiguille dans ses chev
veux-tu
temps de votre hospitalité: j'ai trouvé à B... une position con
avait relevé brusquement la tête; Honorine et Reine se regardaient et cherchaient tout bas qu'elle p
r, les poings serrés sur les tempes, les lèvres froides, regardait la
et lut lentement, puis, rej
e, tu veux te f
t Reine poussa un soupir de soulagement; quant à Gaspard, il
ux gagner ma vie honnêtement,
prié se mordi
t-il convenable que je te laisse aller à dix lieues d'ici, dans une boutique où tu seras
filles; j'habiterai chez elles, et d'
n suffisamment po
e en rougissant; jusqu'à ce que je gagne davantage, je vous prierai de m'
.. Car tu oublies que
e d'un ton ferme, je m
n subrogé-tuteur et
mit à rire
er leurs graces et faire l'admiration des marjolets qui flanent le dimanche sur les promenades!... Toutes ces mijaurées-là s'imaginent qu'à
guêpe en colère et lan?a à s
ir une fille de boutique, dit la veuve; elle
u front. Elle fit quelques pas vers sa tante; se
famille.... Vous parlez des Mauprié! Lorsque mes ancêtres vinrent en Argonne, ils étaient pauvres et
ébaubi, et lorsqu'on se mit à table, Xavier serra fortement la main de Gertrude. Le souper
ié retint légèrement par le bras sa
us nous quitter?
rs, répondit la jeune fille, et je
mois, reprit froidement la veuve, je pense que vou
front comme chaque soir, mais Gertrude se born