icon 0
icon TOP UP
rightIcon
icon Reading History
rightIcon
icon Log out
rightIcon
icon Get the APP
rightIcon

Le portrait de Dorian Gray

Chapter 4 No.4

Word Count: 5834    |    Released on: 30/11/2017

c ses hauts lambris de chêne olivatre, sa frise et son plafond crème rehaussé de moulure, et son tapis de Perse couleur brique aux longues franges de soie. Sur une mignonne table de bois satiné

sur le manteau de la cheminée. La vive lumière abricot d'un jour d'été lond

temps. Aussi l'adolescent semblait-il maussade, feuilletant d'un doigt nonchalant une édition illustrée de Manon Lescaut qu'il avait trou

ruit de pas dehors e

en retard, Harr

t point Harry, M. Gray,

nt les yeux et

nde pardon. J

aut que je me présente moi-même. Je vous connais fort bien par

dix-sept,

je vous ai vu avec lui à

de myosotis. C'était une curieuse femme dont les toilettes semblaie

r, elle avait gardé toutes ses illusions. Elle essayait d'être pittoresque, mais ne réussissait

engrin, lady H

ne. Cela est si bruyant qu'on peut causer tout le temps sans être

fines, et elle se mit à jouer avec un long coupe-p

dant la musique, du moins pendant la bonne musique. Si l'on en entend de

ais ce qu'ils étaient. Peut-être des étrangers. Ils le sont tous, et même ceux qui sont nés en Angleterre le deviennent bient?t, n'est-il pas vrai? C'est très habile de leur part et c'est un hommage rendu à l'art de le rendre cosmopolite. Mais vous n'êtes jamais venu à mes réunions, M. Gray. Il faudra venir. Je ne puis point offrir d'orchidées, mais je n'épargne aucune dépense pour avo

sourire amusé. Je suis vraiment faché d'être si en retard, Dorian; j'ai été à Wardour Street chercher un morceau de vieux brocard e

de rire. J'ai promis à la Duchesse de l'accompagner en voiture. Au revoir, M. Gray, au revoir Ha

un oiseau de paradis qui aurait passé la nuit dehors sous la pluie, elle s'envola, laissa

ux cheveux paille, Dorian, di

quoi,

es sont trop

les personnes

mmes se marient par fatigue, les femme

rry. Je suis trop amoureux. Voilà un de vos aphorismes

ureux? demanda lord H

, dit Dorian G

épaules ?C'est un

as cela si vous l

est

ppelle Si

jamais ent

parlera d'elle un jo

en à dire, mais elles le disent d'une fa?on charmante. Les femmes représentent le triomphe de la matiè

pouvez-v

abilité, vous n'avez guère qu'à les conduire souper. Les autres femmes sont tout à fait agréables. Elles commettent une faute, toutefois. Elles se fardent pour essayer de se rajeunir. Nos grand'mères se fardaient pour para?tre plus brillantes. Le ?Rouge et l'Esprit? allaient ensemble. Tout cela est fini. Tant qu'une femme peut pa

vos idées me

ntion. Depuis quand

trois

l'avez-vou

notre gris et monstrueux Londres, avec ses millions d'habitants, ses sordides pécheurs et ses péchés splendides, comme vous disiez, devait avoir pour moi quelque chose en réserve. J'imaginais mille choses. Le simple danger me donnait une sorte de joie. Je me rappelais tout ce que vous m'aviez dit durant cette merveilleuse soirée où nous d?names ensemble pour la première fois, à propos de la recherche de la Beauté qui est le vrai secret de l'existence. Je ne sais trop ce que j'attendais, mais je me dirigeai vers l'Est et me perdis bient?t dans un labyrinthe de ruelles noires et farouches et de squares aux gazons pelés. Vers huit heures et demie, je passai devant un absurde petit théatre tout flamboyant de ses rampes de gaz et de se

premier roman de votre vie. Vous serez toujours aimé, et vous serez toujours amoureux. Une grande passion est le lot de ceux qui n'ont rien à fair

ature si futile, s'écri

la crois

ulez-vo

éfaut d'imagination. La fidélité est à la vie sentimentale ce que la stabilité est à la vie intellectuelle, simplement un aveu d'impuissance. La fidélité! je l'analyserai un jour. La passion d

'amours; on eut dit une pièce montée pour un mariage de troisième classe. Les galeries et le parterre étaient tout à fait bondés de spectateurs, mais les deux rangs de fauteuils sales étaient absolument vides et

me aux jours glorie

à me demander ce que je pourrais bien faire, lorsque je jetai

je vis, Dorian, plus je sens vivement que ce qui était bon pour nos pères, n'est pas bon pour no

le créature que j'aie vue de ma vie. Vous m'avez dit une fois que le pathétique vous laissait insensible. Mais cette beauté, cette simple beauté eut rempli vos yeux de larmes. Je vous assure, Harry, je ne pus à peine voir cette jeune fille qu'à travers la buée de larmes qui me monta aux paupières. Et sa voix! jamais je n'ai entendu une pareille voix. Elle parlait très bas tout d'abord, avec des notes profondes et mélodieuses: comme si sa parole ne devait tomber que dans une oreille, puis ce fut un peu plus haut et le son ressemblait à celui d'une fl?te ou d'un hautbois lointain. Dans la scène du jardin, il avait la tremblante extase que l'on per?oit avant l'aube lorsque chantent les rossignols. Il y avait des moments, un peu après, où cette voix empruntait la passion sauvage des violons. Vous savez combien une voix peut émouvoir. Votre voix et celle de Sibyl Vane sont deux musiques que je n'oublierai jamais. Quand je ferme les yeux, je les entends, et chacune d'elle dit une chose différente. Je ne sais laquelle suivre. Pourquoi ne l'aimerai-je pas, Harry? Je l'aime. Elle est tout pour moi dans la vie. Tous les soirs je vais la voir jouer. Un jour elle

'en ai tant

ures avec des cheveux tein

es figures peintes; cela a quelquefois u

yl Vane. -Vous n'auriez pu faire autrement, Dorian. Tout

vous dire. Vous avez sur moi une singulière influence. Si jamais je c

, Dorian. Mais je vous suis tout de même très obligé du compliment. Et maintenant, dites-moi-pa

ses pieds, les joues em

byl Vane e

ais pourquoi vous inquiéter? Je suppose qu'elle sera à vous quelque jour. Quand on est amoureux, on s'abuse d'abord soi-même

e conduire derrière la toile pour me présenter à elle. Je m'emportai contre lui, et lui dit que Juliette était morte depuis des siècles et que son corps rep

suis pa

lisais jamais aucune. Il en parut terriblement désappointé, puis il me confia que tou

is pour le second, a en juger par les appa

rtement; je déclinais l'offre. Le lendemain soir, naturellement, je revins. Dès qu'il me vit, il me fit une profonde révérence et m'assura que j'étais un magnifique protecteur des arts. C'était une redoutable brute, bien qu

pour avoir trop osé dans cette ère de prose. Se ruiner pour la poésie est un

e m'avait regardé, du moins je me le figurais. Le vieux juif insistait. Il se montra résolu à me conduire sur

e ne tr

Harry, pou

. Pour le moment je voudrais sav

pouvoir. Je crois que nous étions un peu énervés. Le vieux juif grima?ait dans le couloir du foyer poussiéreux, pérorant sur notre compte, tandis que nous restions à nous regarder comme des enfants. Il s

miss Sibyl sait to

ien de la vie. Elle vit avec sa mère, une vieille femme flétrie qui jouait le premier soir Lady

e décourage, murmura lord Ha

son histoire, mais je lui dis

elque chose d'infiniment mesqui

sa petite tête à son pied mignon, elle est divine, absolument. Chaque soir

Je pensais bien que vous aviez quelque roman en train; je ne me

es jours ensemble, et j'ai été à l'Opéra avec vous plu

ujours si horr

ur un seul acte. J'ai faim de sa présence; et quand je songe à l'ame mervei

avec moi ce soir, D

oua la

ne, répondit-il, et dem

t-elle Si

am

s en fé

e; il faut que je me fasse aimer d'elle. Vous qui connaissez tous les secrets de la vie, dites-moi comment faire pour que Sibyl Vane m'aime! Je veux rendre Roméo jaloux! Je veux que tous le

nt; des taches rouges de fièvre enflammaien

timide, apeuré, qu'il avait rencontré dans l'atelier de Basil Hallward. Son naturel s'était développé comme une f

ez-vous de faire, d

talent. Alors nous la retirerons des mains du juif. Elle est engagée avec lui pour trois ans, au moins pour deux ans et huit mois à présent. J'aurai quelque

impossible, m

l'art, elle a aussi une vraie personnalité et vous m'avez dit souvent que

uand iro

di aujourd'hui. Demain!

stol à huit heures

mie. Il faut que nous soyons là avant le lever du rideau. Nous

ou une lecture de roman anglais. Mettons sept heures. Aucun gentlema

dessiné par lui, et quoique je sois un peu jaloux de la peinture qui est d'un mois plus jeune que moi, je dois reconna?tre que je m'en délecte. Pe

enry s

ce dont on a le plus besoin. C'est ce

mais il me semble un peu philistin. Depuis qu

ux étaient de mauvais artistes. Les vrais artistes n'existent que dans ce qu'ils font et ne présentent par suite aucun intérêt en eux-mêmes. Un grand poète, un vrai grand poète, est le plus prosa?que des êtres. Mais les poètes inférieurs sont les plus charmeur

os flacon au bouchon d'or qui se trouvait sur la table. Cela doit être puisque vous le di

r lui-même et finissait par analyser les autres. La vie humaine, voilà ce qui paraissait la seule chose digne d'investigation. Nulle autre chose par comparaison, n'avait la moindre valeur. C'était vrai que quiconque regardait la vie et son étrange creuset de douleurs et de joies, ne pouvait supporter sur sa face le masque de verre du chimiste, ni empêcher les vapeurs sulfureuses de troubler son cerveau et d'embuer son imagination de monstrueuses fantaisies et de rêves difformes. Il y avait des poisons si subtils que pour conna?tre leurs propriétés, il fal

orte sa propre création. Il l'avait fait s'ouvrir prématurément à la vie. Cela était bien quelque chose. Les gens ordinaires attendent que la vie leur découvre elle-même ses secrets, mais au petit nombre, à l'élite, ses mystères étaient révélés avant que le voile en f?t arraché. Quelquefois c'était un effet de l'art, et

'observer. Avec sa belle figure et sa belle ame, il devait faire rêver. Pourquoi s'inquiéter de la fa?on dont cela finirait, ou si cela, même devait avoir une fin!... Il était comme une de s

rps a ses moments de spiritualité. Les sens peuvent s'affiner et l'intelligence se dégrader. Qui

L'ame était-elle une ombre recluse dans la maison du péché! Ou bien le corps ne faisait-il réellement qu'un avec l'ame, comme le pensait Gio

es donnent à leurs erreurs. Les moralistes l'ont regardée d'ordinaire comme une manière d'avertissement, ont réclamé pour elle une efficacité éthique dans la formation des caractères, l'ont vantée comme quelque chose qui nous apprenait ce qu'il fallait suivre, et nous montrait ce que nous devions éviter. Mais il n'y a

ns doute la curiosité y entrait pour une grande part, la curiosité et le désir d'acquérir une nouvelle expérience; cependant ce n'était pas une passion simple mais plut?t une complexe. Ce qu'elle contenait de pur instinct sensuel de puberté avait été transformé par le travail de l'imagination, et changé en quelque chose qui semblait à l'adolescent étranger

leva et jeta un coup d'oeil dans la rue. Le soleil couchant enflammait de pourpre et d'or les fenêtres hautes des maisons d'en face. Les carreaux étincelaient comme

amme sur sa table. Il l'ouvrit et s'aper?ut qu'il était de Dorian Gr

Claim Your Bonus at the APP

Open