Le portrait de Dorian Gray
andis qu'il déjeunait
autre. Vous auriez d? me télégraphier dès que vous en avez entendu parler. Je l'ai lu par hasard dans la dernière édition du Globe au club. Je vins aussit?t ici et je fus vraiment désolé de ne pas vous trouver. Je ne saurais vous dire combien j'ai eu le coeur brisé par tout cela. Je sais ce que vous devez souffrir. Mais où étiez-vou
soeur d'Harry. Nous étions dans sa loge. Elle est tout à fait charmante et la Patti a chanté divinement. Ne parlez pas de choses horribles. Si l'on ne parlait jamais d'une chose, ce serait comme si elle n'était jamais arrivée. C'est seulement l'expression, comme dit Harry, qui donne u
sait dans la mort en un sordide logis? Vous pouvez me parler d'autres femmes charmantes et de la Patti qui chantait divinement, avant que la jeune
écria Dorian en se levant. Ne me parlez pas de ces ch
elez hier
ur s'affranchir d'une émotion. Un homme ma?tre de lui-même, peut mettre fin à un chagrin aussi facilement qu'il peut i
que jour à mon atelier poser pour son portrait. Mais alors vous étiez simple, naturel et tendre. Vous étiez la moins souillée des créatures. Maintenant
nêtre, resta quelques instants à consid
-il enfin, plus que je ne vous dois.
is-je puni, Dorian, ou l
il, s'écria-t-il en se retournant. Je ne
Dorian Gray que j'ai peint
la main sur l'épaule, vous êtes venu trop tard. Hier
rtain? s'écria Hallward le regardan
ment pas que ce fut un vulgaire accid
?a sa tête da
ura-t-il, tandis qu'un
répéter une émotion. Personne d'ailleurs ne le peut, excepté les sentimentaux. Et vous êtes cruellement injuste, Basil: vous venez ici pour me consoler, ce qui est charmant de votre part; vous me trouvez tout consolé et vous êtes furieux!... Tout comme une personne sympathique! Vous me rappelez une histoire qu'Harry m'a racontée à propos d'un certain philanthrope qui dépensa vingt ans de sa vie à essayer de redresser quelque tort, ou de modifier une loi injuste, je ne sais plus exactement. Enfin il y réussit, et rien ne put surpasser son désespoir. Il n'avait absolument plus rien à faire, sinon à mourir d'ennui et il devint un misanthrope résolu. Maintenant, mon cher Basil, si vraiment vous voulez me consoler, apprenez-moi à oublier ce qui est arrivé ou à le considérer à un point de vue assez artistique. N'est-ce pas Gautier qui écrivait sur la ?Consolation des arts?? Je me rappelle avoir trouvé un jour dans votre atelier un petit volume relié en vélin, où je cueillis ce mot délicieux. Encore ne suis-je pas comme ce jeune homme dont vous me parliez lorsque nous f?mes ensemble à Marlow, ce jeune homme qui disait que
le tournant de son art. Il ne put supporter l'idée de lui faire plus longtemps des reproches. Après tout,
s de cette horrible affaire désormais. J'espère seulement que votre nom n'y se
sur ses traits à ce mot d'?enquête.? Il y avait dans
sent pas son no
e connaissait
étais et qu'elle leur répondait invariablement que je m'appelais le ?Prince Charmant.? C'était gentil de sa part. Il faudra que vous me fassiez un cro
ela vous fait plaisir. Mais il faudra que vous ve
Basil. C'est tout à fait impossi
le regarda
sé le paravent devant votre portrait? Laissez-moi le regarder. C'est la meilleure chose que j'aie jamais faite. Otez ce paravent, Dorian. C'est vra
e arranger mon appartement. Il dispose mes fleurs, quelquefois, et c'est tout.
t, cher ami. L'exposition est
irigea vers le c
èvres de Dorian Gray. Il s'élan?a
ant vous ne regarderez pa
'êtes pas sérieux. Pourquoi ne la regarde
us de toute ma vie!... Je suis tout à fait sérieux, je ne vous offre aucune explication et il ne
l'avait jamais vu ainsi. Le jeune homme était blême de colère. Ses mains se crispaient et
or
arlez
t vers la fenêtre, mais il me semble plut?t absurde que je ne puisse voir mon oeuvre, surtout lorsque je vais l'exposer à Paris cet automne.
exposer? s'exclama Dorian Gra
r devant le mystère de sa vie? Cela était impossible!
ue de Sèze dans la première semaine d'octobre. Le portrait ne sera hors d'ici que pour un mois; je pense que vous pouvez facilement vous en séparer ce l
emperlé de sueur. Il lui semblait
tants vous avez autant de caprices que les autres. La seule différence, c'est que vos caprices sont sans aucune signification. Vous ne pouvez avoir
tié en riant: ?Si vous voulez passer un curieux quart d'heure, demandez à Basil pourquoi il ne veut pas exposer votre portrait. Il
les yeux, nous avons chacun un secret. Faites-moi conna?tre le v?tre, je v
frissonna
choses. Si vous voulez que je ne regarde plus votre portrait, c'est bien.... Je pourrai, du moins, toujours vous regarder, vous.... Si vous vou
e, insista Dorian Gray, je cro
la curiosité l'avait remplacée. Il était ré
stion. Avez-vous remarqué dans le portrait une chose curieuse? Une chose qui probab
ras de son fauteuil de ses mains tremblantes et
s dominé, ame, cerveau et talent, par vous. Vous deveniez pour moi la visible incarnation de cet idéal jamais vu, dont la pensée nous hante, nous autres artistes, comme un rêve exquis. Je vous aimai; je
fatal, auquel je pense quelquefois, je résolus de peindre un splendide portrait de vous tel que vous êtes maintenant, non dans les costumes des temps révolus, mais dans vos propres vêtements et dans votre époque. F?t-ce le réalisme du sujet ou la simple idée de votre propre personnalité, se présentant ainsi à moi sans entours et sans voile, je ne puis le dire. Mais je sais que pendant que j'y travaillais, chaque coup de pinceau, chaque touche de couleur me semblaient révéler mon secret. Je m'effrayais que chacun p?t conna?tre mon idolatrie. Je sentis, Dorian, que j'avais trop dit, mis trop de moi-même dans cette oeuvre. C'est alors que je résolus de ne jamais permettre que ce portrait fut exposé. Vous en f?tes un peu ennuyé. Mais alors vous ne vous rendiez pas compte de ce que tout cela signifiait pour moi. Harry, à qui j'en parlai, se moqua de moi, je ne m'en souciais pas. Quand le tableau fut terminé et que je m'assis tout seul en face de lui, je sentis que j'avais raison.... Mais quelques
r le peintre qui venait de lui faire une si étrange confession, et il se demandait si lui-même pourrait jamais être ainsi dominé par la personnalité d'un ami. Lord Henry avait ce charme d'être très dangereux, mais c'étai
Hallward que vous ayez réellement vu cela
répondit-il, quelque chose
vous maintenant
secoua
Basil, je ne puis vraiment vous la
arrivere
am
ersonne dans ma vie qui ait vraiment influencé mon talent. Tout ce que j'ai fait de bon
s dit? Simplement que vous sentiez m'admire
nt que je l'ai faite, il me semble que quelque chose de moi s'en es
onfession très
'aviez rien vu d'autre dans le tableau?
r? Mais il ne faut pas parler d'adoration. C'est une folie. V
arry! dit le pei
yables et ses soirées à faire des choses invraisemblables. Tout à fait le genre de vie que j'aimerais. M
rez encore
ossi
ian. Aucun homme ne rencontre deux fois son i
r vous. Il y a quelque chose de fatal dans un portrait. Il a sa vie prop
au revoir. Je suis faché que vous ne vouliez pas me laisser regarder encore une fois
réussi presque par hasard, à arracher le secret de son ami! Comme cette étonnante confession l'expliquait à ses yeux! Les absurdes accès de jalousie du peintre, sa dévotion farouche, ses panégyriques extrav
plus longtemps le risque de le découvrir aux regards. ?'avait été de sa part une vraie foli