Lucrezia Floriani
enait de perdre sa mère lorsqu'il
it rendus exclusifs, et peut-être un peu trop absolus dans leur manière de voir et de sentir. La princesse était d'un esprit supérieur et d'une grande instruction, il est vrai; son entretien et ses enseignements semblaient pouvoir tenir lieu de tout au jeune Karol. La frêle santé de celui-ci s'était opposée à ces études classiques, pénibles, sèchement tenaces, qui ne valent pas toujours par elles-mêmes les le?ons d'une mère éclairée, mais qui ont cet ava
émotion, d'un fait historique, d'un crime célèbre, ou de tout autre exemple à suivre ou à éviter, n'était pas chose si niaise que cela nous parait aujourd'hui. No
tre. On lui enseigna bien à secourir les malheureux; les portes du palais où s'écoula son enfance étaient toujours ouvertes aux nécessiteux; mais, tout en les assistant, il s'habitua à mépriser la cause de leur détresse et à regarder cette plaie comme irrémédiable dans l'humanité. Le désordre, la paresse, l'ignorance ou le manque de jugement, sources fatales d'égarement et de misère, lui parurent, avec raison, incurables chez les
; mais il s'attacha à la lettre, qu'il faut plaindre ceux qui le font; et, encore une fois, plaindre n'est pas assez. Il faut aimer surtout pour être juste et pour ne pas désespérer de l'avenir. Il faut n'être pas trop délicat pour soi-même, et ne pas s'endormir dans le sybaritisme d'une conscience pure et satisfaite d'elle-même. Il était assez généreux, ce bon jeune homme, pour ne pas joui
voyait l'abrutissement, la bassesse, la folie, la débauche, et il ne se disait pas: ?Allons à ceux-ci pour les ramener, s'il est possible.?-Non! lui avait-on appris à dire, ils sont
lle l'isolait avec art des jeunes gens de son age, dès qu'elle les soup?onnait de folie ou seulement de légèreté. Elle craignait pour lui ce frottement avec des natures différentes de la sienne; et c'est pourtant ce con
tête, et son fils apprit de bonne heure à les révoquer en doute et à ne point espérer que le salut du genre humain p?t s'accomplir sur la terre. Sans être aussi régulier que sa mère dans les pratiques religieuses (car en dépit de tout, au temps où nous sommes, la jeunesse se dégage vite de tels liens), il resta dans cette doctrine qui sauve les hommes de bonne volonté et ne sait pas briser la mauvaise volonté des autres; qui se
ue, dont elle ne pouvait secouer les arrêts farouches. Elle avait pris une habitude de gravité solennelle et sentencieuse qu'elle communiqua peu à peu à son fils, pour le fond sinon pour la forme. Le jeune Karol ne connut donc point la gaieté, l'abandon,
valut de conserver une beauté charmante, une physionomie exceptionnelle qui n'avait, pour ainsi dire, ni age ni sexe. Ce n'était point l'air male et hardi d'un descendant de cette race d'antiques magnats, qui ne savaient que boire, chasser et guerroyer; ce n'était point non plus la gentillesse efféminée d'un chérubin couleur de rose.
in, et croire qu'il s'était concentré et personnifié dans un seul être, c'est lui qu'on aurait adoré sur les ruines du monde. Mais cet être n'avait pas assez de relations avec ses semblables. Il ne comprenait que ce qui était identique à
jours perdu dans ses rêveries, il n'avait point le sens de la réalité. Enfant, il ne pouvait toucher à un instrument tranchant sans se bles
n général, sans toucher à ses affections personnelles. Les êtres qui ne pensaient pas comme lui devenaient à ses yeux comme des espèces de fant?mes, et, comme il
de son age, qui l'aimaient ardemment, et qui se croyaient aimés de lui. Lui-même pensait les aimer beaucoup, mais c'était avec l'imagination plut?t qu'avec le c?ur. Il se faisait une haute idée de l'amitié, et, dans l'age d
'une noble figure et d'un grand c?ur; ardent, enthousiaste; fort différent, à tous autres égards, de Karol, il avait du moins avec lui ce rapport qu'il aimait avec passion la beauté dans les arts, et qu'il
Romance
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Werewolf
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