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Voyage musical en Allemagne et en Italie, I

Chapter 6 A HENRI HEINE.

Word Count: 4543    |    Released on: 04/12/2017

ick. H

à vous, mon cher Heine, le tableau de cette fête harmonique fera peut-être de la peine. Les immoralistes prétendent que dans tout ce qu'il nous arrive d'heureux il y a quelque chose de désagréable pour nos me

mbrent la pensée, quand on sent son c?ur plein de reconnaisance et de na?ve joie, quand on voudrait avoir cent renommées aux trompettes immenses pour dire à tout ce qui nous est cher: Je fus heureux un jour. C'est un petit mouvement de vanité puérile qui m'avait porté à commencer ainsi; je cherchais, sans m'en apercevoir, à vous imiter, vous l'inimitable ironiste. Cela ne m'arrivera plus. J'ai trop souvent regretté, dans nos conversations, de ne pouvoir vous obliger au style sérieux, ni arrêter le mouvement convulsif de vos griffes dans les moments mêmes où vous croyez faire le mieux pattes de velours, chat-ti

grands fils, ses grands hommes, elle ne compte plus que sur vous, qu'elle appelle en souriant son méchant enfant. C'est elle, ce sont les chants graves et romantiques dont elle a bercé vos premiers ans

eprendre de mon passage à Brunswick, et pourtant, voyez quelle confiance j'ai dans votre

conseil, sans me douter cependant que j'aurais autant à me louer de l'avoir suivi. Je ne connaissais personne à Brunswick, j'ignorais complètement et les dispositions des artistes à mon égard et le go?t du public. Mais l'idée seule que les frères Müller étaient à la tête de la chapelle aurait s

rfection de l'ensemble, l'unité du sentiment, la profondeur de l'expression, la pureté du style, la grandeur, la force, la verve et la passion. Une telle interprétation de ces ?uvres

r un très aimable jeune homme, M. Zinkeisen, l'un des premiers violons de l'orchestre, parlant fran?ais comme vous et moi, qui m'attendait à la poste pour me conduire chez le capell-meister, au débotté. Cette attention et cet empressement me parurent de bon augure. M. Zinkeisen m'avait vu quelquefois à Paris et me reconnut, malgré l'état pitoyable où j'étais réduit par le froid; car j'avais passé la nuit dans un coupé à peu près ouvert à tout vent, pour éviter l'odeur et la fumée de six horribles pipes fonctionnant sans relache dans l'intérieur. J'admire les règlements de police ét

rtistes indépendants de la chapelle ducale, et dignes de se réunir à elle. Dès le lendemain ils m'avaient formé un bel orchestre, un peu plus nombreux que celui de l'opéra de Paris, et composé de musiciens non-seulement très habiles, mais encore animés d'un zèle et d'une ardeur incomparables. La question de la harpe, de l'ophicléide et du cor anglais se présenta de nouveau, comme elle s'était présentée à Weimar, à Leipzig et à Dresde. (Je vous parle de tous ces détails pour vous faire une réputation de musicien.) L'un des violoncellistes de l'orchestre, M. Leibrock, excellent artiste, très versé dans la littérature musicale, s'était, depuis un

tre-basson, instrument transpositeur à anche, n'est autre qu'un grand basson qui reproduit la gamme du basson ordinaire à l'octave inférieure. Quoi qu'il en soit, le basson russe fut adopté pour tenir lieu tant bien que mal de l'ophicléide. Il n'y avait pas de cor anglais, on arrangea ses solos pour un hautbois, et nous commen?ames les répétitions d'orchestre pendant que le ch?ur étudiait dans une autre salle. Je dois dire ici que jamais jusqu'à ce jour, en France, en Belgique ni en Allemagne, je n'ai vu une collection d'artistes éminents à ce point dévoués, attentifs et passionnés pour la tache qu'ils avaient entreprise. Après la première répétition, où ils avaient pu se faire une idée des principales difficultés de mes symphonies, le mot d'ordre fut donné pour les répétitions suivantes; on convint de me tromper sur l'heure à

et les mille caprices de ses évolutions. Mais vous comprendrez nos inquiétudes à son sujet, vous, le poète des fées et des willis; vous, le frère naturel de ces gracieuses et malicieuses petites créatures; vous savez trop de quel fil délié est tissue la gaze de leur voile, et de quelle sérénité le ciel doit être pour que leur essaim dia

pand?monium; il y avait quelque chose de surnaturel et d'effrayant dans la frénésie de sa verve; tout chantait, bondissait, rugissait avec un ordre et un accord diaboliques, violons, basses, trombones, timbales et cymbales; pendant que l'alto solo, le rêveur Harold, fuyant épouvanté, faisait encore entendre au loin quelques notes tremblantes de son hymne du soir. Oh! quel roulement de c?ur! quels frémissements sauvages en conduisant alors cet étonnant or

, la Marche des Pèlerins et la Sérénade ne furent jamais rendues avec plus de grandeur calme et de religieuse sérénité. Pour le morceau de Roméo (la Fête

'était arraché la peau de l'index de la main droite au commencement du passage pizzicato de l'orgie; mais, sans songer à s'arrêter pour si peu et malg

obstacle insurmontable. L'andante de ce morceau, écrit à trois voix de femmes, présente quelques modulations enharmoniques que les choristes de Dresde avaient fort bien comprises, mais qui dépassent, à ce qu'il para?t, l'intelligence musicale de celles de Brunswick. En conséquence, après avoir inutilement essayé pendant trois jours d'en saisir le sens et les intona

e d'après le conseil du ma?tre de chapelle, j'avais invité aux répétitions une vingtaine de personnes formant la tête de colonne des amateurs de Brunswick. Or, c'était chaque jour une réclame vivante qui, se répandant par la vi

a dit que les femmes chantaient comme des danseuses!... Il savait donc que les soprani du ch?ur sortent du corps de ballet?... Est-il vrai qu'au milieu d'un morceau il a salué les trombones?... Le gar?on d'orchestre

qui m'auront compromis. Quelle imprudence! vendre ainsi la peau de l'ours avant de l'avoir mis à terre! Et si le public n'est pas de leur avis, me voilà dans de beaux draps! Cette manifestation suffirait à perdre vingt fois un artiste à Paris.? Pourtant de grandes acclamations accueillent l'ouverture; on fait répéter la Marche des Pèlerins; l'Orgie enfièvre toute la salle; l'Offertoire avec son ch?ur sur deux notes et le Qu?rens me paraissent toucher beaucoup les ames religieuses; Ch. Müller se fait applaudir dans la romance de violon;

u'aux artistes de me témoigner leur satisfaction par un tel tintamarre. Mais le moyen de n'être pas profondément ému de leur hommage, quand le ma?tre de chapelle, Georges Müller, s'avan?ant chargé de fleurs, me dit en fran?ais: ?Permettez-moi, Monsieur, de vous

d'ailleurs je n'ai pas encore fini, et il vous en co?terait trop d'entendre, sans m'égratigner

es acclamations à mon arrivée; les toasts, les discours fran?ais et allemands se succèdent; je réplique de mon mieux à ceux que je comprends, et, à chaque santé portée, cent cinquante voix répondent par un hourra en ch?ur du plus bel effet. Les basses les premières commencent sur la note ré, les ténors entrent sur le la, et les dames, entonnant ensuite le fa di

celui de diriger un magnifique orchestre exécutant avec inspiration une de ses ?uvres chéries; mais l'un va bien avec l'autre, et après un tel concert, une veillée pareille ne gate rien. Je suis très redevable, vous le voyez, envers les artistes et les amateurs de Brunswick; je dois

ntons un grand hourra pour Brun

s villes

r poète, mais vous voilà

orchestre du théatre a été réduit, par économie, à des proportions ultra-mesquines, il est vrai; mais j'avais fait d'avance mes conditions avec le directeur, et on me présenta un orchestre tout-à-fait beau sous les rapports du nombre et du talent des artistes, grace à un riche supplément d'instruments à cordes et au congé que j'obtins pour deu

une voix exceptionnelle, au moins de go?t et de méthode; un soprano agile, mademoiselle..... Mademoiselle..... Ma foi, j'ai oublié son nom. (Cette jeune divinité m'aurait fait l'honneur de chanter à mon concert, si j'eusse été plus connu.-Hosanna in excelsis;)! et enfin Reichel, la formidable basse qui, avec un volume de voix énorme et un timbre magnifique, possède une étendue de deux octaves et demie! Reichel est de plus un homme superbe: il r

breux, se tira bien cependant des

fois de suite aux représentations de la Fl?te enchantée, de Mo?se et de Linda de Chamouny. Aussi éprouva

qui me touchèrent beaucoup: ?Ah! monsieur! notre respect! notre respect!...? Ils n'en savaient pas dire davantage. En somme, l'orchestre de Hambourg est resté fort de mes amis, ce dont je ne suis pas médiocrement fier, je vous jure. Krebbs seul a mis dans son suffrage une singulière réticence: ?Mon cher, me disait-il, dans quelques années votre musique fera le tou

eu de M. Salomon Heine l'auteur de tant de précieux poèmes en

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