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C'Etait ainsi…

Chapter 6 No.6

Word Count: 5305    |    Released on: 06/12/2017

M. de Beule, on pouvait affirmer, avec une quasi-certitude, qu'on n'y rencontrerait pas M. Triphon; e

rrant, perdu, crotté et affamé. En flairant le pantalon de M. de Beule, il y avait trouvé on ne sait quoi qu'il semblait chercher, l'avait suivi ? la maison, ne l'avait plus quitté. C'étai

? quoi s en tenir. Du coup, toute plaisanterie cessait, et ils s'absorbaient enti?rement dans leur travail. La silhouette comique de Muche passait devant la porte toujou

de fortes moustaches et une barbe grisonnante coupée ras. Il ne donnait pas une impression joyeuse ni agréab

tremblait devant lui. Au fond, pourtant, il n'était pas sans coeur. Son émotivité était m?me parfois extr?me et lui faisait faire des choses que sa raison désapprouvait. Cela se manifestait chez lui spontanément, par ?-coups. Il ne possédait aucun empire sur lui-m?me. On ne savait jamais dans quel état d'esprit on allait le trouver. S

r, c'est-?-dire la renvoyait. C'était arrivé déj? ? plusieurs reprises, avec Berzeel entre autres, qu'il avait trouvé ivre ? son établi; avec Pierken, pour avoir apporté son petit journal socialiste ? la fabrique, malgré la défense formelle; et aussi avec Feelken, parce qu'un jour, ? une semonce de M. de Beule, il avait répondu ?Fikandouss-Fikandouss?. Ces mesures rigoureuses, d'ailleurs, ne tenaient jamais bien longtemps. Pour cela, M. de Beule était d'u

et paresseuses; elles ne méritaient pas m?me, ? l'entendre, la moitié du misérable salaire qu'il leur attribuait. Il parlait souvent de balayer ?tout ce fourbi-l??, si ?a ne changeait pas; et la seule femme qui p?t trouv

pondre ? une question formelle et directe. Lorsque M. de Beule avait enfin refermé la porte derri?re lui, la vieille Natse était généralement en larmes, et les joues des jeunes filles, br?lantes d'émoi apeuré. Seule, Mietje

, piloté par Muche; et, lui parti, la vie renaissait. Un vaste soupir de soulagement semblait s'exhaler de toute la fabrique. Ollewaert se calait la joue d'une chique fra?che; Free souriait comme un géant malicieux; Feelken s

ge de Muche annon?ait la venue du premier, l'arrivée du second était signalée d'avance par la vue de son petit chien noir

par force boutons et on avait toujours l'impression, en le voyant, qu'il s'était exposé au feu, en soufflant dessus de toutes ses forces pour l'attiser. Aussi les ouvriers, qui a

quelques mots d'allemand et d'anglais; il avait des notions élémentaires d'histoire et de géographie. C'était, avec les r?gles simples de l'arithmétique, ? peu pr?s tout ce qu'il avait appris et retenu. Il lisait réguli?rement le journal de langue f

pédier des factures et ? tenir les livres; pour le reste, rien ? faire

?bonjour, m'sieu Triphon? l'accueillait et les hommes grattaient Kaboul ? la poitrine, place d'élection de ses puces. Kaboul s'y pr?tait avec des contorsions cocasses; les ouvriers rigolaient, et tout de suite prenaient un ton de plaisanterie famili?r

possible, ? ?tre aimable envers ses ouvriers, surtout ? cause de Sidonie. Il la regardait ? la dérobée, comme pour lire sur son joli visage en quelle disposition elle se trouvait. Parfois ce visage était souriant et gentil, et M. Triphon se sentait tout heureux; mais, parfois aussi

s montait au grand grenier, pour y chercher la provision journali?re de sacs ? réparer. Cette corvée revenait toujou

uraient pu le voir monter; il prenait un petit escalier dérobé dans un coin sombre du hangar, et, Kaboul sous le bras, grimpait vivement. Il arrivait dans une petite soupente

scalier. Qui serait-ce, ?la Blanche?, Victorine, ou la bien-aimée? A gra

ougeait pas. Les battements de son coeur ralentissaient; il regrettait d'?tre l?. Mais, parfois aussi, voici que s'encadrait dans l'ouverture le fin et pur profil de Sidonie, et alors c'était e

t trop violent, trop fougueux. Elle

! Que faites-vous! On va ente

anglait presque. Enfin il la lachait et l'aidait hativement ? entasser

on va le voir,

'arrangeait les cheveux, puis se dép

ie!… priait-il d

it d'accepter

nsez-vous! faisait-elle

veux! ins

eptait en murm

pas faché

it-elle avec q

ochait de Kaboul, qui, pendant ce temps, avait flairé des ra

ales b?tes? Happe-les

a cachette du rat. Soudain, il y avait une lutte br?ve; le petit chien disparaissait jusqu'? la queue dans la paille; on entendait un miaou de détresse et Kaboul, par ?-coups brusques, ressortait du tas, un gros rat en travers de la gueule. Parfois il lachait un moment la b?te, qui essayait de se tra?ner sur les planch

at! s'écriaient-elles. O? l'

y en a dans ce coin-l

ré; vraiment, un tel petit

ue et du canal, il y avait toujours un peu plus de ga?té et d'animation qu'au Commerce avec ses airs graves et compassés. Y venaient le médecin, le notaire, jeunes tous deux, et la plupart des étrangers qui passaient par le village s'y arr?taient quelques instants. Derri?re le comptoir tr?nait Fietje, jolie fille ? la poitrine opulente, dont ils étaient tous plus ou moins amoureux. Mais elle restait coquette et sage, et personne n'avait ses faveurs; ce qui les

pelouses et de grands arbres. Un joli petit ruisseau le traversait, clair et peu profond en été, aux bords gazonnés et fleuris, gonflé et tumultueux apr?s les pluies d'automne et foisonnant alors de magnifiques brochets et de délicieuses anguilles. M. Triphon était gran

trouvait avec Kaboul au coin de la grand'rue et du chemin allant ? la fabrique. C'était le moment o? la cloche de l'église se mettait

Mais mademoiselle Joséphine, la plus jeune, était plut?t jolie, avec une sorte de distinction élégante malgré sa raideur; et elle lui rendait son salut avec une grace souriante et gentille qui, ? chaque fois, remuait quelque chose dans le coeur impressionnable de M. Triphon. Il n'aurait pu dire s'il se sentait amoureux d'elle; mais il croyait bien qu'il aurait pu facilement le devenir. C'était un tout autre sentiment que celui qu'il éprouvait en présence de Sidonie. Celle-ci, il la voulait brusquement, ? plein, d'une passion brutale et violente; celle-l? était quelque chose de tr?s éloignée de lui encore et que peut-?tre il ne posséderait jamais. Du reste, il ne savait pas lui-m?me s'il avait au fond envie de la posséder. Peut-?tre e?t-il été fort perplexe si, brusquement, quelqu'un lui

lui de les revoir et encore moins de leur adresser la parole. Entre leurs deux familles, point de relations, pas plus qu'il n'en existait entre les autres familles notables du village. Il en avait toujours été ainsi, semblait-il, et la traditio

? travers les carreaux sales, toutes ces pauvres silhouettes penchées, o?, seule, Sidonie était comme une fleur de fra?cheur et de beauté. Souvent, aux approches du soir, il sentait revivre toute sa passion pour elle. Lui non plus n'était pas heureux, seul et isolé dans un entourage sans joie; et bien des fois il songeait au bonheur aupr?s d'une jolie femme aimée, dans une maison un peu riante et confortable. Ne serait-il pas heureux av

ue les charretiers rapportaient chaque soir de leurs tournées. M. Triphon les entendait habituellement venir de loin dans la rue déserte; et, au simple

presque de haine ? l'endroit de tout ce qui était mangeaille, trouvait Guustje d'une insupportable vantardise dans ses propos culinaires. Guustje aimait particuli?rement ? parler de ?poulet froid et salade? avec un claquement de langue indiquant quel régal c'était. Alors, Pol toisait Guustje avec un souverain mépris en affirmant que les poulets froids qui entraient dans l'estomac de Guustje c'était tout bonnement des pommes de terre, mais oui, ainsi qu'il convenait ? sa condition sociale. Cependant Guustje, qui avait servi comme domestique chez le notaire du village avant d'?

et s'approchait aussit?t pour noter les commandes sur son ca

rine de lin … he … h

oll

n en pren

ux colza … he … he …

e, trapu et penché en avant, sa grosse face marquée de petite vérole, congestionnée, contractée par l'effort de la pensée,

om de Dieu! criait-

avait ce qu'il av

ne de froment … he … h

Pol? demandai

… tout et pas tout. Une goutte fera

sez, il me semble, g

irigeait v

riphon! jetait Guu

ir, Gu

kilos farine de lin pou

us

t toujours en vous parlant, comme si

farine de lin po

phon n

de Vriendt! beuglait Guustje d'une voix qui sonnait

mandait M

'un rire énorme, ? moins que vous n'ayez pour moi une cuisse de poulet fr

i, Guustje, disait M. Trip

e chevaux, débarrassés de leur équipage, s'en allaien

ait d'en avoir fini et si elle ne respirait pas ? l'aise dans l'atmosph?re de la famille. A table, M. de Beule parlait exclusivement de ses affaires; et Mme de Beule, faite ? cette conversation, abondait dans son sens. C'était une créature bonne et effacée, accoutumée ? obéir, sans existence individuelle. Sa seule originalité, et aussi sa force, consistait ? pro

eken ? desservir la table et M. Triphon quittait la salle ? manger sur la pointe du pied, pour aller fumer un cigare dehors. Que faire maintenant? Monter ? sa chambre y lire l'un de ses petits romans grivois, ou déambuler encore jusqu'? l'estaminet de Fietj

sonnaient creux entre les murs de silence. L'eau noire du canal glougloutait sous le pont de bois. Parfois, un bruit de sabots venait ? sa rencontre et il échangeait en passant un bonsoir avec quelqu'un qu'il ne distinguait qu'? moitié et ne reconnaissait pas. Les maisons dormaient derri?re les volets clos. Seul, un cabaret, par ci par l?, m

déj? couchés? dema

emps, répondait Sefietj

i disait bonne nuit et montait

égligemment, et se mettait au lit. Parfois, il lisait encore quelques pages d'un de ses ineptes

ongeait ? son existence passée, ? ses années de coll?ge et ses camarades de jadis, qui chacun avait suivi une voie différente, et qu'il avait tous perdus de vue. Et pour lui ? quoi tout cela aboutirait-il? Que lui réservait l'avenir? Persisterait-il durant des années dans ses relations secr?tes, ses relations coupables avec cette jolie fille, ou s'attacherait-il pour tout de bon ? Joséphine Dufour? Lutte quotidienne, tourment quotidien. Il ne savait pas; il n'avait pas l'énergie de prendre une décision irrévocable. Toute sa vie était ? vau-l'eau, désemparée. Quitter la pauvre Sido

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