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La belle Gabrielle, vol. 1

Chapter 9 LA MAISON D'ENTRAGUES

Word Count: 7031    |    Released on: 06/12/2017

t des morceaux de chateau. Mais à l'époque dont nous parlons, le chateau était bien entier, avec ses petites tours carr

eau semblait fermer au nord la plaine elle-même, et son fondateur, qui était peut-être quelque haut baron chassant la bonne aventure, pouvait surveiller à la fois les routes

s inconnu, rapportent les plus beaux fruits et les plus riches fleurs de la contrée. Cinquante ans après sa fondation, le chateau était caché aux troi

sur des tables royales, l'eau murmurante et limpide dont l'efficacité pour les blessures avait été proclamée par Ambroise Paré, puis une distr

de la jalousie de Catherine de Médicis, p?t faire élever sans péril le second fils qu'elle venait de donner au roi, et qui pourtant était le seul enfant male de ce prince, puisque l

a?eux à Saint-Denis, et Marie Touchet, s'étant mariée a messire Fran?ois de Balzac d'Entragues, che

blement par M. d'Entragues, et c'était là que les deux époux venaient passer les chaudes journées de l

la Ligue, alliée aux Espagnols, poussait incessamment ses bataillons dans la plaine Saint-Denis pour protéger Paris incessamment menacé par le roi contesté. Et

du reste se passait de son consentement pour conquérir vaillamment son royaume de France. Marie Touchet se consumait de chagrin à chaque nouvelle victoire, et son plus violent dépit venait de la con

sites, tout cavalier médiocre pouvait aisément, au sortir d'un conciliabule de ligueurs, venir comploter contre le Béarnais à Ormesson et s'en retourner à Paris sans avoir perdu plus

it page de huit à neuf ans, qui, tout en supportant la main de sa ma?tresse sur sa tête, tenait un oiseau sur son poing droit, et un pliant sous son bras gauche. Un autre page un peu plus gran

e ce reste de beauté qui n'abandonne jamais les traits régulier

s mignonne que petite et des yeux plus prodigieux que grands, ce visage adoré s'était élargi, ossifié avec le temps. Le rond avait tourné au carré, et le front petit s'était peu à peu dé

hé d'un roi. Un caractère sérieux, presque viril de sécheresse majestueuse, de belles lignes, l'habitude de la dignité, ou plut?t la raideur, tout cela superbement vêtu et entretenu, compl

s'il guettait l'arrivée de quelqu'un, un cavalier d'un age m?r, et qui par une minutieuse recherche d

écaution fanfaronne que les Trivelin et les Scaramouche savaient si bien habill

les crevées aussi, par parenthèse, exhalait à chaque pas un mélange indescriptible de parfums que

vait répartis aux portes de la capitale pour le service de son auguste ma?tre Philippe II; et pour obtenir quelques polite

ndation, régénératrice et conservatrice de la religion catholique, le très-catholique roi d'Espagne Philippe II, du fond de son noir Escurial, avait jugé l'occasion belle pour fair

faires temporelles et cherchait le moyen de réunir la

M. de Mayenne, pour l'aider à chasser de Paris et de France cet abominable hérétique H

t Paris au grand scandale des gens de bien, et le moment approchait où Philipp

c de Parme, illustre capitaine mort l'année précédente. C'étaient donc de braves soldats, mais ils étaient d'une galanterie opiniatre dont les dames ligueuses comme

rsonnage singulier qui accompagnait Mme d'Entragues dans le jardin, après un d?ner fort délicat,

t M. d'Entragues, gentilhomme déjà vieillissant

voluptueuses indiennes, son front large et sa tête ronde recelaient encore plus d'idées qu'il ne jaillissait d'éclairs de ses yeux. Un fin duvet brun dessinait une ombre bistrée sur le tour de ses lèvres frémissantes. Tout en elle respirait l'ardeur et la force: et les riches proportions

. Revenue la veille sous le toit paternel avec la succession de la tante de Normandie, elle rendait compte à M. d'Entragues de certains détails s

même temps qu'à la porte du chateau une oeillade qui s'émoussait parfois sur le père Entragues; car, nous l'avo

enade. Au bout des parterres on trouvait le parc; à cent pas, dans le parc, le pavillon où logeait Henriette, et dont les murs blancs s'apercevaient

nheur, le petit pied de la mère s'embarrassa dans sa robe, et un faux pas s'ensuivit. L'hidalgo et M. d'Entragues se pré

madame. Vite ..

sin sur le page au pliant, les chiens croyant qu'on voulait jouer avec eux fondirent sur tout cela. I

rent tancés

ude singulière en certaines maisons fran?aises? Pourquoi ne pas prendr

t fut accueilli par un

ha sur Henriette et l

esquelles il y a des demoiselles préfèrent le service des

angea aussit?t la conversation. Elle s'assit à l'ombre d'une grande futaie, près de la fontaine.

Henriette, satisfaite de la halte, et jetant un coup d'

réparatifs contre le Béarnais, si jamais il rev

e ne persuada pa

and-duc de Parme, lequel, aujourd'hui, ne peut plus effrayer personne. Moi, j

ur; sans doute vous êtes bien renseigné; car, en effet, M. le comte d'Auvergne, votre be

us le voyons très-peu; d'ailleurs il nous sait trop fermes adversaires du Béarnais, trop dévoués à l

de Brissac, prononcé en cette circonstance, sembla frapper d'une défiance nouvelle. Ne

! dit M. d

souvent? dema

Il est devenu bien ra

enregistra

lait pas se laisser croire négligée. Mais absent ou présent, je suis s?re qu'i

nc ligueur. Mais quelle étrange division dans les familles! quel affreux exemple!

tre opposée à son fils, dont elle était si vaine, combattait e

t, pour écarter de la d

rester fidèle à leur mémoire en servant celui que le feu roi Henri III avait désigné pour son successeur, ca

c cet aplomb de l'ignorance victorieuse qu

mon fils, en a été témoin

ramener un peu de souplesse dans la conversation

au à Paris, sauf cett

par M. d

le aj

se?or, j'arr

nouveau, sinon l'attente des fameux

ls é

tats généraux sont une réunion des trois ordres de l'état qui s'assemblent en des circonstances difficiles pour délibérer d

apitaine avec son as

enriette, on n'e?t pas eu besoin de con

ille, pour la récompenser de

lgo ri

aise qui convoque les états généraux, c'e

ue les deux Fran?ais, son père et sa

scordes civiles. Les états généraux vont trancher le noeud gordien, comme d

errai-

général; don Diego de Taxi

otes? demanda Henrie

ne, M. de Guise, ré

exclure Henri IV du tr?ne de F

urém

tout que de délibérer

emparerons de l'hérétique et nous l'expulserons de France. Peut-être le mettra-t-on à Madrid dans la prison

ua Henriette, cependant, sera-c

il court sans cesse p

par là, au lieu de le laisser gagner

le Béarnais a gagné des batailles, s'écria

d'oeil de sa mère, et par l'inquiétude qui

en s'adressant tout haut à sa fille comme pou

Q

e civile, avait à peine retenti sous la vo?te de feuillage,

omte de

joie et Madame rougit légèrement, comme si l'aspect du nouvel

cria Entragues, en se précipitant au-devant

egard plaintif au pavillon des marronniers. L

out d'abord l'Espa

mte de Brissac chez ses anciens ami

e pauvre gouverneur de Paris, et pendant la pai

rt bas, et en lui baisant la main il lui serra sans doute involontair

Brissac ne l'embrassa point, il est vrai, mais le

n José Castil, s'écria

Camp

'attention des assistants, il remettait son chapeau et ses gants à un grand

ns ses ar?ons; prends-les sans

ères, enragé ligueur, que les Parisiens adoraient parce qu'il les avait commandés contre le tyran Valois aux barricades, et

ort en clignant l'oeil pour les dames; que les b

ns qu'il e?t déboursé onéreusement. Parmi ses placements on pouvait compter Mme d'Entragues, à laquelle, depuis quelque dix années,

it plus dure créancière et partant plus difficile sur les termes de payement et la qualité des espèces. Mais enfin, Brissac était bien avec tou

bruits sourds du mécontentement de M. de Mayenne, à qui les Espagnols ne donnaient pas assez vite la couronne de France; et comme le roi très-catholique Philippe II savait à quoi s'en tenir sur la destination de cette couronne, puisqu'il la convoitait pour lui-même, il avait vu avec inquiétude le ch

t plus tenir les cartes pour personne, et jouait désormais à son compte. Aussi déroutait-il continuellement ses espions par des allures d'une franchise irréprochable; sa correspondance n'avait pour ainsi dire plus de

orénavant ses audiences pour l'après-d?ner; que l'on était en trêve, que chacun respirant, le gouverneur de Paris voulait respirer aussi, que d'aill

ls, il lui proposa de le mener souper à une maison de campagne où il

ut mortifié, mais non surpris d'apercevoir l'hidalgo Castil, l'un des plus déliés espions de l'E

ons de l'hidalgo jusqu'au moment de l'exécution. Il congédia donc son valet, avec la consigne dont il s'aper?ut bien que Ca

e, dit-il. Beaux ombrages,

d'oeil à Marie Touchet. C'é

de Brissac à l'oreille de son laquais, s

us? lui demanda

n valet de m'apporter à b

iette, qui bouillait d'impatience et cher

précipita au-

qui veux épargner ce

it Brissac, vous m

ont le Cid, prof

errompit sèchement Marie Touchet. N'a-t-on pas ici des

un sifflet de vermeil, comme un

me d'Entragues grondant les serviteurs tardifs, l'Espagnol rêvant au moyen de savoir ce qu'avait dit Brissac au laquais, Brissa

ans que l'imagination de perso

vriers qui mordillaient leurs petites jambes, apparur

vergne vient d'ar

ia Marie Touchet

effrayé de voir l'effet produit sur

d'un regard ironiquement

rendez-vous à M. d'Auvergne. Je m'y

e devina

ainsi le change, je vais te faire vo

me d'Entragues n'entendait pas raillerie sur le cérémonial.

veau contre-temps; mais il lui fallut surmont

, se leva pour aller à la rencontre de son fils. Le cérémonial de la m

le crut déconcerté; il se rapproch

nous demeurions dans la société du col

ve, répliqua Brissac

ontre, ajouta l'hidalgo avec insistan

e n'est pas poli en France de s'

t déjà plongé l'Espagnol aux

us adjure, au nom de la Ligue, de ne pas vous comp

-être raison, r

monsieu

le voulez absolument. Vous

ire préparer

m'accompagnerez, je

ête-à-tête avec M. d'Auvergne, voulait maintenant que nul ne f?t témoin de ce qui se passerait entre M. d'Auvergne et

agnol appuya mystérieuseme

Ligue de la visite chez lui d'un royaliste aussi suspect? Et cela, quand il sortait de dire à Castil que M. d'Auve

protestations de son innocence. Il s'abaissa jusqu'à jurer à l'

t d'entrer dans le parterre; prenons une contre allée, don José, pour qu'il soit d

répliqua

comprendraient cette brusque retraite, et après l'avoir sa

it à Brissac q

pas, et tandis que vous protesterez par votre dép

plus affectueux serrements de main; mais c'est v

plus que jamais persuadé qu'il allait dé

pas de M. d'Entragues et arriva juste à la ren

atard royal. Il était suffisamment humble et suffisamment insolent.

ur, mais un vainqueur dédaigneux, et salu

ment ici. Ah! c'est M. d'Entragues que j'aper?ois. En

nait; le jeune homm

le roi d'Espagne, dit Marie Touchet, pour se hat

égèrement son cha

était-il

effa?a derrière d'Entragues. Ce dernier, prenant p

onnaissez point, monsieur le comte, car vous l'a

it comme un étranger. Il la regarda avec une at

-il, je la conna

possible? demand

elle ic

les Entragues ni la jeune fille elle-même, tant

e seulement hier, rép

ant

Norm

passé à

O

ccompagnée de

O

enée noire, boiteuse

ent savez-

elle s'est accrochée par sa robe

dit Henriet

e a montré une jambe

ette

eur, dit-elle a

flatter d'avoir une chance!... cette demi

s le père et la mère

cynique familiarité, d'avoir vu trois hommes sous u

s, balbuti

trois hommes? moi, M. Fouquet la Varenne, qui continuait sa

! s'écria Mm

d'Entragues et sa jambe, le roi qui a poussé des hélas!

Marie Touchet, avec une

ia Entragues, dont le

rqué alors, en gémissant de ne pouvoir suivre l'inconnue, et nous n'avons parlé que de cette figure brune et de cette

à son cerveau. Elle, naguère si pressée de regagner son pavillon, s'assit alors près de s

re a bon go?t, d

te d'Auvergne, oui, ce

es est une pet

e cette inconnue est une fille de noblesse, soeur de son ami le c

murmura Henriet

ui m'a envoyé ici aujourd'hui. Profitez de la trêve, m'a-t-il dit, et du voisinag

il ne savait rien, ob

que je la trouve belle, non pas qu'il se gêne avec moi, mais enfi

. de curiosité, comment le roi, dit Mme d'

e Touchet qui, cinq minutes avant, ne pouvait appeler Henri que le Béa

e France? Ils sont tout rangés, tout étiquetés dans sa mémoire, et, à l'occa

Entragues pour continuer la métaphore, sans s'apercevoir de l'inco

e, trop réussi près de Mme de Beauvilliers et il avait déjà ébauché une a

arie Touchet, aussi

évorait cha

e que je crois, on l'appelle Gabrielle, c'est une

manda le pèr

le de tuer sa fille comme je ne sais plus quel boucher de Rome: le roi se lassera s'il n'est déjà las. I

ent Marie Touchet av

se surprise, Henriette

jeune homme, aussit?t que notre roi aura rompu son

s, murmura Entrag

le roi aura bien oubli

e To

t songé jamais, ajouta H

coup comme un avis pressant à l'oreille de la jeune fille, sans la tirer

t he

éveillée fit un b

naient d'échanger un

our causer plus librement

t le hennissement d'un cheval du c?té du pavillon des marronniers,

onstamment cherché aux paroles un sens mystérieux et essayé de lire dans les triviales provocations du comte d'Auvergne comme dans un chiffre diplomatique, se fatigua d

suivre Brissac, dont le départ si prompt comme

dit l'Espagnol, c'est p

agues, mais sans l'empressement que d'ordinaire le ch

rès tant de caresses

s'empêcher de le dir

à un ligueur en présence d'un royaliste. Le capitaine est Espagnol, c'est

ta d'en finir avec Castil,

tit sans dire bonsoir à personne, car e

rait à le faire bien parler, quand un page accourant, annon?a qu'u

demanda la

Ra

l att

adame, dit le comte d

teur de nouvelle

amée qui avait suivi le page à quelques

e d'Entragues avec inquiétude, venez, pui

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1 Chapter 1 FAMINE AU CAMP2 Chapter 2 D'UN LAPIN, DE DEUX CANARDS, ET DE CE QU'ILS PEUVENT CO TER DANS LE VEXIN3 Chapter 3 COMMENT LA RAMéE FIT CONNAISSANCE AVEC ESPéRANCE.4 Chapter 4 COMMENT M. DE CRILLON INTERPRéTA L'ARTICLE IV DE LA TREVE.5 Chapter 5 POURQUOI IL S'APPELAIT ESPéRANCE6 Chapter 6 UNE AVENTURE DE CRILLON7 Chapter 7 CE QU'ON APPREND EN VOYAGEANT8 Chapter 8 MAUVAISE RENCONTRE9 Chapter 9 LA MAISON D'ENTRAGUES10 Chapter 10 D'UN MUR MAL JOINT ET D'UNE FENêTRE MAL CLOSE.11 Chapter 11 OR ET PLOMB12 Chapter 12 LES HABITUDES DE LA MAISON13 Chapter 13 LE ROI14 Chapter 14 No.1415 Chapter 15 DE DEUX CONVERSIONS CéLèBRES16 Chapter 16 No.1617 Chapter 17 LE MOULIN DE LA CHAUSSéE18 Chapter 18 COMMENT DANS LE MOULIN, HENRI TIRA DEUX MOUTURES DU MêME SAC19 Chapter 19 LES GéNOVéFAINS DE BEZONS20 Chapter 20 VISITES21 Chapter 21 QUI VEUT LA FIN VEUT LES MOYENS22 Chapter 22 LE FRèRE PARLEUR23 Chapter 23 LA DUCHESSE TISIPHONE24 Chapter 24 COMMENT HENRI éCHAPPA AUX HUGUENOTS ET COMMENT GABRIELLE éCHAPPA AU ROI25 Chapter 25 QUERELLES26 Chapter 26 LE SEIGNEUR NICOLAS27 Chapter 27 Famine au camp.28 Chapter 28 D'un lapin, de deux canards, et de ce qu'ils peuvent co ter dans le Vexin.29 Chapter 29 Comment la Ramée fit connaissance avec Espérance.30 Chapter 30 Comment M. de Crillon interpréta l'article IV de la trêve.31 Chapter 31 Pourquoi il s'appelait Espérance.32 Chapter 32 Une aventure de Crillon.33 Chapter 33 Ce qu'on apprend en voyageant.34 Chapter 34 Mauvaise rencontre.35 Chapter 35 La maison d'Entragues.36 Chapter 36 D'un mur mal joint et d'une fenêtre mal close.37 Chapter 37 Or et plomb.38 Chapter 38 Les habitudes de la maison.39 Chapter 39 Le roi.40 Chapter 40 De deux conversions célèbres.41 Chapter 41 Le moulin de la Chaussée.42 Chapter 42 Comment, dans le moulin, Henri tira deux moutures du même sac.43 Chapter 43 Les génovéfains de Bezons.44 Chapter 44 Visites.45 Chapter 45 Qui veut la fin veut les moyens.46 Chapter 46 Le frère parleur.47 Chapter 47 La duchesse Tisiphone.48 Chapter 48 Comment Henri échappa aux huguenots et comment Gabrielle échappa au roi.49 Chapter 49 Querelles.50 Chapter 50 Le seigneur Nicolas.51 Chapter 51 Service d'ami.