Recits d'un soldat Une Armee Prisonniere; Une Campagne Devant Paris
hait de plus en plus. Nous sentions vaguement que l'armée allait être prise dans Sedan. Elle s'y engouffrait lentement. Autour des remparts, des tourbillons d'hommes s'agitaient pêle-mêle, l
issades: j'avais renouvelé ma provision de cartouches. J
nait d'être signé circula avec la rapidité de l'étincelle électri
it un zouave d'Afrique
succédait une sorte d'anéantissement. J'essuyai machinalement mon fusil, dont la cula
n, où donc est-il? En voilà des généraux qui
olonel, je ne sais lequel, qui commandait à la porte de Paris, était passé dans n
d'Afrique; je m'engage à vous faire passer sur l
ventre de personne, et de soldats
t ?à et là, faisant voler le platre et les briques. Nous avions l'arme au pied. Les plus vieux hochaient la tête. On ne leur avait rien dit, et ils avaient la certitude que c'était fini. Aucun de nous ne savait ce que nous faisions là. Que nous importait, du reste? Le vol des obus qui
d un parlementaire
is si souvent traversée, et où l'on distinguait
aient sous ses lunettes d'or en nous regardant. Un trompette, qui le suivait d'un pas méthodique, avait une longue figure blafarde sur laquelle deux énormes favoris rouges tra?aient un arc de cercle. Il portait une sorte de bonnet à poil et l'uniforme rouge des hussards prussiens. Son rayon visuel, maintenu par la dis
mpolitesse que nous faisons là. Nos batteries n'ont ce
ssien, avait co?té la vie à deux pauvres diable
répéta-t-il tout en
. Malgré cette interdiction formelle, les soldats s'y pressaient. L'un d'eux, dans une minute d'exaspération, lacha un coup de fusil. Des hurlements féroces lui répondirent. Nos officiers accoururent. Un capitaine se dévoua, et, pour éviter une rixe imminente, se rendit auprès d'un colonel prussien qui avait le commandement hors des murs, et lui porta des excuses. Le pont-levis auprès duquel j'avais br?lé mes premières cartouches était resté abaissé. Deux sentinelles fran?aises se pro
ipe autour de moi. Que de choses s'étaient passées depuis deux jours! Je regardais mes mains noires de poudre. Un bruit sourd et continu me tira de cet anéantissement. Des masses épaisses et sombres marchaient dans l'obscurité de la nuit et passaient devant moi: c'étaient les débris de l'armée qui avait perdu la bataille suprême. Vaincue et brisée, elle se rangeait autour des remparts. Des régiments de ligne entiers suivaient l'infanterie de marine, qui avait si vaillamment payé la dette du sang. Beaucoup d'entre eux n'avaient même
ids que tous les Parisiens connaissent. Il avait le visage fatigué; mais aucun des muscles de ce visage pale ne remuait. Toute son attention semblait absorbée par une cigarette qu'il roulait entre ses doigts. On devinait mal ce qu'il allait faire. A c?té de lui et devant lui, trois généraux échangeaient quelques paroles à demi-voix. La calèche marchait au pas. Il y avait comme de l'épouvante et de la colère autour de cette voiture qui emportait un empire. Un piqueur à la livrée verte la précédait. Derrière venaient des écuyers chamarrés d'or. C'était le même appareil qu'au temps où il allait sur la pelouse de Longchamps assis
t d'hommes partout; ils étaient, comme moi, dans la stupeur de cet épouvantable dénouement. J'errai à l'aventure dans la ville. Des figures de connaissance m'arrêtaient ?à et là. Des exclamations s'échappaient de nos lèvres, puis de grands soupirs. Le bruit commen?ait à se répandre que l'empereur s'était rendu au quartier général du ro
a gauche de la citadelle en faisant face à la Belgique. J'y trouvai quelques centaines d'hommes sur lesquels la furieuse bataille qu'ils venaient de traverser avait laissé d
ment m'avait promis de faire tout ce qui dépendrait de lui pour rendre moins dures l
it-il, vous av
, la misère, les pr
les conséquences d'une défaite que mon expér
rrogeai d
t tout ce que vous pouviez
et se mettan
s pas bless
une égrati
Reichshoffen! notre régiment est en poudre. Vous savez, tous ceux que vous avez vus près du col
in de rien? repri
rci, com
er de quelques jours; si je puis vous ê
ant ?à et là des regards sur la bande vêtue de
clamation du général de Wimpfen, qui avait signé la capitulation
ir été de la chair à canon, le soldat devenait de la chair à monnaie: tant d'hommes, tant d'or. Un bourdonnement terrible remplissait la ville. On ne saluait plus les généraux. Des bandes passaient en vociférant le long des rues, et s'agitaient dans cette enceinte trop étroite p
en? me
r terrible. Il me semblait qu'avec un régiment de ces visages-là on aurait fait une trouée partout. Avec quel plaisir n'aurais-je pa
ave qui m'avait pris en amitié depuis les palissades, marchai
fait venir d'Afrique pour ?a! être pris dans son pays comme un rat dans une souricière quand on a passé par Inkermann et Solferino, c'est dr?le tout de même! Ce sont les Arabes qui vont rire! Mon vieux régiment ab?mé, les of
il me regardait avec des yeux furibonds. Je me hatai
la faute des généraux
euil dans une forêt. Des bandes se ruaient autour des caisses de biscuits et des barils de salaisons en poussant des cris formidables. On défon?ait à coups de crosse les tonneaux de vin et d'eau-de-vie. Le liquide coulait dans les rues. Les plus proches en avaient jusqu'aux chevilles.