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Recits d'un soldat Une Armee Prisonniere; Une Campagne Devant Paris

Chapter 3 No.3

Word Count: 3460    |    Released on: 06/12/2017

ait nos hommes le long du mur d'enceinte, de cinq mètres en cinq mètres, en nous recommandant de ne pas tirer sans voir

'Opéra. Mes camarades et moi, nous étions tous couchés sur le rempart dans l'herbe et la rosée, observant un silence profond et l'oeil au guet. Mon attention était quelquefois distraite par des mouvements qui se faisaient autour de nous. Deux compagnies de li

s peut-être endormi sans le froid glacial qui, du bout de mes pieds trempés dans l'eau, montait jusqu'à mes épaules. A droite et à gauche, les corps inertes de mes compagnons de garde s'allongeaient pesamment dans le gazon terne et détrempé. De temps à autre, des monosyllabes rude

ns que l'expérience avait rendu scept

e, vers une heure, des mobiles campés dans notre voisinage, entendant marcher, sautèrent sur leurs faisceaux, crièrent aux armes à tue-tête, et commencèrent un feu violent. Les officiers exaspérés couraient partout en criant: Ne tirez pa

i devait compter parmi les plus irréparables désastres. Bient?t des décharges violentes suivirent cette première détonation. Je regardais, dans l'ombre qui s'éclairait, les rayons rouges de ces coups de feu retentissants. Déjà mon oreille était faite à ce bruit terrible. Ap

?te, me dit le sergent, dépêche-to

arde avec un autre zouave en dehors du pont-levis. Mon lieutenant,-je ne l'appelais plus monsieur,-nous avait donné pour consigne d'empêcher tout individu de passer le pont et même de se présenter de l'autre c?té du fossé. Le bombardement de la ville venait de commencer: les obus sifflaient et tombaient ?à et là avec ce bruit strident qu'on n'oublie jamais. C'était la première fois que je voyais le feu, je n'étais pas complètement rassuré. Mon coeur battait à coups profonds, et malgré moi je serrai

cision qui attirèrent bient?t leur attention de son c?té. Une grêle de projectiles mit hors de service quelques artilleurs. Il était clair que les ennemis s'appliquaient à éteindre le feu de leur pièce. Ils y réussirent bient?t sans mérite

t moi, en sentinelle sur le bord du fossé, comme des cibles vivantes contre lesquelles des Bavarois qui venaient de s'emparer de la gare exer?aient leur adresse. Ils y mettaient une grande activité. Jusqu'alors leur précipitation même nous avait préservés; mais l'un d'eux ne pouvait-il pas rectifier son tir et atteindre enfin le point de mire off

averser cet ouragan de fer et de plomb; mais déjà leur course furieuse les avait portés aux créneaux. Deux ou trois gisaient par terre; un autre se débattait dans le fossé. A peine accroupis à leur poste d'observation, ils rendaient balle pour balle. On tirait aussi de dessus les remparts, où des compagnies de mobiles étaient alignées; malheureusement tous les coups, dans la précipitation du feu, ne portaient pas sur les Prussiens. Quelques-uns frappaient autour des créneaux; un zouave a

is plus. Autour de cette grappe d'hommes qui pesaient de toutes leurs forces sur les deux cha?nes, les balles tra?aient un cercle en s'aplatissant contre le mur. Il me semblait que huit ou dix allaient me traverser le corps. Elles ricochaient partout; leur choc contre la pierre et le fer ne s'en détachait pas en coups isolés, mais faisait un bruissement continuel. Je m'étonnais de la pesanteur du

rmura un caporal qui

sur l'épaule, et m'engagea

a plus rien à faire ici; là-haut, no

balles. Je m'étendis sur l'herbe, et me mis à fumer quelques cigarettes, tout en ne perdant aucun détail du spectacle que j'avais sous les yeux. Des nuages de fumée montaien

e, me dit mon voisin,

-là en on

e pincée de tabac, et, allongeant le

ut là-bas, c'est des uhlans;

de cuirassiers lancé au galop exécutait une charge. Les rayons du soleil frappaient leur masse éclatante. Les cuirasses semblaient en flammes: c'était comme une nappe d'éclairs qui courait. On voyait leurs sabres étinceler parmi les casques. L'avalanche des escadrons tombait sur les lignes noires de l'infanterie bavaroise, lorsque les batteries prussiennes aper?urent nos cuirassiers. Soudain le vol des obus qui battait le rempart passa avec u

rs; c'était moins cependant une croyance qu'un espoir. Quelques officiers

ants, disaient-il

inute en minute l'aspect d'une déroute. Les régiments que j'apercevais au loin flottaient indécis. Les rangs étaient confondus; plus d'ordre. Dans cette foule, les projectiles faisaient des trouées. Des bataillons s'effondraient ou s'émiettaient. Je ne perdais pas l'occasion de faire le coup de feu. Nous tirions à volonté, et nous ménagions nos cartouches. Je me sentais pris de rage à la vue des Prussiens, dont les casques pointus s'avan?aient de toutes parts. Il en tombait quelques-uns; mais la

nt ce qui leur restait de force pour chercher un abri. Des soldats tombaient lourdement comme des masses, les bras en avant, et ne remuaient plus; d'autres pirouettaient sur eux-mêmes, ou bondissaient comme des chevreuils surpris dans leur course et se débattaient dans l

t à c?té de

gagner la palissade que nous venions d'abandonner. De temps en temps il épaulait et tirait. J'attendis un passage où l'ondulation d

du, me dit

qui avait voulu, comme moi, faire partie du 3e zouaves. Je l'avais rencontré dans le wagon pris à Harrison. Le premier obus qui éclata dans son voisinage ne lui fit pas cligner les yeux. Un moment vint où il manqua de cartouches. Un caporal, qui en avait une provision, lui en

! reprit mon

les doigts vers le paquet de cartouches qu'un filet de sang gagnait. J'en m

l'homme qui conjuguait si bien le ver

fit-il en hauss

mort, froidement il l'ajusta autour de

e volonté! cria tout à

t. La plupart de mes ca

aux créneaux et viveme

la bouche d'un canon ne vous ferait pas peur; mais quelle ne fut pas ma stupéfaction d'apercevoir, en arrivant à mon poste, que le revers du créneau était habité! Devant moi soufflait un visage rouge que coupait en deux une longue paire de moustaches hérissées. Un casque luisait au sommet de ce visage qui grima?ait. Deux canons de fusil s'abattirent dans l'ouverture du créneau presque en même temps, l'un mena?ant l

ient par-dessus les murs et les enclos; les plus fins ou les plus timides rampaient ?à et là, profitant du moindre pan de muraille, des plis du terrain, des obstacles épars sur la route, pour dissimuler leur présence. D'autres, qui ne voulaient pas reculer, se faisaient un abri de quelque bout de haie ou d'une borne jetée à l'angle d'une maison, et continuaient à tirailler. Prussiens et Fran?ais, nous étions tous en embuscade. Je n'avais qu'un petit nombre de cartouches, et je les ménageais.

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