Recits d'un soldat Une Armee Prisonniere; Une Campagne Devant Paris
s optimistes supposaient que j'avais eu la chance d'être au nombre des cent mille prisonniers ramassés dans le grand coup de filet de
je boitais bel et bien; mais toute la question pour moi était de découvrir ce qui rest
claires? A la place, où je me présentai d'abord, on me répondit, après une longue attente, qu'il fallait me rendre à l'intendance. Là, nouvelle attente aux portes des bureaux, après quoi un commis qui r
e la place n'en
déclara que les bureaux étaient fermés
rit beaucoup de l'étourderie de ces messieurs de l'intendance et me con
naient aux 1er et 2e régiments. Ils étaient encore sous le coup de cette retraite et, comme toujours dans les mêmes circonstances, on pronon?ait le mot de trahison. Dans cette troupe de fugitifs qui appartenaient à différents corps, aucune cohésion, plus de lien. Le moral
acher tout rouge contre les animaux-je raconte-qui encombraient les bureaux de l'intendance, et me poussa dehors. Je me rendis donc à l'intendance pour l
e et les demi-biscuits de la presqu'?le de Glaires et qui était parvenu, comme moi, à s'é
Ne vient-on pas de me délivrer une feuille de route pour le dép?
m'en do
Werder et voulant en enfoncer les lignes! Mais voilà! les registres portent que le dép?t de mon régiment est
-là se passaient à la même heure
tre heures après j'avais la certitude que les trains de la ligne de Lyon ne marchaient plus. Désormais, j'appartenais au corps d'armée du général Vinoy. Cette fois, instruit par l'expérience, je ne pris conseil que de moi-même. Un zouave à tambour jaune, rencontré par hasard me raconta qu'une poignée de ceux qui avaient
es remparts et les forts se hérissaient de canons. Le tambour battait, le clairon sonnait; on faisait l'exercice sur toutes les places. Et puis la République n'avait-elle pas été proclamée? C'était la panacée; quelques-uns même, les enthousiastes, s'étonnaient que l'armée du prince royal ne se f?t pas dispersée aux quatre vents à cette nouvelle. Ce miracle ne pouvait tarder. D'autres, il est vrai, mais n'osant pas exprimer leur sentiment, estimaient que c'était un désastre, et que ce mot seul paralyserait la défense en province. Que d'orages d'ailleurs dans ces quatre syll
aient partagé les misères comme une franc-ma?onnerie. Ce nouveau régiment de zouaves dans lequel je venais d'être incorporé, se composait de trois bataillons formés avec les débris des 1er, 2e et 3e régiments d'Afrique. Il portait le n°4;
ibuées, et sous la surveillance des officiers une centaine de bras se mirent à l'oeuvre pour créneler les pauvres habitations où restaient encore quelques meubles. Quelques coups vigoureux suffisaient pour percer les murailles et faire jouer le vent de chambre en
ivantes que quelques chiens errant à l'aventure d'un air désorienté. Les homm
uivi d'une servante solidement batie. Elle connaissait de longue date les grenadiers et les voltigeurs de l'ex-garde et n'avait pas peur des zouaves. Après le marchand de vin, qui ralluma les fourneaux d'une cuisine où les officiers établirent leur popotte, vint un marchand de tabac, et Dieu sait si la
n nous envoyait monter sur les bords de la Seine. On avait l'émotion de la surveillance. On nous employait aussi aux travaux de la redoute de Charlebourg; mais les zouaves qui manient le mieux le fusil manient très-mal la pelle et la pioche. On faisait grand bruit autour des brouettes, et la besogne n'avan?ait pas. Une
n prit les armes avec un frémissement de joie, et l'on nous dirigea vers le rond-point de Courbevoie, où des batteries de campagne nous avaient précédés. Là on mit l'arme au pied, et on attendit.
eux fois par jour, on jouait au bouchon, on se promenait les mains dans les poches, on pêchait à la ligne, on bourrait sa pipe, on la fumait, on la bourrait de nouveau, on regardait le