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Recits d'un soldat Une Armee Prisonniere; Une Campagne Devant Paris

Chapter 6 No.6

Word Count: 3039    |    Released on: 06/12/2017

pouvait faire une centaine de pas sur la rive sans voir, descendant au fil de l'eau, des cadavres d'hommes et de chevaux. On en rencontrait d'autres échoués dans des touffes d'her

ours du flot emportait lentement, ou qui restaient pris entre les joncs dans des attitudes terribles. Il en était parmi eux qui, vivant

par intervalles rouler leurs têtes et leurs bras, leur prêtait un semblant de vie qui avait quelque chose d'effrayant. Ils y étaient encore quatre jours après. Des oiseaux voletaient au-dessus du barrage. Le soir, aux lueurs incertai

dans un pli du rivage où jusqu'alors le hasard ne m'av

de, me

cuirasse, saillaient hors de l'eau. Sa main gantée reposait sur la vase et s'était nouée autour d'une touffe de gla?euls. Deux ou trois corbeaux battaient de l'aile autour de l'?lot; on pouvait croire à l'attitude du pauvre cuirassier que la mort l

ux. Quelquefois ils grondaient comme des dogues qu'on dérange dans leur immonde repas. Je n'avais jamais voulu de cette chair nauséabonde; mais la faim me tourmentait. On a vite fini de broyer entre ses dents le quart d'

quel j'avais partagé quelques lambe

r?dé par là hier encore. N

moi, j'a

expressif que connaissent tous ceux qui ont traversé la Canebière. C'était

e-toi, r

volailles au moulin, le meu

criai-je avec joie

du son; v

it refroidi, cependant

n'est-ce pas? car ?a se p

ête affirmatif, et nous arrivames

mon Marseillais avec un accent dés

vre de son co?tait quarante-quatre sous, et, pour en avoir, il fallait attendre deux ou trois heures. Ma livre de son payée, je l'emportai

it des querelles pour un biscuit perdu. Quelques généraux faisaient ce qu'ils pouvaient pour améliorer le sort de leurs soldats, le général Ducrot entre autres, qui jusqu'au bout mit tout en oeuvre pour leur venir en aide; mais l'autorité allemande faisait la sourde oreille à leurs réclamations. On périssait dans la fange. A ces privations, qui avaient le caractère d'une torture, s'ajoutaient des spectacles qui me faisaient monter le rouge au front. Des officiers pru

nds pas), répondit le Prussien, q

t l'?le, rencontra un jour un officier fran?ais qui passait à cheval, et l'invita à descendre. Un prisonnier n'a presque plus le caractère d'un

, monsieur,

s. On savait qu'ils étaient chargés. Un poste nombreux veillait tout autour, les armes prêtes. De ce c?té-là, rien à espérer; de l'autre c?té de la Meuse, courbée en arc de cercle, des pelotons de soldats bivouaquaient de distance en distance, et dans l'intervalle de ces bivouacs, séparés les uns des autres par un espace de cinq cents mètres à peu près, se promenaient, le f

qui flottaient mollement. Elles s'effa?aient et reparaissaient. J'hésitai un instant, puis enfin, me déshabillant de la tête aux pieds et ne gardant qu'un cale?on, j'entrai dans la Meuse; j'avais déjà de l'eau jusqu'à mi-corps, et la pente du sol où je marchais m'indiquait que j'allais bient?t perdre pied, lorsqu'une masse noire passa lentement devant moi et m'effleura la poitrine, contre laquelle je l

oué, le visage dans l'eau qui le découvrait et le recouvrait à demi dans son balancement doux. Ses deux mains, étendues en avant, plongeaient dans la vase. On me raconta qu'il avait essayé de s'évader dans la soirée, et que les sentinelles prussiennes l'avaient fusillé. Atteint de deux ou trois balles, il n'avait pas eu la force de r

n en comptait par centaines. C'était comme une épidémie. L'autorité prussienne finit par s'inquiéter de

mpagnons de tente, les trains de plaisi

et je courus auprès du commandant H... pour obtenir la faveur insigne d'être promu aux fonctions de brosseur. Il accueillit favorablement ma demande, et me présenta à un capitaine. J'arrivai à propos; ce poste de confiance était sollicité par un grand nomb

s'écria le plus

pont, après une dernière visite au moulin. Les deux pièces de canon étaient à leur place, les Prussiens sous les armes. La troupe de ceux qui devaient former un nouveau convoi s'y rassemblait. Il avait été décidé

ette halte, je me présentai devant la boutique d'un boulanger, à la porte duquel s'allongeait une queue de prisonniers. Des soldats prussiens se mêlaient à cette foule. L'un d'eux ne se gênait pas pour bousculer ses voisins. On se récria. Il était brutal, il devint insolent. La discussion entre gens que la faim talonne dégénère bien vi

t pas, et qu'il aurait son pain parce qu'il le voulait. Sans répondre, l'officier prit à sa ceinture un revolver, l'arma, et froidement cassa la tê

erie y avaient un grand nombre de représentants. Leurs uniformes ne les eussent-ils pas désignés, on les aurait reconnus à la pesanteur de leur marche, alourdie par leurs grosses bottes et la basane de leurs pantalons. C'était au tour des fantassins de payer en sourires les railleries des cavaliers; mais qui pensait à sourire en ce moment-là? Il ne restait plus trace de la vieille gaieté gauloise. Ce sentiment qu'on était prisonnier écrasait tout. Des officiers qui portaient la médaille de Crimée et d'Italie essuyaient des larmes furtivement. Il semblait que cette troupe dont la file s'allongeait sur la route

dant sur leurs gonds, des carcasses d'animaux atteints par les balles et surpris par le feu, les jardins en ruine avec leurs treilles et leurs pommiers noircis, partout les traces de l'incendie. On marchait sur des éclats d'obus. Il y avait ?à et là sur des pans de mur de larges taches d'un brun noiratre. Une main sanglante avait appliqué l'empreinte de ses cinq doigts sur un enduit de platre; des lambeaux de vêtement restaient accrochés entre les haies; sur un buisson, on apercevait deux petits bas d'enfant qu'on y avait mis sécher. Sur la fa?ade d'une maison labourée par un paquet de m

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