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Recits d'un soldat Une Armee Prisonniere; Une Campagne Devant Paris

Chapter 5 No.5

Word Count: 3025    |    Released on: 06/12/2017

tude nerveuse qui venait du cerveau plus que des membres. J'étais littéralement brisé. Au réveil, je devais entrer dans un cauchemar plus terrible. Les régiments r

j'avais adapté, en guise de bretelle, un lambeau de ma ceinture de zouave, et qui sentait encore la poudre, il fallait donc le livrer! Je le pris par le canon, et, le faisant tournoyer au-dessus de ma tête, je le rompis en deux morceaux contre le tronc d'un arbre. Je ne faisais d'ailleurs que ce que faisaient la plupart de mes camarades. C'était partout un grand bruit de coups de crosses contre les murs et les pavés. On n'apercevait que soldats armés de tournevis qui démontaient la culasse mobile de leurs fusils, et en jetaien

rg, au delà des palissades d'où nous avions essayé de déloger les Bavarois. Les maisons en étaient criblées de balles, quelques-unes étaient effondrées; mais déjà les corvées prussiennes

moi ne savait où nous allions. Au bout d'une heure, la colonne se remit en marche. La route était détrempée de flaques d'eau dans lesquelles nous entrions jusqu'à mi-jambe. échelonnés le long de cette route, des pelotons composés d'une vingtaine de soldats prussiens montaient la garde de 50 mètres en 50 mètres. Immobiles, ces soldats nous regardaient passer. Ils portaient devant eux une cartouchière ouverte où nous pouvions voir des cartouches admirablement rangées. Pendant que l'infanterie veillait s

t l'?le vers laquelle on nous poussait par troupes. Nous étions dans l'?le d'Iges, ou presqu'?le de Glaires, comme dans une prison. Une rivière lui sert de murailles. Une ceinture d'eau n'est pas un obstacle moins infranchissable souvent qu'une ceinture de briques e

pas pour mesurer l'étendue du champ qu'on leur livrait. Une tristesse sombre se peignait sur qu

s taquineries vont comm

discours la veille vint à moi

arrange tes débuts à toutes les sauce

pincée. Je compris alors à l'épanouissement de son visage quelle place le tabac

-il en me serrant la main d'

i qui se serait fait tuer po

grande maison d'habitation et un moulin. Au point de jonction de la rivière et du canal, un barrage alimente les écluses de ce moulin; de l'autre c?

embarras. Un jeune lieutenant, mince et fluet, pale et blond, nous servait de guide. Nous nous avancions et nous nous arrêtions sur un signe de sa main; par moments, à ce signe muet il ajoutait un mot. Il tenait un carnet à

ssieurs, nous

nos pieds des touffes d'herbes humi

t d'un air de philosophie gouailleuse:-Si tu

er tout de son long p

Je me levai, et pour me réchauffer autant que pour assouvir ma faim, j'allai dans les champs arracher des pommes de terre. J'avais eu beau fouiller dans mes poches, je n'y avais pas trouvé une miette de biscuit ni une parcelle de lard: je n'avais plus d'autre fournisseur que le hasard. Je n'avais pas fait cinquante pas dans la cam

encore pour tout le monde si tu

arté du matin, mes yeux ravis reconnurent un troupeau de

e cria un camarade

C'était un petit vieux grisonnant qui rêvait

e mouton?

je ne sais pas si le propriétaire,...

tou

l, on pourra croire tout de même que des

tain

est quatr

peau de moutons paissait aux environs. Zouaves et chasseurs d'Afrique se mirent en campagne comme des gens pour qui aucune razzia n'a de mystères. La clientèle du berger augmenta à vue d'oeil. Il pr

pas. Quelques pommes de terre cuites sous la cendre me consolaient un peu. Nous e?mes du mouton, à d?ner et à déjeuner, pendant trois jours. La faim seule pouvait combattre l'aversion qu'il m'inspirait. Une heure vint où il n'en resta plus un débris. J'eus l'ingratitude de m'en réjouir. Les tristesses et la sobriété farouche des jours suivants l'ont bien vengé. Pendant le règne du mouton, j'avais eu des instants de volup

avec les ongles au fond des cavités que recelait son large pantalon. On offrait ce qu'on avait, quatre sous, cinq sous, dix sous, quinze sous, non pas pour l'acquérir et en faire sa propriété exclusive, mais pour obtenir le droit précieux d'aspirer un certain nombre de bouffées. On poussait comme dans une salle de vente. Un caporal offrit un franc. Je doublai son enchère, un frémis

égularité qui pouvaient aisément faire croire qu'elle tomberait toujours. Vers le soir, mouillé comme une éponge qui aurait fait une chute dans une rivière, on me recueillit dans une tente. Sept ou huit soldats se pressaient dans un espace où trois ou quatre auraient peut-être pu

t-il, c'es

un bain froid. Il me semblait qu'un robinet invisible versait avec obstination un torrent d'eau glacée autour de mon corps. Un frisson acheva de me réveiller. Le rêve ne m'avait pas trompé: j'étais

-il, c'est

rigoles creusées autour de la tente et au bord des

a douceur des occupations qui vous paraissaient fatigantes autrefois. Je revoyais en esprit la petite chambre voisine de la rue de Turenne, la cheminée flambante,

et pour deux jours. On y courait cependant. C'était une distraction encore plus qu'un soulagement. Malheur à qui laissait tra?ner un morceau de cette maigre pitance! On avait pour boisson l'eau de la rivière, à laquelle on allait par troupes remplir ses bidons. Ce

de prise sur ce caractère robuste, ni la fatigue, ni les mésaventures. A chaque nouvelle épreuve, il secouait ses épaules comme un terre-neuve qui sort de l'eau. Didier ne tarissait pas en histoires incroyables. J'ai touj

i? lui

ai pas

me j'h

un gigot, si tu trouves encor

s. Le souvenir de ces yeux me poursuivit tout le soir. Le lendemain, errant

là? me dit un serge

N

ton c

civière: c'était

était perdu, me dit l'un de

derrière lui, les

par deux traverses. Quelquefois encore quatre soldats le prenaient par les jambes et les bras, et le jetaient dans une fosse creusée à la hate et recouverte

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