Nouvelles lettres d'un voyageur
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25 mar
ieuse. Ses pins gigantesques sont, en grande partie, encore debout. Elle est bien plus menacée de périr par l'abandon que par la guerre, car elle porte l'empr
s un peu plantées, chose rare ici, font un premier plan agréable. Le palais est encore de ceux
tation, cela est certain, les arbres de nos climats y sont pauvres, et les essences intermédiai
llégiature, me font l'effet de magnifiques cardinaux entourés de misérables capucins. Et puis, quels que soient les repoussoirs, il y a un manque constant de proportion entre eux et l'arène désolée qu'ils dominent. Cette campagne de Rome, vue de haut et terminée par une autre immensité, la mer, est effrayante d'étendue et de nudité. Rome elle-même, toute vaste qu'elle est, s'y perd. Ses lignes, tant vantées par les artistes italianomanes, sont courtes et crues, crues surtout; et ce soleil, que l'on me d
la, indépendamment de son grand savoir, que M. Ingres a eu une école homogène. Mais, si on ne se défend pas de cette impression, on risq
et celles de Michel-Ange, les avez-vou
ssainie par la pioche, les fleurs sauvages s'en donnent à coeur-joie et prennent des ébats ravissants. A la villa Pamphili, une vaste prairie est diaprée d'anémones de toutes couleurs. Je ne sais quelle tradition attribue ce semis d'anémones à la Béatrix Cenci. Je ne vous oblige pas d'y croire. Dans nos pays de la Gaule, les traditions ont de la valeur. Nos paysans ne sont pas gascons, même en Gascogne
s en reste en France. C'est plus franchement adopté, et ils ont employé pour leurs rocailles des échantillons minéralogiques d'une grande beauté. Tivoli et la Solfatare qui l'avoisine ont fourni des pétrifications curi
emplatif, et je le suis à la manière des enfants. Je voudrais tout saisir, tout embrasser, tout comprendre, tout savoir, et puis, après ces bouffées d'ambition déplacée, je me sens retomber de tout mon poids sur un rien, sur un brin d'herbe, sur un petit insecte qui me charme et me passionne, et qui, tou
e parfum, me pénètre, en de certains moments, jusqu'à l'attendrissement le plus stupide. Un autre jour, j'aurai la fantaisie de voler sur les nuages ou sur la crête des vagues courroucées, d'enjamber les montagnes, de plonger dans les volcans, et d'embrasser, d'un coup d'oeil, la configuration de la terre. Mais, si tout cela m'était permis, s
ardonnez-moi d'être ainsi: j'ai tout souffert dans la vie de civilisation! j'y ai tant de fois désiré l'absence de prévoyance et le laisser aller complet de la pensée! Je voudrais encore quelquefois être bien seul dans le fond d'un antre noir, comme les lavandières
mandai-je à un jardinier qui passait.-Tiens! il est seul aujourd'hui, répondit-il avec insouciance. L'oiseau lui aura mangé sa femme ce mat
e lui. Ils attendaient d'avoir dépecé sa femelle et d'avoir un peu d'appétit pour venir le prendre. Je ne saurais vous dire quelle tristesse s'empara de moi. C'était une image de la fatalité. La mort
le dégo?t de la vie. Je crois qu'un spleen profond dévore ici les grandes existences. Je ne sais si elles se l'avouent, mais cela est écrit sur les pierres de leurs maisons à formes coquettes et sur les riantes perspectives de leurs allées abandonnées. Est-ce la saison encore pluvieuse et inc
, de croix et de bouquets. L'ensemble en est riche et les couleurs en sont vives. Mais qu'est-ce que cette mosa?que colossale, ou ce tapis fantastique étalé, en plein air, sur une si vaste esplanade? Il faut en approcher pour le comprendre. C'est un parterre de plantes basses, entrecoupé de petits sentiers de marbre, de fa?ence, d'ardoise ou de brique, le tout cassé en menus morceaux et semé comme des dragées sur un surtout de table du temps de Louis XV; mais on ne marche pas dans ces sentiers, je pense, car ils sont trop durement cailloutés pour des pieds aristocratiques et trop étroits pour des personnes d'importance. Cela ne sert uni