icon 0
icon TOP UP
rightIcon
icon Reading History
rightIcon
icon Log out
rightIcon
icon Get the APP
rightIcon

Nouvelles lettres d'un voyageur

Chapter 2 LES CHANSONS DES BOIS

Word Count: 3152    |    Released on: 30/11/2017

DES

CTOR

es chansons,

nd a la G

race ava

t le beau domaine de la poésie, sont concédées par la loi divine a qui sait les voir et les aimer. C'est comme cela que le po?te est riche. Mais, moi, je suis devenu pauvre, et je n'ai plus à moi qu'une chose inféconde, le chagrin, champ aride, domaine du silence. J'ai perd

ur ce qui est resté debout, parce que le néant de la vie vous appara?t terrible, parce qu'on en vient à se dire: ?Pourquoi aimer, s'il faut se quitter tout à l'heure? Qu'est-ce que le dévouement, la tendresse, les soins, s'ils ne peuvent retenir près de nous ceux qu

l'avais découvert, à quelques peintres et à quelques naturalistes qui s'y étaient aventurés sur ma parole et ne m'en savaient pas mauvais gré. Eux et moi, nous le possédions par les yeux et par le coeur, ce qui est la seule possession des choses belles et pures. Moi, j'avais un trésor de vie, l'espoir! l'espoir de faire vivre ceux qui devaient me fer

us dans un écrin de prédilection. Il n'a plus rien, le voyageur! il ne veut pas qu'on l'appelle po?te, il ne voit plus que du brouillard, il n'a plus de prairies embaumées dans ses visions, il n'a plus de chants d'oiseaux dans les oreilles, le soleil ne lui parle plus, l

ussi leur fardeau bien lourd? Oui, amis, oui, enfants, je marcherai, je marche; je vis dans mon milieu sombre et muet comme si rien n'était changé. Et, au fait, il n'y a rien de changé que moi; la v

e qui murmurait dans mon cerveau des paroles de renouvellement et de confiance. Elle s'est tue; reviendra-t-elle? et, s

Mais après? quand le devoir est accompli, quand on a pressé les mains amies, quand on a dissipé les tendres inquiétudes, quand on reprend sa route sur le sol ébranlé, quand on s'est remis au travail, au métier, au devoir; quand tout est dit enfin sur notre infortune et qu'il n'est plus délicat d'accepter la pitié des bons coeurs, est-ce donc fini? Non, c'est l

ir montée, mais les gammes s'encha?nent et montent toujours, La voix humaine ne peut dépasser une certaine tonalité; mais, par la pensée, elle entre facilement dans les tonalités impossibles, et, d'octave en octave, l'audition imaginaire, mais mathématique, esc

Et, quand nous avons souhaité le bonsoir au vivant qui ferme la porte et descend l'escalie

bonheur. Ce n'est pas la faute de l'univers! Les personnalités puissantes souffrent moins que les autres. Elles traversent les crises avec une vaillance

profondeur des choses cachées sous le silence et l'ombre. Ce mutisme intérieur des coeurs brisés, cette surdité subite de l'esprit fermé à tous les renouvellements du dehors, vous ne les connaissez pas. Cela est heureux pour nous, car votre voix est un événement dans nos destinées, et, quand nous n'entendons plus celle de la nature, vous parlez pour elle et vous nous forcez d'écouter

es profondeurs, éclaire les ab?mes et relève énergiquement la puissance intellectuelle. Par elle, celui-ci, qui croit au néant, se dévoue à tripler les forces de son être pour marquer son passage en ce monde. Par e

s, mais vous n'en êtes pas moins la proie de l'émotion qu'elle suscite. C'est ce cheval fantastique qui de son vol puissant sépare les nuées et embrasse les horizons. Le po?te l'appelle monstrueux et divin. Il est l'un et l'autre, mais qu'

rand! c'est beau!? il a vaincu! Il a prouvé Dieu, même sans parler de lui, car, à propos d'un brin d'herbe, il a fait palpiter en vous l'immortalité, il a fait jaillir de vous c

irmer tout. C'est le voyant qui regarde par-dessus toutes nos montagnes. Qui osera lui dire qu'il se trompe, s'il a fait passer en vou

'ignore, ou le renouvelle quand elle le trouve épuisé par la fatigue et la tristesse. Chantez, chantez, po?te de ce siècle! Jamais vous n

r du rire!

eux apa

ui s'en fachent ne sont pas les vrais tristes; ce ne sont que des gens chagrins qui ne veulent pas que le po?te joue avec le feu sacré. Les tristes, famille d'amis en deuil, veulent

cette heure, et je ne sais où se sont réfugiés les oiseaux. Rien ne chante plus dans ce coin qui abrita et charma votre enfance. Au dehors, dans les vallons mystérieux qu'on trouve encore non loin de Paris, la gelée a mordu les ramées. Il n'y a plus d'autres chansons des bois que le grésillement des feuilles tombées que le vent balaie. Dans les rues, il n'y a pas de chansons non plus. Ce beau quartier latin que je traverse chaque soir est devenu vas

était ému et disait de temps en temps je ne sais quel mot triste et doux. Les enfants étaient gais, eux, franchement gais, en lan?ant sur l'eau des flottilles en miniature. La jeunesse se promenait sagement, presque gravement, et je m'inquiétais de cette gravité. Parlait-on de vous? sentait-on passer sur c

t serions-nous artistes et po?tes, quand les coryphées de nos villes sont des prêtres ou des soldats, quand la bénédiction des cathédrales ressemble à un tocsin d'alarme, et quand les joies publiques s'expriment par les brutales explosions de la poudre? Du bruit, quelque chose qui, de la part de Dieu ou des hommes, ressemble à la menace d'un Dies irae. Pourquoi le brutal courrou

es l'harmonie de vos vers qui nous rappelle celle des bois, des eaux, des brises, et tout ce qui célèbre et bénit dignement l'auteur du vrai. Ce sera là notre chanson des rues, ce

qui n'aura jamais l'aspect d'une église, quoi qu'on fasse, était beau de sérénité avec ses grands murs froids et sa coupole perdue dans les hautes régions. Je sentis ma tristesse s'agrandir et s'élever. Ce colosse d'architecture n'est rien, en somme, qu'un tombeau voté aux grands homme

emps est court, le temps est relatif, le temps n'existe pas; et, pensant à la flamme immortelle que Dieu a mise en nous, dans

nais ni l

ulcre, no

mbre

Claim Your Bonus at the APP

Open
1 Chapter 1 LA VILLA PAMPHILI2 Chapter 2 LES CHANSONS DES BOIS3 Chapter 3 No.34 Chapter 4 No.45 Chapter 5 DE MARSEILLE A MENTON6 Chapter 6 UNE VISITE AUX CATACOMBES7 Chapter 7 DE LA LANGUE D'OC8 Chapter 8 No.89 Chapter 9 LA PRINCESSE10 Chapter 10 UTILITé D'UNE11 Chapter 11 LA BERTHENOUX12 Chapter 12 LES JARDINS EN ITALIE13 Chapter 13 A MADAME ERNEST PéRIGOIS1814 Chapter 14 LES BOIS15 Chapter 15 L'ILE DE LA RéUNION1916 Chapter 16 CONCHYLIOLOGIE17 Chapter 17 NéRAUD PèRE18 Chapter 18 GABRIEL DE PLANET19 Chapter 19 CARLO SOLIVA2320 Chapter 20 LE COMTE D'AURE21 Chapter 21 LOUIS MAILLARD22 Chapter 22 FERDINAND PAJOT23 Chapter 23 PATUREAU-FRANCOEUR24 Chapter 24 LA VILLA PAMPHILI No.2425 Chapter 25 LES CHANSONS DES BOIS ET DES RUES26 Chapter 26 LE PAYS DES ANéMONES27 Chapter 27 DE MARSEILLE A MENTON No.2728 Chapter 28 UNE VISITE AUX CATACOMBES No.2829 Chapter 29 DE LA LANGUE D'OC ET DE LA LANGUE D'OIL30 Chapter 30 LA PRINCESSE ANNA CZARTORYSKA31 Chapter 31 UTILITé D'UNE éCOLE NORMALE D'éQUITATION32 Chapter 32 LA BERTHENOUX No.3233 Chapter 33 LES JARDINS EN ITALIE No.3334 Chapter 34 SONNET A MADAME ERNEST PéRIGOIS35 Chapter 35 LES BOIS No.3536 Chapter 36 L'ILE DE LA RéUNION37 Chapter 37 CONCHYLIOLOGIE DE L'ILE DE LA RéUNION38 Chapter 38 NéRAUD PèRE No.3839 Chapter 39 GABRIEL DE PLANET No.3940 Chapter 40 CARLO SOLIVA41 Chapter 41 LE COMTE D'AURE No.4142 Chapter 42 LOUIS MAILLARD No.4243 Chapter 43 FERDINAND PAJOT No.4344 Chapter 44 PATUREAU-FRANCOEUR VIII. MADAME LAURE FLEURY