Nouvelles lettres d'un voyageur
t, 20
es faits nouveaux. La foi veut attribuer à l'état le droit d'imposer silence à l'examen. Je vous disais que ces discussions ne m'intéressaient pas. Elles ne me troublent pas pour mon compte, cela est certain. Je n'ai pas mission de
ussi impossible qu'à vous. Nous ne sortirons pas trop de la physiologie botanique en causant de la m
re taire tout le monde. Quand on voit de quelle fa?on les influences finies ou près de finir se précipitent d'elles-mêmes, on est tenté de croire que les idées fausses ont besoin de se suicider avec éclat, et qu'elles convoquent le genre humain au spectacle de leur abdication. Comment! le Dieu des Juifs n'était pas
e ne peut pas se tromper! N'a-t-elle pas l'Esprit-Saint pour lumière? Donc toutes les découvertes, tous les cal
Il fallait bien une réaction énergique contre ce prétendu esprit s
et avec beaucoup de poésie ce grand cri mystérieux que les derniers pa?ens entendiren
e qui s'écroulait, le culte et l'amour de la nature égorgés par le spiritualisme farouche et ignorant des nouveaux chrétiens sans lumière. Le divo
olutionnera la face de la terre, c'est-à-dire que ses décisions auront un jour la force des vérités acquises, qu'elles auront
liberté sacrée invoquée par nos pères, elle poursuivra paisiblement ses travaux, la grande question, aujourd'hui mal posée, qui s'agite dans son sein sera élucidée. Il le faudra bien. Si le grand Pan représentait la force vitale inhérente à la matière, si en lui se personnifiaient la plante, les bois sacrés et les suaves parfums de la montagne, l'habitant ailé de l'arbre et de la prairie, la source fécondante et le torrent rapide, les h?
le paganisme n'était pas mieux compris des masses que ne l'était le théisme qui le c?toyait, et l'absorbait même dans la pensée des adorateurs exclusifs du grand Jupiter. Pour les esprits élevés, Pan était l'idée panthéiste, la même qui s'est ranimée sous la
ertes; mais elle peut espérer de surprendre un jour les combinaisons mystérieuses qui rendent la matière inorganisée propre à recevoir le baptême de la vie et à devenir son sanctuaire. Ce sera une magnifique découverte; mais quoi! après? L'homme saura, je suppose, par quelle opération naturelle le fluide vital pénètre
substance. Mais le principe vivant, d'où tire-t-il son activité, sa volition, son expansion, ses résultats sans limites connues? D'un milieu qui ne les a pas? C'est difficile à comprendre. La matière possède le principe viable; mais point de vie sans fécondation. La doctrine de la génération spontanée proclame que la fécondation n'est pas due nécessairement à l'espèce; elle admet donc qu'il y a des principes de fécondation dans toute combinaison vitale, et même que tout est combinaison vitale, vie latente, impatiente de s'organiser par son mariage avec la matière. Quoi qu'on fasse, il faut bien parler la langue humaine, se servir de mots qui expriment des idées. On aura beau nous dire que la vie est une pure opération et une simple action de la matière, on ne nous fera pas comprendre que les opérations de notre pensée et l'action
es médecins positivistes, que
ssure, notre main peut écraser la raison et la pensée!-Vous pouvez produire la folie et la mort; mais empêcher l'une et guérir l'autre, voilà où vous cherchez en vain de
d nous saurons que nous sommes nés du soleil, qui nous dira l'origine de celui-ci? Pouvez-vous vous emparer des causes premières? Vous n'en savez pas plus long sur l'avènement de la matière que sur celui de la vie, et, si vous vous fonde
himique est encore intense sous nos pieds et se manifeste par les tressaillements et les suintements volcaniques; mais, encore une fois, la vie la plus élémentaire est toujour
sque tous les mots qui ont servi jusqu'ici à l'idée spiritualiste paraissent entachés de superstition, et
ement savante dans la petite graine qui porte dans sa glume les prairies de six cents lieues de l'Amérique. Tu souris et rayonnes dans la fleur qui se pare pour l'hyménée. Tu bondis ou planes dans l'insecte vêtu des couleurs de la plante qui l'a nourri à l'état de larve. Tu dors sous les sables dorés d
abulaire classique des idées actuelles: ame du monde, amour, divinité. Je vois dans la moindre étude des choses naturelles, dans la moindre manifestation de la vie, une puissance dont nulle autre ne peut anéantir le principe. La matière a beau se ruer sur la matière et se dévorer elle-même, la vie a beau se greffer sur la vie et s'embrancher en d'inextricables réseaux où se confondent toutes
imer son essor, à détruire son énergie, à refroidir son élan vers l'infini, n'est pas une notion durable; mais la science seule peut redresser et éclairer la science. S'il était possible de la réduire au silence, ce qu'il y a de vrai dans le spiritualisme aurait chance de succomber longtemps. Les es
u'une chose, c'est qu'il faut que l'homme devienne un être complet, et que je le vois en train d'être comme l'enfant dont on
hnologie à propos de botanique. Elle est si facile à apprendre que l'exhiber serait faire un mauvais calcul de pédantisme. La technologie métaphysique n'est pas beaucoup plus sorcière, comme on dit chez nous; mais elle n'a pas la justesse et la précision de la botanique. Chaque auteur est forcé de créer des termes à son usage pour caractériser les opérations de la pensée telle qu'il les con?oit. Ces opérations sont beaucoup plus profondes que les mystères microscopiques du monde tangible. Après tant de sublimes travaux et de gra
ais vous dire aujourd'hui sur les herbiers.
re des préventi
, une jolie collec
n titre plus sérieux à une chose si capricieuse et si incomplète. Je parlerai donc de l'herbier au point de vue général, et je vous accorde que c'est u
outez une anec
, voyant qu'à chaque instant son modèle, accomplissant dans l'eau l'ensemble de sa floraison, changeait de ton et d'attitude. Il pensait avoir fini, et le résultat était merveilleux; mais, le lendemain, lorsqu'il compara l'art à la nature, il fut mécontent et retoucha. Le lis avait complètement changé. Les lobes du périanthe s'étaient recourbés en dehors, le ton des étamines avait pali, celui de la fleur s'était accusé, le jaune d'or était devenu orangé, la hampe était plus ferme et plus droite, les feuilles, plus serrées c
déliées et charmantes que conservent beaucoup d'espèces. Les raccourcis que la press
r, disait-il, c'est l
s couches de papier qui l'isolent, sans ouvrir le feuillet qui la contient. Le moindre dérangement gate sa pose, tant quelle colle à son linceul. Au bout de quelques jours, pour la plupart des espèces, la dessiccation est opérée. Les plantes grasses demandent plus de pression, plus de temps et plus de soins, sans jamais donner de résultats satisfaisants. Les orchidées noirciss
le une odeur particulière, où les senteurs diverses, même les senteurs fétides, se confondent en un parfum comparable à celui du thé le plus exquis. Ce parfum est pour moi comme l'expression de la vie prise dans son ensemble. Les saveurs salutaires des plantes dites officinales, mariées aux acres ém
res. Il y a dans cet herbier-là des épines et des poisons: l'ortie, la ronce et la cigu? y figurent; mais tant de fleurs dél
vin po?me du Phédon. Les chrétiens ne sauraient dire quel arbre a fourni la croix vénérée de leur grand martyr. Tout le monde sait que la cigu? a procuré une mort douce et sublime au grand prédécesseur du crucifié. Innocente ou
r pour son propre compte. La vue des sujets un peu rares dans la localité explorée réveille la vision d'un paysage particulier. Je ne puis regarder la petite campanule à feuilles de lierre,-merveille de la forme!-sans revoir les blocs de granit de nos vieux dolmens, où je l'observai vivante pour la première fois. Elle per?ait la mousse et le sable en mille endroits, sur un coteau couvert de hautes digitales pourprées, et ses mignonnes cl
es. A la lisière, des argynnis énormes, toutes vêtues de nacre verte, planaient comme des oiseaux de haut vol sur les églantiers. Un paysan d'aspect na?f et sauvage nous demanda ce que nous cherchions, et, nous voyant ramasser des herbe
Dieu, m
ns parler des grandes eupatoires, des hautes salicaires, des spirées ulmaires et filipendules, des houblons et de toutes les plantes communes dans mon petit rayon habituel. La circée m'a remis toute cette floraison sous les yeux, et aussi la grande tour effondrée, et le jardin naturel qui se cache et se presse sous les vieux saules, avec ses petits blocs de grès, ses sentiers encombrés de lianes indigènes et ses grands lézards verts, pierreries vivantes, qui traversent le fourré com
il a plus gaté les types qu'il ne les a embellis, que, pour quelques améliorations, il a fait cent bévues et cent profanations, qu'il a toujours travaillé pour son ventre plus que pour son coeur et pour son esprit, que ces créations de plantes et d'animaux les plus utiles sont précisément les plus laides, et que ces modifications tant vantées sont, dans la plupart des cas, des détériorations et des monstruosités. La théo
servi à mes premières études botaniques; je les ai pieusement gardées, et, si j'ai rectifié la classement un peu suranné de mon professeur, j'ai respecté les étiquettes jaunies qui gardent fidèlement son écriture... J'ai trouvé dans un volume de l'abbé de Saint-Pierre, qui a été longtemps dans les mains de Je
e cet alphabet nécessaire dont on espère en vain pouvoir se passer pour bien voir et réellement comprendre. Le lendemain, hélas! m'a trouvé seul, privé de mon précieux guide; mais les plantes qu'il m'avait données, avec d'excellentes analyses vraiment descriptives,-il y en a si peu d
ls sont beaux. La botanique ne leur a rien ?té de leur expression et de leur pureté: c'est que l'exercice complet d'un organe le retrempe. J'ai longtemps partagé cette erreur, qu'il ne faut pas exercer la vue, dans la crainte de la fatiguer. L'oeil est complet ou non, mais il ne peut que gagner à fonctionner régulièrement. Des s
passés en revue, avec leurs costumes variés, se confondraient dans la vision, s'ils n'étaient bien classés par régiments et bataillons. Ils défilent dans leur ordre; on reconna?t alors facilement chacun d'eux, et, avec son nom et son origine, on retrouve son histoire per
quelques erreurs, quelques préjugés, quelques préventions inséparables du milieu incomplet où il avait vécu. Il en est débarrassé, il vous invite à vous débarrasser de cet alliage. Il ne se pique point d'être entré dans la lumière absolue, mais il est mieux éclairé, il juge la vie avec calme
se? Nous le croyons par l'enthousiasme et l'attendrissement. La raison jusqu'ici ne nous le prouve pas, elle ne peut tout prouver: elle n'est pas
dans notre ame, et continuons la reconnaissance et l'affection au delà de la tombe en leur faisant plus belle cette région idéale,