Nouvelles lettres d'un voyageur
CZART
aux professions les plus pénibles. Les proscrits ne se plaignent pas et ne demandent rien. Loin de se croire humiliés, ils portent noblement la misère qui est le partage des durs travaux. Ils remuent la terre sur les grandes routes, ils font mouvoir des mach
encore le découragement des victimes. Le chiffre des exilés morts en 1832 est de onze seulement, et cette année il s'élève à soixante-quatorze. A mesure que les rangs s'éclaircissent, la misère augmente, car l'abattem
ment de tant d'infortunes. Cette femme, qui eut une existence royale, vit aujourd'hui à Paris avec sa famille, dans une médiocrité voisine de la pauvreté. C'est quelque chose de solennel et de vénérable que cet intérieur modeste et résigné. Cette f
femme, dont le nom se placera un jour, dans l'histoire de l'ém
n veut, aussi poétique à narrer simplement que le serait une création de l'art. Si quelque grand talent d'écrivain s'y consacrait, la
nt d'autres héro?nes du vieux sang sarmatique? Pouvait-elle, comme Claudine Poto?ka, se faire cénobite et partager son dernier morceau de pain avec un soldat? Non; mais elle trouva un moyen tout féminin de se rendre utile et de donner plus que son pain, plus que son sang. Elle donna son t
rêve d'une vie complète faire intervenir la pensée poétique, le sentiment de l'art, ce quelque chose qui échappe à l'analyse, mais dont l'absence fait souffrir toutes les organisations choisies, et
s arriverons à comprendre que l'élégance et l'harmonie sont nécessaires aux objets qui nous entourent, et que le sentiment d'harmonie sociale, religieux, politique même, doit entrer en nous par les yeux, comme la bonne musique nous arrive à l'esprit par les oreilles, comme la conviction de
velopper par tous les c?tés à la fois. Incomplète encore et ne suffisant pas à l'énorme gestation de son travail interne, elle a d? négliger l'art lorsqu'elle existait par la guerre, de même qu'elle a d? négliger la politique lorsqu'elle s'est laissée absorber par le luxe et le go?t. On a conclu jusqu'ici, comme Jean-Jacques-Rousseau, que l'esprit humain était à jamais condamné à perdre d'un c?té ce qu
bles, et, à mesure que le génie des artistes innovera, le go?t du public est prêt à le contenir dans sa bizarrerie ou à le protéger dans son élan. Déjà ce que nous appelions il y a quelques années l'épicier commence à perdre de ses principes absolus de stagnation, déjà il cherche à se meubler moyen age, renaissance, et, quand il a de l'argent, son tapissier lui insuffle un peu de go?t. Ces essais de retour ver
grace et le mouvement de l'esprit, manifestés dans un tapis, dans une tenture, dans l'étoffe d'une robe, dans la peinture d'un éventail. Nos meubles sont déjà devenus plus moelleux et plus confortables; on en viendra à leur donner l'élégance qui leur manque. Une éducation plus exquise apportera dans les ornements de toute espèce l
e met sa poésie et le caractère sa persévérance, c'est la princesse Anna Czartoryska. Cette jeune femme aux mains patientes, à l'ame forte, à l'esprit exquis, passe sa vie auprès de sa mère, charitable et laborieuse comme elle, penchée sur un métier ou debout sur un marchepied, créant avec la rapidité d'une fée des enroulements hiéroglyphiques d'or, d'argent ou de soie, sur des étoffes pesantes ou des trames déliées, semant des fleurs riches et solides sur des toiles d'araignée, peignant des arabesques d'azur et de pourpre sur le bois, sur le satin, sur
au moindre geste de ses enfants, elle poursuivait d'un air calme et dans une apparente immobilité le po?me intérieur de sa vie? Chacun de c
cela presque pour rien, et, pourvu qu'on achète autour d'elle mille petits objets que la sympathie d'autres femmes généreuses apporte à son atelier, elle est heureuse d'achalander la vente des objets de pur caprice par la valeur réelle de se
Romance
Modern
Romance
Billionaires
Billionaires
Romance