Nouvelles lettres d'un voyageur
7 avri
, nous étions ensemble beaucoup plus loin, dans la région des styrax1,-ne confondez plus avec smilax,-et les styrax n'étaient pas fleuris; mais le lieu était enchanté quand même, et, en ce lieu vous dites une parole qui me
i pris une daphné
re aussi autour de Grasse. Dites au c
s, que je la connaissais, qu'elle n'était pas exclusivement méridionale, et mon fils se souvint qu'
ur, que je connaissais trop de plantes, que rien ne pouvait plus
vous r
sais intér
ue l'étude
s-je
t trop de cailloux sous les pieds pour causer.
ils en ont rendu les abords faciles, les aspérités praticables; ils ne pouvaient rien faire de plus, ils n'ont rien fait de plus; ils n'ont pas dég
rvation et de constatation très-utile, très-intéressant. Dès qu'on cherche à saisir l'opération qui fa
a menées à bien, et on prend cette synthèse, qui n'est qu'un travail humain tout personnel, plus ou moins ingénieux, pour une vérité démontrée, pour une révélation de la nature. Le savant a marché lentement, il a mesuré chacun de ses pas, il a noblement sacrifié l'émotion à l'attention; car c'est un respectable esprit que celui du vrai savant, c'est une ame toute faite de conscience et de scrupule. C'est le buveur d'eau pure qui se défend de la liqueur d'enthousiasme que distille l
nt de recherches précieuses, mais ne nous croyons pas obligés de conclure avec le savant quand il arrive par l'indu
lat, mais si délicatement teintée. Au milieu de son enthousiasme, en lisant la description de la plante dans un traité de botanique, exce
ureux auteur, qui
s actions et les intentions des autres; mais aux bons et graves savants qui v
z l'esprit refroidi
loi de la vie dans le végétal. Quand vous le lirez, vous vous insurgerez à cette page, je le sais; aussi, pour ne pas vous voir abandonner la pensée d'étudier les fleurs, je veux me hat
le raisonnement pour le rendre plus palpable, et pour vous mettre plus aisément
tirerait-elle? Est-il besoin d'affirmer que la patte qui repousse à l'écrevisse ou à la salamandre amputée est patte d'écrevisse
nt très-sérieusement l'attention de l'observateur sur ce changement de formes, de couleurs et de fonctions. Fort bien. Le passage du pétale à l'étamine saute aux yeux dans le nénufar, comme dans la rose des jardins le passage de l'étamine au pétale. Dans le nénufar, la nature travaille elle-même à son perfectionnement normal; dans la rose, elle subit le travai
anisée! Mais continuons. Du moment que la plante cro?t et se développe, elle entre dans une série continue d'avortements. Le pétiole est un avortement de la tige, la feuille un avortement du pétiole; ainsi du calice, du périanthe et des organes de la reproduction. Tous ces avortements sont maladifs, n'en dou
a nature est une cruelle insensée qui ne peut procéder que par un encha?nement de fausses expériences et de vaines tentatives. Elle développe à seule fin de déformer, de mutiler, d'anéantir; toutes les richesses qu'elle nous présente sont des appauvrissements successifs. La plante veut se former e
orable beauté ait pu inspirer une doctrin
s ne croient pas les sottises que je suis forcé de leur attribuer pour les punir d'avoir si mal exprimé leur pensée. Non, ils ne croient pas que la beauté soit une maladie, l'intelligence une névrose, l'hymen une tombe; ce serait une doctrine de fakirs, et ils sont par état les prêtres de la vie, les instigateurs de l'intelligen
né la question et qu'ils l'euss
ppements et de perfectionnements de la même substance. Il serait presque rationnel de dire que l'effort de la plante pour produire des organes passe par une série d'ébauches, et que la tige est un pistil incomplet, les feuilles des étamines avortées; mais supprimons ce mot d'avortement, qui n'est jamais que le résultat d'un accident, et ne l'appliquons pas à ce qui est normal, car c'es
'est que ceux-ci ont pris la substance de ceux-là dans la mesure nécessaire à leur accroissement complet. Cette plante, en vertu d'autres lois qui sont au profit d'autres êtres, de quelque butineur ailé ou rampant, est exposée à perdre ses anthères avant leur formation complète. La nature lui fou
as de notre ressort et dont la recherche nous est interdite; mais, s'il fallait choisir entre ce mot de généreuse et celui d'imbécile, nous préférerions le premier comme peignant infiniment mieux l'aspect e
sont, vulgaires et sans art, ils valent mieux que ceux dont ils se sont servis pou
ous dire d'où je tire mon affection et mon respect pour les naturalistes, car c'
mencer, voilà mes prétextes, je ne veux pas dire mon excuse. J'ai à peine parcouru les premières étapes de la route, et j'ai encore les joies de la surprise quand je fais un pas en avant. Je dois donc parler humblement et vous répéter: Je ne sais pas si vraiment on se refroidit et pourquoi on se refroidit quand on a fait le plus long trajet possi
. Vous me disiez: ?J'aime les fleurs avec passion, j'en jouis plus que vous qui cherchez la rare
mme: posée sur vos genoux, elle ajoute un ton heureux à votre ensemble; mêlée à votre chevelure, elle ajoute à votre beauté; c'est vrai, c'est légitime, c'est agréable à voir; mais ni votre toilette, ni votre beauté n'ajoutent rien à la beauté et à la toilette de la fleur, et, si vous l'aimiez pour elle-même, vous sentiriez qu'elle est l'ornement de la terre, et que là où elle est dans sa spl
z des couronnes, ou pour les contempler de près, elles en valent la peine. Laissez-m'en cueillir une pour observer les particularités que le terrain et le climat peuvent avoir imprimées à l'espèce; mais laissez-la-moi cueillir moi-même, car sa racine ou
er, ce qui nécessite le déchirement de la fleur, et de pouvoir garder un ou deux types, on a toujours un ami avec qui l'on aime à échanger ses petites richesses. L'étude est chose sacrée, et i
us voyons, c'est que le végétal saigne et pleure à sa manière. Il se penche, il se flétrit, il prend un ramollissement qui est d'aspect infiniment douloureux. Il devient froid au toucher comme un cadavre. Son attitude est navrante; la main humaine l'étouffe, le souffle humain le profane. N'avait-il pas le droit de vivre, lui qui est beau, par conséquent nécessaire, utile même en ses terribles énergies, selon que ses propriétés sont plus ou moins bien connues de l'homme qui les interroge? Assez de dévastations inévitables pours
sort, vaines de nos hommages et avides de nos soins. Nous ne remarquons guère celles qui protestent et dégénèrent. Celles-ci, les indépendantes qui ne se plient pas à nos exigences, sont celles justement qui m'intéressent et que j'appellerais volontiers les libres, les vrais et dignes enfants de la nature. Leur révolte est encore chose utile à l'homme. Elle le stimule et le force à étudier les propriétés du sol, les influences atmosphériques et toutes les conséquences du milieu où la vie prend certaines formes pour creuset de son activité. Les droséracées, les parnassées, les pinguicules, les lobélies de nos terrains tourbeux ne sont pas faciles à acclimater. La vallisnérie n'accomplit pas ses étranges évolutions matrimoniales dans toutes les eaux. Le chardon laiteux n'installe pas où bon nous semble sa magnifique feuille orne
. Elles sont bien plus délicates, plus précieuses pour la science et pour l'art, ces mauvaises herbes, comme les appellent les laboureurs et les jardiniers. Elles sont vraies, elles sont des types, des êtres complets. Elles nous parlent notre langue, qui ne se compose pas de mots hybrides et vagues. Elles présentent des caractères certains, durables, et, quand un milieu a imprimé à l'espèce une modification notable, que l'on en fasse ou non une espèce nouvellement observée et classée, ce caractère persiste avec le milieu qui l'a produit.
sans oser rien fouler, si une seule fois vous avez voulu vous rendre bien compte de la beauté d'un végétal libre, heureux, complet, intact dans toutes ses parties et servi à souhait par le milieu qu'il a choisi. Si la fleur est l'expression suprême de la beauté chez certaines plantes, il en est beaucoup d'autres dont l'anthèse est mystérieuse ou peu apparente et qui n'en sont pas moins admirables. Vous n'êtes pas insensible, je le sais, à la grace de la structure et à la fra?cheur du feuillage, car vous aimez passionnément tout ce qui est beau. Eh bien,
els qu'ils soient, pour former les groupes et distinguer les types. Les principaux sont si faciles à saisir que peu de jours suffisent à cette prise de possession des familles. Les tribus et les genres s'y rattachent progressivement avec une clarté extrême. La distinction des espèces exige plus de patience et d'attention, c'est le travail courant, habituel, prolongé et plein d'attraits de la définition. On y commet longtemps, peut-être toujours, plus d'une erreur, car les caractères accessoires sur lesquels repose l'espèce sont parfois très-variables ou difficiles à saisir, même avec la loupe ou le microscope. Vous pouvez bien vous arrêter là, si vous avez atteint le but, qui est d'avoir vu tout ce qu'il y a de très-beau à voir dans le végétal. Pourtant cette recherche ardue ne nuit pas. La loupe vous révèle des délicatesses infinies, des diff
rasse fort peu, quant à moi, des questions religieuses ou matérialistes que soulève l'ordre de la nature. Il a plu à de grands esprits d'y trouver du désordre ou tout au moins des lacunes et des hiatus. Pour mon compte, j'y trouve tant d'art et de science, tant d'esprit et tant de génie, que j'attribuerais volonti
turaliste voit le détail en même temps que l'ensemble. Qu'il ait besoin ou non pour son art de cette faculté acquise, je n'en sais rien; et là n'est pas le but que j'ai cherché, je n'y ai même pas songé; mais qu'il en ait besoin pour son ame, pour son progrès intérieur, pour sa santé morale, pour sa consolation dans les écoeurements de la vie so
chaque jour qui passe fait entrer un peu plus avant dans notre intelligence des notions qui l'enflamment et stimulent le coeur, aucun jour n'est perdu, et le passé qui s'écoule n'est pas un bien qui nous échappe. C'est un ruisseau qui se hate de remplir le bassin où nous pourrons toujours nous désaltérer
chers ne se ressemblent pas; chaque masse a son sens et son expression; toute forme, toute ligne a sa raison d'être et s'embellit du degré de logique que sa puissance manifeste. Les grands accidents comme les grands nivellements, les fières montagnes comme les steppes immenses, ont des aspects inépuisables de diversité. Quand la nature n'est pas belle, c'est que l'homme l'a changée; voir sa beauté où elle est et la voir dans tout ce qui la constitue, c'est le précieux résultat de l'étude de la nature, et c'est une erreur de croire que tout le monde est à même d'improviser ce résultat. Pour bien sentir la musique, il faut la savoir; pour apprécier la peinture, il faut l'avoir beaucoup interrogée dans l'oeuvre d
de rêves et d'aspirations. Le coeur vit de cette soif d'idéal. On s'oublie soi-même, on monte dans une région où la personnalité s'efface, parce que le sentiment, je dirais presque la sensation de la vie universelle, prend possession de notre être et le spiritualise en le dispersant dans le grand tout. C'est peut-être là la signification du mot mystérieux de contemplation, qui, pris dans l'acception matérielle, ne veut rien dire. Regarder sans être ému de ce qu'on voit serait une jouissance vague e
e de l'imperceptible insecte qui reflète Sirius et le firmament. Tout y est grand, depuis le fleuve de mondes qui s'appelle la voie lactée jusqu'au ruisselet de la prairie qui coule dans son flot emperlé un monde de petits êtres extraordinairement forts, agiles, doués d'une vitalité intense, presque irréductible. Tout y est heureux, depuis la grande ame du mon
ourrait dire qu'elle n'existe encore que par l'inquiétude et le besoin d'exister. En possession d'un sens merveilleux qui semble manquer aux autres créatures terrestres, et qui est précisément le besoin de conna?tre et de sentir ses rapports avec l'univers, elle les cherche péniblement et à travers tous les mirages que lui crée cette
ui dirige la phalange humaine. Ils sont restés vivants dans l'univers qui les a entendus. Essayez de les arracher de l'ame du monde! étouffez le tressaillement que la terre en a ressenti, faites qu'ils soient rayés du livre de la vie! Oui, oui, tachez! On peut embrouiller ou suspendre tout ce qui est du domaine de l
valeur de tout être vivant et de la nécessité de son action dans l'univers; fraternité, complément
que les philosophes de cette grande époque devaient en attendre; mais c'est la loi de la nature même qui le voulait ainsi. La vie se compose d'action et de repos, de dépense d'énergie dans la veille et de recouvrement d'énergie dans le sommeil, de vie sous forme de mort et de mort sou
et aimo
A M
Werewolf
Romance
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