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Histoire de deux enfants d'ouvrier

Chapter 7 No.7

Word Count: 17186    |    Released on: 04/12/2017

travail. Le soir, il apporta des écritures avec lui et resta assis, la plume à la main, jusqu'au moment où ses parents lui rappelèrent qu

ente lui revint avec autant de force qu'auparavant, et il pria instamment sa mère d'écrire à Godelive

t tout savoir, absolument comme si elle avait été présente. Il n'oublia pas non plus de se féliciter du bel avenir qui l'attendait et de la protection divine qui, si elle ne le quittait pas, lui permettrait de rendre ses parents riches et heureux. Ell

patience. Une semaine se passa, deux semaines, un mois entier. Chaque midi et chaque soir, qua

en, mère, n'est

fils, répondait la femme

causait avec sa mère des raisons probables du silence de Godelive. était-elle malade? Lui était-il arrivé malheur? S'étaient-ils trompés en é

sant en lui. Tant qu'il était dans son bureau, il tendait toutes les forces de sa volonté et luttait victorieusement contre le chagr

is lui dit avec une do

riste et mélancolique. Ne craignez rien, vous faites mieux et plus qu'on ne pouvait attendre de vous. M. Raemdonck est très-content, vous le savez bien.

ispositions de son esprit, et peut-être y avait-il eu une faute dans ses écritures. D'ailleurs, Godelive ne répondait pas… Déjà six longues semaines s'étaient écoulées. Aurait-il jamais de

oup un cri de surprise et de joie. Il vit de loin, sur le seuil de la por

ntra?na sa mère dans

tre de G

u de ses parents. E

nferme-t-e

que je ne sais pa

… Elle est de Godelive même. écoute

madame

-t-elle madame, maintenant

France, on appelle toutes les femmes ?madame?. Mai

madame

Mon père dit souvent qu'il ne retournera plus jamais au pays; car il y a ici du travail en abondance et le salaire est très-élevé. Ma mère n'a pas encore pu trouver d'atelier pour moi. Je travaille dans une fabrique et gagne six francs par semaine. Ah! si ma mère pouvait me trouver un atelier! Les gens qui travaillent dans la fabrique sont si grossiers et si mal élevés! Ils jurent et s'injurient, et, comme ces grossièretés me répugnent, ils se moquent de moi et me font souffrir. J'en suis devenue presque malade; mais maintenant cela va un peu mieux. Mon frère Baptiste a perdu l'?il gauche dans une rixe entre des ouvriers flamands et des ouvri

humble

VE WILD

on fils qu'il avait tort de s'affliger si fort. Qu'y avait-il donc de si malheureux dans le sort de Godelive? Elle était triste parce qu'elle devait vivre loin

our cela qu'il était inconsolable. Il craignait que Godelive, par le contact de ces gens ignorants, ne perd?t sa modestie et la pureté de son c?ur; ce qui serait, d'après lui, le plus grand malheur qu

elive! pauv

on chagrin; car, en présence de son père, il n'osai

soir, pour la consoler et lui donner du courage. En outre, on mettrait, dans la lettre à elle adressée,

c'était en quelque sorte, comme si elle était encore présente; la preuve de sa reconnaissance, la certitude qu'elle pensait encore à leur

de Godelive, mais il ne vint pas de nouvelles. On écrivit

ns laquelle Damhout pressait Godelive de quitter la fabrique avait probablement décidé Wildenslag à rompre toute relation entre son ménage et les Damhout. Peut-être les gens mal élevés au milieu desquels Godelive

lui répondit pour le consoler fit monter le rouge de la honte au front de Bavon. Il balbutia quelques excuses et continua à réfléchi

agne de jeu, comme une s?ur? Sa mère ne l'avait pas dit; mais pourquoi alors avait-elle parl

qu'elle pronon?ait le nom de la jeune fille, et cela n'arrivait plus souvent, il détournait la conv

e sa mère lui montrerait une lettre; mais les mois s'é

rgent, beaucoup trop d'argent même, car ils étaient connus pour les plus grands buveurs et les plus grands dépensiers de toute la ville. Ils étaient toujours en dispute avec tout le monde, et paraissaient trouver leur plaisir dans les rixes et les querel

aemdonck et du premier commis. On avait déjà élevé ses appointements à six cents francs, et, comme son père continuait à travailler et que sa mère n'avait pas ces

avait été son berceau, et où s'étaient passés les beaux jours de son enfance. Ne lui disaient-ils pas et ne lui répétaient-ils pas chaque jour combien sa mère l'

a mère. On loua une jolie petite maison et l'on

rs, en face de ses parents. Il ne parlait pas, il était très-mélancolique; ses yeux erraient parfois autour

ns la chambre et cria à quelq

seulement. Va à la Chèvre bleue, che

table, l'homme saisit l

Gand sans t'avoir vu. Tu as du bonheur, je le sa

Il y a au moins quatre ans que je t'ai

On y trouve toujour

Fr

zemmes, prè

t les parents et Bavon a

ous étonne-t-il?

ls demeurent aussi à Wazemmes, n'e

s ai vus pendant huit ou dix jours, car j'ai travaillé pendant six mois à Douai. Mais, la semaine après mon arrivée, les Wildenslag en sont partis

nslag étaient

nde que ces Wildenslag. Si vous pouviez les voir maintenant, Adrien! Il ne font que boire et bambocher pendant la moitié de la s

uèrent la tête avec tri

t la main de son mari po

ut de

us dire, étienne, commen

onnaissez pe

et délicate, avec des cheveux

O

bien vue! Elle est encore pire que les autres. Tous les

z-vous dir

se disputer avec fureur. Tout à coup Godelive, le sabot à la main, s'élance hors de la maison et se met à frapper à droite et à gauche avec tant de violence, qu'il fallut la saisir à quatre pour s'en rendre ma?tre. Les vilaines paroles qu'elle pronon?ait me

le! dit madame Damhout avec un profon

u'on attaquait sa mère… Maintenant, Adrien, portez-vous bien, et vo

se regardaient, puis regardaient leur fils avec une douloureuse stupéfaction. Bavon

ques paroles pour le consoler et disculper God

mère, que des le?ons de vertu et de morale. Votre bonté, nos bienfaits, notre amitié, elle a tout oublié. Elle est doublement coupable. Oh! j'étoufferai avec effort son souvenir dans mon c?ur. Mère, fais venir des ouvriers tout de suite, que tout soit porté dans notre nouvelle demeure.

que sa mère était inquiète et voulait le

in, je ne penserai plus à rien. C'est fini: j'avais du ch

es mains de sa mère e

ent réellement fait du bien. Comme si cet événement avait fait dispara?tre tout ce qu'il y avait encore en lui d'enfantin, son es

bureau, et tous ses efforts tendaient à se rendre f

l'aimait beaucoup et se déchargeait sur lui d'une grande partie de sa besogne, afin de lui donner

rir. Alors, j'hérite une fortune, et je vais vivre dans mon village natal. Je veux vous rendre capable de me re

vres de la bibliothèque, étudia la mécanique, suivit les inventions nouvelles, dessina, médita, et il avait déjà con

chiffre de mille francs lorsqu'il

'était laissé entra?ner à la grossièreté et à l'abaissement moral par les mauvais exemples; non, mais à la gentille petite Godelive, à la pure et na?ve enfant qui avait grandi avec lui et qui avait partagé tous ses plaisirs et toutes ses espérances. Dans son travail opiniatre, dans ses études constantes, il entendai

gnements sur les Wildenslag par M. Raemdonck ou par son premier commis, mais Bav

ens comme il faut. Si les Wildenslag revenaient à Gand, ne serait-il pas honteux d'avoir vécu en ami et en frère avec des gens qui méritaient plut?t le m

elquefois que Bavon et Godelive étaient peut-être destinés à être unis par le mariage. Ce rêve lui avait même souri comme une chose possible; mais maintenant

c?ur de Bavon et dans celui de sa mère s'éveillat un sentiment sans

il passait une partie de la journée dans la fabrique même, non-seulement pour conna?tre la pratique du travail, mais aussi pour surveiller les ouvriers et soigner les intér

milliers de francs de bénéfice. Les ouvriers l'aiment et l'estiment, et ils

ir et ses progrès étonnants étaient de nature à lui assurer la considération des

r des ordres, dans sa propre fabrique, par son jeune fils. Mais Bavon ne s'approchait de son père que la tête découverte, lui adressait la parole avec le plus grand respect, lui souriait et lui serrait si tendrement la main, que tous les ouvrier

qu'il s'abonnat aux publications les plus nouvelles sur la fabrication et l'industrie; il suivait les cours publics du soir que de s

e connaissance de tout ce qui concerne l'i

cessat de travailler; mais ses parents et lui étaient habitués maintenant dans leur nouvelle demeure à un certain bien-être. On ne pouvait pas abandonner cette position pour reprendre un genre de vie moins aisé, et ses appointements seuls n'étaient pas suffisants pour subvenir aux frais de ménage. Ces réflexions étaient quelquefo

écrire en l'absence du premier commis, une servante vint l'avert

propriétaire de la fabrique, cel

mes affaires. Votre amour pour vos parents m'a inspiré, en outre, une profonde estime et une véritable amitié pour vous. En un mot, vous êtes un brave jeune homme, et je suis extrêmement content de vous. Je sais que votre plus beau rêve, le but de tous vos efforts, est de délivrer votre père du travail et de récompenser votre mère de ses sacrifices passés par le

étais pas capable, je le deviendrais par

tte place; oui, de quatre mille francs avec quelques profits. C'est beaucoup pour un jeune homme de vingt-deu

heur que j'ai rêvé pour mes parents. Oh! si je me montre jamais indigne de cette générosité, chassez-moi, méprisez-moi:

is, et que le noble but de votre vie soit atteint. Vous pouvez prendre quelqu'un du petit bu

t serra la main du jeu

la fabrique, maintenant, car vous br?lez sans doute d'i

: il restait debout et p

ore quelque chose à me

udrais vous adre

ez, m

endant quelques mois, personne ne sache rien de ma position, pas même mes par

est cela? s'écria M. R

oi ce

e à mes parents, et, pour cela, il faut que je puisse

le su

d'une fois. Je vous le dirai et vous demanderai votre bon conseil dès que j'aurai pris une d

m'épargner: ma caisse vous est ouverte, du moins t

prit à penser à ce qu'il avait dit à M. Raemdonck et à la surprise qu'il avait l'intention de faire à ses parents. Son projet était arrêté dans sa tête depuis bien des années; mais

émission parce que son oncle, qui venait de mourir, lui avait laissé une riche succession. M. Raemdonck était tout dispos

ait, il ne souffrirait pas un instant que son père continuat à travailler. Il trouverait alors, dans l'élévation de ses appointements, les moyens de procurer à sa m

s jolie et commode: il voulait la garnir de beaux meubles et l'approprier entièrement pour l'arrivée de son neveu et de sa jeune femme. Bavon en parlait parce que son ma?tre l'avait prié de chercher, parmi les maisons à louer, celles qui po

la rue Maguelonne, dans la rue Lange-Meere et dans la rue de la Croix, près de l'église Saint-Bavon. Cette dernière ét

mdonck, qui avait trouvé à son gré la maison située dans la rue de l

e y faisait placer et l'arrangement plein de go?t de toute la maison. M. Raemdonck l'y avait déjà men

ésir de voir la belle maison à l'intérieur. Bavon promit d'en demander la permission à son ma?tre; mais il fal

r l'après-d?née entière dans le beau jardin: il y apprêterait une bonne bouteille de vin et il invitait Bavon à la vider avec ses parents à sa santé. C'était

nd on fut arrivé dans la rue de la Croix, on s'arrêta devant la maison pour contempler la fa?ade. Il y avait un petit balcon où des fleurs de différentes couleurs s'entrela?aient en guirlande

it à ses s?urs, qui voulaient ouvrir

nous n'aurions pas grand plaisir de notre visite. Allo

ous avions un petit jardin pour lequel j'oubliais le boire et le manger. Pendant toute l'après-midi, le dim

ment; le soleil versait ses rayons caressants sur une partie du sol, et il y avait une telle abondan

u et frais ici, et

leurs, cueillait pour eux celles qui répandaient le meilleur parfum, et les conduisit ainsi sous un

porcelaine avec du tabac, et à c?té qu

fume quelquefois un cigare; mais il est vrai que, comme

. Raemdonck a fait mettre là le tabac et les pi

sible,

, père. Vous devez fume

bac para?t très-bon. Deux ou trois bouffées…

tits nuages jusqu'à la verdure de la vo?te e

, comme cela, sur ce banc, le visage tourné vers ce beau

repartit Bavon. Il y a encore

'aime beaucoup cela, en effet; cela me

saient à comparer les fleurs entre elles, et

qu'il la reprendrait plus tard; car sa fe

'offraient rien de particulier. Dans la cuisine, la femme Damhout admira le beau fourneau luisan

nné contenait un certain nombre de bouteilles de vin, et il s'y trouvait m

blié, et que son neveu trouverait tout prêt, absolument co

mes diverses, tout neufs et fabriqués avec beaucoup de soin. Le père Damhout, qui ét

ont tout ce que leu

errez des choses autrement belles; et nous allons y boire, à la santé

ortis sur la cheminée; des chaises rembourrées et des fauteuils à dossier qui tendaient leurs bras capitonnés et semblaient dire: ?Je suis si commode, venez, reposez-vous sur moi.? C'est ce que firent les petites filles d'abord et les parents ensuite; mais Bavon prit sa mère

de vin à la santé de

ta

s et versa le vin. Chacun voulut saisir son verre pour b

r. Voilà un gateau d'amandes que M. Raemdonck n'a pas donné, et

fille a?née; ces lettres en sucre sur

ia Bavon en levant son verre. C'est aujourd'hui

utres répétèr

vivre longtem

de Bavon de te fêter d

C'est bi

t au pauvre ouvrier de fabrique, qui a souffert et qui s'est épuisé pour son fils! Tu as vu cette maison, ce jardin, ces fleurs, ces filets? Tout cela t'appartient. J'ai loué la maison, j'ai acheté les meubles. Tu demeureras ici; mon père ne travailler

releva, sauta au cou de son fils et le pressa sur son c?ur maternel avec une tendresse fiévreuse. Damhout,

et triste. Il lui dit qu'il était très-fatigué; mais madam

enfin d'une v

ls. Lorsqu'on est heureux, n'est-ce pas, on voud

?tre de ses pensées; mais ce n'est rien. C'est un souv

s déguenillés, leur pas incertain et leur appréhension visible, tout en elles témoignait non-seulement d'une grande misère, mais aussi d'un profond décour

it, pour ainsi dire, couverte de haillons, la fille avait probablement fait tous ses efforts pour cacher, autant que possible, les signes extérieurs de

, on la regardait avec surprise, comme si l'on était étonné

e sensibilité; ses joues étaient fra?ches et son front d'un blanc de lis. En outre, il y avait dans la coupe de ses habillements, dans l'élégance de ses

ition plus élevée dans une misère si profonde, qu'on devait la prendre,

int le bas Escaut et s'approchaient du pont

n enfant. Tu vas si

, mon c?ur bat avec angois

oussent notre prière? Cela me fait trembl

le sien ne peut pas rester insensible à notre malheur; et, lorsque, les lar

it à Lille… Ah! Godelive, la tentative que nous allons faire est bien pénib

péta la jeune fille d'une voix sourde, do

-elle. Dieu soit loué de leur avoir d

si tendrement, qui osait faire avec eux des rêves d'avenir! ? ma belle enfance, avec

même. Nous venons demander assistance, c'est vrai

aissait poussée par une force secrète vers la petite porte du t

la reti

s-tu? Nous devons aller

est

s; car, maintenant que nous approchons de l'endroit où je tendrai m

ible, en effet; mais il sera bient?t passé. Nous viendrons ici, près du saint sépulcre remercier Dieu de sa miséricorde, ou… ou verser

d'elles pour reconna?tre la maison qu'on leur avait décrite dans la ruelle. Comme il faisait à moitié

n'est-ce pas? Ah! puissent-ils exaucer notre prière! Il y a déjà de la lumière dans la chambre du rez-de-chaussée. Godelive, prends coura

finie, je sens que j'ai

partement éclairé. Quoiqu'il tournat le dos vers la rue, cette vue la frappa d'une incompréhensible frayeur; mais, au même

trembler sur ses jambes et s'appuya c

a mère stupéfaite, la conduisit, par une sorte de violence fiévreuse, du c?té sombre de la rue,

mère, i

Q

av

tera sa mère à la miséricorde enve

e, cette humiliation, ce désespoir; demander l'aum?ne en sa présence, à lui, h

onc que j'

n serai reconnaissante t

dre la main me remplit

; et s'ils repoussent ma prière

ui, je me prosternerai à ses pieds, j'embrasserai ses genoux, je les arroserai de mes larmes. Oh! il nous donnera plus que ce qu'il nous f

endurcie que toi contre

les mains et dit

dans l'église Saint-Bavon. Avec quelle ferveur je prierai! Dieu te protégera! Dans sa grace infinie, il m'épargnera peut-être le fatal sacrifice de ma dignité, l'unique bien dont la conser

les, elle s'éloigna rapidement

yeux, secoua la tête et se dit à

lle ne me laisserait pas aller seule, elle qui, par amour, par bonté, sacrifierait sa vie pour détourner de moi la douleur d'u

te qui vint lui ouvrir qu'elle

es mauvais habits, car elle ouvrit la porte de la chambre vers la rue, et l

ne surprise désagréable cette femme

résentez-vous demain matin au bureau, je verrai s'il y a de l

er à M. Damhout,

ut, c'est

ère ou à votre

à l'autre bout de la ville. Vous ne pourrez pas

qui arrive de France et qui do

ura Bavon en regardant la femme en ple

effet, vous étiez encore jeune, et la longu

us seriez la mère de…?

ssible! Vous ave

malheureuse

r lui tendre la main; mais un nouveau regard jeté sur ses misérables vêtements, le souve

ns que vous ne vouliez me confier à moi-mêm

e la générosité de vos parents. Sans doute, dans notre misère, nous n'avons pas le droit de nous souvenir de l'amitié qu'ils nous ont accordée autre

'écria Bavon c

e, monsieur, nous

iance. Où sont donc vos fils, vos filles,

prétend que mon fils a volé le paquet et l'a vendu. Il veut le faire arrêter par les gendarmes, et condamner comme voleur à cinq années de galères. Ah! monsieur, nous avons peut-être mérité notre misère par une vie de désordre et de dissipation. Le malheur me le dit; cependant, nous restons honnêtes, et mon pauvre fils n'est pas coupable d'autre chose que d'une grande négligence. Au fond, c'est un bon gar?on; il a un c?ur sensible, il respecte sa mère. Que la pauvreté reste notre lot, je la supporterai patiemment comme une juste punition; mais le déshonneur d'une condamnation!

la chambre et tendit vers le je

tion, quelques efforts qu'il f?t pour y parv

vous sauver, dites-vous? Consolez-vous, je vous les donnerai. Asseyez-vous sur cette

tia la femme Wilde

les, que leur

rent bien loin en Fran

n avec une profonde an

ntement visible la femme effrayée, qui courbait

pas vaincu, je serais resté insensible à vos supplications. Bien plus, je me serais vengé sur vous, et vous aurais f

Vous vous trom

c elle les premières notions de l'instruction; de l'instruction qui devait la préserver de l'abaissement moral et de la perversité du c?ur. Vous, sa mère, qu'avez-vous fait de v

est pas vrai! s'écria mada

ors de lui, l'inte

bout de deux ans, on la surprend dans une ruelle de Douai, le sabot à la main, se battant, injuriant et pronon?ant des paroles qui firent reculer de dégo?t un simple ouvrier de fabrique. Voilà ce que vous avez f

ive est la seule de mes enfants qui m'aime encore

z fait; mais, moi, je ne vous le pardonne pas, je ne puis pas vous le pardonner… Tenez, voici les cent francs que vous dem

la main dans un tiroir de son pupitre

gent avec des yeux hagards, et s

vre Godelive… Je dois courber le front comme une esclave sous une criante injustice, entendre accus

sur une chaise et se m

de ces exclamations. Mes reproches, si sév

avers ses larmes. Qui a été assez lache pour venir vous dire qu'

vue à Douai frapper avec ses

oins par les traits du visage. Godelive, monsieur! jamais une vilaine parole n'est tombée de ses lèvres; elle a été ma?tresse d

e! balbutia Bavon saisi par

eur, qu'un homme la regardat sans

e. Dites-moi, je vous en supplie, quel a donc été le so

t un douloureux adieu à la porte de la ville. Nous allames à Wazemmes, près de Lille, et y trouvames beaucoup de travail et un bon salaire. Comme mes efforts pour faire recevoir Godelive dans un atelier de couture ne réussirent pas, son père la fit aller à la fab

rquoi les avez-vous

n avons re?u qu'une, e

s encore écri

rien de ce

à la fabrique. Les aurait

des gens beaucoup au-dessus de notre état; car nous savions par une personne de Gand que vous étiez de

nous écrivait-elle pas po

j'ai souvent engagé Godelive à vous écrire. Mais elle n'osai

me, je ne vous i

et inspira aux élèves une si profonde terreur, que Godelive perdit sa place, et revint à la maison à demi-morte de honte et de désespoir. Son frère, qui sentait bien qu'il nous avait rendus tous malheureux, partit le lendemain pour prendre du service dans la légion étrangère en Afrique. Godelive, dont le courage et le dévouement sont inépuisables, commen?a immédiatement à chercher quelques nouvelles élèves et de l'ouvrage de couture, mais elle n'y parvint pas assez vite. La pauvreté était devant notre porte, et nous étions épouvantés du triste avenir qui nous mena?ait. Peut-être mon pauvre mari avait-il un pressentiment secret qu'il ne vivrait plus longtemps; car un désir irrésistible de retourner en Flandre s'alluma tout à coup en lui. Nous essayames de le détourner de ce projet; Godelive surtout tremblait, je ne sais pourquoi, à la seule idée que nous reverrions la ville de Gand. Il n'y avait rien à y faire, car il nous suppliait en pleurant à chaudes larmes de ne pas le laisser mourir sur la terre étrangère. L'air de la Flandre devait le guérir, il en était convaincu. Nous vend?mes nos meubles et tout ce que nous possédions, et nous part?mes un beau matin pour notre pays natal. De tous nos enfants, aucun ne voulait nous suivre, excepté la seule Godelive. Mon mari avait trop espéré de ses forces. Quoiqu'il mena?at de succomber en route, il ne voulut pas s'arrêter; mais, lorsque nous atteign?mes le faubourg de Lille, il ne pouvait pas aller plus loin et tomba sans connaissance dans une auberge, où nous nous étions fait déposer. Il revint un peu à lui après quelques heures de repos. Nous restames deux jours dans cette auberge; mais nos faibles ressources tiraient à leur fin. Nous trouvames, pas loin de là, une petite maison d'ouvriers qui était vide, nous la louames et nous y transportames notre pauvre malade. Un mauvais lit, une couple de chaises, un vieux poêle et deux ou trois pièces de batterie de cuisine absorbèrent, jusqu'au dernier franc, tout ce que nous possédions…. écoutez maintenant, monsieur, je vous en prie, et puissiez-vous admirer comme elle le mérite la force d'ame et la bonté de mon enfant! Une cruelle misère pesa sur nous; je devins presque folle de désespoir et de chagrin. Pas de

et laissa tomber sa

ulier mélange de compassion et de fierté secrète, de douleur et de joie. à la fin cependant, la pitié pour

adame Wildenslag, lu

paroles, à votre émotion maternelle, que vous avez contribué à maintenir votre Godelive dans la voie que sa vertu et son instruction

é m'arrache de nouvelles larmes. Ah! vous avez le c?ur

s son pupitre et y p

Pour votre fils, j'ai un ouvrage avantageux. Puisqu'il a un c?ur sensible, je le ramènerai dans le bon chemin. Tenez, prenez l'argent, madame; ne soyez pas honteuse pour cela. Je vous dois de la reconnaissance; vous m'avez délivré aujourd'hui d'un grand chagrin et d'une profonde tristesse qui me rongeaient le c?ur depuis des années. Oui, c'est ainsi. La

sur la table, joignit les mains et dit a

is comment vous exprimer ma reconnaissance. Demain matin, avant n

cria le jeune homme ho

eli

s, monsieur: elle est dans l'église Sain

n'est-elle

ille a eu pe

r? d

and, nous avons été obligées de vendre les seuls vêtements qui avaient

Que font les habits? Ne témoignent-ils pas de son dévouement, de son amour pour ses parents! A

faire auprès de vous; mais les bienfaits des nobles c?urs tels que vous n'humilient pas

madame Wilde

ysionomie trahissait une lutte intérieure contre des pensées qui le troublaient malgré lui. Cependant, après quelques minutes, il parut a

i nous la laissions dans le malheur, ce serait une cruelle ingratitude; notre devoir est très-simple et facile à remplir. Nous les aiderons et nous les protégerons, jusqu'à ce que Godelive ait trouvé

regards sur le parquet. Après un moment

sser cette pensée, puisque entre elle et moi s'est élevée une impossibilité sociale, je dois oublier mon enfance. Son malheur me prescrit le respect: ne blessons pa

tra dans la chambre,

pas lever les yeux. Elle tremblait visiblement et ce n'est que lorsque s

vait fait un pas pour s'approcher de la jeune fill

ouffert et ce que vous avez fait pour vos parents. Ces mauvais vêtements vous rehaussent à mes yeux, et le seul eff

et dit d'une voix calme, m

nous délivrez pas seulement d'une crainte affreuse, vous nous sauvez de la misère. Soyez béni! à toutes mes pr

fixaient sur lui; ce joli visage, ce front pur, où la pudeur et la confusion répandaient un nuage rosé!… oh! elle était plus belle encore que l'angélique Godelive de ses rêves. Quel combat violent il livrait contre son c?ur! Mais i

urel, n'est-ce pas? Les souvenirs de l'enfance vivent dans le c?ur de l'homme et s'y réveillent toujours a

e, je me sens malade, et mes forces m'abandonnent… Accordez-moi comme une grace de quitter cette maison aujourd

a le jeune homme avec chagrin. Oh! no

de nouveau la tête. On e?t dit que le regard de Bavon lui inspirait de l'effr

existence, avez-vous quelquefois pensé

ra la jeune fille, était le souvenir de

vie, c'était de penser que la douce compagne des années

un cour

mme poussé par une émotion violente, Godelive, j

nt pas de

n, dit-il; na?f dessin qui a co?té au petit Bavon au moin

Oui, oui, monsieur, elle l'a conservé… Ne me retiens pas, Godelive… Si bien conservé, monsieur, que,

de votre fidèle so

rier toute ma vie pour le bonheur de celui qui m'a appris à lire, pouvais-je faire mieux qu

mains, et, d'une vo

Nous chercherons pour vous une bonne place d'institutrice. Ma mère vous chérira de nouveau et vous assistera. Je serai votre ami

vacité si fiévreuse, qu'il se sentit blessé au fond du c?

yeux, il y avait dans son regard tant de fierté virginale, et dans l'expres

ue vous faites aujourd'hui pour nous tirer de l'ab?me; car, dans le sein de Dieu même, mon ame se souviendra encore de votre bonté. Mais ne cherchez pas de place p

vous comprends pa

servante de votre mère et votre propre esclave. Maintenant, il ne peut y avoir d'autre lien entre nous que le bienfait d'un c?té et l'éternelle gratitude de l'autre. J'ai beaucoup souffert, amèrement souffert, sans que mon courage

avaient rappelé si énergiquement au sentiment de la réalité et à la conscience du devoir, qu'il resta comme cloué au plancher jusqu'au moment où il entendit la porte de l

n moment de re

donné à cette ame la lumière, la force de résister à la corruption, à l'avilissement moral. C'est ma mère qui lui a inspiré l'amour de la vertu et du devoir. Rose au milieu des épines, lis fleurissant sur un fumier! Et le lis est resté pur, et la rose a répandu son parfum comme un

our de la chambre pour se soustraire au tour

e sa faute? Elle ira loin de sa ville natale, elle aura du chagrin, elle en mourra peut-être! Oui, oui, je ne me trompe pas; sa confu

mit ses mains devant ses yeu

aussi, je veux respecter le souvenir de mon enfance et le conserver jusqu'au tombeau. Elle l'a dit: il n'y

de silence, il s

cré, un lien éternel. Il y a un remède pour son chagrin et pour ma tristesse… Oh! je n'en puis plus; il faut que je parle à mon père, à ma mère, à m

paroles, il sortit,

CLU

es ouvriers de Gand. Dans le but de rassembler quelques premiers renseignements à

ur de l'établissement, un homme d'environ trente-cinq ans, dont les ha

tout joyeux de ma visite, me dit qu'il était grand ami de

la fabrique, me montrant et m'expliquant tout et répondant à mes questions avec un

rogrès et de l'organisation du travail, non-seulement avec une connaissance

tout où les rouages, où les courroies pouvaient saisir et estropier le travailleur imprudent, il y avait des plaques de zinc pour le préserver de ces malheurs; partout il y avait de l'espace et de l'air en abondance, et l'on s'apercevait qu'on avait veillé avec une sollicitude toute paternelle à la santé et au bien-être de

lui dis qu'il pouvait être fier du bel

le temps j'introduirai encore d'autres améliorations, surtout en ce qui co

a sa mont

t ce que l'on veut; mais il faut naturellement un peu de patience, car on doit d'abord triompher de l'ig

et là des enfants et de jeunes gar?ons quitt

est-elle venue pou

ant la semaine re?oit l'instruction le dimanche et le lundi, pendant le temps où les travaux cessent. C'est seulement depuis huit ans que j'ai fondé cette école avec l'autorisation des propriétaires de la fabrique, et maintenant je puis me vanter que plus de la moitié de nos ouvriers, tant hommes que femmes, savent lire et écrire. On s'aper?oit bien, n'est-ce pas, que l'instruction leur a inspiré un

térieure, et me conduisit un peu plus loin dans une grande salle remplie de rangées de p

e pria, puisque les écoliers avaient précisément commencé à é

. J'en entendis quelques-uns lire avec une pureté de prononc

, par le directeur lui-même, pour me faire juger du dévelo

ysiques que l'homme emploie à faciliter son travail; sur les caisses d'épargne et les associations de secours mutuels, et enfin sur les devoirs de l'homme envers Dieu, envers lui-même e

ble clarté, par beaucoup d'enfants; mais je fus encore plus surpris de les entendre résoudre pendant un

derrière le métier à filer. Le directeur et l'instituteur étaient fiers de m

instituteur, je suivis le directeur, qui me pria de me hater, parce que,

e verdure, je vis trois ou quatre enfants, dont les deux plus petits étaient assis dans un petit chariot. à cette jolie voiture on avait attelé deux agneaux. L

ui ne pouvait avoir plus de soixante ans. Il fumait u

t prenait plaisir à l

bonheur, un regard sur cette scène,

père!? résonnaient dans le jardin. Le petit gar?on abandonna les agneaux, accourut en bondissant et sauta au cou du directeur

eillard est mon père; de ces deux dames, l'une est ma mère, et l'autre la mère de ma femme. Ces petits anges sont

rte d'une salle, où une cinquantaine de petites filles éta

lasse une dame richement vêtue, qui semblait occupée à donner une le?on particulière à quatre ou ci

longues soirées d'hiver, il nous a fait passer des heures rapides et agréables. Il n'y a pas

ent de joie; elle me combla de témoignages d'amitié et me toucha profon

montrer que, là aussi, l'instruction était convenablement organisée et portait des

me, consacré vos efforts! Pourquoi toutes les personnes qui ont de l'a

dont nous avons pu profiter fut le premier lien entre nos c?urs, et, pendant que, encore enfant, j'apprenais à lire à celle qui est aujourd'hui la mère de mes fils, le germe d'une affection pure et durable est né dans son c?ur. Mes bons parents m'ont donné l'instruction au prix de nombreux et amers sacrifices. C'était mon plus beau rêve de les récompenser de leur amour en leur apportant le bonheur dans leurs vieux jours. Grace à l'éducation qu'ils m'ont donnée, j'y suis parvenu. Dans sa jeunesse, ma femme a été éprouvée par le malheur et l'adversité; si elle avait été ignorante, elle e?t perdu assurément, au milieu des gens grossiers et vils parmi l

que renfermait peut-être le sujet d'un récit intéressant et instructif; et j'étais déjà occupé en imagination à le composer et à l'écr

in avec vous. Ne me refusez pas, je vous en prie… J

nette et dit à la servan

e vais moi-même à la cave, car elle ne trouve

'estampe coloriée, qui me paraissait grossière et enfantine comme ces images dont s'amusent les enfants. Cependant, les ma?tres du logis devaient y attacher

e que l'?uvre d'un enfant qui s'était donné beaucoup de peine pour dessiner les figures d'un petit gar?on et d'une petite

et God

est-ce pas? dit le directeur, qui

Non pas; il me semble que cette esquis

fs avaient con?u une profonde et durable affection, en même temps que leurs esprits recevaient les premières le?ons.

i-je en acceptant un verre de vin. Oh! je vous

pas que ma vie so

s de détail et de noms, de fa?on qu'o

vie serait une force et un exemple, un encouragement pour les uns, un stimulant pour l

emme. Il n'y a qu'un moyen, c'est que vous soupiez avec nous. Ne me

oi étaient assis le vieux Damhout, Christine, sa femme, et la mère Wildenslag; à l'au

in de paroles d'amitié, de bonheur et d'amour, et la mémoire pleine

I

*

. BARDIN, à

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