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La Main Gauche

Chapter 2 No.2

Word Count: 6652    |    Released on: 04/12/2017

es fonts baptismaux la fille de ce frère qu'elle nomma Constance, Constance Rivet; étant elle-même une Rivet par son père. Le menuisier, qui savait sa soeur en bonne p

sa soeur qu'il comptait sur elle pour, la cérémonie. Les vieux parents étaient morts, elle ne pouvait refuser à sa filleule; elle accepta. Son frère, qui s'a

t supposer qu'elle pouvait vivre de ses rentes. De Fécamp à Virville on comptait au moins vingt lieues; et vingt lieues de terre pour des paysans sont plus difficiles à franchir que l'Océan pour un civilisé. Les g

pendant un jour. Toutes les rivalités entre les dames d'en haut et celles d'en bas éclateraient infailliblement; puis Frédéric se griserait sans doute, et quand il étai

agnie entière pour une nuit. Donc, le samedi matin, le train express de hu

etite broderie branche, couvert d'un antique chapeau de forme haute dont le poil roussi semblait hérissé, tenait d'une main un immense parapluie vert, et de l'autre un vaste panier qui laissait passer les têtes effarées de trois

ait là-dessus un chale de faux cachemire fran?ais, rouge, aveuglant, fulgurant. Fernande soufflait dans une robe écossaise dont le corsage

t à sa physionomie de Juive. Rosa la Rosse, en jupe rose à larges volants, avait l'air d'une enfant trop grasse, d'une naine obèse; et les deux Pomp

s le filet sur sa tête plusieurs paquets enveloppés de toile cirée. Il avait un air farceur et bon enfant. Il salua, sourit et demanda avec aisance:-?Ces dames changent de garnison??-Cette question jeta dans le groupe une confusion embarrassée. Madame enfin reprit contenance

r?les pour dérider la société:-?Nous avons quitté notre petite ma-mare! couen! couen! couen!-pour faire connaissance avec la petite broche,-couen! couen! couen!?-Les malheureuses bêtes tournaient le cou afin d'éviter ses caresses, faisaient des efforts affreux pour sortir de leur prison d'osier; puis s

is bêtes sur le nez. Aussit?t chaque femme voulut les baiser à son tour; et le monsieur as

t des yeux de possédés sans oser faire un mouvement, et leurs vieil

es bretelles à ces dames, et, s'emparant d'un de ses paquets, il

es poussèrent des cris de joie, puis examinèrent les échantillons, reprises par la gravité naturelle à toute femme qui tripote un objet de toilette. Elles se consultaient de l'oeil ou

hésitait visiblement. Il la pressa:-?Vas-y, ma fille, un peu de courage; tiens, la paire lilas, elle ira bien avec ta toilette.? Alors elle se décida, et, relevant sa robe, montra une forte jambe de vachère, mal serrée en un bas grossier. Le monsieur, se baissant, accrocha la jarretière sous le genou d'abord, puis au-dessus; et il chatouillait doucement la fille pour lui faire pousser des petits cris avec de brusques tressaillements. Quand il eut fini, il donna la paire lilas et demanda:-?à qui le tour?? Toutes ensemble s'écrièrent:-?à moi! à moi!? Il commen?a par Rosa la Rosse; qui déco

s ressemblaient si absolument à des poulets que l'homme aux favoris blonds, en se relev

et leur parapluie: et l'on entendit la femme dire à son homme en s'él

tré si grossier que Madame se vit obligée de le remettre vertement à sa pla

re suivante M. Joseph Rivet qui les attendait avec une gran

terriblement la voiture que les chaises commencèrent à danser, jetant les voyageuses en l'air, à droite, à gauche, avec des mouvements de pantins, des grimaces effarées, des cris d'effroi, coupés soudain par une secousse plus forte. Elles se cramponnaient aux c?tés du véhicule; les chapeaux tombaient dans le dos, sur le nez ou vers l'épaule; et le cheval blanc allait toujour

têtes azurées que les femmes voulaient cueillir, mais M. Rivet refusa d'arrêter. Puis parfois, un champ tout entier semblait arrosé de sang tant les coquelicots l'avaient envahi. Et au milieu de ces plaines colorées ainsi par les fleurs de la terre, la carriole, qui paraissait porter elle-même un bouquet de fl

nd on arriva devant l

descendre l'une après l'autre, les embrassant aussit?t qu'elles touchaient terre; et elle ne se lassait point de bécote

servait, faisait la cuisine, apportait les plats, les enlevait, murmurant à l'oreille de chacune:-?En avez-vous à votre désir??-Des tas de planches dressées contre les mu

elle était à l'église, ne

sortit pour faire u

er, le cafetier, le savetier et le boulanger. L'église, au bout de cette sorte de rue, était entourée d'un étroit cimetière; et quatre tilleuls démesurés, plantés devant son portail, l'ombrageaien

vec majesté. Sa femme, tout émue par la robe à filets d'or de Rapha?le, s'était placée entre elle et Fern

une vieille à béquille et presque aveugle se signa comme devant une procession; et chacun suivait longtemps du regard toutes les belles dames de la

: un cantique crié vers le ciel par des petites voix aigu?s; mais

priétés, du rendement de la terre et de la production du bétail, Jos

te, on les avait réparties d

, Fernande et Rapha?le reposeraient ensemble. Louise et Flora se trouvaient installées dans la cuisine sur un matelas jeté par terre; et Rosa o

nnelle de chatteries, qui, dans le wagon, les avait fait toutes embrasser les canards. Chacune l'assit sur ses genoux, mania ses fins cheveux blonds, la serra dans ses br

petit village, un silence tranquille, pénétrant, et large jusqu'aux astres. Les filles, accoutumées aux soirées tumultueuses du logis public, se sentaient émues

à dormir les bras vides, se sentit saisie par une émotion vague et pénible. Elle se retournait sur sa couche, ne pouvant obtenir le sommeil, quand elle entendit, derrière la cloison de bois contre sa tête, de faibles sang

chaud, la pressa contre sa poitrine en l'embrassant, la dorlota, l'enveloppa de sa tendresse aux manifestations exagéré

vivement, apportant avec précaution de courtes robes de mousseline empesées comme du carton, ou des cierges démesurés, avec un noeud de soie frangée d'or au milieu, et des découpures de cire indiquant la place de la main. Le soleil déjà haut rayonnait dans un ciel tout bleu qui gardait vers l'horiz

s sombres, au fichu croisé sur la poitrine et retenu par un bijou d'argent séculaire. Les hommes avaient pas

ligne de guimbardes rustiques, charrettes, cabriolets, tilburys, chars à bancs, voitures de t

co et en jupon, les cheveux répandus sur le dos, des cheveux maigres et courts

la coiffa, on la vêtit, et, à l'aide d'une multitude d'épingles, on disposa les plis de la robe, on pin?a la taille trop large, on organisa l'élégance de la to

e de cloche pauvre montait se perdre à travers le ciel, co

munal qui contenait les deux écoles et la mairie, et situé tout au

rs mioches. Les petites filles disparaissaient dans un nuage de tulle neigeux semblable à de la crème fouettée, tandis que les petits hommes, p

fut-il complet. Le régiment Tellier, patronne en tête, suivait Constance; et le père donnant le bras à sa soeur, la mère marchant à c?té

le village fu

e soeur, les gar?ons sous le chapeau de l'instituteur, un bel

t tous les habitants ayant cédé le pas aux dames de la ville par considération, elles arrivaient immédiatement après les petites, prolongeant

éfaites par le spectacle de ces dames plus chamarrées que les chasubles des chantres. Le maire offrit son banc, le premier banc à droite auprès du choeur,

d'un c?té, gar?ons de l'autre, et les longs cierges qu'ils

ussée sans fin, mugie par l'instrument de cuivre à large gueule. La voix pointue d'un enfant donnait la réplique, et, de temps en temps, un prêtre assis dans une stalle et coiffé d'une barrette carrée se levait, bredoui

e, avec des cheveux blancs, incliné sur le calice qu'il portait de sa main gauche. Devant lui marchaient les deux serva

énuflexions, psalmodiait de sa voix cassée, chevrotante de vieillesse, les prières préparatoires. Aussit?t qu'il s'était tu, tous les chantres et le ser

tombèrent même de la vo?te ancienne secouée par cette explosion de cris. Le soleil qui frappait sur les ardoises du toit faisait une fournaise de la petite é

'autel, et, tête nue, couvert de ses cheveux d'argent, ave

Ils priaient tous. Le vieux curé balbutiait maintenant tout bas les paroles mystérieuses et suprêmes; la cloch

nt d'abord: les larmes lentes sortaient de ses paupières, puis, avec ses souvenirs, son émotion grandit, et, le cou gonflé, la poitrine battante, elle sanglota. Elle avait tiré son mouchoir, s'essuyait les yeux, se tamponnait le nez et la bouche pour ne point crier:

, sentit bient?t ses paupières humides, et, se tournant ver

place en place, une femme, une mère, une soeur, saisie par l'étrange sympathie des émotions poignantes, bouleversée aussi par ces belles dames à genoux

nt toute la foule. Hommes, femmes, vieillards, jeunes gars en blouse neuve, tous bient?t sanglotèrent, et sur leur tête

eur, en frappant sur son livre, donnait le signal de la communion; et les

eux doigts, l'hostie sacrée, le corps du Christ, la rédemption du monde. Ils ouvraient la bouche avec des spasmes, des grimaces

t les forêts; et le prêtre restait debout, immobile, une hostie à la main, paralysé par l'émotion, se disant: ?C'est Dieu, c'est Dieu qui est parmi nous, qui manifeste sa pré

que ses jambes défaillaient sous lui, et quand lui-même eut bu le s

gnité du surplis blanc, repartaient d'une voix moins s?re, encore mouillée; e

, et passant entre les deux haies de communiants perdus en des

vous venez de me donner la plus grande joie de ma vie. J'ai senti Dieu qui descendait sur nous à mon appel. Il est venu, il était là, présent, qui emplissait vos ames, faisait déborder vos yeux. Je suis le plus vieux prêtre du diocèse, j'en suis aussi, aujourd'hui, le plus heureux. Un miracle s'es

t la présence parmi nous, dont la foi visible, dont la piété si vive ont été pour tous un salutaire exemple. Vous êtes l'édification de ma paroisse; votre émotion a échauffé les coeu

l ajouta: ?C'est la gra

remonta vers l'autel p

i longue tension d'esprit. Ils avaient faim d'ailleurs, et les parents peu à peu s

riardes où chantait l'accent normand. La population formait deux haies,

e Tellier s'empara de l'autre; Rapha?le et Fernande relevèrent sa longue jupe de mousseline pour qu'elle ne tra?nat point dans la poussière; Louise et Flora ferm

atelier sur de longues planch

s tablées de monde endimanché, et des cris sortaient des maisons en goguette. Les paysans, en bras de chemise, buvaient du cidre pur à plei

t le pays au trot sautillant d'un vieux bidet, et l'homme en blouse qu

ivet seul était en train et buvait outre mesure. Mme Tellier regardait l'heure à tout moment, car pour ne po

rder son monde jusqu'au lendemain; mais Madame ne se laissait point di

réparer bien vite; puis, se tournant vers son frère:-?Toi, tu vas attel

où rien ne fut résolu. La paysanne finassait, faussement attendrie, et Mme Tellier, qui tenait l'enfant sur ses genou

e grands rires, des bousculades, des poussées de cris, des battements de mains. Alors, tandis que l'é

e et Fernande l'excitaient, tordues de gaieté, se tenant les c?tes; et elles jetaient des cris aigus à chacun des efforts inutiles de l'ivrogne. L'homme furieux, la face rouge, tout débraillé, secouant en des efforts violents les deux femmes

qui se pompait de l'eau sur la tête; et quand il r

le, et le petit cheval blanc repar

ent maintenant des cahots de la guimbarde, poussaient même les chaises des voisines, éclat

aux yeux; et les roues soulevaient deux sillons de poussière qu

ais Madame tout de suite la fit taire, trouvant cette chanson peu convenable en ce jour. Elle ajouta:-?Chante-nous plut?t quelqu

re, un soir

ayant bu

, en branla

reux j'eus

n je r

ras s

be bie

temps

es, que Madame elle-m

n je r

ras s

be bie

temps

vet, allumé par la cadence:

, vous n'ét

ment! et d

nze ans, j'a

it, je ne

ênes sur le dos du bidet blanc qui, comme s'il e?t été lui-même enlevé par l'entrain du rythme, prit le ga

sous le ciel br?lant, au milieu des récoltes m?rissantes, au train enragé du petit cheval qui s'emballait maintena

sait, et regardait à travers son loup de fil de fer cett

enuisier s'attendrit:-?C'est dommage qu

it de Rivet:-?Tiens, dit-il, j'irai vous voir à Fécamp le mois prochain.?-Et il regarda Rosa d'un air rusé, avec un oeil b

ouver sa bouche que celle-ci, riant derrière ses lèvres fermées, lui dérobait chaque fois par un rapide mouvement de c?té. Il la tenait en ses bras, mais il n

en, en voiture! cria l'

puissant de la machine qui cracha bruyamment son premier jet de vapeur p

fois Rosa; et comme le wagon plein de cette marchandise humaine passait devant lui

n je r

ras s

be bie

temps

loigner un mouchoir

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