Le Naturalisme
MM
s.-Le Petit Chose.-La caractéristique de Daudet romancier et écr
Andalousie. Le ciel serein, le clair soleil et la végétation florescente des zones méridionales semblent avoir leu
quinze ans, serait digne de figurer dans la collection de ses ?uvres actuelles. Il observe aussi que la critique n'a pu trouver d'infériorité relative ent
peu écrasé sa famille, gêne qui finissait par être de la pauvreté. Il entra comme pion dans un collège, se destina ensuite a
enchérissement d'éloges hyperboliques, la critique a dit de cette ?u
etits contes courts, des études légères sur n'importe quel
rs, jusqu'à ce qu'enfin il osa couvrir de couleurs de vastes toiles, de grands romans
nt réalistes. Avant de se coucher, à l'imitation de Dickens avec lequel il a bien des points de contact, il note en détail les évènements et les minuties observés durant la journée. On peut assurer qu'il n'y a pas de détails, pas de caractères, pas d'évènements dans ses romans qui ne soient tirés de ses carnets ou du riche trésor de sa mémoire. Z
auteur abdique ses libres facultés de création. Et voilà ce qu'on affirme sur
avec cette ironie voilée, douce et profonde que connaissent bien les lecteurs assidus de Dickens. Ce n'est pas un analyste froid, ce n'est pas le médecin qui rapporte avec une indifférence glaciale les sympt?mes d'une maladie, ce n'est pas davant
ts pour adresser au lecteur des réflexions et des admonitions, Dau
si vis me flere,... discrètement comme l'exige l'art contemporain, sans exclamations ni apostrophes. Grace à une certaine chaleur dans le style, avec des inflexions grammaticales très tendres, très pénétrantes, qui vont à l'ame, nous savons, quoique l'auteur n'ait pas pris
opie, Daudet console, rafra?chit et divertit l'esprit, sans se servir de tromperies et de sornettes comme les idéalistes, par la seule magie de son caractère sympathique et tendre. La note gaie, parfois l
es pages, Flaubert suait et gémissait comme le b?cheron à chaque coup qu'il décharge sur l'arbre; si Zola pleure de rage et se traite d'idiot en relisant ce qu'il écrit, le remet à nouveau sur le chantier et recommence à le marteler jusqu'à ce qu'il lui ait donné l
désirée par tant d'écrivains
tion de Flaubert. Il sait ce qu'il lui faut savoir, ni plus ni moins; le reste, il l'imagine et à
is dans toutes les directions, en scrutant tout avec ses yeux de myope qui concentrent la lumière, et en observant chacune des scènes variées et curieuses qui se succèdent dans la vie de la
Paris. Il préfère ces contractions passagères à l'aspect normal. Il se pla?t à photographier instantanément et stéréotyper ensuite ces existences de chauves-souris, entre lumière et ténèbres, ces types suspects que l'on appela autrefois la bohême; aventur
Félicia Ruys, moitié artiste admirable et moitié courtisane; le nabab Jansoulet, l'ex-odalisque sa femme, sont tous des personnages extraordinaires, des champignons qui germent dans la
velles anecdotiques relatives à une certaine période du second empire et à des personnages de haut rang qui y firent figure. Il est triste de le dire,-je le répète,-parce que le fait prouve que le public est incapable de s'in
indres détails de sa vie privée, beaucoup se scandalisèrent et traitèrent l'auteur d'ingrat. Je me scandalise plus encore de ce que l'
duc de Morny ni d'aucune des personnes qu'il peignait; que l'opinion générale se les représentait sous un jour beaucoup pl
venter et la force invincible avec laquelle le modèle vivant s'incrustait dans sa mémoire
Pourquoi se montrer plus sévère enve
te de l'amphytrion, la tournure de quelque jeune fille assise à c?té de lui. Il rentre chez lui, prend ses pinceaux et, sa
ou un ennemi juré. On dira qu'il déchire le voile de la vie privée, qu'il viole les secrets du foyer, et tout
muse qui lui ordonne d'étudier, de comprendre et d'exposer la réalité qui nous environne. Ainsi, pour en revenir à Daudet, ce qu'il prend indistinctement à ses amis ou a ses adversaires, ce n'est pas cette vérité trop grande que les biographes même dédaignent; ce sont certain
ion. Je ne sais si la démonstration est faite, mais je sais que l'intention est visible. Cependant, en artiste consommé, il a évité la
ne, qui part de sa ville natale, résolu à tuer des lions dans les forêts africaines et ne réussit qu'à mettre à mort une bourrique et à achever un vieux lion aveugle et agonisant; soit qu'avec des traits si particuliers e
l'élégante bibliothèque de bois de rose qui orne le boudoir des dames. Pour ma part, je crois que ces portes ne s'ouvriront jamais pour toutes les ?uvres de Zola, quand bien même il enverrait devant lui cent Daudet pour franchir les obstacles. Daudet appartient à
det ne doit pas à cette douce influence de fuir l'exagération de la méthode naturaliste et de se maintenir, comme