Belle-Rose
ien batie, dont la porte s'ouvrait sur le grand chemin de Paris. Une haie vive d'aubépine et d
es, groupées sous des pêchers, tournaient vers le soleil leurs c?nes odorants, tout bourdonnants d'abeilles, et ?à et là, sur
egarder la campagne avec bonhomie; un mince filet de fumée tremblait au bout de la cheminée, où pendaient les tiges flexibles des pariétaires, et à quelque heure du jour que l'on passat devant la maisonnette, on y entendai
e son vieux serviteur, il lui avait fait présent de la maisonnette et du jardin. Le vieux Grinedal, se refusant à servir de nouveaux ma?tres, s'était retiré dans cette habitation, où il vivait du produit de quelques travaux et de ses épargnes. Devenu veuf, le père Guillaume ne pensait plus qu'à ses enfants, qu'il élevait aussi bien que ses moyens le lui permettaient et le plus honnêtement du monde. Tant qu'ils furent petits, les enfan
nlieue, comme sa droiture l'en faisait aimer. On le prenait volontiers pour juge dans toutes les querelles d'enfants; Jacques rendait son arrêt, l'appuyait au besoin de quelques bons coups de poing, et tout le monde s'en retournait content. Quand il y avait une dispute et des batailles pour des cerises ou quelque toupie d'Allema
Mais ce petit gar?on déterminé, qui n'aurait pas reculé devant dix gendarmes du roi, se troublait et balbutiait devant une petite fille qui pouvait bien avoir quatre ans de moins que lui. Il suffisait de la présence de Mlle Suzanne de Malzonvilliers pour l'arrêter au beau milieu de ses exercices les plus violents. Aussit?t qu'il l'apercevai
rogressivement et par une suite de transformations habiles, d'abord M. du Failly, puis M. du Failly de Malzonvilliers, puis enfin M. de Malzonvilliers tout court. Maintenant, il n'attendait plus que l'occasion favorable de se donner un titre, baron ou chevalier. A l'époque où ses affaires nécessitaient de fréquents voyages dans la province, et souvent même jusqu'à Paris, M. de Malzonvilliers avait maintes fois confié la gestion de ses biens à Guillaume Grinedal, qui passait pour le plus hon
, et lorsqu'il avait fourbi un haubert ou quelque épée, il s'estimait le plus heureux gar?on du pays, pourvu toutefois que Mlle de Malzonvilliers lui donnat au point du jour son sourire quotidien. Lorsque Suzanne se promenait dans le jardin du fauconnier en compagnie des enfants et des animaux domestiques qui vivaient par là en bonne intelligence, elle offrait, avec Jacques, le plus étrange contraste qui se p?t voir. Jacques était grand, fort, vigoureux. Ses yeux noirs, pleins de fermeté et d'éclat, brillaient sous un front bruni par le hale et tout chargé d'épaisses boucles de cheveux blonds. Au moindre geste de ses bras, on comprenait qu'en un tour de main il aurait arraché un jeune arbre ou fait plier un boeuf sur ses jarrets; mais au moindre mot de Suzanne, il rougissait. Suzanne, au contraire, avait une exquise délicatesse de formes et de traits; à quinze ans elle paraissait en avoir douze ou treize à peine; son visage pale, sa taille mince, ses membres frêles indiquaient une organisation ner
le prendre pour quelque déserteur, à son accoutrement qui tenait autant du civil que du militaire, si l'étranger n'avait été contrefait. On ne pouvait guère être soldat avec une bosse sur l'épaule, et Jacques pensa que ce devait être un colporteur. L'étranger suivait un sentier tracé par les mara?chers entre les plants de légumes, et se haus
ays, mon gar?o
eur, répond
. L'étranger avait un air qui imposait à Jacques, bien que le fils de Guillaume Grinedal ne se laissat point intimider facilement. Il parlait, regardait et a
pourras sans doute m'indiquer quelqu'un e
elqu'un-là devan
T
i-m
jeune! Sais-tu qu'il s'agit de faire au
e l'age; fournissez-moi seulem
sourit, pui
tif et ple
et bon oeil, il
le cheval n
n ormeau auquel il était attaché. Un frein lié sur ses naseaux l'empêchait de hennir. Jacques n'avait jamais vu un si bel animal, même dans les écuries de M. de Malzonvillie
il, au moins faut-il que t
Jacques, qui avait dé
n si fier cheval lui avait fa
où est le petit vi
e à peu près, sur la d
u bout d'un champ de seigle. Il y a quatre fenêtres avec une girouette en queue d'aronde sur le toit. Tu frapperas trois coups
e sa poche un petit portefeuille, prit
emanda-t-il brus
nsieur,
tant l'étranger tourna le crayon entre ses doigts; puis, prenant une résolution subite, il écrivit rapidement quelques
je ne comprend
nger s
e cette fa?on, tu ne serviras pas de fascine à quelque fossé... Cependant, aie toujours les yeux sur les oreilles de l'animal... il est fantasque; mais quand il est en humeur de faire
la bride au cheval,
une maison de braves gens où je puisse atte
contré, prenez la grande route et arrêtez-vous devant la première maison que vous trouverez sur votre droite. Vous la rec
s bien, dit l'étranger avec
après, l'étranger entrait dans le jardin de Guillaume Grinedal. A la vue d'un ét
dez-vous?
spita
erez; si vous avez soif, vous boirez; et pour si pauvre que j
es traits honnêtes, ridés par le travail, gardaient une expressi
; ma visite sera courte. Quand vo
'interrogea
s, pour les affaires de mon commerce, à Lille; le pays est mauvais, et j'ai pensé que votre fils pourrait, plus s?rement que moi, se ch
gés autour de lui, avec cette avide et farouche curiosité qui cherche mille détours pour se satisfaire et s'étonne de tout
ous vivons dans un temps où il faut s'entourer de précautions. Mais dans la maison d'un honnête homme il n
l'étranger
mais il ne faut point parler devant les enfants; les enfants ont le sens droit, ils comprennent et devinent; sit?t qu'on ouv
ger. Mordieu! je n'ai que faire de dissimuler avec vous.
savoir davantage. Que vous soyez Espagnol ou Fran?ais, vous n'en êtes pas moins un voyageur remis à ma garde. Ce toit vous protège. Si vous ête
an, et la rougeur passa sur son front comme un éclair. Mais repre
re d'un souvenir; mais, par le nom de mon père, j
assèrent encore; à la fin de la quatrième, l'inquiétude rapprocha la pointe de ses sourcils. Il marcha vers la fenêtre et l'ouvrit, prêtant l'oreille; la nuit était venue, et
? dit l'étranger brus
t brave co
onc un dép?t con
nt, mais il se ferai
pour votre fils,
blanche du chemin qui se noyait dans un horizon vague et sans bornes. Les mystères de la nuit emplissaient l'espace de bruits confus, rapides, incertains. Guillaume
. Oh! je donnerais mille louis p
loin que le bois dont les ombres épaisses coupaient l'horizon. La
avez-vous entendu? s'
illaume Grinedal, qui se jeta
ait l'oreille d'un père ou d'un proscrit pour les distinguer des mille bruits qui flo
dit le g
ent, dit le pauvre père. Ah! oui, maintenant, un bruit sourd,
nt! s'écria l'étra
yeux vers le ciel et pria. Le gentilhomme regardait dans l'espace, la tête penchée en avant:
e vois! Le cheval a des ai
saisit le bra
naissez-vous
murmuraient une action de graces. L'étranger retira sa main, et plein d'une religieuse émotion, souleva son chape
e! s'écr
ieux, le pressa
tout à coup, il y a du sang
balle a déchiré ma blouse, là, près de
jamais tu t'enr?les sous les drapeaux de Sa Majesté le roi Lou
ur la croup
né, hein? dit gaiement l'étranger en
bit du gentilhomme, dressa l'oreille à la vo
i? reprit l'étranger tou
t de Roquetoire, près de Blendecques, je suis tombé au milieu d'une bande de hussards et d'impériaux qui battaient l'estrade. Ils m'ont poussé vivement durant un
s'approchant de la fenêtre, il lut
rd, toi homme, dans quelque situation que nous nous trouvions l'un et l'aut
oublié, entre une litière fra?che et deux boisseaux d'avoine, les fati
nant de l'or. Prenez ma main, et serrez-la sans crainte. Sous quelque habit que je me cache, c'est, je vous le jure, la main d'un loyal gentilhomme. Quant à toi, mon ami Jacques, conserv
que tous les officiers du roi qu'il avait encore vus. Quand il lui prit la main, le coeur de Jacques battit à coups rapides, et lorsque, pressant les flancs de Phoebus, l'inconnu s'éloigna au galop, longtemps
l'enfant; l'étranger l
'est peut-être la Prov