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F. Chopin

Chapter 3 No.3

Word Count: 12853    |    Released on: 04/12/2017

el les nuances délicates, tendres, pales et changeantes, remplacent un coloris riche et vigoureux. à l'impulsion une et concordante de tout un peuple succèdent des impressions p

i grande, que les autres disparaissent pour lui faire

lus!... Dorénavant toutes les destinées ne sont que les débris flottants d'un immense naufrage. Les bras de l'homme ressemblent à un radeau portant sur leur faible charpente, une famille éplorée. Ce radeau est lancé en pleine mer, mer houleuse, aux vagues mena?antes prêtes à l'engloutir. Pourtant un port est toujours ouvert, un port est toujours là! Mais, ce port, c'est l'ab?me de la honte; ce port, c'est le refuge glacial que présente l'ignominie! Maint c?ur d'homme, lassé et épuisé, a peut-être songé à y trouver le repos désiré par son ame fatiguée. Vainement! à peine son reg

ent d'une mélodie populaire. Aussi, n'y a-t-il rien de surprenant à ce que la plupart d'entr'elles modulent dans leurs notes et dans les strophes qui y sont attachées, les deux tons dominants dans le c?ur du Polonais moderne: le plaisir de l'amour et la mélancolie du danger. Beaucoup de ces airs portent le nom d'un guerrier, d'un héros. La Polonaise de Kosziuszko est moins historiquement célèbre que la Mazoure de Dombrowski, devenue ch

, d'un héro?que et attrayant effet, entre le plaisir de l'amour et la mélancolie du danger, dont na?t le besoin de réjouir la misère, (cieszyc bide), qui fait rechercher un étourdissement enchanteur dans les graces de la danse et ses furtives fictions. Les vers qu'on chante sur ses mélodies, leur donnent en outre le privilège de se lier plus intimement que d'autres airs de danse à la vie des souvenirs. Des voix fra?ches et sonores les ont

sselants écrins. Dans quel autre cadre d'ailleurs que celui de ces danses, où il y a place pour tant de choses, pour tant d'allusions, tant d'élans spontanés, de bondissants enthousiasmes, de prières muettes, ses souvenirs personnels l'auraient-ils mieux aidé à créer d

dis que la contredanse est une sorte de passe d'armes au fleuret où l'on s'attaque et se pare avec une égale indifférence, où l'on étale des graces nonchalantes auxquelles ne répondent que de nonchalantes recherches; tandis que la vivacité de la polka devient aisément équivoque; que les menuets, les fandangos, les tarentelles, sont de petits drames amoureux de divers cara

obtenir la préférence; c'est devant lui qu'elle doit lui faire honneur; c'est à lui donc qu'elle cherche à plaire, puisque les suffrages qu'elle obtient, rejaillissant sur son danseur, deviennent pour lui la plus flatteuse des coquetteries. Au dernier instant, elle semble l

lité, défilant devant les spectateurs comme une revue, dont l'énumération ne le céderait guère en intérêt à celles qu'Homère et le Tasse font des armées prêtes à se ranger en front de bataille! Au bout d'une heure ou deux le même cercle se reforme pour terminer la danse dans une ronde d'une rapidité étourdissante, durant laquelle maintes fois, pour peu que l'on se sente entre soi, le plus ému et le plus enthousiaste des jeunes gens entonne le chant de la mélodie que joue l'orchestre. Danseurs et danseuses s'y joign

iseau qui va prendre son vol; glissant longtemps d'un seul pied, elle rase comme une patineuse la glace du parquet; puis, comme une enfant, elle prend son élan tout d'un coup, portée sur les ailes d'un pas de basque allongé. Alors ses paupières se lèvent et, telle qu'une divinité chasseresse, le front haut, le sein gonflé, les bonds élastiques, elle fend l'air comme la barque fend l'onde et semble se jouer de l'espace. Elle reprend ensuite son glissé coquet, considère les spectateurs, envoie quelques sourires, quelques parole

comme par un défi, quitte un instant sa danseuse comme pour la mieux contempler, tourne sur lui-même comme fou de joie et pris de vertige, pour la rejoindre peu après avec un empressement passionné! Les figures les plus multiples viennent varier et accidenter cette course triomphale, qui nous rend mainte Atalante plus belle que ne les rêvait Ovide. Quelquefois deux paires partent en même tem

ages, aussi bien que la majesté de celles qui n'ignorent point qu'elles sont les plus enviées. N'en est-il pas ainsi parce que, d'entre toutes, c'est la danse la plus chastement amoureuse? Les personnes dans

des lèvres qui savaient se plier à l'imploration après avoir été scellées par un silence hautain. Là, où de pareilles femmes règnent, que de fiévreuses paroles, que d'espérances indéfinies, que de charmantes ivresses, que d'illusions, que de désespoirs, n'ont pas d? se succéder durant

i bien convenus si le même sang avait coulé dans leurs veines, si l'amant ivre d'amour aujourd'hui ne devait point se transformer en ennemi, que dis-je? en persécuteur du lendemain! Que de fois ceux qui s'aimaient avec extase s'y sont donné rendez-vous à si longue échéance, que l'automne de la vie pouvait succéder à son printemps, tous deux croyant plut?t à leur fidélité à travers tous les remous de l'existence qu'à la possibilité d'un bonheur privé de la sanction paternelle! Que de tristes affections, secrètement nourries en ceux que sépara

onie, interrompus avec émotion, repris avec ces sous-entendus où excellent la délicatesse et la finesse slaves, ont abouti à de profonds attachements! Que de confidences y ont été éparpillées dans les plis déroulés de cette franchise qui se jette d'inconnu à inconnu, lorsqu'on est délivré d

intercalé des clairs-obscurs harmoniques aussi nouveaux que les sujets auxquels il les adaptait, pour peindre dans ces productions qu'il aimait à nous entendre appeller des tableaux de chevalet, les innomb

autant d'abandon que de malice, dans ces pays où la mazoure se danse avec le même entra?nement, le même abandon, le même intérêt à la fois amoureux et patriotique, depuis les palais jusqu'aux chaumières; dans ces pays où les qualités et les défauts propres à la nation sont si singulièrement répartis que, se retrouvant dans leur essence à peu près les mêmes chez t

Ici, les longues et glaciales terreurs des cachots d'une forteresse, les interrogatoires perfides et semés de pièges d'un juge abhorré quoique vénal, les steppes blancs de la Sibérie, silencieux et déserts, s'étendent devant les regards épouvantés et les c?urs frémissants, comme les tableaux d'une tapisserie aérienne sur les murs de toute salle de bal; depui

généralités servent à acérer l'interrogation, en la dissimulant; elles font écouter les plus évasives réponses, comme on écouterait le son rendu par un objet pour en reconna?tre le métal. Tous ces c?urs si s?rs d'eux-mêmes ne cessent de s'interroger, de se sonder, de se mettre à l'épreuve. Chaque jeune homme veut savoir s'il y a entre lui et celle qu'il fait dame de ses pensées pendant une soirée ou deux, com

demande s'il n'est point permis d'imiter le sort des K., des B., des L., des J., etc., qui vécurent à St. Pétersbourg comblés d'honneurs, tous en élevant leurs enfants dans l'attente du jour où ils tireront l'épée contre les ma?tres de la veille, la femme saisit le c?ur de l'homme en ses paroles br?lantes, comme une mère saisait la tête de son enfant en ses paumes fiévreuses et la tournant vers le

où les cha?nes d'une femme font trouver légères les cha?nes de la prison et de la kibitka. Cet homme et cette femme ne reverront peut-être jamais leur partner; pourtant, l'un aura déterminé le sort de l'autre en lui jetant dans l'ame ces cris que nul n'entendait, mais qui, à partir de ce jour, la rongeaient ou la vivifiaient comme des morsures de feu, en lui répétant: Patrie, Honneur, Liberté! Liberté, liberté s

aient pas de l'imposer, en rencontraient toujours qui ne craignaient pas de l'accepter. S'il y en eut qui ont pactisé avec le vainqueur, (plus pour la forme que pour le fond), combien n'y en eut-il pas qui n'ont jamais voulu pactiser, ni pour le fond, ni pour la forme! Ils se sont soustraits à tout pacte, même à ce pacte tacite qui ouvrait les portes de toutes les ambassades et de toutes les cours d'Europe, à la seule condition de ne jamais laisser entendr

r par excellence, il devient un épouvantail pour ses pairs; lui, catholique fervent, martyr de sa foi, il devient la terreur de son pontife, un embarras pour son église; lui, par essence homme de salon, causeur spirituel, convive exquis, il semble un homme de rien à écarter poliment! N'est-ce point là un calice d'amertume? N'est-ce point là un sort plus dur à affronter qu'un combat glorieux, qui ne se prolonge pas duran

tes dans la morgue des dames de cour sur lesquelles resplendit tout l'éclat d'une faveur impériale, insolentes avec préméditation, cruelles avec inconscience, se croyant adulées sans se sentir ha?es, imaginant tr?ner et régner, sans apercevoir qu'elles sont raillées et tournées en dérision par ceux qui ont assez de sang au c?ur, assez de feu dan le sang, assez de foi dans l'ame, assez d'espoir dans l'avenir, pour attendre des g

fois qu'elles passent en tourbillonnant devant elle. Ce qui était odieux, elles le rendent risible, en essayant de singer les grands airs des grandes dames. à observer la vulgarité des formes mongoles, la disgrace des traits kalmouks, qui impriment encore leurs traces sur ces plates figures, on songe involontairement aux longs siècles durant lesquels les Russes dure

n troupeau seigneurial, ne comprennent rien à l'atmosphère où elles sont plongées. Elles ne voient ni les flammes de l'héro?sme, précurseurs de la conflagration, monter en langues étroites et frémissantes jusqu'aux plafonds dorés et là, former une vo?te de sombres prophéties sur leurs têtes lourdes et vid

n'ait jamais été carbonisé par le regard de l'une d'elles, noir comme la nuit ou bleu comme le ciel d'Italie, pour qui il se serait damné... oui... cent fois damné... mais non perdu aux yeux du czar!... Car devant la faveur, la bassesse de l'homme et la bassesse de la femme russes sont aussi équivalentes que la livre de plomb et la livre de plume, ce qu'

ui voudrait s'y fier, car à c?té de lui il y a tout un brasier d'élément mongol et kalmouk qui renifle la rapine. Cette étincelle réunie à ce brasier font, que le vainqueur ne se contente pas de larmes et de sourires sans argent, ni ne veut non plus de l'argent qu'avec l'assaisonnement des larmes et des sourires! Qui dira tous les drames qui dans

onté, de la pitié, de l'honneur; l'homme espère toujours dénationaliser la femme jusqu'à lui faire oublier la pitié, la bonté, l'honneur. à ce double jeu chacun s'enflamme et, comme on ne se rencontre guère ailleurs, c'est durant la mazoure qu'on épuise toutes ses ressources, ses stratagèmes, ses assauts, ses embuscades et ses silencieuses victoires. Le bal et la danse

de la noblesse[9], c'est le knout et la mort, qui attendent peut-être celui qu'une s?ur, une fiancée, une amie, une compatriote inconnue, une femme douée du génie de la compassion et de la ruse, ont le pouvoir de perdre ou de sauver durant les fugitives amours de deux mazoures. Dans l'une, ces amours s'ébauchent; la lutte commence, le défi est jeté. Durant les longs a parte qu'elle autorise, ciel et terre sont remués sans que l'interlocuteur sache souvent ce qu'on veut de lui avant le jour, (d

oir accepter une place près de l'orchestre, dont les rumeurs réduisent toutes les paroles à des murmures de voix basses, à des souffles br?lants plus compris qu'articulés, ou bien d'entendre qu'elle ordonne de poser sa chaise devant le canapé des matrones qui devinent tous les jeux de physionomie. Seuls, le Polonais et la Polonaise savent à l'avance que, dans une mazoure, l'un peut perdre une estime et l'autre conquérir un dévouement! Mais, le Polonais sait aussi que dans ce tête à tête public, ce n'est pas lui qui domine la situation. S'il veut plaire, il craint; s'il aime, il tremble. Dans l'un ou l'autre cas, qu'il espère éblouir ou toucher, charmer

ur à tour réelle et apparente, en se réservant d'étranges répliques qui la font prendre, aussi souvent à tort qu'à raison, pour une espèce de voile bariolé, dont il suffirait de déchirer le tissu afin de découvrir plus d'une qualité dormante ou enfouie sous ses plis. Il advient de cette sorte que l'éloquence n'est fréquemment qu'un grave badinage, qui fait tomber des paillettes d'esprit comme une gerbe de feux d'artifice, sans que la chaleur du discours ait rien de sérieux. On cause avec l'

venimeuse dont la seule haleine est réputée pestiférée,-comment chaque homme ne serait-il pas une énigme indéchiffrable à tout autre qu'à une femme aux intuitions divinatrices, qui veut devenir son ange-gardien en le retenant sur la pente des conspirations ou en le préservant des séduisants appats de la trahison? Dans ces entretiens pailletés d'or et de cuivre, où le vrai rubis brille à c?té du faux diamant, comme une goutte de sang pur mise en balance avec un argent impur; où les réticences inexplicables peuvent aussi bien envelopper d'ombre la pudeur d'une vie qui se sacrifie, que l'impudeur d'une lacheté qui se fait récompenser,-voire même le double jeu d'un

mment changer de costume à la vérité et à la fiction, à les promener toujours déguisées l'une pour l'autre, comme des pierres de touche d'autant plus s?res qu'elles sont moins soup?onnées; cette verve qui aux plus chétives occasions dépense avec une prodigalité effrénée un prodigieux esprit, comme Gil Blas usait à trouver moyen de vivre un seul jour autant d'intelligence qu'il en fallait au roi des Espagnes pour gouverner ses royaumes; cette verve impressionne aussi péniblement que les jeux où l'adresse inou?e des fameux escamoteurs indiens fait voler et étinceler

qui ne permet jamais d'en arrêter les contours, d'en fixer les lignes, d'en reconna?tre l'exacte et future portée, les rendant ainsi toutes complexes, indéfinissables, insaisissables, imprégnées à la fois d'une terreur vague et cachée, d'un

et à tous les peuples; mais ces apparitions sont rares, toujours et partout. Pour la plupart, c'est une originalité pleine de variété qui les distingue. Moitié almées, moitié Parisiennes, ayant peut-être conservé de mère en fille le secret des philtres br?lants que gardent les harems, elles séduisent par des langueurs asiatiques, des flammes de houris dans les yeux, des indolences de sultanes, des révélations d'indicibles tendresses fugitives comme l'éclair, des gestes naturels qui caressent sans enhardir, des mouvements distraits dont la lenteur enivre, des poses inconscientes et affaissées qui distillent un fluide magnétique. Elles séduisent par cette souplesse des tailles qui ne connaissent pas la gêne et que l'étiquette ne parvient jamai

pieux respect, beaucoup d'entr'elles, mystérieusement sublimes, dévouent à l'obscurité leurs plus beaux sacrifices, leurs plus saintes vertus. Mais, quelqu'exemplaires que soient les mérites de leur vie domestique, jamais tant que dure leur jeunesse, (et elle est aussi longue que précoce), ni les misères de la vie intime, ni les

ent un service, qui les a dénigrées, devient leur ami, qui a traversé leurs desseins une fois, le répare sans s'en douter en les servant cent fois. Le dédain intérieur que leur inspirent ceux qui ne les devinent pas, leur assure cette supériorité qui les fait régner avec tant d'art sur tous les c?urs qu'elles réussissent à flatter sans adulation, à apprivoiser sans concessions,

étique compréhension d'un idéal qu'elles font miroiter dans leurs entretiens, comme une image qui passerait incessamment dans une glace et qu'elles donnent pour tache de saisir. Méprisant le fade et trop facile plaisir de plaire seulement, elles voudraient avoir celui d'admirer ceux qui les aiment; de voir deviné et réalisé par eux un rêve d'héro?sme et de gloire qui ferait de chacun de l

ait trop simple et trop charnel), ni à l'allemande, (ce serait trop savant et trop froid), encore moins à la fran?aise, (ce serait trop vaniteux et trop frivole); on y fait de l'amour une poésie, en attendant qu'on en fasse un culte. Il forme la poésie de chaque bal et peut devenir le culte de la vie entière. La femme aime l'amour pour faire aimer ce qu'elle aime: avant tout son Dieu et sa patrie, la liberté et la

ité, de ces aspirations qui savent bien ce qu'elles veulent, mais ne trouvent pas toujours qui leur réponde, tiennent parfois ces femmes charmantes dans de longues alternatives entre le monde et le clo?tre, où il est peu d'entr'elles qui, à quelque instant de sa vie, n'ait sérieusement ou amèrement songé à se réfugier. Beaucoup, non moins illustres par leur naissance que par leur renommée dans le monde, y on

mieux faire que de leur appliquer cette courte phrase: I do tańca, i do ro?ańca! On ne peut leur trouver de meilleur éloge, parce que le Polonais né, bercé, grandi, vivant entre des femmes dont on ne sait si elles sont plus belles quand elles sont charmantes ou plus charmantes quand elles ne sont pas belles; le Polonais ne se résignerait jamais à

est un monstre si odieux qu'il ne devine même pas les ignobles écailles qui se cachent au bas de sa ceinture, artificieusement voilées. Qu'en advient-il? Il tombe dans ses pièges et, quand il y est tombé, il est perdu pour sa génération, ce qui fait croire que les Polonais s'en vont et qu'il ne reste plus que des Polonaises! Quelle erreur! En f?t-il ainsi, la Pologne n'aurait point à pleurer ses fils pour toujours. Comme cette illus

ais; cela est si aisé! On exagère leurs défauts, on a soin de taire leurs qualités, leurs souffrances surtout. Où donc est la nation qu'un siècle de servitude n'a point défaite, comme une semaine d'insomnie défait un soldat? Mais, quand on aura dit tout le mal imaginable des Polonais, les Polonaises se demanderont toujours: Qui donc sait aimer comme eux? S'ils sont souvent des infidèles, prompts à adorer toute divinité, à br?ler leur encens devant chaque miracle de beauté, à adorer chaque jeune astre nouvellement monté sur l'horizon, qui

mtesses courtisanes, des ambassadrices juives, des grandes dames aux gages d'une grande puissance, des espionnes de haute naissance, des voleuses de bonne maison dérobant le c?ur, les secrets, l'honneur, le patrimoine de ceux dont elles recevaient l'hospitalité! Il ignorait que sous peu on aurait formé à l'intention des grands noms de son pays, à l'intention des fils de mères incorr

oux, à railler le parvenu barbare qui prétend faire oublier à l'Europe somnolente le mécanisme asiatique de sa savonnette à vilain. Alors, alors, l'homme aimait quand il se sentait aiguillonné au bien et béni par la piété, fier des grands sacrifices, entra?né aux grandes espérances par une de ces femmes dont le c?ur a pour note dominante l'apitoiement. Car, en toute Polonaise, chaque tendresse jaillit d'une compatissance; elle n'a rien à dire à celui qu'ell

lus précieux des encens adressé à cette ?fille d'une terre étrangère, ange par l'amour, démon par la fantaisie, enfant par la foi, vieil

onnent pas; elles sont trop heureuses pour en deviner le douloureux secret. Divines chatteries en effet, généreuses et avares à la fois, imprimant au c?ur épris l'ondoiement indécis et ber?ant d'une nacelle sans rames et sans agrès. Les hommes en sont choyés par leurs mères, calinés par leurs s?urs, enguirlandés par leurs amies, ensorcelés par leurs

n varié d'age et de beauté, ancienne sylphide réalisée... Flore nouvelle, délivrée du joug des saisons...[15]-Le poète avoue que, poursuivi dans ses rêves, enivré par le souvenir de cette apparition, il n'osa pourtant la revoir. Il sentait, vaguement, mais indubitablement, qu'en sa présence il cessait d'être un triste René, pour grandir selon ses v?ux, devenir ce qu'elle voulait qu'il f?t, être exhaussé et fa?onné par elle. Il fut assez fat pour prendre peur de ces vertigi

ment? aux yeux d'une société civile, où la sagesse des Nestor politiques croyait assurer ?l'équilibre européen?, en traitant les peuples comme ?une expression géographique?! Les autres nations ne se doutèrent même pas qu'il pouvait y avoir quelque chose à admirer en le vénérant, dans les séductions de ces sylphides de bal

père répéter: ?la richesse a cela de bon que, donnant quelque chose à sacrifier, elle sert de piédestal à l'exil!...?-En Italie, on ne comprenait rien à ce mélange de culture intellectuelle, de lectures avides, de science ardente, d'érudition virile, et de mouvements prime-sautiers, effarés, convulsifs parfois, comme ceux de la lionne pressentant dans chaque feuille qui remue un danger pour ses petits.-Les

evoir une silhouette de walkyrie, c'est qu'elle se dégageait des vapeurs de sang qui depuis un siècle planaient sur la patrie! Par ainsi, ces poètes et ces littérateurs ne saisirent point la dernière formule de cet idéal dans sa parfaite simplicité. Ils ne se figurèrent point une nation de vaincus qui, encha?née et foulée aux pieds, proteste contre l'éclatante iniquité au nom du sentiment chrétien. Le sentiment d'une nation, par quoi s'exprime-t-il?-N'est-ce point par la poésie et l'amour

es petits faits de l'analyse, reconstruire leur large synthèse. Dans une émotion éblouie, la poésie fran?aise crut dépeindre la Polonaise en lui jetant à la face, comme une poignée de pierreries multicolores, non serties, une poignée d'épithètes sublimes et incohérentes. Elles sont précieuses

ou à la ville, régnant sur ses palais ou sur ses champs, était grande dame. Elle l'était par suite de la situation que la société lui préparait, bien plus encore que par la noblesse de son sang et l'orgueil de son écusson. Les lois tenaient, il est vrai, sous une tutelle rigoureuse tout le sexe faible, (qui devient si souvent le sexe fort au milieu des poignantes péripéties de la vie), y compris les ?hautes et puissantes chatelaines?, que par respect et déférence on appelait bia?

bornes dans la vie privée, où chaque bien était leur attribut. Toute la dignité de la vie de famille, toute la douceur de la vie domestique leur étaient confiées; elles gouvernaient en souveraines ce noble et important apanage, d'où elles étendaient leur pieuse et pacificatrice influence sur les affaires publiques. Car, elles étaient dès leur première adolescence les compagnes de leur père, qui les initiait à ses poursuites et à ses inquiétudes, aux difficultés et aux gloires de la res publica; elles

ence sous-minèrent la Pologne et furent les auteurs de sa ruine. En perdant ces males vertus, dont Montesquieu dit que seules elles soutiennent les états libres, et qui effectivement avaient soutenu la Pologne durant huit siècles!... les Polonais perdirent leur patrie. Les Polonaises étant plus fermes en la foi, moins besogneuses d'argent dont elles ne connaissaient pas le prix n'ayant pas eu l'habitude de le manier, moins accessibles à l'immoralité par une horreur innée et instinctive de l'impudeur, elles résis

idéal de la Polonaise actuelle, plus émouvant que ne le rêva jamais poète énamouré. Sur le premier plan se dessinent l'épique et royale figure de Gra?yna, le sublime profil de la solitaire et secrète fiancée de Wallenrod; la Rose des Dziady, la Sophie de Pan Tadeusz. Autour d'elles, que de têtes charmantes et touchantes ne voit-on pas se grouper! On les rencontre à chaque pas, au milieu des sentiers bordés de roses que dessine la poésie de ce pays, où le mot de poète n'a point cessé de correspondre à celui de prophète: wieszcz! Dans ces vergers pleins de cerisiers en fleur; dans ces bois de chênes pleins d'a

dessine la fantaisie; mortelles dépressions de joies étiolées qui naissent mourantes, roses noires, fleurs de deuil; ou bien, roses d'hiver, blanches comme la neige qui les environne, attristant par le parfum même des tremblants pétales que le moindre souffle fait tomber de leurs frêles tiges. étincelles sans reflet qu'allument les vanités mondaines, semblables à l'éclat de certains bois morts qui ne reluisent que dans l'obscurité; plaisirs sans passé ni avenir, ravis à des rencontres de hasard, comme la conjonction fortuite de deux astres lointains; illusions, go?ts ine

n assaut; on entend à travers le rhythme de la danse, les soupirs et les adieux défaillants dont elle cache les pleurs. Quelques autres semblent révéler les angoisses, les peines et les secrets ennuis, apportés à des fêtes dont le bruit n'assourdit pas les clameurs du c?ur. Ailleurs encore, on saisit comme des terreurs étouffées: craintes, pressentiments d'un amour qui lutte et qui survit, que la jalousie dévore, qui se sent vaincu, et qui prend en pi

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