Picciola
mouvoir et de penser; mais dès le troisième jour, une amélioration sensible était survenue; et si, avec sa faiblesse, il lui fallait encore garder le lit, du moins
ort, lui que la science humaine y avait condamné. Dans l'impuissance où il se trouve d'appliquer les forces de sa raison pour éclaircir ce point mystérieux, c'est avec un sentiment de superstition qu'il s'attache de plus en plus à sa Picciola. Sa reconnaissance pour cet être inerte,
ons, d'incompréhensibles sympathies qui rapprochent l'homme de la plante. Celui qui refuse encore de proclamer Dieu va to
s, se faisait jour malgré eux, tout en subissant l'empreinte bizarre de leurs pensées. L'hommage qu'ils arrêtaient dans son essor vers le ciel retombait sur la terre. Ils prétendaient juger et non croire; et leur génie, étroit dans sa grandeur, rétrécissant l'horizon devant eux, ne leur permettait de saisir que quelques-unes des combinaisons du Grand-Tout. Ils négligeaient l'ensemble pour
ne; la verveine des Gaulois, le lotus des Grecs, les fèves des pythagoriciens, la mandragore des prêtres hébreux. Il se rappelle le campac azuré des Persans, qui ne cro?t pour eux que dans le Paradis; l'arbre Touba, ombrageant le tr?ne céleste de Mahomet; le magique Camalata, le verdoyant Amrita, auxquels les Indiens voient suspendus des fruits d'ambroisie et de volupté. Il attache enfin un sens symbolique à cet usage des Japonais, donnant pour pièdestal à leurs divinités des héliotropes ou des nénuphars, et faisant na?tre
vient jusqu'à comprendre la vive tendresse que Xerxès, au rapport d'élien et d'Hérodote, ressentit pour un platane, le caressant, le pressant d
sa chambre, dont prudemment il n'avait pas franchi le seuil depuis sa maladie, lors
Picciola, Picciole
crie Charney.
eux, que la matinée n'était pas assez avancée, que l'air était frais, qu'une rechute fait rarement grace: tout fut inutile. La s
tout cela. Un miroir, jusqu'à cet instant oublié dans sa précieuse cassette, en est tiré; il se rase soigneusement, il se rase pour la voir en fleur! C'est sa sortie de convalescence, la visite du malade à son médecin, de l'obligé à sa bienfaitrice, de l'amant à sa ma?tresse! Et lorsqu'il s'est ajusté, les yeux fixés sur la gla
la petite cour, soit l'influence de l'air pur et de la lumière du ciel, soit le privilége de ces facultés vives et neuves dont sont redoués les convalescens, il lui
comme une lumineuse auréole. Charney la contemple avec transport; il craint de la ternir de son souffle, ou de la flétrir en y portant la main. Il ne songe plus à l'analyser, à l'étudier; il l'admire, il la savoure de la vue et de l'odorat. Mais bient?t une autre idée vient le distraire de celle-là, et ce n'est pl