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Oeuvres Completes De Alfred De Musset (Tome Sixieme)

Chapter 3 No.3

Word Count: 1659    |    Released on: 06/12/2017

t de réflexion. Son humeur n'en fut pas altérée; seulement, quand madame d'Ennery, selon sa c

ns la force du terme, ce qu'on appelle une jeunesse orageuse; en avouant le tiers de la vérité, elle était déjà très divertissante, et avec sa nièce, après d?ner, elle en avouait quelque fois la moitié. Il est vrai que tous les matins elle se réveillait avec l'intention de ne plus rien dire, et de reprendre

me un manuscrit précieux où il manque nombre de feuillets, que l'intelligence du lecteur doit remplacer; le monde lui apparut sous un nouvel aspect; elle vit que, pour faire mouvoir les marionnettes, il fallait conna?tre et saisir les fils. Elle prit dans cette pensée une indulgence pour les au

sagesse reconnue, trouvait moyen de plaire partout. Il semblait qu'elle se f?t dit: Puisque c'est ainsi que va le monde, eh bien! nous le prendrons comme il est. Elle avait deviné la vie, et pendant un an, vous vous en souvenez, il n'y eut pas de plaisir sans elle. On a cru et on a dit, je le sais, qu'un changement si extraordinaire n'avait pu être fait que par l'amour, et on a

o, Marion Delorme.

dèle au parti qu'il servait, il ne sortit plus que pour faire de rares visites dans le faubourg Saint-Germain. Au milieu de ces tristes circonstances, Emmeline tomba malade; sa santé délicate fut

être sans voir la lumière de sa lampe. Là se rassemblaient quelques amis; comme les gens d'élite se cherchent, l'h?tel de Marsan fut bient?t un lieu de réunion très agréable, que l'on n'abordait ni trop difficilement ni trop aisément, et qui eut le bon sens de ne pas devenir un bureau d'esprit. M. de Marsan, habitué à une

, quand elle cherchait ce qui lui manquait, elle ne trouvait rien. Il ne lui venait pas à la pensée qu'ont p?t aimer deux fois dans sa vie; sous ce rapport, elle croyait avoir épuisé son c?ur, et M. de Marsan en était pour elle l'unique dépo

r quelque chose; elle fit elle-même pour sa loge un petit tabouret en tapisserie qui était un chef-d'?uvre; enfin, quand tout fut décidément achevé, quand il n'y eut plus moyen de rien inventer, elle se trouva seule, un soir, dans son coin chéri, en face du Don Juan de Mozart. Elle ne regardait ni la salle ni le théatre; elle éprouvait une impatience irrésistible; Rubini, madame Heinefetter et mademoiselle Sontag chantai

mte. Elle suivait les mouvements de cette noble figure, qu'elle avait vue si belle à dix-huit ans lorsqu'il s'était jeté au-devant de son cheval. M. de Marsan

coup ce jeu? demanda

pour passer le temp

ua sans rega

ave, se disait-elle, il m'aime. Cependant son c?ur battait avec violence; elle écoutait le bruit de la pendule, et la vibration monotone du balancier lui é

ti qu'elle aimait. Le reste lui sembla un rêve confus, une succession de journées uniformes comme le mouvement du balancier. Elle posa sa main sur son front, et sentit un besoin invincible de vivre; dirai-je de souffrir? Peut-être. Elle e?t préféré en cet instant la souffrance à sa tristesse. Elle se dit qu'à tout prix elle voulait changer son exi

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