Oeuvres Completes De Alfred De Musset (Tome Sixieme)
vers d'un peu exagéré et d'un peu plus que vrai, était devenu vrai dès que la comtesse y avait touché. Elle n'avait cependant rien répondu, et, devant tant de témoins, impossible de l'inte
sommeil, il retourna chez la comtesse; il apprit qu'elle v
ée d'avoir touché si vite un si noble c?ur. Les volets fermés, la cour de l'h?tel déserte, quelques domestiques qui chargeaient un fourgon, ce départ précipité, cette sorte de fuite, tout cela le troubla et l'étonna. Il rentra chez lui à pas lents; en un quart d'heure, il était devenu un autre homme. Il ne prévoyait plus rien, ne calculait rien; il ne savait plus ce qu'il avait fait la veille, ni quelles circon
à la première parole de Gilbert, elle vit qu'il n'était pas plus rassuré qu'elle-même. Au lieu de lui toucher la main comme il faisait d'ordinaire, il s'assit d'un air plus timide et plus réservé qu'auparavant. Ils restèrent seuls environ une heure, et il ne fut question ni des stances, ni de l'amour qu'elles exprimaient. Quand M. de Marsan
ent qu'il n'était pas facile de faire obéir, et il semblait qu'elle voul?t exposer sa vie; elle balan?ait, en riant, sa cravache au-dessus de la tête de l'animal inquiet, et elle ne put résister au singulier plaisir de le frapper sans qu'il l'e?t mérité; elle le
faisait un pas, il se rangeait pour la laisser passer, comme s'il e?t craint de toucher sa robe. Le troisième jour au soir, il avait annoncé son départ pour le lendemain matin; il fut question de valse en prenant le thé, et de l'ode de Byron sur la valse. Emmeline remarqua que, pour parler avec tant d'animosité, il fallait que le plaisir e?t excité bien vivement l'envie du poète qui ne
yer. Mais je confesse que celui que je cite me para?t faux cent fois dans l'application, pour une fois qu'il se trouvera juste, tout au plus à l'usage de ces gens aussi patients que résignés, aussi résignés qu'indifférents. Qu'on tienne ce langage en paradis, que les saints se disent entre eux que ce qui est différé n'est
traverser leur entretien. Je vous ai dit qu'il leur arrivait continuellement d'exprimer en même temps, et dans les mêmes termes, leurs pensées, leurs sensations; ce soir-là ils n'étaient d'accord sur rien, et par conséquent tous deux de mauvaise foi. Emmeline passait en revue certaines femmes de sa connaissance. Gilbert en parla avec enthousiasme; et elle en disait du mal à proportion. L'obscurité vint; il se fit un silence. Un domestique entra, apportant une l
mouvement à faire battre le c?ur, puis s'arrêtant tout à coup comme si la respiration lui e?t manqué, for?ant le son et le laissant s'éteindre. Nulles paroles n'égaleront jamais la tendresse d'un pareil langage. Gilbert é
main; elle la prit et se releva en riant; il était pale comme un mort, craignant qu'elle ne se f?t b
it-il, que je m'effraye de vous voir tomber?-Bah! répondait-elle, c'est un effet nerveux; ne croyez-vous pas que j'en suis reconnaiss
purent retenir quelques larmes; Emmeline se leva aussit?t et fut s'asseoir au fond de la chambre, dans un coin obscur. Il s'approcha d'elle et lui reprocha sa dureté. C'était le tour de la comtesse à ne pouvoir répondre. Elle restait muette et dans un état d'agitation impossible
l se trompait, il la trouva calme et indulgente, et le premier mot de la comtesse fut qu'elle l'attendait. Mais elle lui annon?a fermement qu'il leur fallait cesser de se voir-Je ne me repens pas, lui d
, et de lui prouver du moins par là quelle estime il avait pour elle. Il lui répondit qu'il obéirait et qu'il quitterait Paris pour quelque temps; elle lui demanda où il comptait aller, et lui promit de lui écrire. Elle voulut qu'il la conn?t
u résister à ce qui était possible. J'espère que vous ne verrez pas dans ma conduite une coquetterie que je n'y ai pas
amais irréparable. Sans doute, je guérirai en apparence, et il est presque certain que dans quelque temps je reprendrai mon existence habituelle; mais ma raison même dira toujours que vous eussiez fait le bonheur de ma vie. Ces vers que vous me rendez ont été écrits comme par hasard, un instant
i que vous le ferez. Le mensonge m'est insupportable, et hier soir, après votre départ, j'ai fai
main respectueusement
Romance
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