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Voyage en Orient

Voyage en Orient

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Chapter 1 LES MARIAGES COPHTES

Word Count: 15878    |    Released on: 06/12/2017

SQUE ET

ssir ce frêle tissu. Ce sont des nonnes gracieuses et coquettes qui, se consacrant à un seul époux, ne sont pas fachées toutefois de donner des regrets au monde. Mais l'égypte, grave et pieuse, est toujours le pays des énigmes et des mystères; la beauté s'y entoure, comme au

sent pour être prisonnières, les bazars, les rues et les jardins nous les présentent par milliers, marchant seules à l'aventure, ou deux ensemble, ou accompagnées d'un enfant? Réellement, les Européennes n'ont pas autant de liberté: les femmes de dis

l'épaule, des pieds nus chargés d'anneaux que la babouche abandonne à chaque pas, et dont les chevilles résonnent d'un bruit argentin, voilà ce qu'il est permis d'admirer, de deviner, de surprendre, sans que la foule s'en inquiète ou que la femme elle-même semble le remarquer. Parfois les plis flottants du voile quadrillé de blanc et de bleu qui couvre la tête et les épaules se dérangent un peu, et l'éclaircie qui se manifeste entre ce vêtement et le masque allongé qu'on appelle borghot laisse voir une tempe gracieuse où des cheveux bruns se tortillent en boucles serrées, comme dans les bustes de Cléopatre, une oreille petite et ferme secouant sur le col et la joue des grappes de sequins d'or ou quelque plaque ouvragée de tu

femme qui se sent remarquée trouve généralement le moyen de se laisser voir, si elle est belle. Celles qui ne le sont pas savent mieux maintenir leurs voiles, et l'on ne peut leur en vou

e au Caire, j'étais mortellement triste et découragé. En quelques heures de promenade sur un ane et avec la compagnie d'un drogman, j'étais parvenu à me démo

e des Mille et une Nuits, la capitale

oule en haillons, l'encombrement des chiens, des chameaux et des anes, aux approches du soir

fermé de lourdes portes comme au moyen age, conserve encore la physionomie qu'il avait sans doute à l'époque de Saladin; de longs passages vo?tés conduisent ?à et là d'une rue à l'autre; plus souvent on s'engage dans une voie sans issue, il faut revenir. Peu à peu tout se ferme; les cafés seuls sont éclairés encore, et les fumeurs assis sur des cages de palmier, aux vagues lueurs de veilleuses nageant dans l'huile, écoutent quelque longue

me portait en terre d'une manière à la fois grave et burlesque, avec des chantres de paroisse et des buveurs couronnés de pampre; une sorte de gaieté patriarcale et de tristesse mythologique mélangeait ses impressions dans cet étrange concert, où de lamentables chants d'église formaient la base d'un air bouffon propre à marquer les pas d'une danse de corybantes. Le bruit se rapprochant et grandissant de plus en plus, je m'étais levé tout engourdi encore, et une grande lumière, pénétrant le treillage extérieur de ma fenêtre, m'apprit enfin qu'il s'agissait d'un spectacle tout matériel. Cependant ce que j'avais cru rêver se réalisait en partie: des hommes presque nus, couronnés comme des lutteurs antiques

curiosité, et je voulus, quoi qu'il arrivat, poursuivre le cortége et l'observer plus à loisir. Mon drogman Abdallah, à qui je communiquai cette idée, fit semblant de frémir de ma hardiesse, se souciant peu de courir les rues au milieu de la nuit, et me parla

OCE AUX

guidés ou trompés de temps en temps par quelques sons lointains de cornemuse ou par des éclats de lumière reflétés aux angles des carrefours. Enfin nous atteignons la porte d'un qu

é, élevées sur des perches et couvertes d'ornements repoussés et d'inscriptions, reflétaient ?à et là l'éclat des lumières. Ensuite marchaient les chanteuses (oualems) et les danseuses (ghawasies), vêtues de robes de soie rayées, avec leur tarbouch à calotte dorée et leurs longues tresses ruisselantes de sequins. Quelques-unes avaient le nez percé de longs anneaux, et montraient leur visage fardé de rouge et de bleu, tandis que d'autres, quoique chantant en dansant, restaient soigneusement voilées. Elles s'accompagnaient en général de cymbales, de castagnettes et de tambours de basque. Deux longues files d'esclaves venaient ensuite, portant des coffres et des corbeilles où brillaient les présents faits à la mariée par son époux et par sa famille; puis le cortége des invités, les femmes au milieu, soigneusement drapées de leurs longues mantilles noires et voilées de masques blancs, comme des personnes de quali

avais pas fait attention que, depuis quelques moments, des esclaves parcouraient la foule en versant un liquide clair dans de petites tasses qu'ils distribuaient à mesure. Un grand égyptien vêtu de rouge, et qui probablement faisait partie de la famille, présidait à la distribution et recevait les remerc?ments des buveurs. Il n'était plus qu'à deux pas de moi, et je n'avais nulle idée du salut qu'il fallait lui faire. Heureusement, j'eus le temps d'observer tous les mouvements de mes voisins, et, quand ce fut mon tour, je pris la tasse de la main gauche et m'inclinai en portant ma main droite sur le c?ur, sur le f

leu, se remirent en foule à sa suite avec leurs gloussements sauvages, et le

cérémonie, je lis un signe pour appeler mon drogman, qui était allé un peu plus loin se remettre sur le

s la maison, me

ondrai-je, si

réponse à tout.... Et, d'ailleurs, je

ort poli et une nation tout au plus policée. Le mot tayeb veut dire tour à tour: Très-bien, ou voilà qui va bien, ou cela est parfait, ou à votre service, le ton et surtout le geste y ajoutant des nuances infinies. Ce moyen me paraissait beaucoup plus s?r, au reste, que celui dont parle un voy

sur le fond orange des appartements éclairés et pleins de monde. Il fallut s'arrêter et prendre place sous les galeries intérieures. Les femmes seules montaient dans la maison, où e

manquer d' usage. D'ailleurs, la partie la plus brillante de la fête se passait dans la cour, où les danses se démenaient à grand bruit. Une troupe de danseurs nubiens exécutaient des pas étranges au centre d'un vaste cercle formé par les assistants; ils allaient et venaient, guidés par une femme voilée et vêtue d'un manteau à larges raies, qui, tenant à la main un sabre recourbé, semblait tour à tour menacer les danseurs et les fuir. Pendant ce temps, les oualems ou almées accompagnaient la danse de leurs chants en frappant avec les doigts sur des tambours de terre cuite (tarabouki) qu'un de leurs bras tenait

uelques mots d'un air fort civil; je répondis par le victorieux tayeb, qui parut le satisfaire

dernier, à monter dans sa

propos de pousser plus loin l'aventure. Il est vrai que la mariée et ses amies se montrent alors avec les brillants costumes que dissimulait le voile noir qu'elles ont porté dans les rues; mais je n'étai

le drogman, vous auriez

mme

la c

haute gravité; le spectacle en question devait se composer simplement de petites scènes comiques jouées par des hommes, et que l'on peut comparer à nos proverbes de société.

moutons sur le seuil de la porte avant le passage de l'épousée; il parla aussi d'une autre cérémonie dans laquelle on brise une boule de sucrerie

e; chaque assistant tient à la main sa bougie ou son flambeau, et le diadème de l'épouse n'est pas moins chargé de diamants et de rubis que celui de fille d'un pacha. Où chercher ailleurs une égalité plus réelle? Cette jeune égyptienne, qui n'est peut-être ni belle sous son voile ni riche sous ses diamants, a son jour de gloire où elle s'avance radieuse à travers la ville qui l'admire et lui fait cortége, étalant la pourpre et les joyaux d'une reine, mai

DROGMAN

avec une barque à ses ordres, ayant un petit noir pour porter sa longue pipe et un drogman plus jeune pour faire cortége. Une longue tunique blanche couvrait ses habits et faisait ressortir le ton de sa figure, où le sang nubien colorait un masque emprunté a

r lui, pour sa suite et pour moi, et me conduit tout droit à l'h?tel d' Angleterre, où l'on veut bien me recevoir moyennant soixante piastres par jour;

bdallah (c'est ainsi que s'appelait le personnage) ne vit aucune difficulté à remercier son jeune collègue; quant au petit noir, i

s de la place de l'Esbekieh; j'arrête cette belle ardeur en apprenant

?tel Waghorn, dans le quartier

un h?tel qui ne

vez l'h?tel fran

lon

vous y accompagner; ma

urq

ne co?te par jour que quarante

rai très-

la ville; je sers ordinairement MM.

pays où tout est environ six fois moins cher qu'en France, et où la

s à l'h?tel Domergue, où j'irai vous voir comme ami; pendant ce temps-là, je vous louerai

sons au Caire, pour peu qu'ils y séjournent, et, informé

lage où s'entrelace la vigne; un peintre fran?ais, très-aimable, quoique un peu sourd, et plein de talent, quoique très-fort sur le daguerréotype, a fait son atelier d'une galerie supérieure. Il y amène de temps en temps des marchandes d'oranges et de cannes à s

manquent le b?uf et le veau. C'est cette circonstance qui explique surtout la cherté des h?tels anglais, dans lesquels la cuisine se fait avec des conserves de viand

l para?t que la cuisine toute méridionale de l'h?te leur semblait fade, car ils tirèrent de leur poche des flacons d'argent contenant un poivre et une moutarde à leur usage dont

rec. C'étaient des salles magnifiquement décorées avec des pavés de marbre et des fontaines, des galeries et des escaliers comme dans les palais de Gènes ou de Venise, des cours entourées de colonnes et des jardins ombragés d'arbres précieux; il y avait de quoi mener l'existence d'un prince, sous la condition de peupler de valets et d'esclaves ces superbes intérieurs. Et dans tout cela, du reste, pas une chambre habitable, à moins de frais énormes, pas une vitre à ces fenêtres si cur

cela passait pour une curiosité. Il fallut aller chercher le cheik du quartier pour traiter avec une veuve cophte, qui était la propriétaire. Cette femme possédait plus de vingt mai

me remit la clef. Cet instrument ne ressemble pas aux n?tres et se compose d'un simple morceau de bois pareil aux tailles des boulangers, au bout duquel cinq ou six clous sont plantés comme au hasard; mais il n'y a point de hasa

ser quelques ocques de coton; avec cela et de la toile de Perse, des cardeurs établis chez vous exécutent en quelques heures des coussins de divan, qui deviennent, la nuit, des matelas. Le corps du meuble se compose d'une cage longue qu'un vannier construit sous vos veux avec des batons de palmier; c'est léger, élastique et plus solide qu'on ne croirait.

té de l'installation du mobilier pour s'établir en ami sur l'un des divans; il a fallu lui donner une pipe et lui faire servir du café. Il s'appelle Yousef, et se livre à l'élève des vers à soie pendant trois mois de l'année. Le reste du temps, me dit-il, il n'a

ce, un peu plus loin une station d'aniers, qui louent leurs bêtes à raison d'une piastre l'heure; plus loin encore, une petite mosquée accompagnée

l dit? demandai

!... Il n'y a d'au

ette formule;

, recommandez vos ames à

s qu'enfante le sommeil, et l'on n'y reconna?t que le produit de l'imagination exaltée; mais cela en existe-t-il moins relativement à nous, et n'éprouvons-nous pas dans cet état toutes les sensations de la vie réelle? Le sommeil est souvent lourd et pénible dans un air aussi chaud q

éNIENTS D

ne fois dans la matinée. Ce bon vieillard à barbe blanche attendait mon réveil au café d'en face avec son secrétaire et le nègre portant sa pipe. Je ne m'étonnai pas de sa patience; tout Européen qui n'e

l'argent que vous avez do

Quelle raiso

votre manière de vivre, qu'

é qu'elles fus

qu'il entend; il ne

n'en a donc pas u

sé que vous habiteriez

ne suis p

dit que vos voisins ont des femmes, et qu'ils seront inqu

il donc qu

ou que vous choisissiez une fe

il n'est pas convenable de vivr

t accompagnée d'une expression toute paternelle que les

as vivre seul, et qu'il est toujours honorable de nourrir une femme et de lui faire quelque bien. I

t je ne compris la justesse qu'en étudiant davantage la situation des femmes dans ce pays. Je fis répondre a

ité et à me donner congé pour cause de célibat. Après bien des hésitations, je me décidai à prendre conseil du peintre de l'h?tel Domergue, qui avait bien voulu déjà m'introduire dans so

l'on promenait dans ce moment-là de fort beaux chevaux. L'un des promeneurs de chevaux s'élance à mon cou et me serre dans ses bras; c'était un gros gar?on vêtu d'une saye bleue, coiffé d'un tur

mortel expansif en me débarrassant de ses étreintes

vu faisant cortège à l'ami d'un simple palefrenier. Ce musulman gaté par les touri

éjà, et que j'avais rencontré sur le bateau autrichien, le Francisco-Primo. Soliman-Aga me reconna?t aussi, et, quoique plus sobre en démonstrations que son subordonné, il me fait asseoir près de lui, m'offre une pipe et demande du café.... Ajoutons, comme trait de m?urs, que le simple palefrenier, se jug

savais déjà Soliman-Aga un convive fort aimable, et, bien que nous n'eussions eu, pendant notre commune traversée, que des relations de pa

eik a bien raison; un jeune homme de votre a

user qu'une femme, et il faut ensuite la garder toujours, de sorte qu'ordina

leur visage entièrement nu, non-seulement à qui veut le voir, mais à qui ne le voudrait pas.... Imaginez-vous, ajouta-t-il en pouffant de rire et se tournant vers d'aut

ur l'honneur des Européennes, que Soliman-Aga confondait sans doute l'empressem

nt des plantes d'hiver, sans couleur et sans go?t, des figures maladives que la famine tourmente, car elles mangent à peine, et leur corps tiendrait entre mes mains. Quant à les épouser, c'est autre c

dis-je, au milieu de vo

menade, au bain, au café, à la mosquée, ou dans les audiences, ou dans les visites qu'on se fait les uns aux autres? N'est-il pas plus agréable de causer avec

essairement aux heures où vou

cruel; elle détruit la fraternité, et la charité entre nous; elle cause les querelles, les injustices et la tyrannie. Que chacun vive avec ses semblables! c'est assez que le ma?tre, à l'heure de la sieste, ou quand il rentre le soir dans son logis, trouve pour le recevoir des visages souriants, d'aimab

ée n'est elle-même que le fant?me abstrait, que l'image incomplète d'une femme divine, fiancée au croyant de toute éternité. Ce sont ces idées qui ont fait penser que les Orientaux niaient l'ame des femmes; mais on sait aujourd'hui que les mus

promis d'y réfléchir. Me voilà, cette fois, plus embarrassé que jamais. Il me restait pourtant enco

E M

mages des songes drolatiques de Rabelais. Un vieillard jovial fait danser avec le genou de petites figures dont le corps est traversé d'une ficelle comme celles que montrent nos Savoyards, mais qui se livrent à des pantomimes beaucoup moins décentes. Ce n'est pourtant pas là l'illustre Caragueuz, qui ne se produit d'ordinaire que sous forme d'ombre chinoise. Un cercle émerveillé de femmes, d'enfants et de militaires applaudit na?vement ces marionnettes éhontées. Ailleurs, c'est un montreur de singes qui a dressé un énorme cynocéphale à répondre avec un baton aux attaques des chiens errants de la ville, que les enfants excitent contre lui. Plus loin, la voie se rétrécit et s'assombrit par l'élévation des édifice

que son dédain pour les costumes du pays et la conscience qu'il a de la supériorité des modes européennes l'ont induit en des raffinements qui donnent une certaine originalité à sa garde-robe délabrée. Sur une redingote bleue dont les anglaises effrangées ont depuis longtemps fait divorce avec leurs boutons, il a eu l'idée d'attacher des torsades de ficelles qui se croisent comme des brandebourgs. Son p

aises. Tous les plaisirs de la civilisation se résument là, et ce n'est pas de quoi causer grande envie aux Arabes. En poursuivant notre route, nous rencontrons à gauche une maison à face architecturale, sculptée et brodée d'arabesques peintes, unique réconfort jusqu'ici de l'artiste et du po?te. Ensuite la rue forme un coude, et il faut lutter pendant vingt pas contre un encombrement p

es, où toutes les nations européennes exposent leurs produits les plus usuels. L'Angleterre domine pour les étoffes et la vaisselle; l'Allemagne, pour les draps; la France, pour les modes; Marseille, pour les épiceries, les viandes fum

acie Castagnol, où très-souvent les beys, les muchirs et les nazirs originaires de Paris viennent s'entretenir avec les voyageurs et retrouver un souvenir de la patrie. On n'est pas étonné de voir les chaises de l'officine, et même les bancs extérieurs, se garnir d'Orientaux douteux, à la poitrine chargée d'étoiles en brillants, qui causent en fran?ais et lisent les journaux, tandis que des sais tiennent tout pr

son daguerréotype. Il me propose de venir avec lui prendre un point de vue dans la ville; je donne donc congé au drogman, qui se hate d'aller s'instal

recontrés me proposant de me faire voir ?les beautés de la ville.? Il faut avoir un peu parcouru le Midi pour conna?tre toute la portée de cette hypocrite proposition. Vous croyez que l'aimable résident se fait guide par bonté d'ame. Détrompez-vous; il n'a rien à faire, il s'ennuie horriblement, il a besoin de vous pour l'amuser, pour le distraire, pour ?lui faire la co

ent à merveille; l'anier vous sert de cavasse et fait écarter la foule en criant: Ha! ha! iniglac! smalac! ce qui veut dire: ?A droite! à gauche!? Les femmes ayant l'orei

ENTURE AU

des mosquées, des fontaines, un couvent de derviches, et tout un bazar de quincaillerie et de porcelaine anglaise. Puis, après mille détours, la voie devient plus silencieuse, plus poudreuse, plus déserte; les mosquées tombent en ruine, les maisons s'écroulent ?à et là, le bruit et le tumulte ne se reproduisent plus que sous la forme d'une bande de chiens criards, acharnés après nos anes, et poursuivant surtout nos affreux vêtements noirs d'Europe. Heureusement, nous passons sous une porte, nous changeons de quartier, et ces animaux s'arrêtent en grogna

l est verte et quelque peu stagnante; mais une longue suite de berceaux et de treillages festonnés de vignes et de lianes, servant d'arrière-salle aux cafés, présente un coup d'?il des plus riants, tandis que l'eau plate qui les cerne reflète avec amour les

e en ruine au minaret curieusement sculpté, un palmier svelte s'élan?ant d'une touffe de lentisques, c'est, avec tout le reste, de quoi composer un tableau digne de Marilhat. Mon compagnon est dans le ravissement, et, pend

unique bleue, avec leurs bracelets et leurs colliers d'argent, sont fort belles. Elles ont exactement la forme des statues égyptiennes, la poitrine développée, les épaules et les bras superbes, la hanche pe

emmes ont des maris ou des familles. Elles sont voilées: comment deviner si ell

se qui se dérange dans le voile ou dans la coiffure indique la jeunesse ou l'envie de para?tre aimable. Suivez-la seulement, et, si elle vous regarde en face au moment où elle ne se croira pas remarquée

donc aurais-je renoncé à plaire? Les femmes sont voilées; mais je ne le suis pas. Mon teint d'Européen peut avoir quelque charme dans le pays. Je passerais en France p

t eu la main broyée. Deux femmes s'étaient arrêtées derrière moi et riaient de ma curiosité. Je me retourne, et je vois bien, à leur mantille de taffetas noir, à leur pardessus de levantine verte, qu'elles n'appartenaient pas à la classe des marchandes d'oranges du Mousky. Je m'élance au-devant d'elles, mais elles baissent leur voile et s'échappent. Je les suis, et j'arrive bient?t dans une longue rue, entrecoupée de riches bazars, qui traverse toute la ville. Nous nous engageons sous une vo?te à l'aspect grandiose, formée de charpentes sculptées d'un style antique, où le vernis et la dorure rehaussent mille détails d'arabesques splendides. C'est là peut-être le bésestain des Circassiens où s'est passée l'histoire racontée par le marchand cophte au sultan de Kachgar. Me voilà en pleines Mille et une Nuits. Que ne suis-je un des jeunes marcha

mode au Caire. On leur fait voir d'affreuses mousselines imprimées, en criant: Istamboldan

crie: Tayeb (cela est beau)! Mon observation para?t plaire; c'est à ce choix qu'on s'arrête. Le marchand aun

re le chemin de mon logis; mais le moyen de le retrouver? Au Caire, les rues n'ont pas d'écriteau, les maisons pas de numéro, et chaque quartier, ceint de murs, est en lui-même un labyrinthe des plus complets. Il y a dix impasses pour une rue qui aboutit. Dans le doute, je suivais toujours. Nous quittons les bazars pleins de tumulte et de lumière, où tout reluit et papillote, où le luxe des étalages fait contraste au grand caractère d'architecture et de splendeur des principales mosquées, peintes de bandes horizontales jaunes et r

unes d'un arbousier. Cet arbre aimé du soleil projette au-dessus du mur ses branches revêtues de houppes parfumées. Une fontaine basse forme encoignure, fondation pieuse destinée à désaltérer les animaux errants. Voici une maison de belle apparence, décorée d'ornements sculptés dans le platre;

MAISON D

ot pour le convaincre que je me suis trompé de maison, que je croyais rentrer chez moi; mais le mot tayeb, si universel qu'il soit, ne me para?t pas suffisant à exprimer tontes ces choses. Pendant ce temps, un grand brui

ge de toute sorte de mots des patois méridionaux, qu'on emploie au hasard jusqu'à ce qu'on se soit fait comprendre; c'est la langue des Turcs de Moli

s femmes peut bien être sa fille ou sa s?ur. J'épouse, je prends le turba

cligna de l'?il avec quelque malice en me voyant accumuler les substantifs les plus baroques qui eussent j

us la peine d'entrer ici; nou

ve Turc était un F

temps un caractère d'intimité. En pays turc, la connaissance se fait vite entre compatriotes. Mon h?te voulut bien m'inviter à sa table, et, quand l'heure fut arrivée, je vis entrer deux fort belles personnes, dont l'une était sa femme, et l'autre la s?ur de sa femme. C'étaient mes inconnues du bazar des Circassiens, et toutes deux Fran?aises.... Voilà ce qu'il y avait de plus humiliant! On me fit la guerre sur ma prétention à parcourir la ville sans drogman et sans anier; on s'éga

e; mais la surprise qui m'attendait là concentra bient?t toute mon attention. C'étaient huit jeunes filles placées autour d'une table ovale, et travaillant à divers ouvrages. Elles se levèrent, me firent un salut, et les deux plus jeunes vinrent me baiser la main, cérémonie à laquelle je savais qu'on ne pouvait se

ntrée où les cit

sse de la maison et sa s?ur avaient pris place sur le divan en riant aux éclats d

allèrent offrir leurs services aux souverains de l'Orient. L'Inde et l'égypte en accueillirent un grand nombre; il y avait dans ces deux pays de beaux souvenirs de la gloire fran?aise. Quelques-uns adoptèrent la religion et les m?urs des peuples qui leur donnaient asile. Le moyen de les blamer? La plupart, nés pendant la Révolution, n'avaient guère connu de culte que celui des théophilanthropes ou des loges ma?onniques. Le mahométisme, vu dans les pays où il règne, a des grandeurs qui frappent l'esprit le plus sceptique. Mon h?te s'était livré jeune encore à ces séductions d'une pat

donnait dans cette maison présentait certaines chances dangereuses, et je

aventure le plus gracieux souvenir.... Mais, en vérité, ce ne serait p

être pas très satisfait de ma conduite de la veille. Un voyageur qui se passe de drogman toute une journée, qui r?de à pied dans les rues du Caire, et d?ne ensuite on ne sait où, risque de passer pour un êt

-LE

otons, venait tous les jours s'asseoir sur mon

il vous fallait une femme, e

t, c'est un honnête homme chargé de s'entendre avec les parents de

uelles sont don

e celles-là au Caire, depuis que Son Altesse a relégué les

h bien, nous verrons;

mené; il e

ntons à ane tous les quatre, et je riais beaucoup intérieurement en comparant l'aveugle à l'Amour, et son

ci de quatre manières. La première, c'est

-ce que

s fonctions d'un prêtre: ces hommes-là sont saints dans le pays, et tout ce qu'ils font est bien fait. Ils ne s'inquièt

ssons à

il y a des prêtres cophtes qui vous marieront, quoique schismatique, sous la condi

nnable; mais quel

ons. Il faut toujours donner

a foi, je me marie,

euses; ce sont les bonnes familles. Vous êtes fiancé devant le prêtre cop

est très-grav

nt, constituer un douaire, pour

emme devient

; mais, tant que vous restez

z juste; mais quelle est la

penser. On vous marie deux fois: à l'égl

n mariag

s faut emmener la femme; elle peut vous suivre

ni, on est marié

és dans l'acte.... Mais surtout gardez-vous d'une ch

c'est le mari

si vous connaissez quelqu'un au consulat, c'est d'obte

s il m'apprit qu'on l'avait souvent employé dans ces sortes d'affaires. Il servait de truchement

kieh du c?té de Boulaq. Une maison d'assez pauvre apparence au bout d'une rue encombrée de marchands d'herbes et de fritures, v

le juif, et, si vous n'êtes pas c

es restent voilées, je vous

e, ce n'est pas ici

tage de pouvoir se ra

effet, tout

hors de la maison. Une fois assis dans cette espèce de garde-manger, le regard plonge sur les deux extrémités de la rue; on voit les passants à travers les dentelures latérales. C'est d'ordinaire la place des femmes, d'où, comme sous le voile, elles observent tout sans être vues. On m'y fit asseoir, tandis que le wékil, son fils et le juif prenaient place sur les divans. Bient?t arriva une femme cophte voilée, qui, après avoir salué, releva son borghot noir

lque anxiété. Enfin, deux jeunes filles entrèrent, et successivement vinren

, me dit le juif, c

it comprendre sans doute que c'était une coutume bizarre des Européens de

petites pièces d'or et d'argent, probablement fausses, cachaient entièrement les cheveux. Pourtant il était aisé de reconna?tre que l'une était brune et l'autre blonde; on avait prévu toute objection. La première ?était svelte comme un palmier

sse la question principale; alors, la khatbé les fit lever et leur découvrit les épaules, qu'elle frappa de la main pour en montrer la fermeté. Un instant, je craignis que l'exhibition n'all

je voudrais réfléchir: on ne s'enflamme pas

é et le prêtre cophte me firent presser de prendre une décision. Je finis par me

à arranger des arbustes. Elle se releva en souriant, et, faisant tomber son tarbouch, elle secoua sur ses épaules de magnifiques tresses dorées, auxquelles le soleil donnait un vif

omplaisant israélite, j'épouser

amille d'écrivains: le père est mort; la jeune fille que vous avez pré

! elle e

divo

ela change

une petite pièce d'

eau sexe cophte, et, moyennant quelques étoffes et menus bijoux, on ne se formalisait pas trop de mes incertitudes. Il y eut une mère qui amena sa fille dans mon logis: j

ARDIN D

duité du juif et de son wékil, m'amena un jeune homme fort bien vêtu, parlant i

vant le consul. Ce sont des gens ri

rait qu'ici c'est le seul age où l'on ne ri

us occupez une maison où il y a eu des Anglais; on a donc une

ne suis p

pas un ouvrier, ni un négo

grand

te ici au moins le grad

n; moi, je ne pouvais voir là qu'une amplification orientale. Nous montons sur des anes et nous nous dirigeons vers le Mousky. Mahomet frappe à une maison d'assez bonne apparence. Une négresse ouvre la porte et pousse des cris de

après, la jeune fille arrive suivie des négresses qui se tiennent en dehors de la porte; elle leur prend des mains un plateau, et nous sert des confitures dans un pot de cristal où l'on puise avec des cuillers de vermeil. Elle était si petite et si mignonne, que je ne pouvais concevoir qu'on songeat à la marier. Ses traits n'étaient pas encore bien formés; mais elle ressemblait tellement à sa mère, qu'on pouvait se re

ers. Je traversais, pour me rendre au quartier franc, le jardin de Rosette, qui est la plus charmante promenade du Caire. C'est une verte oasis au milieu des maisons poudreuses, sur la limite du quartier cophte et du Mousky. Deux maisons de consuls et celle

étend plus loin à gauche de la route; à droite sont plantés des m?riers entre lesquels on cultive du ma?s. Ensuite le chemin tourne, et le vaste espace qu'on aper?oit de ce c?té se termine par un rideau de palmiers entremêlés de bananiers, avec leurs longues feuilles d'un vert éclatant. Il y a là un pavillon soutenu par de hauts piliers, qui recouvre un bassin carré autour duquel des compagnies de femmes viennent souvent se reposer et chercher la fra?cheur. Le vendre

ts jardins bordant les maisons s'ouvre et donne passage à deux femmes que le jeune homme amène, et qui viennent prendre place près du bassin en levant leurs voiles. C'étaient sa mère et sa s?ur. Leur maison donnait sur la promenade du c?té opposé à celui où j'y étais entré l'avant-veille. Après les premiers saluts affectueux, nous v

enfant se dessinaient mieux chez la mère; on pouvait prévoir entre ces deux ages une saison charmante qu'il serait doux de voir fleurir. Il y avait près de n

l giornod

glise, ne tombent pas en même temps que les n?tres. Toutefois la pe

i. (Moi, comme cel

ménée! je t'ai vu ce jour-là de bien près! Tu ne dois être sans doute, selon nos idées européennes, qu'un frère puiné de l'Amour. Pourtant ne serait il pas charmant d

le besoin de consulter mes amis d

r Dieu! me dit-il, comm

de l'h?tel Domergue, qui me

le consul,... n

ire un mariage à la cophte, comme on dit au Caire, ce n'est rien que de fort simple; mais le faire avec une toute jeune enfant, qu

ts délicats, je vis arriver Abdallah

t de mon absence pour vous faire faire des sottises. J

je sais qu'ici ce do

mille piastres (c

c'est touj

is c'est vous qui

insi, il faut que j'apporte une

gnorez-vous que c

ait d'un mariage

se paye toujours. C'est un pet

fant gracieuse et bien faite. Il para?t que la dot, ou pour mieux dire le douaire, dont j'ai indiqué plus haut le minimum, croit en raison de la beauté de l'épouse et de la position des parents. Ajoutez à cela les frais de la noce, et vous verrez qu'un mariage à la

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