Le juif errant - Tome I
tagnes d'Ava, 2
rite, journal qu'hélas! tu ne liras peut-être jamais, mon éva bien-aimée, j'éprouve une sensation, à la fois douce et cruelle, car c
je le croie; sans cela, pauvre femme, quelle serait ton existence, au fond de ton affreux exil... Cher ange, il doit avoir maintenant _quatorze ans... _Comment est-il? Il te ressemble, n'est-ce pas? il a tes grands et beaux yeux bleus... Insensé que je suis!... Combi
es yeux humides, en i
nt l'émotion de sa soeur. Oh! nou
para?t que c'est celui d'un fameux soldat, q
, de toute justice et qu'ils continuent de ravager sans pitié; car ici, guerre anglaise, c'est dire trahison, pillage et massacre. Ce matin, après une marche pénible au milieu des rochers et des montagnes, nous apprenons par nos éclaireurs que des renforts arrivent à l'ennemi, et qu'il s'apprête à reprendre l'offensive; il n'était plus qu'à quelques lieues; un engagement devenait in
brave comme son père, ne me quittait pas; au moment le plus chaud de l'engagement, mon cheval est tué, roule avec moi dan
père! dit
de dangereux, grace à Djalma. Vois-tu, Dagobert, repr
, s'y précipitent pour m'achever... Au milieu du feu et de la fumée, nos montagnards, emportés par l'ardeur, n'avaient pas vu ma chute; mais Djalma ne me quittait pas, il sauta dans le ravin pour me secourir, et sa froide intrépidité m'a sauvé la vie; il
u! s'écria Blanche en joignant les
gnure: car autrefois les blessures qui n'empêchaient pas de se battre, il les app
n genou, mais tenant toujours ferme et tachant de me faire un rempart de son corps... Tu con?ois ma rage, mon désespoir; malheureusement mes efforts pour me dégager étaient paralysés par une douleur atroce que je ressentais à la cuisse. Impuissant et désarmé, j'assistai donc pendant quelques secondes à cette lutte inégale. Djalma perdait beaucoup de sang! son bras faiblissait! déjà un des _irréguliers, _excitant les autres de la voix, décrochait de sa ceinture une sorte d'énorme et lourde serpe qui tranche la t
, comme le général: _Bless
e tant d'autres pauvres princes de ce pays, se courber humblement sous l'exécrable despotisme anglais, marchander l'abandon de sa souveraineté et se résigner devant la force. Lui, non: _Mon droit tout entier, ou une fosse dans les montagnes où je suis né. _Telle est sa devise. Ce n'est pas forfanterie; c'est conscience de ce qui est droit et juste. ?Mais vous serez brisé dans la lutte, lui ai-je dit? - Mon ami, si pour vous forcer à une action honteuse, on vous disait: Cède ou meurs??, me demanda- t-il. De ce jour, je l'ai compris, et je me suis voué corps et ame à cette cause toujours sacrée du faible
était bleue et rouge. Le Prussien disait, en jurant, qu'il était déshonoré, qu'il aurait mieux aimé un coup de sabre... Je le crois bien... diable de monarque! il ne connaissait qu'une chose: _marcher droit au canon; _dès qu'on canonnait quelque part,
con
rds singuliers... Malgré notre attachement mutuel, je crois que tous deux me cachent quelque triste secret de famille, autant que j'en ai pu juger par plusieurs
e la crédulité d'autrui... moi, depuis la campagne de France, où il m'es
ui s'est jeté devant la bouc
éva, depuis les visites de cette femme jeune et belle que ta mère
gardèrent le sold
la... ni le général non plus... mes enfant
e émotion et une cu
n'étant toujours qu'une illusion d'optique, ou le résultat d'une imagination déjà frappée, il arrive un moment où ce qui semblait surhumain ou surnaturel se trouve
leux... et au fond... c'est tout simple... ce qui n'em
faut le croire, et ne pas nous
u'un jour ce
n'aurait pas l'habitude de vous voir chaque jour vous prendrait facilement l'une pour l'autre... Eh bien! s'il ne savait pas que vous êtes, pour a
n des choses s'expliquent, ainsi que le
e, d'origine fran?aise, était depuis très longtemps établie à Batavia, dans l'?le de Java. Cette parité de position entre mon vieil ami et moi a augmenté ma sympathie pour lui, car ta fa
toi... sans moi... dans ce pays barbare!... Non! non! cette crainte est insensée... Mais quelle horrible torture!... car enfin, où es-tu? que fais-tu? que deviens-tu?... Pardon... de ces noires pensées... souvent elles me dominent ma
d entre les craintes du général Simon et la triste réalité; et puis, quoi de plus touchant que ces confidences écrites le soir d'une bataille, au fe
t, il y en a deux... ce sera du moins une consolation... Mais, tenez, Blanche, continuez de lire, je crains que cela ne fatigue v
pleins de larmes, appuya à son tour sa jolie tête
; un moment j'ai cessé d'écrire, et j'ai chas
ait allusion ont été retardées ou égarées; car depuis près de deux ans je n'en avais pas re?u; aussi étais-je dans une inquiétude mortelle à son sujet. Excellent père! toujours le même; l'age ne l'a pas affaibli, son caractère est aussi énergique, sa santé aussi robuste que par le passé, me dit- il; toujours fidèle à ses austères idées républicaines, et espérant beaucoup... Car, dit-il, _les temps sont p
terre son petit mouchoir à carreaux rouges et bleus qui était sur son genou. Il
e père te co
deviné que tu
it Agricol et de Gabriel, le fils adoptif de ma femme... Pauvre femme, quand je pense que, dans tro
it pris dans sa maison le fils de notre vieux Dagobert; Agricol travaille dans l'atelier de mon père, qui en est enchanté; c'est, me dit-il, un grand et vigoureux gar?on, qui manie comme une plume son lourd marteau de forgeron; aussi gai qu'intelligent et laborieux, c'est le meilleur ouvrier de l'établissement, ce qui ne l'empêch
fils, Dagobert! lui dit Rose avec
.. Quant aux chansons, avant qu'il ait fait le _Réveil du peuple _et la _Marseillaise... _il aura joliment battu du fer; mais c'est égal, o
maient leur ange gardien, la curiosité des jeunes filles fut vi
ils ont tous deux le coeur excellent; mais autant Agricol est vif, joyeux, actif, autant Gabriel est mélancolique et rêveur. Du reste, ajoute mon père, chacun d'eux a, pour ainsi dire, la figure de s
urprises; puis, tournant vers Dagobert
ue ton Gabriel est blond et qu'il a une fig
endu, c'est pour cela que
voir s'il a aussi des
londins, ?a a toujours les yeux bleus; mais, bleus ou noirs, il ne s'en servira g
et d'autres enfants du quartier, frappé de son intelligence et de sa bonté, a parlé de lui à un protecteur haut placé, qui s'est intéressé à lui, l'a
être?... dit Rose en
est un ange, a
la robe noire. Je préfère voir mon gar?on, à moi, les bras nus, un marteau à la main et un tablier de cuir autour du corps, ni plus ni moins que votre vieux grand-père, mes
anche, il n'y a plus
le re
ur le sort de sa femme et de son fils, qu'il a quittés pour nous. Comment jamais reconna?tre u
sanglante journée; je n'entends d'heure en heure que le cri lointain de nos sentinelles... Ces mots étrangers m'attristent encore; ils me rappellent ce que j'oublie parfois en t'écrivant... que je suis au bout du monde et séparé de toi... de mon enfant! Pauvres êtres chéris! quel est... quel sera votre sort? Ah! si du moins je pouvais vous envoyer à temps cette médaille qu'un hasard funeste m'a fait emporter de Varsovie, peut- être obtiendrais-tu d'aller en France, ou
, après l
armes de Rose et de Blanche coulèrent lentement. Dagobert, le
ie épaisse commen?ait à fouetter les vitres sonore
*
otion quelques fragments du journal de leur père, une scène mystérieuse,