Voyage en Orient, Volume 1: Les femmes de Caire; Druses et Maronites
EVER D
ouvre mes sens peu à peu aux vagues impressions d'un monde qui est la parfaite antithèse du n?tre. La voix du Turc qui chante au minaret voisin, la clochette et le trot lourd du chameau qui passe, et quelquefois son hurlement bizarre, les bruissements et les sifflements indistincts qui font vivre l'air, le bois et la muraille, l'aube hative dessinant au plafond les mille découpures des fenêtres, une brise matinale chargée de senteurs pénétrantes, qui soulève le rideau de ma porte et me fait apercevoir au-dessus des mu
C'est d'ordinaire un beau spectacle, quand l'aube colore peu à peu les coupoles et les arceaux grêles des tombeaux consacrés aux trois dynasties de califes, de soudans et de sultans qui, depuis l'an 1000, ont gouverné l'égypte. L'un des obélisques de
ste encore le ciel aride, qui ressemble alors, à s'y méprendre, au ciel couvert de notre Europe, mais qui, loin d'amener la pluie, absorbe toute humidité. Cette poudre épaisse qui charge l'horizon ne se découpe jamais en frais nuages comme nos brouillards: à peine le soleil, au plus haut point de sa force, parvient-il à percer l'atmosphère cendreuse sous la forme d'un disque rouge, qu'on
raison, je les prenais d'abord pour des nuées d'oiseaux. Abdallah, qui était monté en même temps que moi sur la terrasse, fit un cercle dans l'air avec l
n avez ja
lle nourriture, et cependant, si on leur ?te les ailes et les pa
fume, on les sale, et elles ont, à peu de choses près, le go?t du
e faire ici un peu de cuisine égyptienne? Je trouve ennuye
allah; il faudra prendre à
que le barbarin n
ouvrir la porte et tenir la
able de mettre au feu un morceau de v
bdallah d'un ton profondément blessé. No
vec des sauterelles ce matin; mais, sérieusement, je voudrais prendre mes repas ici. Il y a des bouchers dans
uisinier européen vous co?tera un talari par jour. Encore les beys, les
pays-ci, et qui me prépare le
un de vos compatriotes qui tient un cabaret dans le quartie
M.
esclaves: à l'époque de la destruction de cette puissante milice, il fut épargné comme Fran?ais; mais, rentré dans la vie civile, ses richesses se fondirent en peu de temps. Il imagina de vendre publiquement du vin, chose alors nouvelle en égypte, où les chréti
on que j'avais prise d'éch
d'eux met son amour-propre à ne faire qu'une seule chose; et, d'ailleurs, ils sont si paresseux, qu'en peut douter que ce soit un calcul. Tout détail c
t font les g
seradjbachi pour tenir son cheval, le kahwedji-bachi pour faire son café partout où il s'arrête, sans compter les yamaks pour aider tout ce monde. A l'intérieur, il en faut bien d'autres; car le portier ne consentirait pas à prendre soin des appartements, ni le cuisinier à f
e loin des soixante piastres qu'il fa
as auquel nul Europ
ai, cela m
nt une nourrit
issance avec le
vre de comptes et disc
pprendra
ste; je vous enverrai les p
ils sont tr
par un ressouvenir du langage militaire. Voleurs
te, et la longue habitude de l'esclavage les maintient dans une sorte d'abjection. Ils sont plus rêveurs qu'actifs, et plus intelligents qu'industrieux; mais je les crois bons et d'un caractère analogue à celui des Hindous, ce qui peut-ê
cette place est couverte d'eau et sillonnée par des canges et des djermes peintes et dorées appartenant aux propriétaires des maisons voisines. Cette transformation annuelle d'une place publique en lac d'agrément n'empêche pas qu'on n'y trace des jardins et qu'on n'y creuse des canaux dans les temps ordinaires. Je vis là un grand nombre de fellahs qui travaillaient à une tranchée; les hommes piochaient la terre, et les femmes en emportaient de lourdes charges dans des couffes de paille de riz. Parmi ces dernières, il y avait plusieurs jeunes filles, les u
dressa la parole en fran?ais. C'était encore un compatriote. Je n'eus pas trop l'idée de m'attendrir sur les c
, faire travailler ces
les faire travailler sous leurs yeux que de les laisser dans la ville. On les paye depuis vingt paras jusqu'à un
quelques-uns qui sont enc
ser leur temps à dormir ou à écouter des his
vent-ils da
uvernement a bien de la peine à faire exécuter les travaux les plus nécessaires; mais, quand il le faut absolument, on fait cern
le monde san
les autres, ceux qui ont de l'argent se rachètent de la corvée; plusieurs se recommandent de leurs ma?tres ou patrons.
isaient jadis au profit des beys mamelouks. Le pacha est aujourd'hui le seul
ES KH
ni lambris de porcelaine, ni ?ufs d'autruche suspendus. Ce n'est qu'à Paris que l'on rencontre des cafés si orientaux. Il faut plut?t imaginer une humble boutique carrée, blanchie à la chaux, où pour toute arabesque se répète plusieurs fois l'image peinte d'une pendule
anteau rayé, prennent place le long du mur, et voient sans surprise et sans ombrage le Franc s'asseoir à leurs c?tés. Pour ce dernier, le kahwedji sait bien qu'il faut sucrer la tasse, et la compagnie sourit de cette bizarre préparation. Le fourneau occupe un des coins de la boutique et en est d'ordinaire l'ornement le plus précieux
e sous la mousseline dans l'intervalle de la veste et de la riche ceinture relachée et tombant très-bas, comme le ceston de Vénus. A peine, au milieu du tournoiement rapide, pouvait-on distinguer les traits de ces séduisantes personnes, dont les doigts agitaient de petites cymbales, grandes comme des castagnettes, et qui se démenaient vaillamment aux sons primitifs de la fl?te et du tambourin. Il y en avait deux fort belles, à l
va me croire prodigue; je me hate de faire remarquer qu'il y a des pièces d'or nommées ghazis, depuis cinquante centimes jusqu'à cinq francs. C'est naturellement avec les plus petites que l'on fait des masques d'or aux danseu
ient les délices des casinos et des cafés. Aujourd'hui, elles ne peuvent plus se montrer que dans les maisons et aux fêtes particulières, et les gens scrupuleux trouvent beaucoup p
péen. Les danseuses s'appellent ghawasies; les almées sont des chanteuses; le pluriel de ce mot s
ceintures de drap d'or, des armes incrustées d'argent, des tarbouchs garnis d'un flot soyeux à la mode de Constantinople, choses fort séduisantes qui excitent chez l'homme un sentiment de coquetterie tout féminin. Si j'avais pu me regarder dans le
E KH
. Il y avait d'abord des cuisiniers envoyés par M. Jean, qui fumaient tranquillement sous le vestibule, où ils s'étaient fait servir du café; puis le juif Yousef, au premier étage, se livrant aux dél
vais bien di
is
tort de rester s
n de n'y monter que la nuit, po
resté jusqu'aprè
bi
i travaillent à vos frais et que le chei
urs qui travaillaient à boucher la
e khanoun (dame principale d'une maison) qui s'e
i pas vue ... m
a vu, elle,
e a-t-elle,
euve; elle a bie
ait résister à un Franc. Le drogman et le juif secouèrent la tête sans trop se prononcer. Je fis monter les cuisiniers, et je retins celui d'entre eux qui me parut le plus intelligent. C'était un Arabe, à l'?il noir, qui s'appe
eux cheik qui ramenait ses ouvriers. Il me fit dire que je le compromettais dans sa place, que je reconnaissais mal sa complaisance de m'avoir loué sa maison. Il a
er sur mon ignorance des usages, l'assurant que je n'avais ri
t ne pénètre dans l'intérieur des jardins et des cours, puisque l'on choisit
s cela, l
me fit une visite à la khanoun, et lui porta
epris-je embarrassé
frenguis dans ce quartier! Je vous avais donné huit jours pour suivre la loi. Fussiez-vous musulman, un
ulais gagner du temps et m'assurer s'il n'y avait pas dans tout cela quelque supercherie tendante à obtenir une somme en su
AU CONSUL
, dans une taverne, de suivre une femme, de fraterniser même avec un Arabe expansif qui vous offre cordialement le bouquin de sa longue pipe, ou vous fait servir du café sur sa porte, pour peu qu'il vous voie arrêté par la curiosité ou par la fatigue. Les Anglais surtout sont parfaits, et je n'en vois jamais passer sans m'amuser de tout mon c?ur. Imaginez un monsieur monté sur un ane, avec ses longues jambes qui tra?nent presque à terre. Son chapeau rond est garni d'un épais revêtement de coton blanc piqué. C'est une invention contre l'ardeur des rayons du soleil, qui s'absorbent, d
lui est pas présenté; mais nous avons bien des compatriotes qui vivent jusqu'à un certain point à la manière a
abitait momentanément le Caire. Le soir même, je d?nai chez lui sans accompagnement de gentlemen anglais ou autres. Il y avait là seulemen
iles, portaient avec aisance le costume oriental. La plaque étincelante du nichan décorait leur poitrine, et il e?t été difficile de les distinguer des musulmans
aiblesse humaine! lire les journaux dans le pays du papyrus et des hiéroglyphes! ne p
te, le pacha fit venir à grands frais un rédacteur fran?ais, qui lutta pendant quelques mois contre les journaux de Constantinople et de Smyrne. Le journal était une mach
ne bonne place et différents avantages; les autres disaient au mari: ?Tu auras beau faire, en restant chrétien, tu seras toujours ce que tu es: ta vie est clouée là; on n'a jamais vu en Europe un domestique devenir seigneur. Chez nous, le dernier des valets, un esclave, un marmiton, devient émir, pacha, ministre; il épouse la fille du sultan: l'age n'y fait rien; l'espérance du premier rang ne nous quitte qu'à la mort.? Le pauvre diable, qui peut-être avait de l'ambition, se laissait aller à ces espérances. Po
ce naturelle, aux plus hautes positions, sans que leur passé, leur éducation ou leur condition première y puissent faire obstacle, réalise assez bien ce principe d'égalité qui,
faire enlever l'homme et la femme pendant la nuit, et de les faire embarquer sur un vaisseau fran?ais; mais le moyen de les transporter du Caire à Alexandrie? Il faut cinq jours pour descendre le Nil. En le
gens? dis-je au consul; en auriez-vous le
port de mer, je n'y ver
se chez eux une con
est-ce qu'on
es Européens qui
n'auraient pas pu parvenir aux grades qu'on leur a conf
l y a un changement sincère; autrement,
deux principes sont confondus. Celui qui embrasse le mahométisme devient sujet turc en tout point, et perd sa nationalité. Nous ne pouvons plus agir sur lui en aucune manière; il appartient au baton et au sabre; et, s'il retourne
diverses nuances, à cause d'une saveur prononcée de goudron, qui, selon lui, en prouvait l'authenticité. Il faut quelque temps pour se fai
exposer ma situation domestique; je racontai l'histoi
vailler, pour étudier la ville, pour en interroger les souvenirs, et voilà qu'il est impossib
s mois de l'année, sur la route des Indes, où se croisent les lords et les nababs, les trois ou qu
i-je loué une maison
le pl
me mettre dehors, sous prét
, raconte dans le sien qu'il a été soumis lui-même à cette nécessité. Bien plus, lisez l'ouvrage de Mail
roposée m'a gaté les autres, et, malheureuseme
t dif
teuses: mon drogman m'a conseillé d'en ach
une bon
i dans les ter
fait
plus ou moins colorées; mais on peut avoir des Abyssiniennes presque blanches. La plupart des négociants établis au Caire en possèdent. M. Clot-Bey en élève plusieurs pour l'emploi de sages-f
avage n'est là en principe qu'une sorte d'adoption. La conclusion de l'esclave y est certainement meilleure que celle du fellah et du rayah libres. Je comprenais déjà en
fictions légales, ils exploitent cependant des propriétés, des fabriques; outre la difficulté de faire travailler les gens du pays, qui, dès qu'ils ont gagné la moindre somme, s'en vont vivre au soleil jusqu'à ce qu'elle soit épuisée, ils ont souvent contre eux le mauvais vouloir des cheiks ou de personnages puissants, leurs rivaux en industrie, qui peuvent tout d'un co
S DER
ent la besogne, c'est naturel.... Au reste, Abdallah ne se f?t pas laissé ranger dans cette dernière catégorie! Un drogman est à ses propres yeux un homme instruit, un philologue, qui consent à mettre sa science au service du voy
ns du tambour et de la fl?te de roseau. Après avoir quitté la place et nous être engagés dans les rues, nous e?mes peine à fendre la foule qui se pressait le long des boutiques, ouvertes comme en plein jour, éclairées chacune par des centaines de bougies, et parées de festons et de guirlandes en papier d'or et de couleur. Devant une petite mosquée située au milieu de la rue, il y avait un immense candélabre portant une multitude de petites lampes de ve
'ailleurs, je remarquais que la majorité des auditeurs se composait de Cophtes, reconnaissables à leur turba
ulais y être conduit. Nous trouvames l'ancien mamelouk fort éveillé et dans le plein exercice de son commerce de liquides. Une tonnelle, au f
ient des personnes riches de cette religion qui faisaient chaque année les frais de la solennité; ainsi s'expliquait le mélange des turbans noirs avec ceux des autres couleurs. D'ailleurs, le bas peup
ottait au balancement de leur tête, coiffée non du tarbouch, mais d'un bonnet de forme antique, pareil au pétase romain; leur psalmodie bourdonnante prenait par instants un accent dramatique; les vers se répondaient évidemment, et la pantomime s'adressait avec tendresse et plainte à je ne sais quel objet d'amour inconnu. Peut-être était-ce ainsi que les anciens prêtres de l'égypte célébraient les mystères d'Osiris retrouvé ou perdu; telles
t pas cette émotion; il trouvait cela fort ridicule, et m'assu
nt, rien n'est moins conforme au mahométisme véritable, et mê
oins de m'en donn
reuses qu'ils débitent on ne sait à quel propos; j'e
a paupière ne se ferme plus!-Mes yeu
nce fait mourir l'espoir; -mes larmes roulen
es ainsi;-l'absence te fait-elle aussi gé
consumée par l'amour;-hélas! c'est ce mal aussi
s accompagnent ces couplets est toujou
bien s'adresser en effet à la Divinité; c'est
e de l'Yémen, lui dire qu'elle a la peau fra?che et qu'elle a passé à peine le temps de
ut?t aux autres vers qu'il me cita une certai
us conseille alors de prendre un costume arabe, car la fête co?ncide cette année avec le retour des pèlerins de la Mecque, et, parmi ce
n compagnie du barbarin le chemin de mon domicile
ARIéTéS D
ux provisions, les femmes fellahs stationnent partout dans les rues avec des cages pleines de poules, de pigeons et de canards; on vend même au boisseau les poulets éclos dans les fours à ?ufs si célèbres du pays, des Bédouins apportent le matin des coqs de bruyère et
c'étaient de petits squelettes emplumés. Les fellahs trouvent plus d'avantage à les vendre ainsi qu'à les nourrir longtemps de ma?s. Abdallah me conseilla d'en acheter un certain nombre de cages, afin de pouvoir les en
lui coupa entièrement la tête, et le laissa ensuite se tra?ner encore en voletant sur la terrasse, jusqu'à ce qu'il s'arrêtat, roid?t ses pattes, et tombat dans un coin. Ces détails sanglants suffirent pour m'?ter l'appétit. J'aime beaucoup la cuisine que je ne vois pas faire ... et je me regardais comme infiniment plus coupable de la mort
ions de M. Jean. Les bouchers de la ville ne vendent que du mouton, et ceux des faubourgs y ajoutent, comme variété, de la viande de chameau, dont les immenses quartiers apparaissent suspendus au fond des boutiques. Pour le chameau, l'on ne doute jamais de son identité; mais, quant au mouton, la plaisanterie la moins faible de mon drogman était de prétendre que c'était très-souvent du chien. J
é; M. de Lamartine y a fait des dépenses folles; parmi les autres voyageurs, la plupart n'ont pas quitté les ports de mer, ou n'ont fait que traverser rapidement le pays. Moi, je veux tenter un projet que je crois meilleur. J'achèterai une esclave, puisque aussi bien il me faut une femme, et j'arriverai peu à peu à remplacer par elle le drogman, le
OKEL DE
au milieu un puits ombragé d'un sycomore. A droite, le long du mur, une douzaine de noirs étaient rangés debout, ayant l'air plut?t inquiets que tristes, vêtus pour la plupart du sayon bleu des gens du peuple, et offrant toutes les nuances possibles de
(Des noirs ou de
ames vers la pr
s; la raie de chair était teinte de cinabre; elles portaient des anneaux d'étain aux bras et aux jambes, des colliers de verroterie, et, chez quelques-unes, des cercles de cuivre passés au nez ou aux oreilles complétaient une sorte d'ajustement barbare dont certains tatouages et coloriages de la peau rehaussaient encore le caractère. C'étaient des négresses du Sennaar, l'espèce la plus éloignée, certes, du ty
de couleur et de forme; ces Nubiennes ne sont point laides dans le sens absolu du mot, mais forment un contraste parfait avec la beauté telle que nous la comprenons. Une femme blanche doit ressortir a
ttoresques créatures; mais, ne voulant acquérir qu'une esclave, j'ai demandé à en voir d
?tent guère que deux bourses (deux cent cinquante francs); on les garantit pour huit jours:
quelque chose de plus; une femme un peu jol
issait pas parta
s du Sennaar. Il y en avait de plus jeunes et de plus belles,
ticité de leur poitrine. Ces pauvres filles se laissaient faire avec assez d'insouciance; la plupart éclataient de rire presque continuellement, ce qui rendait la scène m
ures, je demandai au drogman si l'
ité, comme la plupart des voyageurs. Du reste, elles sont beaucoup plus chères, et vous pourriez peut-être trouver quelque femme qui vous conviendrait parmi les
on avait installées hors de la ville, afin de ne pas payer les droits d'entrée. Elles éta
je me vis au milieu d'une sorte de tribu dont les tentes étaient dressées dans ce clos fermé de toutes parts. Les éclats de rire d'un certain nombre de négresses m'accueillirent comme à l'okel; ces natures na?ves manifestent clairement toutes leurs impressions, et je ne sais pourquoi l'habit européen leur parait si ridicule. Toutes ces filles s'occupaient à divers travaux de ménage, et il y en avait une très-grande et très-belle dans le milieu qui surveillait avec attention le contenu d'un vaste chaudron placé sur le feu. Rien ne pouvant l'arracher
e les envoyer au bain et de leur faire démêler cette chevelure en
s bleus qui tranchaient sur le noir un peu grisatre de leur épiderme. A voir ces formes malheureuses, qu'il faut bien s'avouer humaines, on se reproche philanthropiquement d'avoir pu quelquefois manquer d'égards pour le singe, ce parent méconnu que notre orgu
sivement; mais ces derniers, pour me rassurer, s'offrirent à leur distribuer des dattes, des pastèques, du tabac, et même de l'eau-de-vie; alors, ce furent part
garda d'un air dédaigneux, et son attention ne fut attirée que par mes gants noirs. Alors, elle croisa les bras et poussa des cris d'admiration. Comment pouvais-je av
Seythan? (Dieu me préserve! es
s. Il est clair que, dans leur pays, j'aurais pu gagner ma vie à me faire voir. Quant à la principale de ces beautés nubiennes, elle ne tarda p
'était justement la favorite du marchand d'esclaves, et qu'il ne voulait pas la v
ai point su
es teintes trop foncées; passons à d'autres nuance
-el-Hadji, pour faire son entrée demain au point du jour, et nous aurons alors de quoi choisir; car beaucoup de pèlerins, manquant d'ar
ma visite et reprenait le chemin de Bab-el-Madbah avec deux jeunes négresses fort bien découplées. Elles marchaient devant lui, rêvant l'inconnu, se demandant s
HéTRE D
ire, où des boutiques coquettes étalent ?a et là des coupes de limonades et de boissons mélangées de fruits sucrés aux prix les plus accessibles à tous. En détournant la rue turque pour traverser le passage qui conduit au Mousky, je vis sur le mur des affiches lithographiées qui annon?aient un spectacle pour le soir même au théatre du Caire. Je ne fus pas faché de retrouver ce souvenir
pour les aniers, qui s'époumonnaient à crier bakchis! de tous c?tés. L'entrée, fort obscure, donne dans un passage couvert qui s'ouvre au fond sur le jardin de Rosette, et l'intérieur rappelle nos plus petites salles populaires.
voile la démarche d'un jeune gar?on; les bras sont toujours couverts, mais laissent pendre, à partir du coude, les manches variées des gilets, dont les po?tes arabes comparent les boutons serrés à des fleurs de camomille. Ajoutez à cela des aigrettes, des fleurs et des papillons de diamants relevant le costume des plus riches, et vous comprendrez que l'humble teatro del Cairo doit encore un certain éclat à ces toilettes levantines. Pour moi, j'étais ravi, après tant de figures noires que j'avais vues dans la journée, de reposer mes yeux sur des beautés simplement jaunatres. Avec moins de bienveillance, j'eusse reproché à leurs paupières d'abuser des ressources de la teinture, à leurs joues
abinet de lecture fran?ais. J'arrêtai mes regards avec surprise et ravissement sur une tête parfaitement blanche et blonde; il y avait deux jours que je rêvais les nuages de ma pa
me habbarab de taffetas noir, couvert leurs traits du borghot blanc, et remontaient s
TIQUE DU
t pour l'arrivée des pèlerins, je me décidai, pour
tête, sans cesser d'envelopper tout le corps. Dans ce dernier cas seulement, on a les jambes découvertes, et l'on est coiffé comme un sphinx, ce qui ne manque pas de
auche, dans la partie la plus large, un vaste batiment, dont rien au dehors n'annonce la destination, contient à la fois la principale église catholique et le couvent des Dominicains. Le couvent se compose d'une foule de petites cellules donnant dans une longue galerie; l'église est une vaste salle au premier étage, décorée de colonnes de marbre et d'un go?t italien assez élégant. Les femmes sont à part dans des tribunes grillées, et ne quittent pas leurs mantilles noires, taillées selon les modes turque ou maltaise. Ce ne fut pas à l'égli
e celle que portent les Chinois et les musulmans. On est partagé sur les motifs de cette coutume: les uns prétendent que c'est pour offrir de la prise aux mains de l'ange de la mort; les autres y croient voir une cause matérielle. Le Turc prévoit toujours le cas où l'on pourrait lui trancher la tête
les. Il était monté sur le banc près de moi, et vidait un grand coquemar d'eau froide dans une poche de cuir suspendue au-dessus de mon front. Quand la s
nnets blancs dits takiès, que l'on pose immédiatement sur la peau; on en voit de très-délicatement piqués en fil ou en soie; quelques-uns même sont bordés d'une dentelure faite pour d
tai la transformation en achetant aux revendeurs une vaste culotte de coton bleu et un gilet rouge garni d'une broderie d'argent assez propre: sur quoi, le peintre voulut bien me di
AVANE DE
letot-sac et d'un chapeau rond. Ce dernier ajustement para?t si ridicule aux Orientaux, que, dans les écoles, on conserve
la porte de la Victoire. Toute la longue rue qui y mène était garnie de spectateurs que les troupes faisaient ranger. Le son des trompettes, des cymbales et des tambours réglait la marche du cortége, où les diverses nations et sectes se distinguaient par des trophées et des drapeaux. Pour moi, j'étais en proie à la préoccupation d'un vieil opéra bien célèbre au temps de l
ra ni à la fameuse caravane que Bonaparte vint recevoir et fêter à cette même porte de la Victoire. Il me semblait que les siècles remontaient encore en arrière, et que j'assistais à une scène du temps des croisades. Des escadrons de la garde du vice-roi espacés dans la foule, avec leurs cuirasses étincelantes et leurs casques chevaleresques, complétaient cette illusion.
s et de derviches, qui hurlaient toujours avec enthousiasme leurs cantiques d'amour entremêlés du nom d'Allah. Les drapeaux de mille couleurs, les hampes chargées d'attributs et d'armures, et ?à et là les émirs et les cheiks en habits somptueux, aux chevaux capara?onnés, ruisselants d'or et de pierreries, ajoutaient à cette marche un peu désordonnée tout
ait ce palladium de l'islam. Sept ou huit dromadaires venaient à la file, ayant la tête si richement ornée et empanachée, couverts de harnais et de tapis si éclatants, que, sous ces ajustements qui déguisaient leurs formes, ils avaient l'air des salamandres ou des dragons qui servent de monture aux fées. Les premiers portaient de jeunes timbaliers aux bras nus, qui levaient et laissaient tomber leurs bag
certaine portion de martyre. Quant aux santons, espèces de saints plus enthousiastes encore que les derviches et d'une orthodoxie moins reconnue, on en voyait plusieurs qui se per?aient les joues avec de longues pointes et marchaient ainsi couverts de sang; d'autres dévoraient des serpents vivants, et d'autres encore se remplissaient la bouche de charbo
ment leur tête parée, semblaient ainsi bénir la foule avec leur long col recourbé et leurs hennissements étranges. A l'entrée de la ville, les salves de canon recommencèrent, et l'on pr?t
'un assez médiocre effet, je me rendis sur la terrasse, d'où l'on domine tout le Caire. On ne peut rendre que faiblement l'effet de cette perspective, l'une des plus belles du monde; ce qui surtout saisit l'?il sur le premier plan, c'est l'immense développement de la mosquée du sultan Hassan, rayée et bariolée de rouge, et qui conserve encore les traces de la mitraille fran?aise depuis la fameuse révolte du Caire. La ville occupe devant vous tout l'horizon, qui se termine aux verts ombrages de Choubrah; à droite, c'est toujours la longue cité des tombeaux musulmans, la campagne d'Héliopolis et la vaste plaine du désert arabique, interrompue par la cha?ne du Mokatam; à gauche, le cours du Nil aux eaux rougeatres, avec sa maigre bordure de dattiers
u loin que le cours du Nil, où des milliers de canges tra?aient des réseaux argentés comme aux fêtes des Ptolémées. Il faut redescendre, il faut détourner ses regards de cette antiquité muette dont un sphinx, à demi disparu dans les sables, garde les secrets éternels; voyons si les splendeurs et les croyan
, comme celle des génies, on a bati récemment une construction carrée, toute de marbre et d'albatre, du reste sans élégance et sans caractère, qui a l'air d'un marché aux grains, et qu'on prétend devoir être une mosq
'une petite mosquée située derrière le palais, et déjà l'illumination de la ville produisait un effet magnifique du haut de la plate-forme. Les grands édifices ravivaient au loin, par des illuminations, leurs lignes d'architecture perdues dans l'ombre; des chapelets de lumières ceignaient les d?mes des mosquée
lés que les gens du Caire, recevaient partout une hospitalité fraternelle. C'est au midi de la place, dans la partie qui touche au quartier franc, qu'avaient lieu les principales réjouissances; des tentes étaient élevées partout, non-seulement pour les cafés, mais aussi pour les zikr ou réunions de chanteurs dévots; de grands mats pavoisés et supportant des lustres servaient aux exercices des derviches tourneurs, qu'il ne faut pas confondre avec les hurleurs, chacun ayant sa manière d'arriver à cet état d'enthousiasme qui leur procure des visions et des extases: c'est autour des mats que les premi
on d'ombres chinoises, achevaient d'animer cette fête foraine, qui devait se renouveler deux j
vais choisi un fort bel ane rayé comme un zèbre, et arrangé mon nouveau costume avec quelque coquetterie. Parce qu'on va ache
BD-EL
des c?tés de la cour. Il y avait au fond un divan de bois garni de coussins, où siégeait un musulman de bonne mine, vêtu avec quelque recherche, qui égrenait nonchalamme
des marchands d'esclaves: il peut vous procurer des femmes fort bel
kher. Je répondis à ce salut par une formule arabe analogue, mais avec un accent qui lui apprit mon
opinion de vous. Je vais lui dire que vous venez vous fixer dans
ssion favorable sur Abd-el-Kérim, qui m'adressa
nt il se livrait à un si triste commerce. Il y avait chez lui un singulier mélange de l'affabilité d'un prince et de la résolution impitoyable d'un forban. Il d
, que la femme qui me sera vendue
ns son regard, que je compris qu'il n'était gu
s galeries supérieures d'une architecture élégante; de vastes moucharabys en menuiserie tournée surplombaient un
, on leur faisait tirer la langue. Un seul de ces jeunes gens, vêtu d'un machlah rayé de jaune et de bleu, avec les cheveux tressés et tombant à plat comme une coiffure d
ne autre femme cependant, drapée dans une couverture jaune, pleurait en cachant son visage contre une colonne du vestibule. La morne sérénité du ciel et les lumineus
ée, je vis que cette femme était presque blanche; un petit en
?ais ... et sensible dans de pareils moments. J'eus un instant l
pour la punir d'une faute, l'envoie au marché, où l'on fait semblant de vouloir la vendre avec son enfa
icains! Il est vrai qu'en égypte, c'est le fellah seul qui travaille à la terre. On ménage les forces de l'esclave, qui co?te cher, et on ne l'occupe guère qu'à des services domestiques. Voilà l'immense différence qui existe entre l'esclave des pays turcs et celui des pays chrétiens. Et, d'ailleurs
LA JA
cheteurs turcs; il revint à moi, et me dit qu'on était en tra
es personnes de ma famille; mes femmes les font manger avec elles.
s enfants en récréation. On les laissa jouer sous la cage de l'escalier avec les canards et les pintad
la débauche des riches habitants de la ville. Abdallah me dit que plusieurs d'entre elles n'appartenaient pas au marchand, et étaient mises en vente
-il, qu'elles sont plus chè
cite[1] dit Abd-el-Kérim
avec confiance, observa Abdallah d'un ton
selon sa loi, peut en toute conscience répondre à Dieu du sort de ces pauvres petites ames; ma
fit monter dans la maison. Abdallah re
lat du bronze de Florence; leur figure était régulière, leur nez droit, leur bouche petite; l'ovale parfait de leur tête, l'emmanchement gracieux de leur col, la sérénité de leur physionomie leu
ces primitives. Abd-el-Kérim, me voyant indécis et croyant qu'elles ne me plaisaient
ais quel go?t de l'étrange et de l'imprévu, dont je ne pus me défendre, me décida en sa faveur. Elle était fort belle, du reste, et d'une solidité de formes qu'on ne craignait pas de laisser admirer; l'éclat métallique de ses ye
o! b
veille à la suite de la caravane, et n'était chez Abd-el-Kérim que depuis ce temps. Elle
si Abd-el-Kérim l'a mise
le drogman en ouvra
observation par
légitimes le laisseraient faire la cour à d'autres?... Et puis un mar
el-Kérim, comme bon musulman, avait d? passer la nuit en p
l'idée d'offrir seulement quatre bourses; mais, en songeant que c'était marchander une femme, ce sen
.. J'achetais le nom
dit Abd
ah avec un grand effor
consonnes représentat un nom. Il me fallut quelque te
arrhes, pour aller chercher la somme, qui reposai
avane devait passer à cheval sur le corps des derviches tourneurs et hurleurs qui s'exer?aient depuis la veille autour des mats et sous des tentes. Ces malheureux s'étaient étendus à
omme s'est avisé, comme dit Henri Heine, de regarder dans les manches du bon Dieu.... Mais celui-là, si c'en est un, est incontestable. J'ai vu de mes yeux le vieux cheik des derviches, couvert d'un benich blanc, avec u
aux convulsionnaires des coups de chenet dans l'estomac. L'exaltation où se mettent ces gens développe une puissance
et disent qu'on a fait passer le cheval sur des v
e j'aurais
menais triomphalement l'esclave voilée à ma maison du quartier cophte. Il était temps, car c'était le dernier jour du déla
es choses. Il y avait dans le
vient d'un cheik de la Mecque auquel ell
certainement de pr
endre ou de traduire le s
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