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Simon

Chapter 2 No.2

Word Count: 3914    |    Released on: 30/11/2017

neur, il y avait un personnage remarquable, et dont, pour la première fois peut-être, dans le cours de sa longue carrière, l'influence se

elopper, avait su se faire jour dans la famille Féline. Le frère de Jeanne, de simple patre, était devenu un prêtre aussi estimable par ses m?urs que par ses lumières. Il avait laissé une mémoire honorable dans le pays, et le mince héritage de douze cents livres de rente à sa s?ur, ce qui pour elle était une véritable fortune. Se voyant arrivée à la vieillesse, et n'ayant plus qu'un enfant peu propre par sa constitution à suivre la profession de ses pères, Jeanne lui avait fait donner une éducation aussi bonne que ses moyens l'avaient permis. L'école du villa

. Je pense donc que votre dessein vous est inspiré par le bon ange. Peut-être aussi que la volonté divine n'est pas de laisser finir notre race. Vous en êtes le dernier rejeton; c'était peut-être un désir téméraire de ma part que celui de vous engager dans le célibat. Sans doute,

la frugalité et les laborieuses habitudes; ou plut?t c'était une de ces paysannes comme il a d? en exister beaucoup avant que les m?urs

si effacé, si corrompu, si perverti; si souillé par ses ministres, depuis le fondateur jusqu'à nos jours, semble heureusement, de temps à autre, se réveiller, avec sa pureté sans tache et sa simplicité antique, dans quelques ames d'élite qui le font encore comprendre et go?ter autour d'elles. L'abbé Féline, et par suite sa s?ur

e, le spectacle de la sainte vieillesse de sa mère, lui restèrent sous les yeux comme un monument sacré devant lequel il devait passer toute sa vie en s'inclinant et sans oser porter ostensiblement un regard d'examen profane dans le sanctuaire. Il eut donc soin de cacher à Jeanne les ravages que l'esprit de raisonnement et le scepticisme avaient faits en lui. Chaque fois que les vacances lui permettaient de revenir passer l'automne auprès d'elle, il veillait attentivem

ne; mais Simon, qui désirait vivement aller étudier à Paris, et qui déjà se trouvait endetté à Poitiers après deux ans de séjour, éprouva de grandes perplexités. Il lui était odieux de penser à abandonner son entreprise et de retomber dans l'ignorance du paysan. Il lui était plus odieux encore de retrancher à sa mère l'humble bien-être qu'

de gagner beaucoup, afin de beaucoup dépenser sans ruiner leurs enfants. Néanmoins, ma?tre Simon Parquet, après avoir montré beaucoup de penchant à la prodigalité dans sa jeunesse, était devenu assez rangé dans son age m?r pour amasser une jolie fortune. Ce miracle s'était opéré, disait-on, par l'amour qu'il portait à sa fille chérie, qu'il voulait voir avantageusement établie. Le fait est que la parcimonie de sa femme lui avait fait autrefois aimer le désordre, par esprit de contradiction; mais aussit?t que la dame fut morte, Parquet

deux familles de se conna?tre et de s'apprécier. Simon Féline et Bonne Parquet étaient amis et compagnons d'enfance. L'avoué avait été uni d'une profonde estime et d'une vive amitié avec l'abbé Féline; on disait même que, dans sa jeunesse, il avait soupiré inutilement pour les yeux noirs de Jeanne. Il est certain que, dans son amitié pour cette vieille femme, il y avait un mélange de respect et de galanterie surannée qui faisait parfois sourire le grave Simon. C'était, du reste, la seule passion romanesque qui e?t t

?t qu'il ne découvrit le secret de Simon. Il lui arracha enfin l'aveu de se

. Il n'est pas bon qu'un jeune homme laisse dire qu'il a re?u un service. La plus noble chose du monde, c'est de l'accepter d'un véritable ami; mais le monde ne comprend rien à cela. Peut-être qu'un autre t'e?t proposé de te compter une pension ou de payer tes lettres de change. Ce dernier point est contraire à mes principes d'ordre, et, quant au premier, je trouve qu'il en co?te assez à ton o

voulut en vain le refuser en exprimant ses

iant; tu payeras aux enfants de ma fille, avec les intér

mourir sans m'acquitter

je ne suis ni si généreux ni si imprudent que tu le penses. Simon, tu es destiné à faire ton chemin, souviens-toi de ce que je le dis: le neveu de mon pauvre Féline, le fil

xistence, le débordaient. Il sut comprimer les élans de son caractère sous la terrible loi de la conscience. Toute cette existence de sacrifices et de mortifications fut un véritable martyre, dont pas un ami ne re?ut la confidence; Dieu seul en fut témoin. Jeanne s'effraya de la maigreur et de la paleur de son fils, lorsqu'elle le revit les années suivantes. Elle sut seulement qu'il avait la mauvaise habitude de travailler la nuit. Parquet se demanda si c'était le vice ou la sagesse qui avait terni déjà la fleur de la jeunesse sur ce noble visage. Il n'osa le lui demander à lui-même, car Simon n'était pas très-expansif; il était dévoré de fierté, et, quoiqu'il ressent?t au fond du c?ur une vive reconnaissance pour son ami, il ne pouvait surmonter la souf

nt la main de son jeune ami. Mais la tristesse et la paleur de Simon ne s'animèrent pas un instant. Il sembla impatient de voir finir le d?ner que Parquet donnait, pour lui faire fête, aux notables du pays et aux plus proches amis. Il s'éclipsa sur le premier prétexte qu'il put trouver et alla se promener seul dans la montagne. Tous les jou

olitique, sans savoir encore s'il aurait assez de talent oratoire pour défendre la propriété d'une haie ou d'un sillon. Ainsi partagé entre le mépris de sa condition présente, le désir de monter au-dessus et la crainte de rester au-dessous, il était en proie à de véritables angoisses et les cachait avec soin, sachant mieux que personne que cet état tenait de la folie et qu'il fallait le surmonter par l'effort de sa propre volonté. Cette maladie de l'ame est commune aujourd'hui à tous les jeunes gens qui abandonnent la position de leur famille pour en conquérir une plus élevée. C'est une pitié que de les en voir tous atteints, même les plus médiocres, chez qui l'ambition (déjà si répréhensible dans les grandes ames lorsqu'elle y na?t trop vite) devient ridicule et insupportable, n'étant fondée sur au

fatiguée de porter le fruit de ses entrailles. ?Quand donc te produirai-je au jour, dragon? s'écriait-il dans son délire; quand donc te lancerai-je devant moi à travers le monde

is quelques heures d'un sommeil agité comme l'onde du torrent et comme le vent de l'orage. Tant?t il marchait avec rapidité pendant tout un jour, tant?t il restait assis sur un rocher,

compris la fraternité des hommes comme Jésus l'avait enseignée, et Jeanne, imbue de ses pensées, admettait si peu le droit divin pour les dignités temporelles, qu'à son insu, vingt fois par jour, elle était hérétique. Son fils prenait plaisir à l'entendre proférer ces saints blasphèmes. Il se gardait de les lui faire apercevoir, et s

à la livrée du comte. La vieille Jeanne prévoyait bien, dans son expérience, que, l'amour du nouveau une fois calmé, ce ma?tre tant désiré ne manquerait ni d'ennemis ni de défauts. Elle était blessée, surtout, d'entendre le jeune curé de Fougères parler de lui rendre des honneurs semblables à ceux qui escorteraient les reliques d'un saint, et demandait par quelles vertus cet inconnu avait mér

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