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Simon

Chapter 5 No.5

Word Count: 5670    |    Released on: 30/11/2017

s de sa méthodique mémoire, les voyageurs longeaient le village et se glissaient incognito vers la demeure de M. Parquet, l'avoué,

gards. Mais quand, après tout, il aurait essuyé les salves d'artillerie du village avec leurs fusils sans batteries, quand il aurait avalé la harangue du maire, celle du curé et celle du garde champêtre, ce n'e?t pas été trop payer le bonheur qu'il a eu de ne perdre que cent mille francs sur son marché. Le pauvre comte! il était bien tranquille et bien

ademoiselle Parquet; j'avais cru lui

a propriété d'une terre les relève, surtout quand il y a quelque vieux pan de muraille armoriée qui croule sur le bord d'un ravin. Jolie habitation, ma foi! que celle du chateau de Fougères! Avant de la rendre supportable, il lui faudra encore dépenser cinquan

it Bonne, être un homme dégag

gré la sottise qu'il a faite de racheter son fief... mais sois s?re qu'il est encore plus vaniteux que cupide. Quand tu verras

tion à sa fille, mon

tant d'une sor

eries de nos amis, Bonne, entends-tu? J'ai toujours été un homme sage et donnant le bon exemple; mais je veux dire que mademoiselle de Fougères est une

ela, mon père, interro

ze ans alors. Je la regardais lorsqu'elle allait à l'église; c'était un

ademoiselle de Fougères ne soit

c'est de trop: car elle a de l'esprit comme un

on à revoir Fougères, et le séjour de notre village par

rquet, en mettant pied à terre pour ouvrir cette porte et en cherchant la clef dans ses poches, continuait la co

e en France, doit avoir laissé sur la rive étrangère quelque damoiseau épris d'elle. S

ille matière, monsieur Par

sant entrer dans sa cour le mulet qui portait Bonne, je ne viendrai donc jamais à bout de me persuader que je suis

t ce qui devait contribuer à embellir l'existence de M. Parquet. M. Parquet était à la fois le plus poétique et le plus positif de tous les hommes. Quand il avait les pieds bien chauds, un fauteuil bien mollet, une table bien servie, de bon vin dans un large verre, il était capable de s'attendrir jusqu'aux larmes, et de déclamer un sonnet de Pétrarque en regardant du coin de l'?il la vieille Jeanne Féline, oc

ar M. Parquet cumulait les fonctions d'avoué et celles d'avocat. Il s'exprimait en bons termes, pérorait avec abondance, et dans les affaires civiles, grace à une dialectique serrée et à une obstination puissante, il était presque toujours s?r du succès. Il est vrai qu'au criminel il produisait des effets de moins bon aloi. Comme tout avocat de province, il aimait de passion les discours de cour d'assises; c'est l'occasion d'arrondir des périodes sonores, et de lancer des métaphores chatoyantes. Les juges et le gros public en étaient émerveillés; les dames de la ville pleuraient à chaudes larmes, et pendant trois jours, ma?tre Parquet, rouge et bouffi, conservait dans

t, tu seras enroué demain mati

-moi taire et emporte les liqueurs. Que sommes-nous sans les femmes? des animaux cruels, livrés à de funestes emportements. Mais elles! comme des divinités

, disait la jeune fille; vo

du dieu de l'Inde et de la Thrace à un vieillard infortuné dont les forces s'éteignent? Vois, ma tête s'affaibl

rtun venait interrompre ma?tre Parquet, il bondissait comme

a vie; je vous donne tous au diable! Je ne veux

il passait des fumées du souper aux subtilités de la chicane avec une aisance merveilleuse. Quelques-uns de ceux qui ne le connaissaient qu'à demi le croyaient égo?ste, parce qu'ils le voyaient sensuel. Ils ne saisissaient qu'un c?té de cet homme richement organisé pour jouir

se montrait modeste et généreux envers les pauvres, autant il ran?onnait les riches. A l'égard des avares, il était sardonique jusqu'à la cruauté. Il avait coutu

comme un point d'honneur de recevoir convenablement ses h?tes, et surtout de montrer à mademoiselle de Fougères qu'elle possédait à fond la science de l'économie domestique. La candide enfant s'imaginait que, dans toutes les positions de la vie, les soins du ménage sont la gloire la plus brillante de la femme. Mais, hélas! la jeune étrangère ne s'apercevait pas seulement de la manière dont le linge était blanchi et parfumé. Elle n'acc

faire honneur à son h?te que pour se désennuyer d'une société qui le gênait un peu, aller chercher son voisin et le faire souper

is de la peine à l'être autant que lui; et n'étant pas disposé à lui accorder une dose de bienveill

ta faux une ballade en quatre-vingt-dix couplets dans le dialecte barbare du pays, et présenta des bouquets à mademoiselle de Fougères. Enfin, l'arrière-garde des polissons et des goujats, qui s'attendaient bien à prendre la truelle pour recrépir le vieux chateau, ferma la marche avec des brandons, des pétards et des cris de joie à faire dresser les cheveux sur la tête. Par émulation, le sacristain courut sonner les cloches, tous les chiens du village se mirent à pousser des hurlements affreux auxquels répondirent du fond des bois tous les loups de la montagne. Jamais, de mémoire d'homme, on n'avait entendu un pareil vacarme dans le vallon de Fougères. En va

es hommes civilisés, il avait aimé à reporter sa pensée sur ces paisibles habitants de la campagne, sur ce peuple de patres et de laboureurs qu'il voyait au travers de Virgile et de la magie des souvenirs de l'enfance. Mais à mesure qu'il avait avancé dans les réalités de la vie, de vives souffrances s'étaient fait sentir. Il voyait maintenant que, là comme ailleurs, l'homme de

ister à la tentation qu'ils éprouvent de ha?r ou d'imiter la foule, au besoin de se détacher de l'humanité par le mépris, ou de se laisser choir à son niveau par l'abrutissement. Simon sentit qu'il fallait combattre de toute sa force l'amertume empoisonnée de ce calice. Son organisation ardente lui e?t ouvert assez volontiers l'accès du vice; son intelligence élevée lui e?t également suggéré le dédain de ses semblables. Sa perte était imminente, car il était de ces hommes qui ne peuvent se perdre à demi. Il n'avait pas à choisir entre le r?le de la sensualité

ui gênaient, à rétrécir et à régulariser autant que possible l'ancienne enceinte. Avec tous ces soins on réussit à faire du chateau un logis assez laid, fort incommode encore, très froid, mais vaste, et meublé avec une richesse apparente. Comme on vit passer beaucoup de dorures et d'étoffes hautes en couleur, on ne manqua pas de dire d'abord que M. de Fougères déployait un luxe éblouissant; mais un connaisseur e?t facilement reconnu que, dans tous ces objets de parade, il n'y avait aucune valeur réelle. M. de Fougères tenait, dans ses choix, le milieu entre l'ostentation des anciens nobles et l'économie du marchand d'épices. Il eut pendant ce semestre une vie très-agitée et qui semblait convenir exclusivement à ses habitudes de tracasserie commerciale. Il allait de Paris à Guéret, de Limoges à Fougères, avec autant de facilité que ses ancêtres eussent été de leur chambre à coucher à la tribune de leur chapelle. Il achetait, il revendait, il spéculait sur tout; il étonnait ses fournisseurs par sa finesse, sa mémoire et sa ponctualité dans les plus petites choses. On s'aper?ut bient?t dans le pays qu'il n'y avait pas tant à gagner avec lui qu'on se l'était imaginé. Il était impossible de le tromper; et quand il avait supputé à un centime près la valeur d'un objet, il déclarait généreusement que le gain du marchand devait être de tant. Ce tant, tout équitable qu'il était

aux esprits, qui prétendaient savoir l'italien, ayant essayé de lier conversation avec elle, ne l'avaient pas trouvée moins laconique dans ses réponses. M. de Fougères, qui semblait inquiet lorsqu'on parlait à sa fille, non de ce qu'on lui disait, mais de ce qu'

it pas se soustraire à la tache pénible de la vie. Aux heures où les flatteries de l'ambition faisaient place au spectacle de la nécessité aride, quand cette montagne d'ennuis et de misères s'élevait entre lui et le but inconnu et chimérique peut

. Parquet, il lisait quelques pages et méditait durant de longues heures. Son imagination se détournait bien souvent de la voie et faisait de fougueux écarts dans les espaces de la pensée. Mais ces excursions ne sont jamais sans fruit pour une grande intelligence, elle y va en écolier, elle en revient en conquérant. Simon pensait qu'il y a bien des manières d'être orateur, et que, malgré les systèmes arrêtés de M. Parquet sur la forme et sur le fond, chaque homme doué de la parole a en soi ses moyens de conv

ire le législateur, il faut se résoudre à être légiste. Si un homme célèbre se permet de

répondit Simon; et

nt qu'il était re?u avocat, qu'il n'avait plus de dépense à faire, et qu'il était s?r de s'acquitter quand il voudrait. D'ailleurs, il travaillait à faire des extraits, des recherches et des analyses,

pathie pour lui. Il y avait dans son extérieur une absence de dignité qui le choquait plus que n'e?t fait la morgue seigneuriale d'un vrai patricien. Il lui semblait toujours voir, dans les co

les honneurs, ce dont elle s'acquittait avec une politesse froide et silencieuse. Elle n'accompagnait pas son père dans ses fréquents voyages, et restait enfermée dans sa chambre avec des livres, ou montait à cheval, escortée d'un seul domestique. Quelquefois elle venait à

givre, quelques brins d'herbe aux environs. Lorsqu'elle était surprise dans ses méditations, elle se levait précipitamment, appelait son cheval, qu'elle avait dressé comme un chien à venir au nom de Sauvage, lui ordonnait de se tendre sur les jambes afin qu'elle p?t atteindre à l'étrier sans le s

'il essayait de franchir la ligne chimérique qui les séparait, Simon ne pouvait défendre son imagination d'accueillir un peu trop obstinément l'image de cette personne fantastique. C'était une si

ine et froide. En outre, on blamait beaucoup dans le pays ses courses à cheval et son genre de vie solitaire. En province, tout ce qui est excentrique est criminel. Cependant l'attrait de curiosité qui, chez Simon, se cachait sous ces efforts d'aversion, ne fut pas satisfait par les réponse

ée, une fois pour toutes, de ne jamais redire à personne un mot de nos conversations, quelque puériles et indifférentes qu'elles pussent être. Il y a bien des choses dans s

s. Je croirais presque qu'il y a de votre part un peu de vanité, je ne dis pas à être liée avec notre future chatelaine, mais à être la seule confidente d'une personne si réservée dans sa conduite et dans se

re et lui répondit: ?êtes-vous bien s?r que je ne sache p

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