Teverino
nce, je serai bien aise
sédé du désir qui tourmentait déjà votre enfance, d'être un homme accompli. Vous avez si bien cultivé vos brillantes dispositions, et si noblement gouverné votre fortune, que vous êtes devenu le riche le plus libéral et l'artiste le plus exquis. Si vous fussiez né pauvre et obscur, la pa
er ce que je vous ai dit cent fois de moi-même. Mais, en même temps, vous me donnez raison sur un aut
n'avez-vous point aimé, et avez-vous toujours agi de manière à frapper l'esprit de ce sexe curieux, sans lui permettre de s'emparer de votre volonté. Vous avez fait des passions, je le sais, et vous n'en avez point éprouvé. Ce qui nous distingue l'un de l'autre, et ce qui fait que mon orgueil a plus de mérite que le v?tre, ce sont les privilèges de votre sexe. Vous n'avez point sacrifié les jouissances vulgaires au culte de la dignité. Vos modèles ont été des modèles de choix, des filles souverainement belles, et assez jeunes pour que vous n'eussiez point à rougir devant trop de gens, d'en faire vos ma?tresses; ces divines filles du peuple, vous vous êtes persuadé que vous les aimiez, et, pour piquer l'amour-propre des femmes du monde, vous avez affecté de d
chant ou cette soumission irrésistible à la vérité, que l'éducation et les habitudes de la femme s'appliquent trop victorieusement à combattre. Elle eut des remords de son emportement, car elle vit que Léonce se reprochait le sien et sondait son propre coeur avec effroi. Elle eut envie de le consoler du mal qu'elle venait de lui faire, puis elle eut
t-il en s'agenouillant à ses pieds et
compreniez pas, puisque vous avez pu, de gaieté de coeur, entamer cette lutte meurtrière. Je vous aimais d'une douce et véritable amitié; je me reposais sur votre coeur comme sur celui d'un frère; j'espérais trouver en vous protection, et conseil dans tout le cours de ma vie. Vos défauts me semblaient petits et vos qualités grandes. Maintenant, adieu, Léonce. Reconduisez-moi chez mon mari. Vous av
ce baiser chaste et triste, le seul qu'elle lui e?t d
rête à mourir. Il y a du vrai dans ce que nous nous sommes dit mutuellement, beaucoup de vrai; mais ce sont là des vérités relatives qui ne sont pas réelles. Comprenez bien cette distinction. Nous sommes artistes tous les deux et nous ne pouvons pas traiter un sujet avec animation sans que la logique, la plastique, si vous voulez, ne nous entra?ne, de conséquence en conséquence, jusqu'à une synthèse admirable. Mais cette synthèse est une fiction, j'en
-être par tendresse na?ve, peut-être pour se convaincre que c'étaient de vraies larmes aussi qu'elle y voyait briller. Nous avons f
commencé, et je réclame
re p
bras si beau, que j'ai tou
s redevenez ar
n! pour
le le reste de la journée, et reprenez votre r?le de do
lui retira en voyant la négresse se réveiller. Replacez-vous dans votre hamac et dormez tout de bon. Je vous bercerai molleme
était facile de sentir, au bercement un peu saccadé du hamac, qu'il tenait le cordon d'une main tremblante et agitée. Elle vit donc avec plaisir repara?tre Madeleine, qui, après
jà gatée, dit Léonce en anglais à Sabina
plus moelleux que les v?tres; et d'ailleurs vous avez trop d'esprit pour que je m'endorme facil
gnit de s'endormir, et Léonce s'
, pendant que les chevaux paissaient en liberté dans une prairie naturelle à portée de sa vue, et que la voiture était remisée à l'ombre beaucoup plus
le repos. Léonce s'assit au rivage dans une anfractuosité du roc, qui formait des degrés naturels comme pour inviter le voyageur à descendre au bord de l'onde tranquille. Il regarda longtemps les insectes au corsage de turquoise et de rubis qui effleuraient les plantes fontinales; puis il vit passer, dans le miroir du lac, une bande de ramiers qui traversait les airs et qui disparut com
enait le rejoindre; mais le battement de son coeur s'apaisa bien vite à la vue d
. Ses haillons, ses longs cheveux tombant sur un visage pale et fortement dessiné, son épaisse barbe noire comme de l'encre, sa démarche nonchalante, et ce je
car le sentier était trop étroit pour deux, et il ne fallait pas se le disputer longtemps pour que le lac re??t da
contre de l'inconnu dans un calme philosophique. Cependant il put compter avec une légère impatience le nombre de pas
e et avec un accent méridional très-prononcé; mais si c'était un effet de v
issant passer et en remontant un degré, de ma
e barbe et la moitié de son visage, puis on l'entendit humer comme un cheval, ce qui donna à Léonce l'envie facétieu
i e?t pu devenir funeste à l'un des deux en cas de mésintelligence. ?Voilà le seul bonheur du pauvre, pensa encore Léonce; il a la sécurité en de semblables rencontres. Nous voici deux hommes, p
talons:-Voilà, dit-il, de l'eau bien tiède à boire, et qui doit désaltérer en ent
ndre un bain? dit Léonce, incert
ent à se déshabiller, ce qui ne prit guère de temps, car il n'était point surcharg
arge puits; il n'y a point de rivage du c?té où nous sommes, l
aja, répondit l'étranger; et, enlevant lestement le lambeau qui lui servai
gné, traverser la nappe étroite du petit lac en un clin d'oeil se laisser porter sur le dos, se placer debout comme s'il e?t t
pour n'être pas entra?né par surprise, et, le voyant assis sur la pierre échauffée par le soleil, il ne put s'empêcher d'admirer la force et la beauté de son corps, dont la blancheur contrastait avec sa figure et ses mains un peu
use cette riche toison noire qui, toute ruisselante, le faisait ressembler à une sauvage divinité des fleuves. Puis, comme le soleil, tombant d'aplomb sur sa nuque et sur son front, commen?ait à l'incommoder, il arracha des touffes de joncs et d'iris qu'il roula ensemb
nymphéa blanc qu'il pla?a dans sa couronne. Enfin, comme s'il eut deviné l'admiration réelle qu'il causait à Léonce, il se fit une sorte de vêtement avec une ceinture de roseaux et d
nheur de contempler, dans un cadre naturel de rochers sombres, de feuillages éclatants et de sables argentés, merveilleusement appropriés au sujet. Les flots de la lumière coupée des fortes ombres du rocher, le reflet que l'eau projetait sur ce corps humide d'un
u le Poussin eussent été jaloux de contempler! Oui, les grands ma?tres de la peinture eussent été seuls dignes de reproduire ce que moi j'ai surpris et comm
attitude plus bizarre, mais belle encore, quoique tourmentée. ?Maintenant du Rapha?l, reprit-il en changeant de posture; c'est plus gracieux et plus naturel; mais quoi qu'on en dise, le muscle y joue encore un peu trop son r?le... Le Jules Roma
Léonce, un peu désenchanté de ce qui lui avai
ois pas encore allé; mais nous avons à Naples beaucoup de choses dans ce style-là. Si j'avais un tambour de basque, je vous montrerais diverses figures napolitaines qui ont plus de grace et d'esprit dans leur petit doigt que tout votre grand siècle dans ses blocs de marbre et de bronze. Mais puisque je ne puis plus r
votre ramage répond à votre plumage,