Teverino
ont nous donnerons ici la traduction libre. Il les adaptait à un de ces airs de l'Italie méridionale, dont on ne sau
des; j'irai plus vite que vous avec mes bras souples comme l'onde et blancs comme l'écume. Couvert de mes hail
ts pudiques; le mien attirera toujours vos regards, et vous suivrez de l'oeil, à la dérobée, ma chevelure noire flottante sur le
mme la proue d'un navire, avec mes bras souples comme votre cou lustré, je vous suivrai dans vos nids d'algue et de coquillages.
de son accent, la na?veté de sa manière, la puissance de son sentiment exalté. Léonce se crut
jeune homme! et je ne sais comment te récompenser du plaisir que tu viens de me
pécheurs; mais les paroles sont de moi, Signor, car, avec votre permission, je suis improvisateur quand il me pla?t de l'être. Notre langue mélodique
ces paroles; je
foyer, je puis les renouveler et non les retenir. Peut-être trouvez-vous celles-ci un peu
et quelle que soit ta condition, tu mériterais d'être un des premiers sur la te
tre. Mais quand j'ai eu dépouillé ma souquenille de mendiant, quand cette eau lustrale m'a débarrassé de mes souillures, quand vous m'avez vu purifié de la fange et de la poussière des chemins; ce corps qui a servi quelquefois de modèle aux premiers sculpteurs de ma patrie, ce visage qui n'est point dégradé par la débauche et auquel la fatigue et les privations n'ont pas ?té encore la jeunesse et la beauté, ces membres où la nature a prodigué son luxe, et ce sentiment du beau que l'homme intelligent porte sur son front et dans toutes ses habitudes; tout ce qui fait enfin, Monsieur, que,
irée d'un rayon d'enthousiasme, et aussit?t voilée par un profond sentiment de douleur, était d'une beauté inou?e
le condition sous les dehors de laquelle vous m'êtes apparu; vous êtes quelque artiste malheureux: permet
urbé sur le rivage, il dépliait, avec une répugnance visible, les b
ime le bien-être, le luxe, les parfums, la propreté; cette mollesse exquise qui renouvelle l'ame et le corps après des exercices males et salutaires. Pe
Il fait assez chaud pour que vous restiez ici à m'attendre au soleil un quart d'heure; je vous promets que, dans un quar
nte et légère, qu'il rapporta au bord du lac. Il retrouva son Italien dans l'eau, occupé à faire une gerbe des plus be
elles fleurs, les plus précieux échantillons minéralogiques, les cristaux, les pétrifications, les plantes des montagnes; je puis vous donner tout cela si vous voulez que je vous suive dans vos promenades; et même, si
couleurs fines et d'un ton frais, linge magnifique, pantalons d'été en étoffes de caprice, souliers vernis, guêtres de Casimir clair à boutons de nacre. L'Italien choisit sans fa?on tout ce qu'il y avait de mieux. Il était à peu près de la même taille que Léonce, et tout lui allait à merveille; il n'oublia pas de prendre une paire de gants, dont il respira le parfum avec délices. Et quand il se vit ainsi rafra?chi et paré de la tête aux pieds, il se jeta dans les bras de so
t de sa cha?ne d'or, qu'il étala de son mieux sur son gilet blanc; c'était tout ce qui me restait de ma
a Léonce, frappé de l'aisance avec la
été cent fois. Vous voulez savoir
suivez-moi, dit Léonce. Nous allons report
s en voya
ur plusieurs jours peut-être.
dans lesquelles j'erre depuis huit jours. Je ne puis rester nulle part. Ma tête emporte sans cesse mes jambes pour se venger de mon coeur, qui l'emporte elle
ec le go?t du travail: la nature m'a gratifié d'une paresse de prince, et c'est ce qui m'a toujours fait croire que j'étais d'un sang illustre, bien que par mon esprit j'appartienne au peuple. Il faut que l'un des deux auteurs de mes jours ait été de cette race de pauvres diables qui sont destinés à tout conquérir par eux-mêmes; et, dans mon origine problématique, c'est le c?té dont je suis le moins porté à rougir. Tant que je fus un petit enfant, j'aimai la pèche, mais plut?t comme un art que comme un métier. Oui, je me sentais déjà né pour les inventions de l'intellige
yant plus la force de me battre, la seule consolation qu'elle e?t go?tée avec moi
ma figure, il me renvoya avec vingt pièces d'or, en me recommandant de me vêtir un peu mieux, si je voulais me présenter quelque part pour gagner ma vie. Je sentais déjà na?tre en moi le go?t du luxe; néanmoins je compris que ce n'était pas le moment de me satisfaire de cet
loppèrent tellement mes idées, que bient?t je me sentis supérieur, par mes conceptions et par mes jugements, aux sculpteurs et aux peintres qui s'essayaient à reproduire ma figure, aux voyageurs de toutes les nations que j'initiais à la connaissance des merveilles de Rome. En m'apercevant de l'ignorance ou de la pauvreté d'esprit de tous ceux à qui j'avais affaire, je sentis, de plus en plus, le besoin d'être un esprit supérieur. Je n'aimais point la lecture. S'instruire dans les livres est un travail trop froid et trop long pour la rapidité de ma compréhension. Je m'appliquai donc à approcher le plus possible des hommes vraiment capables, et sacrifiant presque toujours mes intérêts à ce but, je m'instruisis de toutes choses en écoutant parler. Batelier ou jockey, j'observai et je connus les habitudes et les moeur
nce, m'accompagna dans mes relations avec le beau sexe. Judicieux et discret, je ne m'attachai pas longtemps au vice, je ne me dévouai point à l'égo?sme, e voulus vivre par le coeur, afin de rester complet et invincible dans ma fierté. Je fus miséricordieux sans effort; on me trahit beaucoup, on ne me trompa guère. Je supplantai beaucoup de rivaux et ne les avilis point. Je formai bea
cause de votre misère p
c une sorte de volupté, dans cet état de dén?ment qui me faisait sentir le prix des biens que j'avais prodigués, et attendant avec orgueil que le désir me rev?nt assez vif pour secouer ma délicieuse apathie. Tant?t je dédaignais de me tirer d'affaire, sentant que mes inspirations d'artiste n'étaient pas arrivées à leur apogée, et préférant je?ner que de mal déclamer ou de mal chanter. C'est là une grande jouissance, Monsieur, que de sentir son génie captivé par le respect qu'on lui po
joint à un des caractères les plus originaux que j'aie encore rencontrés. Quand vous avez commencé votre histoire, j
la rencontre de Panurge?
aintenant je crois pouvoir achever la
que celui de Rabelais; je n'ai ni sa lacheté, ni son cynisme, ni sa gloutonnerie, ni sa hablerie, ni son égo?sme; mais j'ai de commun avec lui la finesse de l'esprit et les hasards de la fortune. Si vous m'emmenez avec vous pour quelques jours, vous verrez que, partage
quoique je vous trouve avec Panurge une r
stances extérieures, indépendantes de notre volonté à tous deux: le monde qui m'amuse un instant et bient?t me dépla?t, la contrainte de quelque usage auquel je ne saurai peut-être me soumettre que pour un certain nombre d'heures, quelque personnage qui vous charmera et qui me
ons, pouvez-vous vous engager à vivre vingt-quatre heures de ma vie et à vous transformer des
me ruiner en un jour et de quitter une marquise pour courir après une bohémienne; enfin que si j'avais voulu me ranger, comme on dit, me soumettre à des exigences, me laisser torturer par l'ambition, infliger à ma vanité tous les supplices de la vanité jalouse, subir les caprices des grands, et nuire à mes compétiteurs pour édifier ma fortune et ma réputation, je n'aurais pas fait comme tant d'autr
ilosophant dans la montagne, et vous serez présenté comme tel à une belle dame que nous allons
ut que le serment soit réciproque. Je ne vais pas plus loin, si vous ne me donnez votre parole d'honneur de ne pas m'?ter mon masque avant demain à deux heures de l'après-midi; car je vois au
u sur l'honne
t abritée, Léonce et Teverino parvinrent à replacer la
Léonce; et, comme il s'avan?ait sur le chemin, il vit ve
vous retrouver et de dire à Votre Seigneurie qu'elle s'ennuie considérablement. T
avoir déjà vu ce vagabond errer dans le pays. Le hasard parut servir ses projets; car à peine eut-il prévenu Sabina qu'il avait un de ses amis à lui