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Nouveaux souvenirs entomologiques - Livre II

Chapter 9 LES FOURMIS ROUSSES

Word Count: 6605    |    Released on: 06/12/2017

eux nid. Quel est leur guide en de si longs voyages? Serait-ce la vue? Un observateur de beaucoup d'esprit, dépassé par d'autres dans la connaissance de l'animal collectionné en vitrine

ever de l'?il la carte géographique du parcours; mais il n'est au pouvoir de personne de l'empêcher de sentir, aux chaudes impressions de l'atmosphère, qu'il suit la route du midi. Rendu à la liberté à Toulouse, il sait déjà que la direction à suivre pour regagner son colombier est la direction du nord. Donc, il pique droit dans cette direc

ie? L'hésitation est courte: après quelques crochets de peu d'étendue autour de l'expérimentateur, ils partent dans la direction du nid, malgré le rideau de la forêt, malgré l'écran d'une haute cha?ne de collines qu'ils franchiront en remontant la pente non loin du sol. La vue leur fait éviter les obstacles sans les renseigner sur la direction générale à suivre. La météorologie n'est pas davantage en cause: pour quelques kilomètres de déplacement, le climat n'a pas varié. L'expérience du chaud, du froid, du sec et de l'humide, n'a pas instruit mes chalicodomes: une existence de quelques semaines ne le permet pas. Et seraient-ils versés dans les points cardinaux, l'identité climatologique du point où est leur nid et du point où ils sont relachés, la

, s'ajoutant à notre lot, quelle acquisition, quelle cause de progrès! Pourquoi en sommes-nous privés? C'était une belle arme et de grande utilité pour le struggle for life. Si, comme on le prétend, l'animalité entière, y compris l'homme, provient d'un moule unique, la cellule originelle et se transforme d'elle-même à travers les ages, favorisant les mieux doués, lai

enté suffisante? Je soumets le petit problème aux évolutionnistes, et s

s de l'insecte; on leur accorde volontiers ce dont notre cause a besoin. Je ne manquais pas d'ailleurs d'assez bonnes raisons pour leur soup?onner la sensibilité directrice. Lorsque l'Ammophile hérissée recherche le ver gris, c'est avec les antenn

même facilité que les autres. Dans le temps, j'avais expérimenté d'une fa?on pareille avec le plus gros de nos Cerceris (Cerceris tuberculata); et le chasseur de Charan

solés, longtemps ils stationnent en contemplation devant l'ouvrage qui ne s'achèvera pas; ils partent, ils reviennent, ils chassent tout voisin importun, sans jamais reprendre l'apport du miel ou du mortier. Le lendemain, ils ne reparaissent pas. Privé de ses outils, l'ouvrier n'a pl

n disputent la possession en des rixes interminables, puis disparaissent lorsque les travaux sont en pleine activité. Que leur importait, me disais-je, de revenir au gateau natal plut?t que de s'établir ailleurs, pourvu qu'ils y trouvent à qui déclarer leur flamme! Je me trompais: les males reviennent au nid. Il est vrai que, vu leur faiblesse,

yménoptères; je l'ai mise à profit. Eh bien! les Osmies (Osmia tricornis), tant males que femelles, savent retrouver le nid. Mes expériences ont été faites rapidement, en petit nombre, à de faibles distances; mais elles concordaient si bien avec les autres qu'elles m'ont convaincu. En somme, le retour au nid, en y comprenant mes essais d'autrefois, a été con

apable de rechercher sa nourriture, de la prendre même quand elle est à sa portée, il lui faut des serviteurs qui lui donnent la becquée et prennent soin du ménage. Les Fourmis rousses sont des voleuses d'enfants, desti

reur est reconnue, et l'on se remet en marche. La cohorte traverse les allées du jardin, dispara?t dans les gazons, repara?t plus loin, s'engage dans les amas de feuilles mortes, se remet à découvert, toujours cherchant à l'aventure. Un nid de Fourmis noires est enfin trouvé. à la hate, les Fourmis rousses descendent dans les dortoirs où reposent les nymphes, et bient?t remontent avec leur butin. C'est alors, aux portes de la cité souterraine, une étourdissante mêlée de n

ois, j'ai vu l'expédition se faire hors du jardin. Les Amazones escaladèrent le mur d'enceinte, élevé de quatre mètres en ce point, le franchirent et s'en allèrent un peu plus loin dans un champ de blé. Quant à la voie suivie, elle est indi

l'aller. Chargées de leur butin, les Fourmis rousses reviennent au nid par le trajet, souvent fort compliqué, qu'ont fait adopter les éventualités de la chasse. Elles

gagner les hauteurs sur des ponts branlants et se dégager enfin du dédale de ruelles. N'importe: à leur retour elles ne manqueront pas, bien qu'appesanties par leur charge, de traverser encore le pénible l

t des rangs entiers dans les eaux. Les poissons étaient accourus; ils faisaient galerie et gobaient les noyés. Le pas était difficile; avant de l'avoir franchi, la colonne se trouvait décimée. Je m'attendais à voir le retour s'effectuer par un autre chemin, qui

par le sentier qui lui est connu et qu'il vient récemment de parcourir. Lorsqu'elles sortent de leur nid et vont sur une autre branche, sur un autre arbre, chercher feuillée mieux à leur go?t, les Chenilles processionnaires tapissent de soie le trajet, et c'est en suivant les fils tendus en route qu'elles peuve

erait-elle, dans une certaine mesure, la méthode des Processionnaires; c'est-à-dire laisserait-elle sur la voie, non des fils conducteurs puisqu'elle n'est pas outillée pour parei

. Je me permettrai de ne pas montrer un vif empressement pour cet avis. D'abord, je me méfie d'un odorat ayant pour siège les antennes; j'

le avait assisté à la grande bataille des rousses et des noires; elle était restée toute pensive devant le rapt des enfants au maillot. Bien endoctrinée sur ses hautes fonctions, toute fière de travailler déjà, elle si petite, pour cette grande dame, la Science, Lucie parcourait donc le jardin lor

vite: les rousses sont entrées da

bien le ch

is; je l'

rqué et de q

ucet: j'ai semé des petits c

lon des fourmis sortir de la caserne, elle l'avait suivi pas à pas en déposant de distance en distance ses pierres sur le trajet parcouru. Les Amazones commen?aient à revenir de

surface sont ainsi enlevés, renouvelés par d'autres. S'ils sont imprégnés de quelque émanation odorante, leur a

tête de la colonne, resserrée d'abord dans une étendue de quelques décimètres, s'éparpille maintenant sur trois à quatre mètres de largeur. Mais les arrivants se multiplient devant l'obstacle; ils se massent, ils forment cohue indécise. Enfin quelques fourmis s'aventurent sur la bande balay

peut tenir au travail inégal du balai, qui a laissé en place des parcelles de l'odorante poussière. Les fourmis qui ont contourné la partie balayée peuvent avoir été guidées par les déblais rejeté

zones manquent rarement d'aller en expédition dans les après-midi lourdes et chaudes de juin et de juillet, surtout si le temps fait menace

nappe d'eau coule d'abord abondante et rapide, afin de bien laver le sol et de lui enlever tout ce qui pourrait être odorant. Ce lavage à grande eau dure près d'un quart d'heure puis, quand les fourmis s'approchent, revenant du butin, je

hes d'un gué. Quelques fétus de paille apportés par les eaux s'arrêtent ?à et là: ce sont des ponts branlants où les fourmis s'engagent. Des feuilles sèches d'olivier deviennent des radeaux avec cargaison de passagers. Les plus vaillants, un peu par leurs propres man?uvres, un peu par d'heureuses chances, gagnent, sans intermédiaires, la rive opposée. J'en vois qui,

e ses eaux tant que dure la traversée. Examinons maintenant ce qui se passera lorsque l'odeur formique, s'il y en a une sur la piste, en effet, sera remplacé

couper à l'instant dans une plate-bande. Avec le feuillage de la même plante, je recouvre la piste un peu plus loin. Les fourmis, reve

hange l'odeur, il n'est plus permis, je crois, d'invoquer l'odorat comme guide des fourmis r

pect de la route sans rien lui enlever de ce qui pourrait être odorant, les fourmis hésitent encore plus que devant tous mes autres artifices, même le torrent. Il leur faut des essais multipliés, des rec

-même étant grisatre. Ce changement de coloration suffit seul pour dérouter un moment les fourmis, qui renouvellent ici,

la verdure de menthe, le tapis de papier, le sable d'une autre couleur que le sol, la colonne de retour fait halte, hésite et cherche à se rendre compte des changements survenus. Oui, c'est la vue, mais une vue très myope pour laquelle quelques graviers déplacés changent l'horizon. Pour cette courte vue, une bande de papier, un lit de feuilles de menthe, une couche de sable jaune, un filet d'eau, un labour par le balai, et d

e la fourmilière pillée offre aux Amazones un butin supérieur à celui que la colonne expéditionnaire peut emporter. Ou bien encore la région visitée est riche en fourmilières. Une autre razzia serait nécessaire pour exploiter à fond l'emplacement. Alors une seconde expédition a lieu, tant?t le lendemain, tant?t deux ou trois jours plus tard. Cette fois, la colonne ne cherche plus en route, elle va droit au g?te fertile en nymphes, et elle s'y rend exactem

en la vue qui guide les Amazones, la vue servie par la mémoire des lieux. Et cette mémoire est tenace jusqu'à conserver l'impression le lendemain et pl

servir, la région où je la suppose étant encore inexplorée, la fourmi possèderait-elle la faculté directrice du Cha

ute plus fructueuses. C'est donc au nord de leur caserne que les Amazones dirigent d'habitude leurs caravanes; très rarement, je les surprends au sud. Cett

zone, remise à terre, errer à l'aventure, toujours le butin entre les mandibules bien entendu; je la vois s'éloigner en toute hate de ses compagnes, croyant les rejoindre; je la vois revenir sur ses pas, s'écarter de nouveau, essayer à droite, essayer à gauche, tatonner dans une foule de directions sans parvenir à se retrouver. Ce belliqueux négrier, à la fo

itations plus ou moins longues, des recherches tant?t dans une direction et tant?t

s, à travers des parages inconnus, ne mettent pas en défaut le Chalicodome. Je m'étonnais tant?t que l'homme f?t privé d'un sens merveilleux, apanage de quelques animaux. La distance énorme entre les deux termes comparés pouvait fournir matière à discussion. Maintenant cette distance n'existe plus: il

a ligne suivie et les lieux visités sont-ils gravés dans le souvenir? La Fourmi rousse ne se prête pas aux épreuves qui donneraient la réponse: l'expérimentateur ne peut décider si la voie où la colonne expéditionnaire s'engage est parcourue pour la première fois; et pu

ne touffe d'herbe ou de broussailles, à l'abri des maraudeurs, fourmis surtout, qui pourraient détériorer la précieuse pièce en l'absence du légitime possesseur. Son butin établi sur l'élévation de verdure, le Pompile cherche un lieu favorable et y creuse son terrier. Pendant le travail d'excavation, il revient de temps à autre à son araignée; il la mordille un peu, il la palpe comme pour se féliciter d

ures et réitérées. J'ignore ce qui s'est passé avant. Ne tenons compte de cette première expédition; les autres seront plus concluantes. Pour le moment, le Pompile retrouve, sans hésitation aucune, la touffe d'herbe où gisait sa proie. Alors marches et contre-marches dans cette touffe, explorations minutieuses, retours fréquents au point même où l'araignée avait é

précier la mémoire du Pompile. Deux touffes de gazon ont servi de reposoir provisoire au gibier. La première, où il est revenu avec tant de précision, l'insecte pouvait la conna?tre par un examen un peu approfondi, par des visites réitérées qui m'échappent; mais la seconde n'a fait certainement en sa mémoire qu'une impression superficielle. Il l'a adoptée sans aucun choix étudié;

mps sa proie absente. Il sait très bien qu'elle était là, en dernier lieu, et non ailleurs; il persiste à l'y chercher sans une seule fois s'aviser de rev

siter, tant sa mémoire est s?re. Je continue de la même fa?on une paire de fois encore, et l'insecte revient toujours au dernier reposoir, sans se préoccuper des autres. Je reste émerveillé de la mémoire de ce myrmidon. Il lui suffit d'avoir vu une fois, à la hate, un point qui ne diffère en rien d'une foule d'autres, pour

empreinte sur le sol, et au fond de la petite cavité, je dépose l'araignée, que je recouvre d'une mince feuille. Or, il arrive à l'hyménoptère, en quête de son gibier égaré, de traverser cette feuille, d'y passer et d'y repasser sans avoir soup?on que l'araignée est dessous, car il va plus loin continuer ses vaines recherches. Ce n'est donc pas l'odorat qui le guide, mais bien la vue. De ses antennes pourtant il

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