Therese Raquin
e qui va de la rue Mazarine à la rue de Seine. Ce passage a trente pas de long et deux de large, au plus; il est pavé de dalles
es sales et tra?ne misérablement dans le passage. Par les vilains jours d'hiver, par les matinées de
enfants, des cartonniers, dont les étalages gris de poussière dorment vaguement dans l'ombre; les vitrines, faites de petits carreaux, moirent étrangement les marchand
om, des marchandises oubliées là depuis vingt ans s'y étalent le long de minces planches peintes d'une horrible couleur brune. Une marchande de bijoux faux
ire, grossièrement crépie, comme couverte d
s femmes tenant des paquets sous leur bras; on y voit encore des vieillards se tra?nant dans le crépuscule morne qui tombe des vitres, et des bandes de petits enfants qui viennent là au sortir de l'école, pour faire du tapage en courant, en tapant à coups de sabots sur les dalles. Toute la journée, c'est un bruit sec et press
souffles humides viennent de la rue; on dirait une galerie souterraine vaguement éclairée par trois lampes funéraires. Les marchands se contentent, pour tout éclairage, des maigres rayons que les becs de gaz envoient à leurs vitrines; ils allument seulement, dans leur boutique, une lampe munie d'un abat-jour, qu'ils posent sur un coin de leur comptoir, et les passants peuvent alors distinguer ce qu'il y
eurs fentes. L'enseigne, faite d'une planche étroite et longue, portait, en lettres noires, le mot: Mercerie, et sur une des vitres de la porte éta
pouvait distinguer que l'étala
tait lamentablement pendu à un crochet de fil de fer. La vitrine, de haut en bas, se trouvait ainsi emplie de loques blanchatres qui prenaient un aspect lugubre dans l'obscurité transparente. Les bonnets neufs, d'un blanc plus écla
dimensions, des résilles à perles d'acier étalées sur des ronds de papier bleuatre, des faisceaux d'aiguilles à tricoter, des modèles de tapisserie, des bobines de rubans, un entassement d'obje
t bas et sec s'attachait un nez long, étroit, effilé; les lèvres étaient deux minces traits d'un rosé pale, et le menton, court et nerveux, tenait au cou par une ligne souple et grasse. On ne voyait pas le corps, qui se perdait dans l'ombre: le profil seul appara
t aux chambres du premier étage. Contre les murs étaient plaquées des vitrines, des armoires, des rangées de cartons verts; quatre chaises et une table complétaient
e dame qui souriait en sommeillant. Cette dernière avait environ soixante ans; son visage gras et placide blanc
vec la jeune femme. Il était petit, chétif, d'allure languissante; les cheveux d'un blond fade, l
que, et toute la famille montait se coucher. Le chat tigré suivait ses ma?t
de fa?ence dans une niche; en face se dressait un buffet, puis des chaises se rangeaient le long des murs, une table ronde, toute ouverte, coupait le mili
dormait sur une chaise de la cuisine. Les époux entraient dans leur chambre. Cette chambre avait une
nnes. Elle restait là quelques minutes, devant la grande muraille noire, crépie grossièrement, qui monte et s'étend au-dessus de la gale