Therese Raquin

un petit cabinet meublé qu'il payait dix-huit francs par mois; ce cabinet, mansardé, troué en haut d'une fenêtre à tabatière, qui

rdait dans la crémerie où il d?nait le soir, il fumait des pipes en prenant un gloria qui lui co?tait trois sous. Puis i

ntions amicales. Il épargna les trois sous de son gloria et but en gourmand l'excellent thé de Mme Raquin. Jusqu'à dix heur

e portrait de Camille. On acheta une toile, on fit des préparatifs minutieux. Enfin l'artis

mitifs. Il copia la face de Camille comme un élève copie une académie, d'une main hésitante, avec une exactitude gauche qui donnait à la figure un air renfrogné. Le quatrième jour, il mit sur sa palette d

lle s'extasiaient. Laurent disait qu'il falla

changée en atelier. Elle laissait sa tante seule derrière le comptoir; pour

ant pas l'amuser beaucoup, elle venait à cette place, comme attirée par une force, et elle y restait, comme clouée. Laurent se retournait

faisait de longs raisonnements; il discutait avec lui

os, à m'examiner, à me mesurer, à me peser.... Elle tremble, elle a une figure toute dr?le, muette et passionnée.

uvenir des maigreurs blafardes

on ne me prendrait pas souvent au passage du Pont-Neuf. C'est humide, triste. Une femme doit m

venait des fatuités,

'un air

rasse à la première occasion.... Je parie

archer, et des indé

, la bouche grande. Je ne l'aime pas du tout, d'ailleurs. Je vais pe

. Il calcula tous les incidents possibles d'une liaison avec Thérèse; il se décida seuleme

t, depuis longtemps il n'avait pas contenté ses appétits; l'argent était rare, il sevrait sa chair, et il ne voulait point laisser échapper l'occasion de la repa?tre un peu. Enfin, une pareille liaison, en bien réfléchissant, ne pouvait avoir de mauvaises suites: Thérèse au

dans l'avenir, des soirées tièdes. Tous les Raquin travailleraient à ses jouissances: Thérèse apaiserait les br?lures de son sang;

quittait point la chambre, et Laurent se désolait de ne pouvoir l'éloigner pour une heure. Il lui fallut pourtant déclarer un j

es. Laurent ne pouvait employer les couleurs les plus éclatantes sans les rendre ternes et boueuses; il avait, malgré lui, exagéré les teintes blafardes de son modèle, et le visage de Camille ressemblait à la

chercher deux bouteilles de vin de Champagne. Mme Raquin r

examinait sa toile, il jouait avec ses pinceaux. Le temps pressait, Camille pouvait revenir, l'occasion ne se représenterait peut

écrasant les lèvres sous les siennes. Elle eut un mouvement de révolte, sauvage, emportée, et, tout d'un coup, elle s'