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Therese Raquin

Chapter 8 No.8

Word Count: 1488    |    Released on: 06/12/2017

ternelle; elle le savait gêné, mangeant mal, couchant dans un grenier, et elle lui avait dit une fois pour toutes que son couvert serait toujours mis à leur tabl

s deux trouvaient leur compte à cette intimité; ils s'ennuyaient moins, ils flanaient en causant. Puis ils se décidaient à venir manger la soupe de Mme

lanteries banales, sans qu'un pli de sa face bougeat. Camille riait, et, comme sa femme ne répondait à son ami que par des monosyllabes, il c

lait même pas ses gestes ni ses paroles, tant il était certain de sa prudence, de son calme; l'égo?sme avec lequel il go?tait ses félicités le protégeait contre toute faute. Dans la boutique, sa ma?tresse devenait une femme comme une autre, qu'il ne fallait point embrasser et qui n'existait pas pour lui. S'il ne l'embrassait pas devant tous, c'est qu'il craignait de ne pouvoir revenir. Cett

de morte qui gla?ait son visage. Quand Laurent entrait, il la trouvait grave, rechignée, le nez plus long, les lèvres plus minces. Elle était laide, revêche, inabordable. D'ailleurs, elle n'exagérait pas ses effets, elle jouait son ancien personnage, sans éveiller l'attention par une brusquerie plus grande. Pour elle, elle trouvait une volupté amère à trompe

lle ne craignait point de se trahir. Ces gaietés soudaines charmaient Mme Raquin qui accusait sa nièce de trop de gravité. La jeune femme acheta des pots de fleurs et en garni

rite, l'homme, sanguin et vivant en brute, ils faisaient un couple puissamment lié. Ils se complétaient, se protégeaient mutuellement. Le soir, à table, dans le

t des espoirs du lendemain. Camille aimait Laurent, autant qu'il pouvait aimer, en égo?ste satisfait, et Laurent semblait lui rendre une égale affection; il y avait entre eux un échange de phrases dévouées, de gestes serviables, de regards prévenants.

t; elle se rappelait chaque détail de cet après-midi de passion folle, elle les étalait dans sa mémoire, elle opposait cette scène br?lante à la scène morte qu'elle avait sous les yeux. Ah! comme elle trompait ces bonnes gens, et comme elle était heureuse de les tromper avec une impudence si triomphante! Et c'était là, à deux pas, derrière cette mince cloison, qu'elle recevait un homme; c'était

et restait ainsi, haletant, étouffant, jusqu'à ce qu'elle entendit crier le bois des marches de l'escalier. Alors, d'un mouvement leste, elle reprenait sa place, elle retrouv

u et estimé des amis de Camille. Il lui fallait écouter les radotages de Grivet et du vieux Michaud; Michaud racontait toujours les mêmes histoires de meurtre et de vol; Grivet parlait en même temps de ses empl

in et Camille accompagnaient les invités jusqu'à la porte du passage, la jeune femme s'approchait de Laurent, lui parlait bas

s une béatitude complète; Thérèse ne s'ennuyait plus, ne désirait plus rien; Laurent, re

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