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Gertrude et Veronique

Chapter 4 4

Word Count: 3535    |    Released on: 30/11/2017

ur des lanternes éclairait vaguement les profondeurs boisées où la brume flottait sur la cime des

ouvreaux nuit et jour allumés... Et Gertrude songeait à la maison de sa tante, à l'appentis couvert de tuiles moussues et à Xavier. Elle revoyait ce dernier accoudé sur son établi, le menton dans sa main, pensif, concentré, les yeux tournés vers une vision intérieure. Elle le voyait aussi courant dans les bois à la recherche des premières fleurs de la saison, elle entendait encore l'accent profondément triste de sa voix, lorsqu'il

ou bien, dans les champs, on entrevoyait un parc de moutons avec la maison roulante du berger... Et Gertrude songeait à la vie errante du régiment, quand elle suivait son père d'étape en étape, blottie dans un coin de son manteau, bercée par le roulement du fourgon; elle se souvenait que parfois un gros baiser du capitaine Jacques

commandait un paquet au conducteur; un homme courbé sous le poids de deux seaux remplis au réservoir prochain se dirigeait lentement vers l'auge. Par la porte ouverte de l'auberge on voyait un bon feu flambant, on entendait de gros rires et le choc des verres... Au dehors le vent sifflait contre le

s la voiture enrayée glissa rapidement sur une longue pente. De grands prés s'étendaient au long d'une rivière bordée de peupliers, un moulin apparaissait avec son bief rempli d'eau, des coteaux de vignes dessinaient vaguement leurs formes arrondies, et, au loin, sur une colline, des centaines d

aya de dormir. Le sommeil ne vint que tard, et lorsqu'elle s'éveilla, il faisait déjà grand jour. Un rayon de soleil pénétrait dans la chambre et on entendait une sonneri

*

que c?té du poêle, de grandes armoires où l'on serrait les coiffures confectionnées; ?à et là, des chaises encombrées de cartons; pour tout ornement, une statuette de la Vierge, coloriée en rouge et en bleu, tenant encore à la main un raisin desséché, offrande de la Notre-Dame d'ao?t; puis, en guise de pendant, une na?ve image d'épinal représentant les vierges sages et les vierges folles et se déroulant aux yeux des apprenties comme une pieuse et salutaire invitation à la vertu.-Devant chaque fenêtre, sur une sorte d'estrade,

nte, ses bras osseux et ses grosses mains rouges ajoutaient encore à l'illusion; mais elle était bonne fille, oubliait vite ses colères et n'aurait pas fait de mal à une mouche. La nature, qui avait si maltraité les deux s?urs au point de vue plastique, leur avait donné, par une juste compensation, un go?t s?r et des doigts de fée. Les chapeaux montés par mademoiselle Hortense, les robes coupées par mademoiselle Célénie étaient renommées à dix lieues à la ronde, et les demoiselle Pêche avaient la plus belle clientèle de l'arrondissement. Très pieuses, en dépit des rubans et des toilettes de bal, elles s'effor?aient d

elle Célénie était p

sur son aune comme sur une canne:-J'espère, Mesdemoiselles, que vous n'allez pas prendre vos

ourrait lui faire une petite place à

?se releva viv

et pourquoi donc pas à la table ronde? Cette

a famille, reprit tranquill

s. Puis, après un moment de réflexion, elle ajouta:-C'est dr?le tout de mêm

selle Hortense, et sa situation

?se on ne m'?tera pas de l'idée qu'il y

méraires, s'il vous pla?t!... Cette jeune fille m'est recommandée et j

moiselle Hortense qui venait de

la cadette, toujours armée de son baton à auner, introduisit Gertrude dans l'atelier. A son entrée, les ouvrières, dont le babil à mi-voix produisait un bourdonnement pareil à celui d'un essaim de mouches, se turent subitement et se mirent à considérer la nouvelle arrivante qui saluait, souriait et rougissait à la fois. Bient?t leurs regards témoignèrent une admiration qui déplut fo

et lui souhaita la bienvenue, puis, comme la jeune fil

z trouver mademoiselle Hélo?se; elle

e Gertrude parcou

temps, avec son aune, la s?ur cadette désignait l'estrade d'Hélo?se. Celle-ci, piquée de ce que Gertrud

le, commen?a-t-elle avec dignité, dite

garda Hélo?se et son regard à la fois si doux et si profond, son regard et le son de sa voix opérèrent comme un charme. Hé

ula sur Gertrude. Toutes les fillettes regardaient Hélo?se et attendaient qu'elle donnat son avis; mais l'imposante première se bornait à éco

les chats... Signe de trahison!-Ce

veloppé de mousses, de ronces et de fougères: ?à et là, dans le fouillis des herbes et des feuilles, quelques insectes avaient été sculptés, et cela avait été exécuté avec une légèreté et une sincérité qui faisaient illusion; on e?t dit que les scarabées allaient bourdonner et les fougères fri

maisons et ses vergers en amphithéatre. Sur la crête de la colline, la vieille tour de l'horloge se dressait, coiffée de son toit pointu; un long couvent étalait ses rangées de fenêtres étincelantes; au fond, les clochetons de l'église Saint-étienne se découpaient sur un ciel d'un bleu pale; à droite et à gauche, des coteaux de vigne

r par Gertrude. Bient?t il ne fut bruit dans B... que de la belle modiste du magasin des demoiselles Pêche; on vantait sa grace et son adresse; on consultait son go?t, on ne voulait plus être coiffé que par elle, et les dames à imagination vive faisaient sur son compte toutes sortes de récits romanesques. Le dimanche, à la grand'messe, on se la montrait de loin; et vers quatre heures, chaque jour, les jeunes clercs, les fils de fabricants et les surnuméraires

t on allait souper au jardin. Le petit enclos descendait en pente douce jusqu'à un bras de l'Ornain coulant à l'ombre d'une allée de platanes. Il était abondamment planté de néfliers et d'épines roses; on y voyait une maisonnette au toit de chaume et une tonnelle de vigne vierge, un chambret, comme on dit dans le Barrois. Gertrude aimait ce petit coin de verdure, baigné d'eau courante. Comme on se trouvait au printemps, les narcisses jaunes et les jacinthes commen?aient

venait du jardin avec

mademoiselle Hortense

porte et lui montra Xavier près du comptoir. L'orpheline poussa une exclamation joyeuse et tendit les deux mai

laissés seuls, Xav

urer à B... po

battit des mains, que s'est-il

uelques-uns de mes bois sculptés; ils ont plu à un Anglais qui passait et qui les a payés largement, en me faisant une nouvelle comma

i Xavier, si tu savais comme j'ai pensé à Lachala

tant de vivacité et tant de bonheur qu'elle

, puis elle s'informa de l'oncle Renaudin.-Il se por

avec mademoiselle Célénie, dit ensuite la

la nuit, il prit congé des modistes, elles l'invitèrent à venir chez e

culpteur... Je viendrai te voir le plus souvent possible...

ment la main et disp

, votre cousin? demanda

tru

de Mau

t lui aussi est très bien. Je sui

a de rire, mais en dedans son c?ur battait, et

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