Les femmes d'artistes
fiévreuse qu'elle ambitionnait, lui arrangea un petit bonheur bien tranquille, en la mariant à un riche rentier d'Auteuil, ai
orme comme les allées finement sablées du jardin de son mari, et elle la suivit à pas comptés en écoutant avec un ennui résigné le bruit aga?ant et sec des ciseaux toujours en mouvement, ou la pluie monotone, infinie, qui tombait des pommes d'arrosoirs sur les plantes touffues. Cet horticulteur enragé avait de sa femme le même soin méti
ers pousseraient toutes leurs branches, où les herbes folles seraient plus hautes que des arbres et chargées de fleurs fantastiques, inconnues, en liberté sous un soleil plus chaud. Ces jardins-
eut à la Sa
arante jour
rvu qu'elle y trouvat des rimes à ?amour? et à ?passion?; puis le livre fermé,
jour, l'irrésistible Amaury ne s'était pas trouvé sur son chemin; Amaury est un po?te de salon, un de ces exaltés en habit noir et gants gris-perle, qui vont entre dix heures et minuit raconter dans le monde leurs
rés de la vie comme les dames les aiment, toujours vêtus à la dernière mode, un lyrique refroidi chez qui le désordre de l'inspiration se devine seulement au n?ud de cravate un peu lache
'amour comme je
cilement à la glu des mots, et chaque fois qu'Amaury récite son Credo de l'amour, vous êtes s?r de voir tout autour du salon des rangées de petits becs roses
urs, dans son Credo, le poète déclarait lui-même qu'il ne comprenait qu'une sorte d'adultère, celui qui marche la tête haute comme un défi à la loi et à la société. Prenant donc le Credo de l'amour pour guide, la jeune femm
s murmurer. Les premiers jours, ce fut charmant. On craignait les poursuites du mari. Il fallut se cacher sous des noms supposés, changer d'h?tel, habiter des quartiers invraisemblables, les faubourgs de Paris, les chemins de ceinture. Le soir, on sortait furtivement, on faisait des promenades sentimentales le long des fortifications.
l'amour comme
tait b
du moins, tenant au sol par de longues racines, ne pourraient pas s'en aller de chez lui. Nos amoureux rassurés rentrèrent dans Paris, et tout à coup il sembla à la jeune femme qu'on lui avait changé son po?te. La fuite, les craintes d'être surpris, les alertes perpétuelles, tout
ux candélabres! Maintenant, dans la retraite forcée qu'il subissait à cause d'elle, il se laissait aller à toutes ses manies, dont la plus grande était de se croire toujours malade. Dame! à force de poser au poitrinaire, on finit par se figurer qu'on l'est réellement. Le po?te Amaury était tisanier, s'enveloppait de papier Fayard, couvrait sa cheminée de fioles et de poudres. Pendant quelque temps la petite femme prit
as. Peut-être ne la trouvait-il pas encore assez punie. Alors elle envoya lettres sur lettres, s'humilia, supplia pour rentrer, disant qu'elle aimerait mieux mourir que de continuer à vivre avec cet homme. C'était
laissera partir
e fuite. Positivement elle se fit enlever par son mari. Ce fut sa dernière jouissance de coupable. Un soir que le po?te, las de la vie à deux et tout fier de ses moustaches repoussées, était allé dans le monde réciter son Credo de l'amour
*
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