Lucrezia Floriani
ts, il mangeait comme quatre, se fatiguait tout le jour, et ne se faisait pas prier pour s'endormir aussi vit
pelait) dormait tranquillement. Il avait l'instinct paternel, et quoiqu'il n'e?t que quatre ou cinq ans de plus que Karol, il le soignait comme il e?t fait pour un fils, tant il avait besoin de s
la Floriani, qui ne savait pas à quels ménagements et à quels soins le
mpli son message. Il para?t souffrant. Comment l'appelles-tu? Dep
ut répondu à tou
e et de la pleurer si longtemps! Sa figure et ses manières m'ont été au c?ur. Ah! s
ur eux-mêmes ou pour la tendre mère qui se consacre à eux. Il y a des dangers et des inconvénients graves à ne pas donner à le
il s'agit d'enfants, de caractères, d'éducation,
définir; mais, en deux mots, je te dirai qu'il prend tout av
est une natu
mais trop générale pour l'art. Il est exclusif dans ses go?ts, mais il n'est pas dom
est une natu
soit capable d'autant de passion, de dévouement, de dél
r il cherchera toute sa vie sans trouv
herché, Lucrezia; si tu voulais,
oi de to
de lui, c'est de
er de propos à chaque instant. Réponds-moi d'abord: pourquoi dis-tu qu'il e
travail, les enfants, l'amitié, la campagne, les fleurs, la musique, tout ce qui est
vrai.
bjet de son amour mort ou absent, rien n'existe plus pour lui. Le désespoir et l'ennui l'acc
tion. Si j'avais rencontré une ame pareille quand j'ai aimé
zia. Est-ce que tu vas
ingénu. Je n'ai jamais pu aimer que de pauvres di
as trente ans, et i
il a l'air d'un adolescent! Et quant à moi, je me sens si
s tranquille; il faut que
re point. Quand il s'en est rendu ma?tre, il descend dans les entrailles, il s'insinue dans toutes nos facultés, et nous aimons alors l'homme qui nous domine comme un Dieu, comme un enfant, comme un frère, comme un mari, comme tout ce que la femme peut aimer. Il excite et subjugue toutes nos fibres vitales, j'en conviens, et les sens y jouent un grand r?le à leur tour. Mais la femme qui peut conna?tre le plaisir sans l'enthousiasme est une brute, et je te déclare que l'enthousiasme est mort en moi. J'ai eu trop de déceptions, j'ai trop d'expérience, et par-dessus tout cela, je suis trop fatiguée. Tu sais comme je me s
amant. Je n'avais plus d'enthousiasme, j'étais reconnaissante de son affection, touchée de sa souffrance, je me dévouais; je n'étais pas heureuse, je n'avais pas même d'ivresse. C'était une immolation perpétuelle, insensée, contre nature. Tout à coup, cette situation me fit horreur, je me trouvai avilie. Je ne pus supporter le
dans la sienne: Fais que je te connaisse bien, lui dit-il, afin que je continue à t'aimer comme ma
a campagne, près de Milan, un beau soir d'été, comme celui-ci! il me faisait raconter l'histoire de ma rupture avec le chanteur Tealdo Soavi, le père de ma chère petite Béatrice. Celui-là, je l'avais aimé avec passion; mais c'était une ame lache et perverse. Il prétendait vouloir m'épouser, et il était marié!
le récit de mes chagrins, se jeta à mes pieds:-?Aime-moi, me dit-il, et je te consolerai de tout. Je réparerai, j'effacerai tout le mal qu'on t'a fait. Je sais bien que tu n'auras pas de passion pour moi
gner; il voulut sérieusement se tuer. J'essayai de vivre chastement près de lui; il devint comme fou. Je cédai; je
étais pour lui qu'une compagne douce et dévouée, il n'eut pas la modestie de se dire que je le connaissais trop pour avoir de l'enthousiasme, et que, plus je le conna?trais, moins l'enthousiasme pourrait venir. Il était je
temps, et même il s'allume en nous sans consulter notre expérience et notre raison. Ce que je te dis là est banal dans l'exemple, et tous les jours on
usement ce qui n'a été qu'aper?u d'une manière vague? Ne pourrait-on l'étudier, l'analyser, le comprendre et le conna?tre jusqu'à un certain point, ce sentiment délicieux et terrible, le plus grand que l'espèce humaine ressente, celui auquel nul ne se soustrait, et qui, pourtant, prend autant de f
or, et, puisque tu en es à ce point de méditation, je
jeunesse, ma pensée se dévorait elle-même pour voir clair dans la tempête qui la bouleversait; je ne con?ois même pas que, dans la passion, on ait une autre contention d'esprit que celle-là. Je sais bien qu'elle n'aboutit
aucoup cherché, toi, et tu n'a
quelque chose, c'est qu
mie. Jésus l'a proscrit, il l'a ignoré. Celui qu'il nous enseigne s'é
rs, dans son incarnation, un mariage avec la matière, une alliance avec la femme, qui ne me laisse pas de doutes sur la pensée divine. Ne te moque donc pas de moi quand je te dis que Jésus a mieux compris l'amour que qui que ce soit; remarque bien sa conduite avec la femme adultère, avec la Samaritaine, avec Marthe et Marie, avec Madeleine; sa parabole des ouvriers
a peinture de la c
mour, n'est-il pas la charité chrétienne ap
te des sentiments, le plus inconci
pourtant auquel je crois comme à une religion, bien que j'en sois peut-être le seul adepte et que je sois morte à la peine de le poursuivre... celui-là est calqué sur l'amour que Jésus-Christ a ressenti et manifesté pour les hommes. C'est un reflet de la charité divine, il obéit aux mêmes lois; il est calme, doux, et juste avec les justes. Il n'est inquiet, ardent, impétueux, passion
me, je le maudis, mais je l'aimais encore. Je l'ai pleuré avec une amertume si acre que, depuis ce temps-là, j'ai perdu la faculté d'aimer un autre h
joue pale et calme. Sa figure n'exprimait aucune irritat