Lucrezia Floriani
orte de divination, qui les trompe souvent parce qu'elle va au delà de la vérité, mais q
vre; tu es cruel! Dieu sait pourtant que j'ai bien souffert pour toi depuis trois heures, et qu'on souffre en proportion de l'affection qu'on porte aux ge
te br?lerais la cervelle, si tu avais seulement une pen
, tu as fait commettre à cette malheureus
son lit, et en écartant son rideau pour parler en face à Karol; mais cette femme, vois-tu, c'
à son ami. Il était vivement excité par les émotions de la soirée, et il ne
ntit amèrement; car il vit la figure expressive de Karo
pas de chagrin! c'est bien assez pour moi d'en avoir causé déjà, ce soir, à un être que j'aime presque autant que toi.... autant que toi, s'il est
apporta de point en point, avec la plus grande véracité, et en entrant dans
s du misérable Tealdo Soavi, puis la compagne d'un comédien vulgaire, complaisante par bonté, avilie par grandeur d'ame. Outragée bient?t par les désirs aveugles de ce bon Salvator, qui, selon lui, aurait aussi bien courtisé la servante de l'auberge d'Iseo, s'il e?t passé la nuit sur l'autre rive
deviné que le prince de Roswald était tombé éperdument amoureux
e qu'on le croit, mon bon lecteur, et, connaissant le c?ur humain tout aussi bien que ceux qui s'en font les historiens, sachant fort bien, d'après ta propre expérience, peut-être, que les amours réputés impossibles sont précisément ceux qui éclatent avec le plus de violence, tu n'aurais pas été la dupe de ce
, exercé un tel prestige sur le prince de Roswald? Comment cet homme, si beau, si jeune, si chaste, si pieux, si poétique, si fervent et si recherché dans toutes ses pensées, dans toutes ses affections, dans toute sa conduite, tomba-t-il inopinément et presque sans combat, sous l'empire d'une femme usée par tant de passions, désabusée de tant de choses, sceptique et rebelle à l'égard de celles qu'il respec
oint de la vérité, lorsqu'en parlant de l'amour avec Salvator Albani, elle avait dit que les
n que Karol se sentit tombé sous la loi de cette épouvantable fatalité. L'effroi et l'horreur qu'il en ressentit furent si violents, et, en même temps, la fascination que son pressentiment lui avait vaguement annoncée livrèrent de tels combats
n'était point honteux d'avoir fait auprès de Lucrezia ce qu'un roué e?t appelé un pas de clerc. Il s'en repentait sincèrement; mais la sachant bo
e morale qu'il regarda comme un sympt?me de maladie physique. ?Ce sont des hallucinations, se disait-il. La dernière figure nouvelle que j'ai rencontrée dans ce voyage s'e
nimation de ses joues et quelques frissons convulsifs, lui demanda s'il souffrait, il le nia, bien décidé qu'il était à ne point se laisser retenir. Au moment où ils sortaient de leur chambre, ils entendirent du bruit en bas. On était déjà
, non pas pour toi, Salvator, mais pour ton ami qui ne se porte pas très-bien. Non! vous n'êtes pas bien, monsieur de Roswald! ajouta-t-elle en reprenant la main de Karol, et en la retenant dans les siennes avec la candeur d'un instinct maternel. J'ai été frappée, tout à l'heure, de la chaleur de votre main
erfide? dit Salvator en se laissant ramener dans l'intérieur de la maison.
il faut s'en méfier un peu. Mais je n'aime pas la sécheresse de cette main, dit-elle en interrogeant le pouls de Karol, de cette petite main, car c'est la main d'une femme... Che m
Floriani.-Je t'en prie, mon bon Salvator, dit-il, n'essaie pas de me persuader que je suis malade, et ne me rappelle pas trop que je ne suis jamais en bonne santé. J'ai assez mal dormi; je suis un peu agité, et v
de sa parole un nouvel indice de fièvre. Il avait une forte fièvre, en effet, mais la bonne Lucrezia
dérobée. Rien ne lui était plus contraire dans ce moment-là, et il n'en prenait jamais. Mais il se sentait défaillir s
atience; il eut bien de la peine, même, à ne pas l'interrompre par des paroles de dépit. Enfin, la voiture roula sur le sable devant la maison, et le beau Célio, bondissant
embrasser les joues calmes, les douces mains et le cou velouté de sa belle amie. Elle, sans pruderie, comme sans coquetterie, souffrait ces adieux voluptueux et tendres, avec un peu trop d'obligeance ou de distraction au gré de Karol, et, en ce moment, il lui sembla qu'il la ha?ssait. Pour ne pas voir la dernière embrassade, qui fut presque passionnée de la
ore des baisers à la Floriani et à ses petites-filles, qui, sortant de leurs lit
er et se fendre. Il couvrit sa figure de son mouchoir et versa quelques larmes. Puis, honteux de cette faiblesse, et craig
que la Floriani n'est
le secoua en vain; il ne sentait et n'entendait rien: il avait perdu connaissance. Pendant quelques instants, Salvator espéra le ranimer en lui frottant les mains. Mais, voyant qu'il était glacé et comme mort, il fut pri
onta sur le siège, fouetta les chevaux, et ramena le prince Karol dans cette