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Pauline

Chapter 4 No.4

Word Count: 2963    |    Released on: 30/11/2017

ait des vers et de la prose pour son plaisir, mais qui, soit modestie, soit dédain, ne s'avouait point homm

s qu'elles fussent; capable de faire le mal par occasion et non par go?t; sceptique par éducation, par habitude et par ton; porté aux vices du monde par manque de bons principes et de bons exemples, plus que par nature et par choix; du reste, critique intelligent, écrivain pur, causeur agréable, connaisseur et dilettante dans toutes les branches des beaux-arts, protecteur avec grace, sachant et faisant un peu de tout; voyant la meilleure compagnie sans ostentation, et fréquentant la mauvaise sans effronterie; consacrant une grande partie de sa fortune, non à secourir les artistes malheureux, mais à recevoir avec luxe les célébrités

des acteurs, point d'entreprise où il n'e?t quelques capitaux, point d'administration où il n'e?t quelque influence, point de cercle dont il ne f?t un des fondateurs et un des soutiens. Ce n'était pas le dandysme qui lui avait servi de clef pour pénét

te à la réputation d'une jeune actrice que celle de certains hommes du monde. Mais quand elle vit que Montgenays ne lui faisait pas la cour, qu'il venait chez elle assez souvent pour manifester quelque prétention, et qu'il n'en manifestait cependant aucune, elle lui sut gré de cette manière d'être, la prit pour un témoignage d'estime de très-bon go?t; et, craignant

e flattait. Soit qu'on le pr?t pour l'amant ou pour l'ami de Laurence, son amour-propre était caressé. Mais lorsqu'il se disait qu'elle le tr

a conquête. D'ailleurs, il avait bien assez d'esprit pour savoir que les avantages du monde n'assurent point aujourd'hui de succès infaillibles. Il apprit et il vit que Laurence avait une ame trop élevée pour céder jamais à d'autres entra?nements que ceux du coeur. Il sut en outre que, trop insouciante peut-être de l'opinion publique alors que son ame était envahie par un sentiment généreux, elle redoutait néanmoins et repoussait l'imputation d'être protégée et assistée par un amant. Il s'enquit de

son indifférence apparente. Trop adroit pour se laisser pénétrer, Montgenays répondait que le respect encha?nerait toujours en lui la pensée d'être autre chose pour Laurence qu'un ami et un frère. On redisait ces paroles à Laurence, et on lui demandait si sa fierté ne dispenserait jamais ce pauvre Montgenays d'une déclaration qu'il n'aurait jamais l'audace de lui faire. - Je le crois modeste, répondait-elle, mais pas au point de ne pas savoir dire qu'il aime, si jamais il vient à aimer. Cette réponse revenait à Montgenays, et il ne savait s'il devait la prendre pour la raillerie du dépit ou pour la douceur de l'indifférence. Sa vanité en était parfois si tourmentée, qu'il était prêt à tout risquer pour le savo

béguine commen?ait à la choquer. Dans un de ces moments-là elle rencontra précisément dans la glace le regard de Montgenays, qui observait tous ses mouvements. Elle ne l'avait pas entendu annoncer; elle l'avait rencontré dans l'antichambre sans le voir lorsqu'il était arrivé. C'était le premier homme d'une belle figure et d'une véritable élégance qu'elle e?t encore pu remarquer. Elle en fut frappée d'une sorte de terreur; elle reporta ses yeux sur elle-même avec inquiétude, trouva sa robe flétrie, ses mains rouges, ses souliers épais, sa démarche gauche. Elle e?t voulu se cacher pour échapper à ce regard qui la suivait toujours, qui observait son trouble, et qui était assez pénétrant dans les sentiments d'une donnée vulgaire pour comprendre d'emblée ce qui se passait en elle. Quelques instants après, elle remarqua que Montgenays parlait d'elle à Laurence; car, tout en s'entretenant à voix basse, leurs regards se portaient sur elle. - Est-ce une première camériste ou une demoiselle de compagnie que vous avez là? demandait Montgenays à Laurence, quoiqu'il s?t fort bien le roman de Pauline. - Ni l'une ni l'autre, répon

nche, un diamant à la chemise, un soulier verni, une fleur à la boutonnière, sont des recherches qui ne brillent plus en quelque sorte dans un salon que par leur absence; mais qu'un commis-voyageur étale ces séductions in

, le plaisir timide qu'il paraissait go?ter à la questionner sur ses go?ts, sur ses impressions et ses sympathies, la traitant de prime abord comme une personne éclairée, capable de tout comprendre et de tout juger; toutes ces coquetteries de la politesse du monde, dont Pauline ne connaissait pas la banalité et la perfidie, la réveillèrent de sa langueur habituelle. Elle s'excusa un instant sur son ignorance de toutes choses; Montgenays parut prendre cette timidité pour une admirable modestie ou pour une méfiance dont il se plaignait d'une fa?on cafarde. Peu à peu Pauline s'enhardit jusqu'à vouloir montrer qu'elle aussi avait de l'esprit, du go?t, de l'instruction. L

i sèche et si cruelle? Personne, à coup s?r. Laurence, malgré tout son jugement, ne

ays troublée jusqu'à la fièvre, confuse jusqu'à l'angoisse, elle fut fort surprise de la retrouver brillante,

e un vieux comédien de ses amis; n'est-ce pas merveille

nu lui rendre visite une heure trop t?t, car il savait fort bien que Laurence sortait de la répétition à quatre heures;

, de la fra?cheur et de la santé. Pauline ne comprenait pas encore, et ceci faisait son éloge, que les traces de la débauche pussent imprimer au front une apparence de poésie et de grandeur. Combien d'h

dans l'ame aride et flétrie de la pauvre recluse comme une pluie bienfaisante. Son orgueil, trop longtemps privé de satisfactions légitimes, s'épanouissait au souffle dangereux de

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