icon 0
icon TOP UP
rightIcon
icon Reading History
rightIcon
icon Log out
rightIcon
icon Get the APP
rightIcon

Pauline

Chapter 6 No.6

Word Count: 3295    |    Released on: 30/11/2017

omme elle était encore avec lui sur la défensive, et qu'elle ne voulait plus lui parler qu'à la dérobée, il ne put rien apprendre de certain. Seulement il remarqua l'espèce d'autorité

alousie; il ne voulut pas supposer que ses préférences pour

sourire douloureux et forcé sur le visage de Pauline. La mort était dans son ame. Laurence s'approcha d'elle et posa la main affectueusement sur son épaule. Pauline, ramenée à un sentiment de tendresse par une souffrance qu'en cet instant du moins elle ne pouvait pas imputer à sa rivale, retourna doucement la tête et effleura de ses lèvres la main de Laurence. Elle semblait lui demander pardon de l'avoir ha?e et calomniée dans son coeur. Laurence ne comprit ce mouvement qu'à moitié, et appuya sa main plus fortement, en signe de profonde sympathie, sur l'épaule de la pauvre enfant. Alors Pauline, dévorant ses larmes et faisant un nouvel effort: - J'étais, dit-elle en crispant de nouveau ses traits pour sourire, en train de reprocher à votre ami l'abandon où il vous laisse. - L'oeil scrutateur de Laurence se porta sur Montgenays. Il prit ce regard de sévère équité pour un élan de colère féminine, et se rapprochant d'elle: - Vous en plaignez-vous, Madame? dit-il avec une expression qui fit tressaillir Pauline. - Oui, je m'en plains, répondit Laurence d'un ton plus sévère encore que son regard. - Eh bien! cela me console de ce que j'ai souffert loin de vous, dit Montgenays en lui baisant la main. Laurence sentit frissonner Pauline. - Vous avez souffert? dit madame S..., qui voulait pénétrer dans l'ame de Montgenays; ce n'est pas ce que vous disiez tout à l'heure. Vous nous parliez de folies de jeune homme qui vous auraient un peu étourdi sur les chagrins de l'absence. - Je me prêtais à la plaisanterie que vous m'adressiez, répondit Montgenays. Laurence ne s'y f?t pas trom

u t'en feras un ennemi mortel, et

'importe un de plus? Mon devoir est de préserver Pauline, et, pour qu'elle ne souffre p

us engagée avec lui que tu ne penses. Elle souffre, elle aime, elle est foll

laissant échapper quelques larmes; j'aime mieux supporter

éussir, ne l'avertis pas. Elle préviendrait Montgen

qui avaient rassuré la malheureuse dupe. Pauline était rayonnante; elle embrassa son amie d'un air où per?aient la haine et l'ir

r la mort à l'humiliation d'un refus, que Montgenays transporté oublia son r?le, et ne songea plus qu'à deviner celui qu'elle avait pris. Sa vanité l'interprétait suivant ses désirs; mais il n'osait encore se risquer, car Laurence ne pouvait se décider à provoquer clairement une déclaration de sa part. Excellente artiste qu'elle était, il lui était impossible de représenter parfaitement un personnage sans vraisemblance, et elle disait un jour à Lavallée, que, malgré elle, sa mère avait mis dans la confidence (il avait d'ailleurs tout deviné de lui-même): - J'ai beau faire, je suis mauvaise dans ce r?le. C'est comme quand je joue une mau

viendras jamais à bout de faire tomber son masque. Repose-toi sur moi du soin d

e la réputation de Laurence qui la rendait si désirable à Montgenays. Les jours où elle était fatiguée et où le public se montrait un peu froid pour elle, il s'endormait plus tranquillement, dans la pensée qu'il pouvait échouer dans son entreprise; mais, lorsqu'on la rappelait sur la scène et qu'on lui jetait des couronnes, il ne dormait point, et passait la nuit à machiner ses plans de séduction. Ce soir-là, il assistait à la représentation, dans une petite loge sur le théatre, avec Pauline, madame S... et Lavallée. Il était si agité des applaudisseme

les qualités réelles de son caractère; et il s'indignait en lui-même de l'aplomb crédule de cette petite bourgeoise, qui croyait effacer à ses yeux l'éclat de la grande actrice; et lui aussi était f

sofa et perdit connaissance. Tandis que madame S... et la femme de chambre de Laurence la déla?aient et tachaient de la ranimer, Montgenays, incapable de songer au mal qu'il lui avait fait, continuait à admirer et à applaudir la tragédienne. Lorsque l'acte fut fini, Lavallée s'empara

enays. Craindriez-vous que c

uffrante comme elle l'est n'arrive point à de tels effets sans une excitation funeste. Je gagerais que Laurence est en

r! dit Montgena

ir avec une solennité dont il riait en lui-même.

ous dire? s'éc

it le comédien de l'air d'un h

pour voir qu'on le raillait. D'ailleurs, il avait affaire à trop forte partie, et Lavallée se disait en lui-même: - Oui-da! tu veux te f

étromper, mais avec une gaucherie si adroite que le mystifié s'enferrait de plus en plus. Enfin, durant le cinquième acte, Lavallée alla trouver madame S... - Emmenez coucher Pauline, lui dit-il; faites-vous accompagner de la femme de chambre, et ne la renvoyez à votre

te de sa vie. C'était Laurence qu'il avait toujours aimée, disait-il; c'était elle seule qui pouvait l'empêcher de se tuer ou de faire quelque chose de pis, un suicide moral, un mariage de dépit. Il avait tout tenté pour se guérir d'une passion qu'il ne croyait pas partagée: il s'était jeté dans le monde, dans les arts, dans la critique, dans la solitude, dans un nouvel amour; mais rien n'avait réussi. Pauline était assez belle pour mériter son admiration; mais, pour sentir autre chose pour elle qu'une froide estime, il e?t fallu ne pas voir sans cesse Laurence à c?té d'elle. Il savait bien qu'il était dédaigné, et dans son désespoir, ne voulant pas faire le malheur de Pauline en la trompant davantage, il allait s'éloigner pour jamais!... En annon?ant cette humble résolution, il s'enhardit jusqu'à saisir une main de Laurence, qui la lui arracha avec horreur. Un instant elle fut transportée d'une telle indignation qu'elle allait le confondre; mais Lavallée, qui voulait qu'elle e?t des preuves, s'était glissé jusqu'à la porte, qu'il avait à de

quer à la galanterie. Dites que Pauline est un ange peut-être, mais qu'une femme comme Laurence est plus qu'un ange; dites ce que vous savez si bien écrire dans vos nouvelles et dans vos saynètes. Allez, et surtout ne perdez pas de temps; on ne sait pas ce qui peut se passer entre ces deux femmes. Laurence est romanesque, elle a les insti

rivit, déchira la let

la porta

Claim Your Bonus at the APP

Open