L'Immortel
le Germain
-Jal
Mous
r-et
s à Paris. Je compte écrire cela chaque soir et t'envoyer l
n'entends du grand Paris que les cloches de Saint-Sulpice et le bruit continuel d'une forge voisine, ce fer fra
is il a paru il
lent Manivet quand j'ai parlé de mon pauvre volume de vers et de mes chances au prix Boisseau. J'ai demandé quelques exemplaires destinés aux membres de la commission, et me suis sauvé à travers des rues, de vraies rues de Faunesse montant jusqu'au plafond. En voiture, regardé, feuilleté le volume, qui m'a plu avec la gravité de son titre: Dieu dans la Nature; un peu minces, peut-être, à la réflexion, les lettres du
éance de mon prix,-Picheral et ses commis, dans un brouhaha de noms, d'adresses, jetés d'un bureau à l'autre parmi l'étalage des cartes bleues, jaunes, vertes, de tribunes, pourtour, hémicycle, entrée A, entrée B, tout le lancement des invitations à la
te francs par séance, à répartir entre les assistants, dont la part est plus forte, naturellement, quand ils sont moins nombreux. La paye se fait tous les mois, en écus, dans des sacs de gros papier portant chacun, épinglé dessus, son bordereau comme une note de blanchisseuse. Brétigny n'avait pas son compte, il lui manquait deux jetons, et c'était tout ce qu'il y a de plus dr?le, ce richissime richard, président de je ne sais combien de conseils d'administration, venant en équipage réclamer ses douze francs. Il n'en a eu que six, que Picheral, aprè
de guimauve et chevrote: ?Portez-la d'abord à vos lèvres... Je la finirai.? J'ai cueilli le propos au secrétariat même, où les immortels sont traités avec une aimable désinvolture. ?Le prix Boisseau? Attendez donc... vous avez deux ducs, trois Petdeloup, deux cabotins.? C'est
le d'abord à vos lèvres-embaumait l'aubépine et la violette, je me croyais chez nous, à ces premiers jours de printemps hatif où l'air est si frais et le soleil si chaud, et l'envie me venait de tout négliger pour rentrer à Jallanges, près de toi. D?né au boulevard, tout seul, mélancoliquement; fini ma soirée aux Fran?ais, où l'on jouait Le Dernier Frontin de Desminières. Un de mes juges pour le pri
bre dur me pla?
Gaulois que l
t Liré que le
air marin la d
e ?vient de para?tre,? puis, de loin en loin, un pauvre Dieu dans la Nature, piteux, enfoui. Quand on ne me regardait pas, je le mettais sur la pile, bien en vue, mais personne ne s'
le monde, les voilà qui circulent, plus ignorés que lorsqu'ils vous bourdonnaient obscurément dans le cerveau; un peu l'histoire de ces toilettes de bal, revêtues dans l'enthousiasme de la famille, qu'on se figure devoir tout éclipser, tout écraser, et qui, sous le lustre, se perdent dans la quantité. Ah! ce Herscher est bien heureux. On le lit, lui; on le comprend. J'ai rencontré des femmes ayant au bras, dans leur ma
le sculpteur Védrine qui, du temps qu'il travaillait à Mousseaux, était venu passer une après-midi à Clos-Jallanges avec sa jeune et charmante femme. Il n'a pas changé, seulement un peu blanc vers les tempes; il tenait par la main ce bel enfant aux yeux
ien d'être avec ces braves gens. En voilà un, Védrine, qui se moque du succès, et du public, et des prix d'Académie. Apparenté comme il est, cousin des Loisillon, du baron Huchenard, il n'aurait qu'à vouloir, à teinter d'un peu d'eau son vin trop raide; il obtiendrait des commandes, le prix biennal, serai
u ne travailles ni pour la
! ?
mépris... Alors, pourqu
personnelle, le besoin d
se achevée, la difficulté vaincue, il passe à une autre; son rêve, en ce moment, c'est d'essayer de la peinture, et, sit?t son paladin terminé, une grande figure de bronze pour le tombeau de Rosen, il compte, comme il dit, ?se mettre à l'huile!? Et sa femme approuve toujours, chevauche avec lui toutes ses chimères; la vraie femme d'artiste, silencieuse, admirante, écartant
des Comptes où le sculpteur a obtenu de travailler dans la verdure sauvage et les pierres croulantes. En m'en allant, je me retournais pour les voir marcher le long du quai, le père, la mère, les petits, tous serrés dans cette lumière paisible du couchant qui
la rue de Beaune. Qu'allait-on me dire de mon livre? Mon ma?tre Astier aurait-il eu seulement le temps de l'ouvrir? C'était si grave, le jugement de cet excellent homme qui a gardé pour moi son prestige de professeur en chaire, et devant qui je me sentirai toujours
t est d'une distinction un peu triste, froide et cirée comme cette grande pièce sans tapis, drapée de rideaux sombres sur une cour plus sombre encore. Mais Mme Astier vient d'appara?tre et son aimable accueil transforme tout, autour de moi. Qu'y a-t-il dans l'air de Paris pour garder la grace d'un visage de femme au delà du temps, comme sous le verre d'un pastel? Je l'ai trouvée rajeunie de trois ans, cette blonde fi
autions, de gateries! Sans doute, Paul est un bon fils, travailleur, en passe d'arriver; seulement ces entrées de carrière sont terribles. Aussi Mme Astier lui cache-t-elle leur misère, comme à son mari, pauvre cher grand homme dont j'entendais le pas lourd, paisible, au-dessus de ma tête, pendant que sa femme me demandait, avec un tremblement de lèvres, des mots qu'elle cherchait, qu'elle s'arrachait, si je ne pourrais pas... Ah! divine, divine créature, j'aurais voulu baiser les dentelles de sa robe
u, là, Mme Loisillon, la femme du secrétaire perpétuel, qui ferait bien mieux de garder son malade que de fatiguer la société des charmes de son délicieux appartement, le plus confortable de l'Institut, tr
me Ancelin, affolée de théatre, re?oit plus volontiers les cabotins, Mme Astier les Petdeloup, et que la duchesse Padovani accapare les ducs, la gentry de l'Institut. Mais en somme, ces trois rendez-vous de gloire et d'intrigue ouvrent les uns sur les autres, car j'ai vu défiler, mercredi, rue de Beaune, un assortiment varié d'immortels de toutes catégories: Danjou, l'auteur dramatique, Rousse, Boissier, Dumas, de Brétigny, le baron Huchenard des
st: ici l'on d?ne. Ch
et drue de patre du Latium. Belle diseuse, Mme Eviza, d'une érudition imperturbable, citant au vieux baron Huchenard des phrases entières de ses Habit
eur dont les décisions comptent dans le monde littéraire, mais ma moustache et mon hale de soldat laboureur lui ont probablement déplu, nous n'avons échangé que peu de mots tandis que j'observais la comédie des candidats, femm
t, qui tient à l'Académie la place réservée de l'homme du monde, celle du ?pauvre? en province, aux tablées du jour des Rois; et non seulement auprès de Brétigny, mais de chaque académicien qui entrait, attentif aux anecdotes
rsonnels souvenirs. Il nous racontait aujourd'hui l'intérieur de l'impératrice Joséphine à la Malmaison, sa payse, comme il l'appelle, créoles tous deux, de la Martinique. Il nous la montrait dans ses mousselines et ses chales, sentant le musc à renverser, entourée de fleurs des colonies que, même en temps de guerre, les flottes ennemies laissaient galamment passer. Il nous parlait aussi
n cercle autour de lui, on rit, on s'ébat; le plus sourcilleux des immortels se délecte aux anecdotes de ce gros homme, sorte de chanoine papelard et rasé, la face rubiconde, les yeux en bille, entremêlant ses potins et ses discours de: ?Je disais à de Broglie... Dumas me racontait, l'autre soir... Je tiens ceci de la duchesse...? s'appuyant des plus grands noms, d
s la gare même au saut du vagon, et dont le pauvre gar?on, éperdu dans Paris, ne savait ni le nom, ni l'adresse. Le voilà obligé d'écrire à la cour de Rome pour remplacer les deux coiffures sacerdotales dont la demoiselle doit être bien embarrassée. Le piquant, c'est que ce petit comte Adriani est le propre neveu du nonce, et qu'à la dernière soirée de la duchesse-on dit, ici, la
bre! Qu'est-ce que cela peut vouloir dire? Mais je m'aper?ois que ma visite se prolonge hors de toute convenance et que mon ma?tre Astier ne descend pas. Il faut partir. Je me glisse entre les fauteuils pour aller saluer la ma?tresse de maison; au passage, aper?u Mlle Moser qui pleure dans le gilet blanc de Brétigny. Depuis dix ans qu'il a posé sa candidature, le pauvre Moser découragé n'ose plus lui-même, il envoie sa fille, personne déjà m?re, pas jolie,
infamie!... Jam
renseigner, est elle-même en conférence t
vous regarde, semble scandalisé que vous osiez respirer dans le même air que lui. Ministre plénipotentiaire, réservé, subtil, le genre britannique,-il est petit neveu de lord Palmerston,-on le cote très haut à l'Institut et au quai d'Orsay. C'est, para?t-il, le seul de nos chargés d'affaires que Bismarck n'ait jamais osé regarder en face. On le dit sur le point d'occupe
per?oit bient?t comme on en est peu, au courant de rien, des mots, des idées, un importun. Je m'en allais, quand la bonne Mme Astier me rappelle: ?Montez donc le v
on bon
Prenez garde, b
et quelle différence avec les archives du ministère où je le
classeur renfermant au moins dix mille pièces autographiques des plus rares, recueillies par lui en ces dernières années. ?Il y en a,
là une guerre hypocrite et sauvage, un lancinement de perfidies, d'attaques en dessous. ?Jusqu'à mes Charles-Quint... mes Charles-Quint qu'on me conteste maintenant... Pourquoi, je vous demande? Pour un lapsus, une vétille: Ma?tre Rabelais au lieu de frère Rabelais... comme si la plume des Empereurs ne fourchait jamais... Mauvaise foi! mauvaise foi!? Et voyant que je m'indignais avec lui, mon bon ma?tre me prit les m
tre, que j'aie quelque cha
l qu'il vous faut. Loisillon en a dans l'aile, Ripault ne durera pas longtemps... Ne b
soigne-toi, soeur chérie, guéris tes maudites jambes, que tu puisses venir à Paris pour le grand jour, voir ton frère l'épée au c?té, dans l'habit
re bien
DE FR
ettes; ce sera pour bient?t, je resterai ici quelque temps. Astier-Réhu m'a bien recommandé de ne rien d
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